Chapitres Français en Première
Fiche de lecture sur Les Fleurs du Mal – Charles Baudelaire (1857)
Résumé de cours Exercices et corrigés
Cours en ligne de Français en Première
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Résumé de l’œuvre du bac Les Fleurs du mal de Baudelaire
Les Fleurs du mal : contexte
Le recueil de poèmes Les Fleurs du mal est publié pour la première fois en juin 1857 chez l’éditeur Auguste Poulet-Malassis, mais c’est le fruit d’un travail d’une quinzaine d’années et plusieurs poèmes ont déjà été publiés dans des revues dès 1845. L’accueil est mitigé, mais la presse condamne violemment l’immoralité du recueil, ce qui mènera à la mise en procès du poète et de ses éditeurs en août 1857.
Le procès des Fleurs du mal de Baudelaire
1857 est l’année de deux procès littéraires importants menés par le procureur Ernest Pinard : celui de Gustave Flaubert pour Madame Bovary et celui de Charles Baudelaire pour les Fleurs du mal.
Treize poèmes de l’œuvre des Fleurs du mal sont accusés d’outrage à la morale religieuse et d’outrage à la morale publique. Maître Chaix d’Est-Ange fils, un avocat au père célèbre mais sans expérience, défend Baudelaire en le présentant comme un moraliste, cherchant à peindre le mal pour mieux le combattre : “L’affirmation du mal n’en est pas la criminelle approbation”. Toutefois, la défense n’est pas suffisante pour convaincre le tribunal : si l’outrage à la morale religieuse n’est pas retenu, six poèmes seront condamnés à être supprimés de l’œuvre, car ils contiennent “des passages ou expressions obscènes et immorales”.
Le poète est aussi condamné à payer une amende. Les 6 poèmes resteront dès lors interdits en France jusqu’en 1949, date de la révision du jugement. Cependant Charles Baudelaire ne cesse pas pour autant de travailler et il sortira en 1861 une nouvelle version enrichie de 35 nouveaux poèmes.
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Structure et sections des Fleurs du Mal de Baudelaire
Le recueil des Fleurs du Mal est composé de six parties, précédées d’une dédicace au poète Théophile Gautier et d’une adresse au lecteur. Si les parties sont inégales (77 poèmes, puis 12, 3, 5 et 3), la structure est pourtant essentielle aux yeux de Baudelaire. Il écrit notamment à son ami Alfred de Vigny : “le seul éloge que je sollicite pour ce livre est qu’on reconnaisse qu’il n’est pas un pur album et qu’il a un commencement et une fin”.
Il faut donc lire les Fleurs du mal en suivant son “architecture secrète”, comme un voyage intérieur de la naissance du poète (“Lorsque, par un décret des puissances suprêmes / Le poète apparaît dans ce monde ennuyé” – Bénédiction) à sa mort (“Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel qu’importe ?” – Le voyage).
Adresse au lecteur : Le poème liminaire est comme un pacte avec le lecteur, semblable au poète par son humanité pécheresse (“-Hypocrite lecteur, – mon semblable – mon frère !”), et un avertissement : le monde est dominé par Satan et le mal.
- Spleen et idéal : dans la première partie du recueil, Baudelaire se demande donc comment échapper au mal : par l’idéal de l’art (Elévation…), de la beauté (La beauté, l’Idéal…) et de l’amour (Parfum exotique, La chevelure…) ; mais l’idéal n’est jamais atteint, et l’homme retombe alors dans le spleen et la mélancolie (LXXV, LXXVI, LXXVII, LXXVIII…), faisant triompher l’Ennui, autre nom pour le Mal.
- Tableaux parisiens : dans cette deuxième partie, Baudelaire peint les figures de cette communauté humaine à laquelle il appartient et dont pourtant il est exclu (“Dans les plis sinueux des vieilles capitales / Où tout, même l’horreur, tourne aux enchantements / Je guette, obéissant à mes humeurs fatales / Des êtres singuliers décrépits et charmants”.- Les petites vieilles). La ville devient à la fois lieu de poésie, et donc de rêve (“Fourmillante cité, cité pleine de rêves” – Les sept vieillards), mais aussi un lieu d’angoisse et de solitude (“En rouvrant mes yeux pleins de flamme / J’ai vu l’horreur de mon taudis / Et senti, rentrant dans mon âme / La pointe des soucis maudits” – Rêve parisien).
- Le vin : Face au spleen et à l’angoisse, restent alors les paradis artificiels qui donnent à l’homme un bonheur factice et éphémère : reste alors le vin qui “verse l’espoir, la jeunesse et la vie”. De plus, contrairement à la ville qui regroupe les hommes tout en les isolant, le vin dégage un “chant plein de lumière et de fraternité”. Il est bu par l’humanité entière, des chiffonniers aux amants, en passant par l’assassin ou le solitaire.
- Fleurs du mal : partie éponyme du titre de l’ouvrage, la section “Fleurs du mal” donne à voir un nouveau paradis, celui de la luxure, du désir et des femmes, elles-mêmes associées au mal (Femmes damnées). C’est dans cette partie que plusieurs poèmes ont été censurés lors du procès de 1857.
- Révolte : Ce n’est pas sa propre révolte que prône le poète ici, mais bien la révolte de l’humanité contre Dieu à partir de trois exemples liturgiques : la révolte de Saint-Pierre contre Jésus sous la forme de son reniement (“Saint-Pierre a bravé Jésus… il a bien fait !” – Le reniement de Saint-Pierre), la révolte de Caïn contre Abel qui se conclut par un appel à la révolte contre Dieu (“Race de Caïn, au ciel monte / Et sur la terre jette Dieu” – Abel et Caïn) et enfin la révolte de Satan contre Dieu. La section se conclut alors sur une louange à Satan, “Ô toi le plus savant et le plus beau des anges” (Satan).
- La mort : chapitre final de l’œuvre, la mort apparaît donc comme la solution ultime à l’Ennui. Par conséquent, la mort n’est pas tragique, elle est porteuse d’espoir : “C’est la mort qui console, hélas, et qui fait vivre / C’est le but de la vie et c’est le seul espoir” (La mort des pauvres). C’est pourquoi le dernier poème s’intitule “Voyage” : la mort est considérée comme un ailleurs, un renouveau : “Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel qu’importe ? / Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau” (Le voyage).
Les Fleurs du mal constituent donc le trajet du poète au sein d’une humanité duelle, tournée à la fois vers Dieu et vers Satan, vers le Mal et l’Idéal, dualité que même la mort ne résout pas, mais réinterroge à l’aune d’un nouveau départ.
Lire aussi : Histoire de la poésie.
Biographie de l’auteur des Fleurs du mal : Baudelaire
Charles Baudelaire naît à Paris en avril 1821. Il est le fils de Joseph-François Baudelaire et de Caroline Archenbaut-Dufaÿs. En 1827, son père décède et un an plus tard, Caroline se remarie avec le général Aupick, ce qui affecte le jeune Baudelaire, très attaché à sa mère. En 1832, Charles part faire quelques années à Lyon pour revenir au lycée Louis-le-Grand à Paris, d’où il se fait renvoyer pour indiscipline. Il obtient néanmoins son baccalauréat en 1839.
Caroline et le général Aupick rêvent alors de faire de Charles un ambassadeur, mais le jeune-homme préfère mener une vie de bohème et de débauche dans le Quartier Latin. En 1841, le général décide alors de l’envoyer aux Indes pour tenter de le recadrer. Le voyage durera finalement moins d’un an et s’arrêtera à l’Ile Maurice et à la Réunion. Le futur poète gardera néanmoins en mémoire ces paysages exotiques qu’il évoquera dans ses vers.
De retour à Paris, Charles dépense le patrimoine paternel dans l’alcool, l’art et les femmes. Il rencontre notamment Jeanne Duval, sa “vénus noire” et inspiratrice de nombreux poèmes. Il expérimente aussi le hashish, expérience qu’il décrit dans son essai Les paradis artificiels. Mais bientôt, sa famille s’indigne de son mode de vie et en 1844, Charles est mis sous tutelle financière par le général Aupick. Le jeune poète (qui a déjà commencé à écrire des vers) doit alors travailler pour vivre : il devient journaliste, critique d’art (Les salons, Le peintre de la vie moderne) et traducteur d’Edgar Allan Poe.
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En 1857, le général Aupick décède. C’est cette même année que Charles publie enfin son premier recueil de poésie : Les Fleurs du mal. L’œuvre fait un tel scandale que six poèmes finissent censurés par décision de justice.
En 1864, le poète s’expatrie en Belgique, mais cet exil lui est vite insupportable. Malade de la syphilis, il s’affaiblit de plus en plus jusqu’à faire une grave chute à Namur en 1866 qui le plonge dans l’hémiplégie et l’aphasie. Il revient à Paris pour y mourir en août 1867. Il sera inhumé au cimetière de Montparnasse. Les poèmes en prose qu’il avait commencé à écrire seront publiés un an plus tard sous le titre de Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris.
Les grandes problématiques et thèmes principaux des Fleurs du Mal
La modernité poétique : faire de l’or avec de la boue
Si Baudelaire est considéré comme un poète moderne, il écrit pourtant dans une forme très classique. En effet, la plupart des poèmes des Fleurs du mal sont des sonnets écrits en alexandrin (Correspondances, La muse malade, Parfum exotique…). Mais c’est justement par cette forme rigoureuse et pure que Baudelaire va transformer en or la boue dont il traite ; car sa modernité vient non pas de ses vers, mais des sujets qu’il donne à la poésie : la ville, l’alcool, le bizarre, le morbide, le mal…
Ainsi, il mêle dans ses poèmes un vocabulaire propre à la modernité (par exemple “les feux du gaz” qu’il évoque dans L’amour du mensonge) et un lexique précieux (par exemple toutes les riches matières qu’il évoque dans La chevelure : l’or, la moire, l’huile de coco, le musc…) ; on retrouve également de nombreux oxymores qui associent le vil et le grandiose (“Ô fangeuse grandeur ! sublime ignominie” – XXV). Le titre même des Fleurs du mal campe cette dualité : il s’agit de transformer en objet esthétique, en fleurs de poésie, un sujet abject. Ainsi, dans l’ébauche d’un épilogue pour la deuxième édition, Baudelaire lui-même se voyait comme un alchimiste : “Ô vous, soyez témoins que j’ai fait mon devoir / Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte. Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence, Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or”
📍Une charogne est le poème représentatif de cette transformation de l’horrible en beauté poétique.
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