Déclaration des droits de la Femme: correction des exercices
Résumé de cours Exercices et corrigés
Cours en ligne de Français en Première
Les exercices corrigés sur La Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne permettent de cerner si les étudiants ont compris le cours associé et donc assimilé une partie du cours en ligne de français en première dans le cadre de la préparation du bac de français.
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Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne : exercices
Exercice 1 :
a) Lisez l’article VI. Comment l’égalité entre les hommes et les femmes est-elle soulignée dans cet article ?
“La loi doit être l’expression de la volonté générale : toutes les citoyennes et citoyens doivent concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation ; elle doit être la même pour tous ; toutes les citoyennes et citoyens étant égaux à ses yeux doivent être également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.”
b) Lisez ce passage et analysez les procédés utilisés pour faire prendre conscience aux femmes qu’elles n’ont tirées aucun avantage de la Révolution.
“Ô femmes ! femme, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption, vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l’homme.”
c) Lisez ce passage et analysez les procédés qui exposent et dénoncent la situation dans les îles.
“C’est là où la nature frémit d’horreur ; c’est là où la raison et l’humanité n’ont pas encore touché les âmes endurcies ; c’est là surtout où la division et la discorde agitent leurs habitants. Il n’est pas difficile de deviner les instigateurs de ces fermentations incendiaires : il y en a dans le sein même de l’Assemblée nationale : ils allument en Europe le feu qui doit embraser l’Amérique”.
Exercice 2 :
“Les droits de la femme découlent de l’égalité naturelle”. Justifiez cette affirmation à l’aide d’exemples tirés dans le texte.
“Les droits de la femme sont un enjeu politique”. Justifiez cette affirmation à l’aide d’exemples tirés dans le texte.
Déclaration des droits de la Femme : correction des exercices
Exercice 1 :
a)
L’article commence par rappeler que la loi représente “la volonté générale”. Or ce terme étant vague, Olympe de Gouges rappelle que celle-ci correspond à “toutes les citoyennes et citoyens”. On remarquera ainsi l’usage du féminin et du masculin, permettant de visibiliser les femmes et non de les faire disparaître derrière l’universalité masculine. Plus encore, le féminin est particulièrement marqué puisqu’il est mis en tête de proposition, et le déterminant “toutes” est seulement utilisé au féminin. Cette écriture inclusive est reprise une deuxième fois, de nouveau après l’expression généralisante “pour tous”, rappelant ainsi que le pronom masculin totalisant “tous” représente aussi les femmes. Par ailleurs, l’égalité est également marquée par le polyptote “égaux” / “également” et d’autres termes comme “la même” ou “sans autres distinctions ».
Dans cet article, Olympe de Gouges ne veut pas renverser la Déclaration des Droits de l’Homme en donnant des droits uniquement aux femmes, mais elle veut pallier l’oubli des femmes qui a été fait dans la déclaration initiale en les nommant explicitement là où la langue française se veut principalement masculine.
b)
Le passage commence par une vive apostrophe, marquée par un “Ô” exclamatif et une ponctuation forte. L’utilisation du terme “femmes” au pluriel montre qu’Olympe de Gouges s’adresse à toutes les femmes de la société. S’ensuivent ensuite de nombreuses questions rhétoriques auxquelles la réponse est apportée immédiatement après. La première “quand cesserez-vous d’être aveugles ?” suppose avec le terme “aveugle” qu’Olympe de Gouges va chercher à leur ouvrir les yeux sur leur condition. C’est pourquoi elle ne semble pas s’inclure dans les femmes auxquelles elle s’adresse, mais qu’elle se place plutôt comme une guide, une pédagogue. La deuxième question : “Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution” ? Invite les femmes à faire un bilan comme le souligne l’usage du passé composé qui dénote un aspect accompli. La réponse se veut alors lapidaire : “un mépris plus marqué, un dédain plus signalé”. Les termes péjoratifs “mépris” et “dédain” s’opposent ironiquement au terme “avantage” posé dans la question. De plus, les adverbes intensifs “plus” montrent que les femmes ont même perdu davantage avec la Révolution. En effet, le constat ne tarde pas à venir : avec la révolution “votre empire est détruit” affirme Olympe de Gouges. Les femmes ne sont pas les vainqueurs de la révolution, mais bien les vaincues, à qui il ne reste que “la conviction de l’injustice des hommes”. Par ce passage, Olympe de Gouges montre que les femmes n’ont plus rien à perdre, mais tout à construire pour améliorer leur condition.
c)
Olympe de Gouges cherche à ouvrir les yeux de son lecteur sur l’esclavage. Pour cela, elle va utiliser de façon anaphorique un présentatif (c’est là où) à visée déictique qui permet de pointer du doigt le lieu du crime et de l’exposer dans toute son horreur. Dans sa première proposition, il s’agit de montrer que l’esclavage va à l’encontre de la nature en personnalisant cette dernière et en lui prêtant un sentiment vif “d’horreur”. Ensuite, elle change d’angle pour montrer que l’esclavage ne va pas seulement contre la nature, mais aussi contre “la raison et l’humanité”, deux valeurs importantes au siècle des lumières. Enfin, dans la troisième proposition, le rythme binaire et les termes “division” et “discorde” commençant chacun par “di” montrent bien la séparation de la société. Dans la deuxième partie, Olympe de Gouges tend surtout à accuser directement les “instigateurs” de l’esclavage, qu’elle ne nomme pas directement mais qu’elle identifie de façon détournée en rappelant qu’il “n’est pas difficile de [les] deviner” et qu’il “y en a dans le sein même de l’Assemblée nationale”. Ces partisans de l’esclavagisme sont associés à des incendiaires et Olympe de Gouges va filer la métaphore en disant qu’ils “allument en Europe le feu qui doit embraser l’Amérique”. Cette image souligne ainsi la dimension violente et destructrice de l’esclavage. Encore une fois, Olympe de Gouges est celle qui veut exposer et dénoncer les inégalités.
Exercice 2 :
“Les droits de la femme découlent de l’égalité naturelle”. Justifiez cette affirmation à l’aide d’exemples tirés dans le texte.
Dans la section “les droits de la femme”, Olympe de Gouges s’adresse directement aux hommes et les invite à observer la nature pour trouver un tel exemple de tyrannie sur le sexe féminin. Bien évidemment, la conclusion de cette observation tend à montrer que “partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d’œuvre immortel”. Par l’oppression de la femme, l’homme est donc contraire à la nature : “l’homme seul s’est fagoté un principe de cette exception”.
Dans la Déclaration proprement dite, Olympe de Gouges rappelle dans le préambule que les droits de la femme sont “les droits naturels, inaliénables et sacrés” et dans l’article II que les “droits naturels et imprescriptibles de la femme” sont “la liberté, la propriété, la sûreté et surtout la résistance à l’oppression”. Enfin, dans l’article V, ce sont bien “les lois de la nature” qui doivent réformer la “tyrannie perpétuelle” de l’homme sur la femme.
“Les droits de la femme sont un enjeu politique”. Justifiez cette affirmation à l’aide d’exemples tirés dans le texte.
Pour rappel, le titre même montre que le texte ne concerne pas uniquement une problématique de genre, mais bien une problématique politique, puisque ce sont les droits de la femme ET de la citoyenne.
Ainsi, l’égalité entre les hommes et les femmes est avant tout politique, puisque la réunion des deux sexes constitue le principe fondamental de la nation (article III).
De plus, la femme demande à faire partie de la vie politique. Comme le rappelle l’article X, si la femme “a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit également avoir le droit de monter à la tribune”, c’est-à-dire de s’exprimer dans des assemblées.
Enfin, l’égalité des sexes est nécessaire à faire une Constitution valide, puisque selon l’article XVI “la Constitution est nulle si la majorité des individus qui composent la nation n’a pas coopéré à sa rédaction”. Ainsi, pour aboutir à cette majorité, les femmes doivent aussi coopérer à cette rédaction.
D’autres exercices sur la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne se trouvent sur l’application mobile PrepApp. Les élèves peuvent aussi y trouver des cours, des fiches de lectures ainsi que des notions à connaître pour le bac de français :