« J’ai fait droit »
#jemoriente – Episode 4
Vers quoi s’orienter après le bac ? Les inscriptions ParcourSup (anciennement Admission Post-Bac) sont lancées et tu ne sais pas encore quelle voie choisir ? Pas de panique ! Groupe Réussite te propose une série d’articles #jemoriente afin de t’aider à faire tes choix au cours de ce mois-« challenge ». Dans ce dernier article, retrouve le témoignage d’Anne, étudiante en droit depuis 3 ans. Elle nous explique ce qui l’a poussée à faire droit après le Bac, et nous livre quelques clefs pour mieux comprendre cette formation qui séduit et intrigue tant de Terminales…
« Les matières enseignées m’intéressent beaucoup, ainsi que les perspectives de carrières, diverses et variées. »
Anne
Qu’est-ce qui t’a poussée à faire droit après ton Bac ?
Le droit et la médecine sont les filières les plus populaires à l’université. Le droit attire surtout des bacheliers ES, qui représentent 50% des nouveaux inscrits. Avant, mon rêve était de devenir pilote ! Mais en Terminale, j’ai découvert, au travers de mes cours, le processus de création de l’Union Européenne, et j’ai tout simplement été fascinée. Je souhaitais participer à ce projet commun. Il s’avérait que le droit était un des moyens d’y parvenir. J’ai donc décidé de faire droit, et j’ai abandonné mon ancienne vocation de pilote…
Est-ce que la formation correspond à tes attentes ?
À vrai dire, au début, je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. Comme la plupart des étudiants en droit d’ailleurs. C’est à peine si on connaît les cours qui vont nous être enseignés. Et si on le sait, parfois on ne comprend pas très bien à quoi renvoient les intitulés des matières.
Je me suis donc laissé surprendre. Et je ne le regrette pas !
Le système est un peu perturbant au début, on goûte à la jouissance d’une pleine autonomie, les professeurs ne nous connaissent pas, il n’y a aucune obligation de se rendre en cours. Mais cela n’empêche pas une grande exigence : le travail ne manque pas et doit être fait. Je trouve mon compte dans cette méthode propre à l’université qui encourage l’autonomie. J’ai même tendance à préférer cette manière de fonctionner à celle du lycée.
Pour le moment, je n’ai pas eu à me plaindre de la qualité de mes professeurs. Ils ont tous fait preuve d’une bonne compétence dans leur domaine et ont su transmettre leur passion pour la matière juridique. En revanche, il est vrai que certains sont certes compétents mais peu pédagogues…
En ce qui concerne les stages, là aussi la règle de l’autonomie est de mise. Et pour le coup, c’est un peu dommage. Les stages ne sont pas obligatoires en licence mais ils sont très importants tant pour le CV que pour découvrir la pratique du droit qui est souvent bien différente de la théorie. Cela permet de ne pas se faire de fausses idées sur un métier. Le problème est que pour en trouver, et bien il faut se débrouiller seul et prendre sur ses mois d’été. Ce n’est pas toujours évident.
Ma formation ne me permet pas de voyager autant qu’en école de commerce. Il faut attendre le master 1 pour passer la frontière et être prêt à en faire un second à son retour, dans la plupart des cas. Je compte bien suivre cette option, étant convaincue de l’apport culturel, linguistique et juridique que peut apporter une année à l’étranger.
Le fameux préjugé, parlons-en : est-ce qu’il faut vraiment apprendre toutes les lois par cœur ?
Le par-cœur prend effectivement une grande place dans mes études, mais il ne s’agit heureusement pas de connaître toutes les lois sur le bout des doigts. Il faut en revanche savoir où les chercher, ce qui nous amène à une autre faculté du juriste : la recherche et son corollaire, la capacité à lier les informations entre elles. On a souvent l’image des étudiants en droit travaillant à la Bibliothèque Universitaire entourée d’une pile de manuels volumineux, c’est assez véridique en fait. Il faut être curieux, se poser des questions, lire de la doctrine, chercher de la jurisprudence, s’intéresser à l’histoire, à l’actualité. Et ensuite savoir synthétiser l’ensemble des informations trouvées pour formuler une argumentation pertinente.
Les études du droit exigent donc effectivement une bonne part de par cœur, mais qui trouve son utilité uniquement dans la démonstration de la capacité à raisonner en utilisant un faisceau d’informations. Le par cœur à lui seul ne sert à rien et n’est d’ailleurs jamais évalué. Il faut au contraire savoir utiliser ses connaissances pour défendre une thèse et donc apprendre à argumenter de manière synthétique, que ce soit à l’écrit ou à l’oral.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans cette formation ? le moins ?
Les cours et les matières enseignées m’intéressent beaucoup, ainsi que les perspectives de carrières, diverses et variées. Souvent, on connaît les grands métiers classiques : avocat, magistrat… Mais ce n’est vraiment qu’un très faible échantillon ! Les domaines de spécialisations des avocats, par exemple, sont également très nombreux.
En revanche, ce sont des études très longues et prenantes et il faut éviter toute comparaison avec ses camarades de prépas si l’on veut garder le moral ! Car si pendant 2 ans, ils travailleront autant, voire plus que nous, dès qu’ils auront intégré leurs écoles, ils commenceront à sacrément profiter de la vie tout en s’assurant un diplôme et ils le méritent bien. Mais pour le juriste, il faudra encore attendre un peu avant de pouvoir faire le même calcul : les concours n’arrivent qu’à la fin de la licence ou des masters.
Tu peux décrire une semaine-type ?
Étant en section européenne, mon emploi du temps varie entre 28 à 32 heures de cours par semaine. Cela inclut les cours magistraux et les TDs de droit comme de langues. Les journées peuvent être déséquilibrées, il est possible d’avoir une journée de 10 heures de cours et le lendemain 1h seulement. A chacun d’organiser son travail personnel comme il l’entend, sachant que les cours ne sont pas obligatoires, bien que fortement conseillés.
Il est aussi possible d’avoir à se relever le samedi matin pour un TD…
Mais tout cela laisse tout de même le temps pour de bonnes séances de sport (une option sport peut d’ailleurs être prise dans le cadre de la fac), de cinéma, et soirée entre amis… tout est une question d’organisation !
Le contrôle continu ça se passe comment ?
Par principe, il n’y en a pas. La notation se fait au moment des partiels sur du « one shot ». La note d’une matière d’un semestre complet peut se jouer en 10 min au cours d’un oral. Il vaut mieux être en forme ce jour là ! Il faut reconnaître que cette méthode apprend beaucoup, tant sur la gestion du stress que de l’entraide et l’organisation.
Mais comme tout principe, il connaît des exceptions. Certaines matières sont à TD ( 2 à 3 sur 7). Elles sont alors soumises à un régime 50 %/50 %. La moitié de la note finale se joue au cours des TDs par un système de contrôle continu déterminé par le professeur de la matière. Il s’agit souvent de travaux à rendre, d’interrogations écrites, d’exposés, de cas pratiques… L’autre moitié de la note se joue le jour du partiel final de la fin du semestre.
Comment tu te vois dans les prochaines années ?
Je finis ma licence cette année et file tout droit à l’étranger pour passer mon M1. À mon retour, je compte reprendre un master 1 de droit public, puis me spécialiser en M2, mais je ne sais pas encore précisément dans quel domaine. Le droit international m’intéresse, tout autant que le droit européen et le droit public interne. Et enfin, il me faudra très probablement passer un concours, que ce soit celui de la magistrature, des fonctionnaires européens ou autres. Ce qui peut nécessiter un an de prépa, voire 2… La route est encore longue et studieuse !
Bonus : Qu’est-ce que je peux faire après une licence de droit ?
Après une licence de droit, il est conseillé de poursuivre ses études post-bac, afin d’obtenir au moins un bac+5 et ainsi être mieux reconnu sur le marché de l’emploi. En Master 1, il vous sera demandé de choisir une spécialisation entre le droit public et le droit privé. Ce choix d’orientation est déterminant car il conditionnera votre carrière future. Chaque spécialisation mène à des débouchés aussi divers que variés (détaillés ci-dessous). En parallèle, certains étudiants en droit choisissent aussi de faire un double-diplôme avec un IEP comme SciencesPo, une école de commerce comme HEC Paris, une école de journalisme, de communication… C’est ce qu’on appelle l’admission-parallèle : ils doivent pour cela passer un concours sélectif.
Ce que je peux faire après une licence de droit…
Et aussi, des doubles diplômes en parallèle…
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