Citations commentées sur le thème de l’enfance en CPGE
Idées de citations pour la dissertation en prépa scientifique sur l’enfance.
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Cours particuliers de français
Le programme de français-philosophie pour les prépas scientifiques (MPSI, PCSI, PTSI, BCPST, MP2I, MP, PC, PSI et PT), dont le thème sera ainsi « L’enfance », regroupe trois œuvres qui seront à étudier et à employer lors de l’épreuve écrite du concours. Il s’agit :
- Émile (Livres 1 et 2) de Jean-Jacques Rousseau
- Aké les années d’enfance de Wole Soyinka (réédition attendue aux éditions Belfond)
- Contes d’Andersen, traduction par Marc Auchet (Livre de Poche classique n°16113)
Après avoir procédé à une analyse définitionnelle de l’intitulé de ce programme, à une présentation détaillée des trois œuvres sur le thème de l’enfance, il est temps de rentrer dans l’analyse du « texte » lui-même. Pour bien commencer l’année, nous avons choisi trois citations (étendues et commentées) par œuvre, qui en illustrent bien les thèmes principaux. Attention : ces citations ont certes fait l’objet d’un choix méticuleux, mais d’autres auraient pu être choisies, et elles sont loin d’épuiser la matière du programme.
Considérons donc ces neuf « prétextes » comme une entrée en matière, afin, non seulement de repérer des points d’analyse importants ; mais aussi, de voir comment exploiter ces citations, dans une dissertation – car n’oublions pas qu’avoir un magasin « seul » de citations ne suffit pas ; ce qu’il faut, c’est savoir bien les interpréter, les faire dialoguer.
Si vous souhaitez perfectionner votre analyse littéraire, en interprétation de citations et en rédaction de dissertations, envisager un prof de français qualifiés peut vous aider à acquérir les compétences nécessaires pour exceller dans cet exercice académique. Ces cours personnalisés vous offriront des conseils spécifiques pour développer une argumentation solide et cohérente dans vos dissertations.
Vous retrouverez l’intégralité des citations proposées dans l’application PrepApp que vous pouvez télécharger gratuitement pour préparer les concours en français en CPGE.
Pour vous permettre de vous retrouver facilement, nous avons relevé le numéro des pages dans les éditions au programme (l’édition de l’Emile étant libre, nous avons relevé l’indication du Livre, I ou II, pour vous permettre de vous repérer dans l’ouvrage).
Tout savoir sur les cours de français en prépa et l’analyse du thème de français de prépa scientifique sur l’enfance.
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Citations commentées sur l’enfance en CPGE dans l’Émile par Rousseau
La spécificité de l’enfance selon Rousseau dans l’Émile en prépa
« Pour ne point courir après des chimères, n’oublions pas ce qui convient à notre condition. L’humanité a sa place dans l’ordre des choses ; l’enfance à la sienne dans l’ordre de la vie humaine : il faut considérer l’homme dans l’homme, et l’enfant dans l’enfant. Assigner à chacun sa place et l’y fixer, ordonner les passions humaines selon la constitution de l’homme, est tout ce que nous pouvons faire pour son bien-être. Le reste dépend de causes étrangères qui ne sont point en notre pouvoir. » (Livre I et II)
Cette citation est représentative de la « révolution copernicienne » opérée sur l’enfance par Jean-Jacques Rousseau. De même que Copernic avait décentré les regards et proposé une nouvelle manière de voir le monde et la Terre dans l’ordre universel, de même, Rousseau participe ici, d’une manière presque pionnière, à un complet regard de changement sur la nature de l’enfance. Car depuis l’Antiquité, et pendant également le Moyen Âge, ainsi que l’avait exposé l’historien de l’enfance Philippe Ariès dans ses travaux, l’enfant n’était pas vu dans sa spécificité propre : il était perçu comme un « adulte en miniature ». Et cette perception biaisée expliquait pourquoi ce « mini-adulte » était déconsidéré et jugé de manière si péjorative : car s’il est un adulte, pourquoi est-il autant dépourvu de raison ?
Or Jean-Jacques Rousseau propose donc une autre vision des choses : il ne faut pas espérer voir en l’enfant un autre adulte ; il « invente » ou participe à inventer en quelque sorte la notion d’enfance, et ainsi avec toutes ses conséquences. Il faut prendre l’enfant pour ce qu’il est, arrêter d’espérer qu’il devienne ce qu’il ne peut pas devenir, et ainsi juger d’un autre œil, plus bienveillant, ses imperfections naturelles.
Qu’est-ce que l’éducation négative selon Jean-Jacques Rousseau ?
« Oserais-je exposer ici la plus grande, la plus importante, la plus utile règle de toute l’éducation ? Ce n’est pas de gagner du temps, c’est d’en perdre. Lecteurs vulgaires, pardonnez-moi mes paradoxes : il en faut faire quand on réfléchit ; et, quoi que vous puissiez dire, j’aime mieux être homme à paradoxes qu’homme à préjugés. » (Livre II)
« Festina lente ». Hâte-toi lentement : la maxime de l’empereur romain Auguste aurait pu aussi s’appliquer à la vision de l’éducation telle que prônée par Jean-Jacques Rousseau. Car ainsi qu’il expose dans cette citation, Rousseau ne veut pas précipiter les choses et accélérer l’éducation de l’enfant pour qu’il devienne adulte : puisque l’enfant est un enfant, il ne faut pas le brutaliser si jamais il ne réagit pas comme un adulte, ce qui est du reste normal (en témoigne la première citation). Voilà donc ce qui constitue la « méthode inactive » (autre citation du livre II) ou bien « l’éducation négative » telle que prônée par Jean-Jacques Rousseau.
Il s’agit en somme (autre donnée importante chez Jean-Jacques Rousseau) de laisser place nette pour l’expérience et la nature ; de laisser les choses se faire comme la nature y mènera. Cela veut dire aussi, pour Jean-Jacques Rousseau : refuser d’interférer dans l’éducation de l’enfant, en le protégeant des éléments que le philosophe considère nuisibles comme la morale commune, les opinions, tout ce qui n’est non pas appris par l’expérience mais reçu par autrui (dans les livres d’éducation par exemple, que Jean-Jacques Rousseau n’aime pas particulièrement).
En somme, cette éducation négative ne se résume pas à un laissez-faire : il faut aussi que l’éducateur ait une vocation défensive, pour protéger l’enfant des irruptions, des perversions des sociétés humaines corrompues par les arts, les opinions, les morales en tout genre que Jean-Jacques Rousseau réprouve.
Citation sur la bonté naturelle de l’enfant par Jean-Jacques Rousseau
« Posons pour maxime incontestable que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits : il n’y a point de perversité originelle dans le cœur humain ; il ne s’y trouve pas un seul vice dont on ne puisse dire comment et par où il y est entré. La seule passion naturelle à l’homme est l’amour de soi-même, ou l’amour-propre pris dans un sens étendu. » (Livre II)
L’homme est naturellement bon et c’est la société qui le corrompt : c’est ainsi que le point de vue général de Rousseau sur la nature humaine est généralement présenté. Quoique réducteur, ce point de vue n’en demeure pas globalement vrai. A plusieurs reprises dans sa philosophie politique, le philosophe de Genève dit ainsi tout le mal qu’il pense du développement actuel des sociétés humaines, qui ont corrompu la bonté originelle de l’homme. Par exemple Rousseau ouvre son Contrat social avec cette phrase restée fameuse : « L’homme est né libre, et partout il est dans le fers ». Autrement dit, la société humaine moderne a corrompu la liberté naturelle dont l’humain jouissait dans l’état de nature rousseauiste.
Il en va de même pour la bonté pour Rousseau : celle des enfants est naturellement corrompue par l’éducation classique, qui expose les enfants aux « préjugés » (cf. la citation précédente), c’est-à-dire à l’opinion pervertie de la science, de la morale traditionnelle. Il faut donc préserver cette bonté naturelle, et c’est là tout le rôle du pédagogue. Par ailleurs, la vision de l’enfant comme « naturellement pur » et innocent, participe de cette revalorisation de l’enfance, alors que durant l’Antiquité par exemple, « l’adulte en miniature » était surtout perçue pour sa débilité, au double sens classique de faiblesse et de déraison.
Citations commentées sur l’enfance en prépa dans les contes d’Andersen
Citation sur l’enfance, l’âge d’or dans les contes d’Andersen
« L’enfance a pour tout le monde ses moments lumineux qui, par la suite, illuminent toute la vie. Des quantités de choses s’offraient à lui pour son plaisir et sa distraction ! » (« Une histoire des dunes », p.294)
Après que le navire le transportant, avec ses parents, a sombré dans la mer, le petit « Jorgen », ainsi qu’il est baptisé par les habitants d’un village du Jutland, est adopté. Le narrateur du récit, Andersen lui-même donc, est alors enthousiaste sur son sort : malgré le drame nautique dont il a été victime, « Jorgen » aura ainsi des moments « lumineux » à vivre. Pourquoi ces moments sont-ils lumineux ? La suite de la citation le dit : d’abord pour le « plaisir » et la « distraction » que comporte l’enfance – par exemple les jeux avec les amis bien entendu.
Mais il y a aussi une deuxième raison qui explique le jugement d’Andersen, d’une manière rétrospective, et c’est là où cette citation d’Andersen prend plus encore de sens : car, nous dit l’auteur, les moments heureux vécus pendant l’enfance sont encore davantage que des souvenirs heureux, le bonheur qu’ils ont procuré dure et traverse les âges pour se transposer jusqu’à l’âge adulte.
Autrement dit, le jugement rétrospectif porté sur l’enfance (par un Andersen alors bien sûr adulte) permet de la voir comme une sorte d’âge d’or mais dont l’éclat continue de briller. Dès lors, Andersen participe lui aussi de cette revalorisation de l’enfance : ce n’est plus un état passif, inutile et de déraison comme la vulgate le considérait depuis l’Antiquité au moins ; c’est un état de bonheur et dont les bienfaits durent au-delà de l’enfance elle-même.
L’enfance, une bénédiction divine ? citation contes d’Andersen
« Bonté divine ! disait la femme du tailleur. Tout de même, les enfants sont une bénédiction de Dieu. Ils sont la joie de la maison. Chaque enfant est un Notre-Père de plus ! Si on est dans le besoin et qu’on a beaucoup de bouches à nourrir, on redouble d’efforts et on trouve le moyen de s’en sortir en toute honnêteté. Le Seigneur ne nous abandonne pas si nous ne l’abandonnons pas ! » (« Ce que racontait la vieille Johanne, p.387 »)
Traditionnellement, et plus encore en temps de pénurie ou de famine, l’enfant pouvait être perçu comme un fardeau : non seulement ce « petit adulte » n’était pas vraiment productif ; mais encore consommait-il une précieuse nourriture. De plus, du point de vue religieux, si des progrès avaient été accomplis sur ce point, l’enfant souffrait également d’une certaine vision négative, comme si sa perfection n’était pas encore atteinte ou achevée.
La citation d’Andersen symbolise ce renversement de perception sur les deux points mentionnés : le fardeau budgétaire et alimentaire ; et le rapport entre l’enfant et la création divine. Les deux sont d’ailleurs liés selon la femme du tailleur : puisque l’enfant est une bénédiction de Dieu, Dieu pourvoira à son alimentation. Se dégage ainsi cette pureté religieuse de l’enfant, cette perfection divine, qui est un élément central pour évaluer non seulement la revalorisation de l’enfance chez Andersen, mais encore les liens entre religion et enfance, et entre enfants et parents.
Citations commentées dans Aké, les années d’enfance de Wole Soyinka
Citation sur le parcours initiatique par Wole Soyinka
« Il y eut quelques autres événements initiatiques qui m’introduisirent dans ce monde nouveau. (…) Et avant que l’année n’arrivât à son terme je n’avais plus besoin de surprendre les remarques de Chrétienne Sauvage pour reconnaître que j’étais maintenant beaucoup moins enclin à la rêverie et que je réagissais avec un certain enthousiasme à un environnement bruyant »
(p.314 de l’édition au programme)
Nous nous trouvons aux deux tiers environ du récit autobiographique de Wole Soyinka, alors que le jeune Wole arrive au Lycée national – Nubi a la parole. Il s’agit là pour lui d’un événement initiatique à part entière (à l’image d’autres que nous évoquerons tout le long de l’année, comme l’étape du rosier, du voyage jusqu’à Ibbara ou du rite d’initiation incisant la cheville et les poignets).
Cette citation nous dit trois choses principalement. D’abord, l’auteur révèle ce par quoi il entend par initiation : à savoir, un état d’esprit plus raisonné (« moins enclin à la rêverie ») et plus ouvert sur le monde extérieur (« un monde nouveau » : l’expression dit bien toute la radicalité du changement). Ensuite, ce passage nous révèle tout le rôle initiatique joué par l’école car c’est à ce moment-là que Wole considère avoir franchi une étape vers sa vie d’adulte. Enfin, il s’agit là d’un passage où l’auteur va clairement juger, de manière rétrospective, son parcours en tant qu’enfant, apportant son regard d’adulte sur la vie d’enfance : l’enfance est ainsi à la fois celle vécue et celle perçue, avec le recul des années. Toujours dans le livre ces deux temporalités cohabitent, parfois indistinctement.
PRENDRE DES COURS PARTICULIERS DE FRANÇAIS
C’est reprendre le contrôle
Apprenez-en plus sur la place du français dans les classes préparatoires et complétez vos connaissances avec les articles suivants :
- Dissertation corrigée sur l’enfance et nature
- Dissertation corrigée sur le thème de l’enfance en CPGE : L’enfance âge d’or
- Dissertation corrigée sur l’enfance et la religion
- Dissertation corrigée sur la raison des enfants
- Dissertation corrigée sur l’enfant et ses parents en CPGE
- Dissertation corrigée sur l’enfance : Difficulté d’être