Groupe Réussite conseille systématiquement aux élèves de CPGE scientifique de lire les œuvres au programme de français-philosophie. Le thème de français 2018-2019 est l’amour et les 3 œuvres sont Le Banquet de Platon, Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare et La Chartreuse de Parme de Stendhal. Pour préparer la rentrée en maths spé ou maths sup, nous avons préparé une fiche d’exercices (et fiche de lecture) pour lire chacune des œuvres. L’épisode 1 est consacré à l’œuvre philosophique de Platon, souvent celle qui pose le plus de problèmes aux étudiants de prépa.
Exercice 1 : Discours de Phèdre.
Pour chaque argument du discours de Phèdre, identifiez des citations correspondantes tirées du texte (avec la référence) et notez l’explication.
Résumé de la thèse du discours de Phèdre : l’amour nous conduit à la réalisation d’actions nobles et vertueuses. L’amour a une valeur éducative qui réveille en nous le désir de vertu et inspire des actions glorieuses.
- Eros est le plus ancien des dieux ; on ne lui connaît ni père ni mère. Le plus grand bonheur est d’aimer et d’être aimé.
- Eros fait le plus de bien aux hommes car il leur inspire la honte du mal et l’émulation du bien. L’amour décuple le sentiment de honte.
- L’amour décuple le sens de l’honneur, la vaillance, la force.
- L’amour inspire du courage, le dévouement, le sacrifice. L’amoureux, homme ou femme, peut mourir pour autrui. → Eros conduit à une forme d’abnégation où la vie de l’autre importe plus que la sienne. D’où la renommée qui peut être attachée à celui qui se sacrifie par amour. Cette idée de renommée, de « souvenir immortel » sera reprise par Diotime. (Recherchez deux citations d’Alceste et une d’Orphée)
- Eros, le plus ancien, est le dieu qui a le plus d’autorité et de dignité pour mener à la possession du bonheur et de la vertu les amoureux, aussi bien lorsqu’ils vivent que lorsqu’ils sont morts, qu’il s’agisse d’êtres qui aiment ou d’êtres qui sont aimés.
Exercice 2 : Remarques sur les éloges de Pausanias et Eryximaque.
Lisez les remarques sur les éloges de Pausanias et Eryximaque et répondez aux questions suivantes.
Éloge de l’amour par Pausanias [180c-185c]
Points d’intérêt : distinction entre deux Eros par analogie aux deux Aphrodites (Aphrodite Céleste et Aphrodite Vulgaire)
→ Que sont l’Eros vulgaire et l’Eros céleste ?
Eros et la distinction sexuée (Eros qui porte aussi bien aux femmes qu’aux hommes ; Eros qui porte aux mâles) ; amour et société : règles sociales dans le monde grec concernant l’amour entre hommes et spécificité de la règle athénienne
→ Quelle définition du bon amour donne Pausanias ?
Éloge de l’amour par Eryximaque [185e-188e]
Eros ne concerne pas seulement le domaine de l’amour mais il est un dieu dispensateur de biens dans tous les domaines de l’activité humaine.
→ Citez tous les domaines dans lesquels Eros influe sur l’humanité.
→ Expliquez plus particulièrement son rôle en musique.
Éloge de l’amour par Agathon [194e-197e]
L’éloge d’Agathon ne démarre pas immédiatement.
→ Que penser de l’intervention de Socrate à cet instant précis ?
Éloge d’amour : Agathon souhaite recentrer son discours sur Eros lui-même et non prioritairement sur ce que les hommes de bien sont capables de tirer d’Eros.
→ Quels sont les points d’intérêt de l’argumentation d’Agathon ?
Exercice 3 : Le discours d’Aristophane.
Dans le discours d’Aristophane, retrouvez les arguments à partir des citations et des exemples donnés.
Résumé de la thèse du discours d’Aristophane : l’Amour fusionnel ou le risque de mort et la perte de soi. L’on ne saurait dire d’où vient l’amour. Il provient d’un désir obscur, inconscient, qui remonte à la nuit des temps et trouve son origine dans un antique châtiment de Zeus qui coupa les hommes en deux. Poussés par la nostalgie d’une unité perdue, les amants sont habités par le désir de ne faire plus qu’un, de se fondre avec l’objet de leur amour, au risque d’en mourir.
- « Le bonheur le plus grand pour le genre humain » [189d]
- Au départ le mâle était un rejeton du soleil, la femelle un rejeton de la terre et l’androgyne un rejeton de la lune. Orgueilleux et audacieux, ils tentent d’escalader le ciel afin de s’en prendre aux dieux. Pour les punir, Zeus les coupe en deux, afin de les affaiblir, « comme on coupe les œufs avec un fil de crin ». Il menace même de les couper à nouveau en deux si les hommes se montrent encore impudents. Zeus demande à Apollon de leur tourner le visage du côté de la coupure afin que la vue du châtiment les rende plus modestes. Il charge également Apollon de guérir la plaie du ventre en tirant la peau et en faisant un nœud (le nombril). [190b-e] [191a]
- « chaque morceau regrettant sa moitié, tentait de s’unir à nouveau à elle […] ils désiraient se confondre en un même être »
- « Si, dans l’accouplement, un homme rencontrait une femme, il y aurait génération et l’espèce se perpétuerait ; en revanche, si un homme tombait sur un homme, les deux êtres trouveraient de toute façon la satiété dans leur rapport, ils se calmeraient, ils se tourneraient vers l’action et ils se préoccuperaient d’autre chose dans l’existence. » [191a-b-cd]
- Les femmes qui proviennent de la double femme primitive aiment les femmes ; les hommes qui proviennent de l’homme-double primitif aiment les hommes. Ce sont « les meilleurs car ce sont eux qui, par nature, sont au plus haut point des mâles ». Lorsque chaque moitié rencontre sa moitié, l’amour les saisit d’une si merveilleuse façon qu’elles ne veulent plus se séparer ; elles aspirent à se fondre ensemble et à refaire ainsi l’unité primitive. L’Amour rétablit l’unité primitive. [191e-192ab]
- « chaque fois que le hasard met sur le chemin de chacun la partie qui est la moitié de lui-même tout être humain […] est alors frappé par un extraordinaire sentiment d’affection, d’apparentement et d’amour ». [192c]
- Conclusion : Eros doit être « notre guide » et « notre chef » : Comme c’est l’impiété qui a causé la séparation, c’est la piété envers les dieux qui nous gagnera la faveur du dieu Amour et qui nous fera retrouver le bonheur avec l’autre véritable partie de nous-mêmes, le bien-aimé qui est le nôtre. Encore faut-il le trouver. [193a-b-cd]
Exercice 4 : Les deux derniers discours
– Quelle singularité formelle le discours de Socrate présente-t-il ? Comment l’argumentation se déroule-t-elle ? Pour quelle raison Socrate considère-t-il que « tout être humain doit honorer Éros » (p. 159) ?
– Dans quelles circonstances Alcibiade rejoint-il le banquet ? Comment se comporte-t-il ? Quel discours décide-t-il de prononcer ? Quel portrait de Socrate son discours dessine-t-il ?
Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à enchaîner avec les aides à la lecture de La Chartreuse de Parme ou les exercices de la lecture du Songe d’une nuit d’été.
Romain Berry
À propos de Romain
Romain Berry est professeur agrégé de Lettres Modernes. Il enseigne au lycée Claude Fauriel de Saint-Etienne (42), en CPGE littéraire (Khâgne, option Lettres Modernes) et scientifique (PCSI et MP*). Il propose des cours de francais sur la plateforme Groupe Réussite.
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