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Fiche de lecture la rage de l’expression au bac – Francis Ponge (1952)
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Cours en ligne de Français en Première
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Rage de l’expression, Francis Ponge : résumé de l’œuvre
Francis Ponge, La rage de l’expression au bac : Contexte
Le XXème siècle est une importante période de mutation pour la poésie, qui cherche à s’extraire des codes classiques (versification, lyrisme, sujets poétiques) pour trouver une nouvelle modernité. En cela, Francis Ponge s’inscrit parfaitement dans son époque. La Rage de l’expression est un recueil moderne moins par le choix de ses sujets, que par la volonté de l’auteur d’exhiber le travail du poète au même titre que l’œuvre finale. Publié en 1952, le recueil La Rage de l’expression sort dix ans après la publication du Parti pris des choses, à l’époque où Ponge est devenu une figure majeure du monde littéraire. Pour autant, les textes qui le composent sont rédigés entre 1938 et 1944, pendant la seconde guerre mondiale. Dans sa nouvelle publication, Ponge poursuit le travail qu’il a engagé dans le recueil qui l’a rendu célèbre en 1942 : “relever le défi des choses au langage”.
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Structure de la rage de l’expression de Francis Ponge
A priori, le recueil La Rage de l’expression se présente comme un ensemble confus de notes et de carnets sur différents sujets, sans agencement chronologique. Pour autant, on peut retrouver une certaine logique dans l’organisation des textes :
Le recueil commence par “Berges de la Loire”, un texte très court qui se présente comme un manifeste poétique dans lequel Ponge note les principes qu’il entend respecter dans la suite de l’œuvre.
Suivent ensuite deux ensembles de notes sur la faune : “La Guêpe” et “Notes prises pour un oiseau”. Le poète tourne autour de ses objets, tente de les décrire en les abordant selon différentes perspectives, aboutit à plusieurs variations en vers.
Les deux textes suivants forment un nouvel ensemble, cette fois-ci sur la flore : “L’Oeillet” et le “Le mimosa”. Ponge garde ce même principe de fragments, d’alternance entre des notes et des extraits de poèmes. Il semble pousser sa recherche encore plus loin, consultant les dictionnaires. Il exprime aussi davantage sa difficulté à saisir l’objet.
Le “carnet du bois de pin” est la section la plus longue du recueil. Elle exhibe encore davantage la recherche poétique, la volonté de Ponge de toucher au mot juste et d’extraire par le langage le cœur de l’objet décrit. Ce long carnet peut encore se diviser en quatre parties :
Dans “Le plaisir du bois de pin”, Ponge essaye de trouver les éléments qui constituent ce plaisir lié au bois de pins
Dans “Formation d’un abcès poétique”, il tente sans succès de mettre en poème les résultats de ses recherches précédentes, avec de nombreuses variations.
Dans “Tout cela n’est pas sérieux”, Ponge veut revenir à l’essentiel du bois de pin. Il reprend sa recherche et son écriture, en prose cette fois-ci
“Appendice au Carnet du bois de pin” vient donner une perspective critique au travail de Ponge, notamment grâce à une correspondance échangée entre lui et Gabriel Audisio.
“La Mounine ou note après coup sur un ciel de Provence” vient conclure le recueil. Le poète essaye ici de retranscrire le paysage de la Provence tel qu’il l’a vécu, sans le dénaturer : “il faut que je fasse conserve”. C’est ici le lien entre l’auteur et son objet qui est exploré. Il se conclut sur une ouverture optimiste : “Un jour […] écrirais-je d’un trait simple et aisé ce Poème après-coup d’un ciel de Provence”
Le titre choisi par Francis Ponge : La rage de l’expression
Le titre “La Rage de l’expression” renvoie aux rapports complexes que Ponge entretient avec le langage. Le poète ne cherche pas tant les “trouvailles verbales” que le mot juste, “la rectification continuelle de [son] expression” pour exprimer le plus précisément l’objet qu’il a devant lui, en “saisir le nœud”. Pour autant, Ponge ne parvient pas toujours à conquérir le langage et cette impuissance devient alors “une colère”, une rage. Enfin, “la rage de l’expression” peut être interprétée comme cette envie de tout dire, même les coulisses de son œuvre, les cheminements de la pensée, plutôt que de rester muet, comme lors de ses examens oraux.
Lire aussi : Histoire de la poésie.
Biographie de Francis Ponge, auteur La rage de l’expression
Francis Ponge nait en 1899 à Montpellier. Il grandit à Avignon, puis à Caen, en Normandie. En 1915, il n’est pas mobilisé pour le front, ce qui lui permet de commencer ses études de philosophie. Incapable de prononcer un mot lors de ses examens oraux, il rate sa licence et son entrée à l’Ecole Normale Supérieure. Il se tourne alors vers l’écriture.
Francis Ponge commence à publier quelques textes dans des revues. A Paris, il rencontre d’autres auteurs, comme Jean Paulhan, qui lui trouve un poste aux éditions Gallimard. Son premier recueil, Douze petits écrits, est publié en 1926.
Dans les années 1930, Francis Ponge se marie et devient le père d’une petite fille, Armande. Par ailleurs, il quitte Gallimard pour rejoindre les Messageries Hachette, un organisme de distribution d’imprimés. Il fréquente un temps le courant littéraire des surréalistes, mais ne se retrouve pas dans leurs idées.
En 1937, Ponge adhère au parti communiste. La même année, il est licencié par Hachette. En 1940, la guerre éclate. L’écrivain est brièvement mobilisé et rentre en résistance à partir de 1941. C’est pendant cette période qu’il rédige Le Carnet du bois de pins. En 1942 il publie son recueil le plus célèbre : Le Parti pris des choses.
A partir de 1944, Francis Ponge travaille pour le journal communiste Action, qu’il quitte deux ans plus tard, se détachant de l’idéologie communiste. En 1952 il publie La Rage de l’expression, suivi de Méthodes, un ensemble de textes qui donnent à voir son travail d’écriture et de création. La même année, il est nommé professeur à l’Alliance Française. Il y restera plus de dix ans, tout en donnant des conférences dans le monde entier.
En 1966, Ponge part enseigner aux Etats-Unis. Dans ses écrits, il continue de dévoiler son travail de poète. Il publie La Fabrique du pré en 1971. Très reconnu et célébré à la fin de sa vie (il gagne le grand prix de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre en 1984), le poète meurt en 1988, en Provence.
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Analyse des thèmes de la rage de l’expression de Francis Ponge
Une œuvre de recherche : Dans La Rage de l’expression, Francis Ponge ne nous offre pas une œuvre achevée, comme Le Parti pris des choses, mais des cahiers, des carnets de brouillon, de réflexion, de recherche. Aux poèmes aboutis, il préfère publier “l’histoire complète de sa recherche, le journal de son exploration”. C’est justement à la manière d’un journal de bord que Ponge note avec précision les dates, parfois même les heures de ses écrits (“6 avril, 3 heures du matin”), comme pour souligner ce temps long de la création, cette progression à petits pas lents et difficiles (“Qu’ai-je gagné pendant ces quinze pages et ces dix jours ? Pas grand-chose pour la peine que je me suis donnée”). Ponge ne croit pas à l’inspiration divine et immédiate (“il faut noter que le mimosa ne m’inspire pas”), mais au travail poétique dont la Rage de l’expression est la vitrine.
Ainsi, il note dans ce recueil ses remarques, ses interrogations, ses déceptions avec un style lapidaire et fragmenté : “Allons cela ne va pas être facile” ; “(Oh ! qu’il est difficile d’approcher de la caractéristique de la chose !)”. Il veut toujours remanier, reprendre (“Que mon travail soit celui d’une rectification continuelle de mon expression”), comme s’il n’était jamais satisfait et l’œuvre jamais achevée : si certains fragments restent, les autres sont repris selon des jeux de variantes infinis. La Rage de l’expression se présente donc comme le travail préparatoire d’œuvres en devenir, de poèmes qui seront peut-être écrits plus tard, “une autre fois”. Pour autant, la Rage de l’expression constitue une œuvre à part entière qui vaut pour elle-même, puisque qu’il n’y aura pas d’après, pas d’étape finale. D’ailleurs, Ponge ne note-t-il pas dans “L’oeillet” : “Je pense qu’un jour une telle recherche pourra aussi légitimement être appelée poésie” ?
Dans “Notes prises pour un oiseau”, Ponge écrit : “Il vaudrait mieux alors en rester à ces notes, qui me dégoûtent moins qu’un opus raté”. La forme inachevée a donc plus de valeur aux yeux du poète qu’une forme fixe qui n’exprime pas suffisamment son objet.
Conquérir les mots justes : Comme l’indique le titre du recueil, l’enjeu premier pour Ponge est de “relever le défi des choses au langage”. Il s’agit pour lui de trouver “la très grande justesse de l’expression”, celle qui parviendra à exprimer l’essence même de l’objet et de l’expérience par laquelle il est vécu. Celle-ci passe souvent par une sorte de dégraissage, pour garder uniquement les expressions “simples et justes” : “C’est trop dire” écrit-il dans “La Mounine”. Pour s’y aider, Ponge se plonge régulièrement dans le dictionnaire (le Littré) à la recherche de définitions et d’étymologies. Le langage est vu comme un défi à surmonter, à conquérir : “Ce n’est pas de la relation, du récit, de la description, mais de la conquête”. Plus loin, l’auteur se définit lui-même comme un “ancien combattant”, un “ex-martyre du langage”. Pour autant, cette conquête n’est pas aisée, les mots butent sur l’objet qui ne cesse de se dérober, refuse de se faire saisir : “ces oeillets défient le langage” constate Ponge dans “L’Oeillet”. Le poète se reconnaît donc souvent battu face au “mutisme habituel de l’objet” : “Non, hélas ! Ce n’est pas encore à propos du mimosa que je ferai la conquête de mon mode d’expression”.
Dans “Notes prises pour un oiseau”, le dictionnaire offre à Ponge une importante matière sur l’oiseau, puisque les définitions prennent trois colonnes sur plusieurs pages. Pour autant, le dictionnaire ne parvient pas à saisir ce qu’est un oiseau : “Satisfaction pourtant de constater que rien n’est là de ce que je veux dire et qui est tout l’oiseau […] Je n’arriverai donc pas trop tard. Tout est à dire”. Ainsi, le dictionnaire est bien seulement un outil, qui laisse ensuite au poète toute la liberté de s’exprimer.
S’inscrire contre la poésie : Alors qu’en 1952 Francis Ponge est un poète célèbre et reconnu, il affirme pourtant dans la Rage de l’expression ne pas chercher à faire de la poésie : “Oui je me veux moins poète que savant” affirme-t-il dans “La Mounine”. Il écrit également dans “le Carnet du bois de pins” : “mon dessein n’est pas de faire un poème mais d’avancer dans la connaissance et l’expression du bois de pin”. Ici, le terme “connaissance” montre que le travail de Ponge n’est pas tant poétique que scientifique : l’atelier du poète est en réalité un laboratoire dans lequel Ponge expérimente, teste, analyse la matière que lui offre le langage : “il faudrait que j’essaye cette issue, que je tâte de ce procédé” (“Notes prises pour un oiseau”). C’est pourquoi la citation parle également de “l’expression”, une expression juste, nous l’avons vu, loin de tout “ronron poétique”. Pour être au plus proche de l’objet, Francis Ponge n’a pas d’autres choix que d’opérer “une tentative […] d’assassinat d’un poème par son objet”
Le premier paragraphe de “La Guêpe” se présente comme une description précise et scientifique de ce tout petit insecte. Il semble illustrer l’affirmation précédemment posée dans “Berges de la Loire” : “Il s’agit de savoir si on veut faire un poème ou rendre compte d’une chose […] c’est le second terme de l’alternative que mon goût […] sans hésitation me fait choisir”.
La figure du poète : Francis Ponge est très présent dans ce recueil et la première personne du singulier est souvent utilisée. Pour autant, ce “je” n’est pas l’incarnation du “je” lyrique, cette individualité unique et vibrante du poète qui chante ses sentiments. Au contraire, l’auteur semble s’effacer derrière son objet : “L’objet est toujours plus important, plus intéressant, plus capable (plein de droits) : il n’a aucun devoir vis-à-vis de moi, c’est moi qui ai tous les devoirs à son égard” écrit Ponge dans “Berges de Loire”, puis plus loin dans “Le Mimosa” : “C’est au mimosa lui-même -douce illusion !- qu’il faut maintenant en venir ; si l’on veut, au mimosa sans moi”.
De fait, Ponge refuse de se présenter comme une voix poétique singulière (“Je crois ma vision fort commune”), il rejoint plutôt la figure du chercheur, qui annote ses poèmes de remarques, interrompt son écriture par des commentaires, se met en scène en train de travailler : “Un effort. Je me lève de mon fauteuil” ; “Comme c’est un sujet très difficile, il faut donc que j’ouvre un cahier”. Il incarne aussi la figure de son propre critique, notant ses défauts ou ses réussites. Par exemple, au sujet du bois de pin : “Peu de choses méritent d’être retenues”, puis plus loin : “Voilà un tableau dont je ne suis pas mécontent”. Néanmoins, la subjectivité du poète reste essentielle dans La Rage de l’expression : c’est par le poète que l’objet est perçu et c’est de cette expérience subjective qu’il doit rendre compte : “Il s’agit de bien décrire ce ciel tel qu’il m’apparut et m’impressionna si profondément” écrit Ponge dans “La Mounine”.
Dans le “Carnet du bois de pins”, Ponge met en scène de façon ironique cette subjectivité grandiloquente de certaines poètes : “Surgissez, bois de pins, surgissez dans la parole. […] Ce n’est pas pour rien que vous avez été remarquez par F. Ponge !” Ici, Ponge invoque le bois de pins, comme s’il avait le pouvoir de faire parler les choses par enchantement.
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