Dissertation corrigée sur l’enfance en prépa scientifique
Sujet corrigé sur le thème de “l’enfance l'âge d'or”
cours particuliers
Cours particuliers de français
Le thème de l’enfance en CPGE
Cette année, les trois œuvres au programme de français en prépa PTSI, BCPST, MP2I, MPSI, PCSI, PC, PSI, MP et PT portent sur le thème de l’enfance. Les œuvres étudiées lors des cours de français en prépa et qui doivent être utilisées dans les épreuves des concours, sont les suivantes :
- Aké les années d’enfance de Wole Soyinka (réédition attendue aux éditions Belfond)
- Emile (Livres 1 et 2) de Jean-Jacques Rousseau
- Contes d’Andersen, traduction par Marc Auchet (Livre de Poche classique n°16113)
Si vous souhaitez approfondir votre compréhension de ces œuvres et perfectionner vos compétences en analyse littéraire en vue des concours, envisager des cours particuliers français avec des professeurs particuliers spécialisés dans la préparation aux concours en prépa scientifique peut être une solution judicieuse. Ces cours personnalisés vous aideront à étudier ces œuvres en profondeur et à développer des aptitudes de rédaction et d’analyse qui seront cruciales pour réussir aux épreuves.
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Introduction de la dissertation sur l’enfance en CPGE
Pour entamer votre dissertation sur le thème de l’enfance en CPGE, vous devez commencer par une introduction qui comprend : l’accroche, la définition du sujet, la problématisation ainsi que l’annonce du plan.
Sujet : L’enfance l’âge d’or
« Là où sont des enfants, là est un âge d’or » a écrit le poète romantique Novalis (1772-1801) dans Pollens (in Œuvres complètes, t.1, Armel Guerne, Paris, Gallimard, 1975, p.375). À la lumière des œuvres au programme, vous vous interrogerez sur cette réflexion poétique.
Dans le célèbre incipit d’Aden Arabie, en 1931, Paul Nizan écrit : « J’avais 20 ans, je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie ». Et si ce « plus bel âge de la vie » n’était pas 20 ans mais, à entendre Novalis, plutôt 6 ou 8 ans ?
Ce propos résolument optimiste du poète romantique allemand Novalis, livre en effet une vision idéaliste de l’enfance, conçue comme une sorte « d’apex » du bonheur. Au XIXe siècle, cette formule de Novalis participe dès lors du mouvement de revalorisation général de l’enfance, après une perception bien noire et négative depuis l’Antiquité (Nota Bene : dans toute citation, il sera important de recontextualiser notamment la citation en s’appuyant sur les connaissances historiques de la notion d’enfance, exposées dans un précédent article.)
PRENDRE DES COURS PARTICULIERS DE FRANÇAIS
C’est reprendre le contrôle
La citation présente est construite par un parallélisme « là où…, là où » écrit Novalis. Cette construction binaire, avec usage du présent de vérité générale, pose ainsi un principe d’équivalence entre l’enfance et l’âge d’or. L’adverbe de lieu et de temps « là » (issu du latin « illac ») donne un sens concret et incarné à la notion d’enfance, mais en la transposant donc dans un univers spatio-temporel différent. « Là » peut vouloir dire « ailleurs » ou bien « dans un autre temps », comme « maintenant ». Le sens ainsi présent, incarné et concret de la phrase de Novalis, peut aussi se muer en constatation rétrospective voire nostalgique : il y a une polysémie spatio-temporelle du « là » qui sera intéressante à analyser. Notons que Novalis évoque aussi « des enfants », avec un adjectif indéfini (« des », non pas « les »), et non pas « l’enfance » comme concept incarné. Il s’agirait ainsi d’aborder plutôt les situations d’enfance sous un angle concret, via des situations vécues, plutôt qu’in abstracto.
« L’âge d’or », formule ici employée, fait écho à notre hypothèse rétrospective pour analyser la phrase de Novalis. En effet Novalis n’emploie pas cette expression innocemment. L’âge d’or est un topos de la poésie antique, depuis Hésiode jusqu’à Virgile au moins. La période fait référence à un temps mythique, passé, révolu, une période si ancienne que ses origines se perdent dans la brume. Surtout, dans l’Antiquité, cet « âge d’or », période d’abondance, de paix, de sérénité, n’est jamais évoqué sans trois onces de nostalgie, et de déploration du temps présent (l’âge de fer chez Hésiode) ; un temps présent marqué, selon les poètes, par la décadence, le déclin ou la disparition regrettable. Le grand historien de l’Antiquité Lucien Jerphagnon s’est même amusé dans un ouvrage (Laudator Temporis Acti, « Celui qui fait l’éloge du temps passé »), à recenser tous les auteurs antiques qui même au Ve siècle avant Jésus-Christ, déplorait la chute finale de la civilisation…
En somme, la notion d’âge d’or n’est pas qu’une célébration : elle est aussi la marque d’une nostalgie, d’un regard rétrospectif qui en dit autant sur le présent que sur le passé, autant que sur la vie d’enfance que la vie d’adulte. Il s’agira ainsi de dissocier l’enfance vécue de l’enfance perçue, avec le recul de la nostalgie, celui de Novalis, celui aussi de nos auteurs au programme.
C’est donc ce balancement que nous étudierons par conséquent. De quoi ce jugement laudateur sur l’enfance est-il le nom ? L’enfance est-elle réellement un Eden disparu ou bien n’est-elle que le reflet rétrospectif des illusions perdues ? (Nota bene : il peut être utile de faire des « clins d’œil » littéraires de temps à autres aux correcteurs : ici, « illusions perdues » est une référence au célèbre roman de Balzac).
En effet, et tout d’abord, l’enfance peut apparaître, en particulier par opposition à « l’âge de fer » qui constituerait « l’âge adulte », comme un âge d’or à la fois sur les plans du bonheur, de la vertu et de la richesse d’ouverture au monde. Cependant, l’enfance peut, elle aussi, être considérée comme un âge de fer, marqué par la présence toujours menaçante de la mortalité infantile, de la dureté, de l’illusion. Nous verrons néanmoins qu’il faut dépasser le plan objectif de ces considérations de l’enfance comme âge d’or ou âge de fer, pour bien aller vers l’aspect subjectif de ce jugement : ainsi, si nous passons de l’enfance vécue à l’enfance perçue, le jugement de Novalis n’est-il pas aussi une reconstruction, un jugement rétrospectif de la vraie nature de l’enfance, une considération reconstruite sur les regrets, reflet de la nostalgie d’un temps disparu et kaléidoscopique ?
I. L’enfance, le triple âge d’or
L’enfance apparaît en première instance comme un triple âge d’or : celui du bonheur, celui de la moralité et l’innocence, et celui de la connaissance et de l’ouverture au monde.
A. L’âge d’or est-il synonyme de bonheur ?
L’enfance peut tout d’abord apparaître comme un « âge d’or » dans la mesure où cet âge serait celui (s’agissant de l’enfance vécue, dans le temps présent de l’enfance) du bonheur, de l’ataraxie.
De même que Rabelais avait pu dire que le rire était le « propre de l’homme », de même, le bonheur serait-il le propre de l’enfant ? Entendons ici le bonheur dans son sens plein, complet, celui que suggère le terme lui aussi fort « d’âge d’or » : nous entendrons ainsi le bonheur au sens aristotélicien comme état de contentement général continu et permanent, non comme joie furtive, sensorielle et passagère.
Dès lors l’on peut en effet percevoir ces marques d’un bonheur comme « propre de l’enfant » dans les œuvres au programme. Ainsi peut-on penser à la description de la « pâle jacinthe » Anne-Dorothée, dans « Le vent raconte l’histoire de Valdemar Daae » d’Andersen. Cette enfant « qui n’avait que quatorze ans », et qui était « tranquille et réfléchie », a deux yeux bleus « limpides », avec « l’air songeur » ; surtout, poursuit le narrateur, « le sourire de l’enfant était continuellement sur ses lèvres » (p.277 de l’édition au programme) au point que le vent raconte même l’impossibilité de l’en chasser. Il faut dire que l’enfance est le temps des jeux, de l’insouciance, des chansons. À l’image de ces enfants d’Espagne au début de « l’histoire des dunes » (p.285), qui prennent plaisir dans leurs « chansons et castagnettes », alors qu’ils « dansent sous les acacias en fleurs ». L’enfance semble bien être un pays de Cocagne, un Eldorado du bonheur.
Mais nous pouvons aussi entendre « l’âge d’or » non seulement au sens de bonheur et état de contentement général ; mais aussi au sens de bonté, de moralité, un sens très fréquent dans les considérations d’un Hésiode par exemple, pour qui l’âge d’or ne l’emportait pas sur l’âge de fer seulement en termes de bonheur, mais aussi en termes de vertu.
B. L’âge des enfants s’oppose à l’âge adulte
L’enfance paraît être cet âge d’or de bonté et de probité à toute épreuve. Les enfants seraient ainsi purs, naturellement insouciants et bons, loin de l’image de cet âge de fer de l’hypocrisie, du masque et de l’immoralité que serait l’âge adulte.
C’est en particulier vrai dans l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau qui oppose âge des enfants et âge des adultes (dans la société pervertie par les arts et les techniques). « Posons pour maxime incontestable que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits : il n’y a point de perversité originelle dans le cœur humain ; il ne s’y trouve pas un seul vice dont on ne puisse dire comment et par où il y est entré. La seule passion naturelle à l’homme est l’amour de soi-même, ou l’amour-propre pris dans un sens étendu » juge ainsi Jean-Jacques Rousseau dans le livre II de l’Émile. De même, dans cette lignée, estime-t-il que « le mensonge de fait n’est pas naturel aux enfants ; mais c’est la loi de l’obéissance qui produit la nécessité de mentir ». En somme tout naturellement, l’âge de l’enfance serait un âge pur, loin de toutes les immoralités glissées par l’âge de fer, l’âge de l’immoralité, l’âge des adultes.
Enfin, après le bonheur et la vertu, l’âge d’or se distingue classiquement de l’âge de fer comme étant un âge de profusion de la pensée, d’accomplissement non seulement vertueux mais encore intellectuel. Peut-on alors vraiment dire que même sur ce plan, l’enfance l’emporterait sur l’âge adulte ?
C. L’âge d’or, le socle du développement de l’enfant
L’enfance peut aussi et en troisième lieu apparaître comme un âge d’or, dans la mesure où il s’agit d’un âge d’apprentissage, d’ouverture sur le monde ; d’éveil au monde et à sa pensée, et c’est de cette effervescence, de cette effloraison d’apprentissages et de connaissances, que naîtrait ce sentiment de vivre un âge plein de découvertes et de joies intellectuelles.
Pour toutes ces raisons, le jeune Wole (dans Aké) apprécie tant son enfance, en particulier quand il s’agit, à l’école, dans les livres, de s’ouvrir de nouveaux horizons sur le monde par la connaissance et la lecture. Wole en particulier narre (p.36 de l’édition au programme) à quel point il est une joie pour lui de s’inspirer de la calligraphie de son père, le directeur d’école Essay : « mais très vite, pour moi, ce fut simplement Essay, l’un de ces exercices de style en prose soignée qui suivaient des règles précises de composition, l’un de ces produits d’une élégance raffinée couchés en cette belle calligraphie qui aurait fait l’envie des copistes de tous les âges ». Et le roman autobiographique fourmille d’éléments montrant cette admiration pour cet âge d’or en effet de l’ouverture et de la connaissance, où l’on devient soi en s’ouvrant au monde et à ses richesses.
Cependant, cette vision de l’enfance n’est-elle pas par trop parcellaire ? L’usage du présent de vérité générale par Novalis semble faire de l’enfance, quasiment sur le plan scientifique, une période universellement heureuse. Or cette universalisation n’est-elle pas à relativiser en vérité ? L’enfance est-elle un âge de pure lumière, sans aucune part d’ombre ?
II. L’enfance, une période d’insouciance et d’illusion
L’enfance peut être aussi un âge de fer, marqué par une condition de précarité et de dureté, caractérisé aussi par une certaine naïveté confondante.
PRENDRE DES COURS PARTICULIERS DE FRANÇAIS
C’est reprendre le contrôle
A. Un âge d’or ou un âge de la peur ?
L’enfance est tout d’abord un âge de fer au sens de la dureté de cet âge : c’est une période marquée par la vulnérabilité, par la mortalité ; est-ce un âge d’or ou un âge de la peur de la mort sans cesse voisine ? Il faut se remémorer que même à la période à laquelle Novalis écrit, l’enfance est un âge aussi de mort – nous parlons ici de la mortalité infantile.
Cette vicinité entre mort et enfance se perçoit par exemple nettement dans l’Émile de Jean-Jacques Rousseau. Un extrait du livre II en particulier est un véritable document historique sur la prégnance de la mortalité infantile dans les mentalités. « Les plus grands risques de la vie sont dans son commencement ; moins on a vécu, moins on doit espérer de vivre. Des enfants qui naissent, la moitié, tout au plus, parvient à l’adolescence ; et il est probable que votre élève n’atteindra pas l’âge d’homme » écrit-il ainsi. L’Émile est ainsi un être très fragile.
B. L’enfant apprend à vivre sous l’emprise de ses tuteurs
Être enfant n’est pas que vivre un âge d’or, c’est donc vivre aussi un âge d’incertitude, où la mort peut être au tournant. Mais il n’y a pas que la mort : il y a aussi la violence, la dureté des adultes, des punitions, des châtiments. L’enfant est en situation de vulnérabilité aussi dans le sens où il est sans cesse soumis au bon-vouloir, et à l’arbitraire violent, de ses tuteurs.
Remémorons-nous par exemple le cavalier dans le conte d’Andersen « Chaque chose à sa place ». Ce cavalier semble avoir pour passe-temps favori la maltraitance des enfants. Par exemple en direction de la petite gardeuse d’oie : il « s’amusa grossièrement en lui donnant un coup de manche dans la poitrine qui la fit tomber à la renverse » (p.241 de l’édition au programme) ; et de lui lancer : « chaque chose à sa place ! va donc rejoindre la boue ! ».
Mais l’enfance, au-delà de cet âge de fer et de dureté, peut être aussi un âge d’ignorance et de préjugés, dans lequel l’enfant est vulnérable à la fois aux coups et à sa raison friable, dont la formation est encore inachevée.
C. Une phase de manipulation et de vulnérabilité ?
L’enfance n’est pas qu’un âge d’or : elle est aussi un âge d’ignorance, de déraison ; un âge dans lequel l’enfant peut être non seulement battu, mais encore manipulé ; et s’il vit peut-être dans une période de bonheur du point de vue de la perception, peut-être n’est-ce là qu’un fruit d’une illusion, car l’enfant pourrait confondre le bonheur avec l’illusion du bonheur.
Et en effet que les enfants peuvent être manipulables. Le petit sapin, dans le conte du même nom d’Andersen, croit ainsi à l’histoire de Klumpe-Dumpe le maladroit « parce que c’était un monsieur bien qui racontait l’histoire » (p.145) Facilement impressionnable, facilement dupé, l’enfant traverserait ainsi moins un âge de fer qu’un âge de brumes.
Alors pourquoi donc Novalis en vient-il à écrire « Là où sont des enfants, là est un âge d’or » si cette enfance n’est finalement pas une période si « dorée » que l’on pourrait le présumer ? La réponse pourrait tenir en la lumière nouvelle que l’on pourrait jeter sur cet adverbe de lieu et de temps « là » ; désigne-t-il simplement le temps présent de l’enfance ? Ne peut-il pas aussi signifier le « là » du moment de l’écriture de la phrase de Novalis – c’est-à-dire le « là » de l’âge d’adulte, non de l’âge d’enfance. Il faudrait ainsi ne plus seulement considérer cette assertion du poète d’un point de vue objectif (l’enfance est-elle, en soi, un âge d’or ou de fer ?) mais plutôt examiner la question du point de vue subjectif (l’enfance est-elle, pour soi, un âge d’or… ?), en passant de l’enfance vécue à l’enfance perçue.
Ainsi peut-on voir peut-être que si Novalis considère que l’enfance est un âge d’or, c’est peut-être par un jugement rétrospectif, en miroir de la situation qu’il vit aujourd’hui : s’il juge l’enfance heureuse hier, c’est parce qu’il est malheureux aujourd’hui, et c’est peut-être de ce décalage temporel dont nous pouvons faire à présent matière [nota bene : voir ici comment un mot « anodin » du sujet est réinterprété sous une lumière nouvelle, permettant l’amorce du III : c’est une technique utile à retenir].
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