Analyse du temps de l'innoncence de Wharton CPGE français
Le Temps de l'Innocence : résumé, analyse, individu et communauté prépa
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Le Temps de l’Innocence : thème français prépa
Le programme de français-philosophie pour les CPGE scientifiques met cette année en lumière le thème Individu et Communauté en prépa. Parmi les œuvres sélectionnées pour approfondir ce thème figure Le Temps de l’Innocence d’Edith de Wharton.
Ce roman, publié en 1920 et couronné par le prix Pulitzer, explore les tensions entre les aspirations individuelles et les contraintes imposées par la société. À travers le personnage de Newland Archer, pris entre son désir de liberté et les attentes de la communauté aristocratique new-yorkaise du XIXe siècle, Wharton offre une réflexion sur les sacrifices personnels exigés par les normes sociales. Cette œuvre permet aux étudiants de prépa scientifique de questionner la place de l’individu dans la communauté, les compromis nécessaires pour naviguer entre les désirs personnels, les obligations sociales, et les impacts de ces dynamiques sur la construction de l’identité.
Vous trouverez dans cet article un résumé et une analyse détaillée de l’œuvre Le temps de l’Innocence et sa place dans le thème Individu et Communauté CPGE. Vous pouvez, par ailleurs, faire appel à des profs de français pour améliorer votre maîtrise de la méthode de la dissertation et maitriser le thème Individu et Communauté en CPGE.
Le Temps de l’Innocence, partiel reflet de la vie de Wharton ?
La vie d’Edith Wharton se reflète-t-elle dans Le Temps de l’Innocence ? Quoi qu’il en soit, la romancière, née en 1862 à New York, a grandi dans le milieu social qu’elle dépeint dans le roman que nous aurons à étudier. Wharton est en effet née dans une famille aisée, voire très aisée ; une famille rompue aux us et coutumes de la haute société new-yorkaise ; une famille qui lui permet aussi de découvrir avec délice l’Europe (elle en tirera un livre : La France en automobile) et surtout les grands romans européens.
Du reste, comme Newland dans le roman, Wharton traversera aussi l’Atlantique pour gagner la France, où elle se lie d’amitié notamment au romancier Paul Bourget, qui l’initie jeune au roman. C’est même à l’âge de 14 ans qu’elle écrit son premier récit, Fast and Loose. Wharton tombe amoureuse de la France : elle s’y installera même en 1907 et y passera donc la Première Guerre mondiale, où elle aidera aux soins des blessés de guerre. Elle vivra en France jusqu’à sa mort, en 1937.
Fait notable : Wharton était partie s’installer en France alors qu’elle était encore mariée. Car le mariage raté ou décevant de Wharton est aussi à rapprocher de l’intrigue de notre ouvrage au programme. En 1885, elle épouse ainsi Edward Wharton… mais ce mariage la déçoit, le mari n’est pas à la hauteur et elle se morfond quelque peu. C’est pourquoi, comme la comtesse Olenska dans le roman, elle demande et obtient le divorce (quoique tardivement, en 1913, mais comme un dernier recours).
Si Wharton a pu ainsi divorcer, c’est qu’elle s’est émancipée, sentimentalement, mais aussi financièrement. Car le succès littéraire lui apporte des ressources notables. C’est notamment grâce au succès de The House of Mirth (Chez les heureux du monde), en 1905, qui lui permet de gagner en indépendance dans la société. Ce roman décrit, comme un reflet de sa vie aussi, l’émancipation d’une femme brillante, mondaine, indépendante, Lily Bart… émancipation qui finit cependant en ruine totale.
Comme le résume Anne Ullmo, Professeure de littérature américaine à l’Université de Tours, « bien qu’elle soit née dans une société d’oisifs, Edith Wharton met un point d’honneur à travailler et à gagner son propre argent. Elle a également bénéficié d’un certain nombre d’héritages ». Une précurseure du féminisme, en somme ?
Résumé Wharton CPGE : le temps de l’hypocrise sociale et des apparences sociales
Le Temps de l’Innocence a valu à Wharton une reconnaissance mondiale. Non seulement le roman est un succès commercial, mais encore la romancière, obtient-elle, en 1920, le Prix Pulitzer (la première femme à recevoir ce prestigieux prix). Wharton l’écrit donc alors qu’elle est à Paris et qu’elle doit elle-même se remettre de son mariage douloureux. « Il me fallait quitter le présent », écrit-elle dans son autobiographie (reprise par la préface.) Le livre joue alors le rôle de catharsis (purgation des émotions, le fait d’affronter ses peurs en les écrivant, en les décrivant).
À l’image de La Princesse de Clèves, Le Temps de l’Innocence est l’archétype du roman psychologique – il fait évoluer les personnages, leurs sentiments, au fur et à mesure de l’intrigue. En apparence, le roman reprend une structure classique, celle du triangle amoureux.
Dans les années 1870, Newland Archer et May Welland (désormais Mrs. Archer) sont de jeunes fiancés. Ils appartiennent à la haute société de New York. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, dans cette société mondaine où les dîners sont les grandes attractions du quotidien et où les soirées n’en finissent plus (à la proustienne).
Mais le duo devient un trio avec l’apparition d’Ellen Olenska, ou la comtesse Olenska. Elle n’est pas seulement la cousine de May… mais est aussi auréolée d’un parfum de scandale (c’est une femme « compromise », pour reprendre un terme du roman). Scandale dans la bonne société protestante de New York : Olenska a décidé de divorcer (le divorce est en cours) ! Trop libre pour les canons de l’époque, Olenska vient donc perturber non seulement la réputation de sa famille, mais encore le quotidien du couple.
Car plus le temps passe et plus Newland (ironiquement « nouvelle terre ») remarque que cette cousine-comtesse lui plaît. Il voudrait bien jouer le rôle du parfait mari, le parfait parangon de la bonne société new-yorkaise… mais il n’y arrive pas. Et réalise peu à peu la vacuité de son couple avec May, le fait qu’il renvoie une apparence du bonheur – plutôt que le bonheur lui-même…
Cependant, la bonne société résiste, et un ami de Newland, pour sauver la réputation de la famille de May, lui demande de persuader Olenska de renoncer à divorcer. Or… Newland finit bien par tomber amoureux d’Olenska, comme on pouvait s’en douter.
Effrayé par ses propres sentiments, et tiraillé entre son devoir de mari et ses sentiments sincères, Newland tergiverse. Il essaie d’écouter la voix de la raison, celle de la communauté, cependant… il ne peut plus lutter face à ses sentiments, d’autant que l’ennui et la banalité de son mariage avec May l’écrasent bientôt. Sa femme lui apparaît même comme une « étrangère » et son mariage apparait réduit à une « morne communauté d’intérêts ».
Un temps, Newland respire, car Ellen Olenska doit s’occuper de sa grand-mère malade ; mais la voilà qui revient. Tout à coup, c’est la stupeur pour Archer qui apprend qu’Ellen a décidé de vivre en Europe. Ne plus le voir serait insupportable pour lui. Il ne peut plus tolérer d’être, avec la comtesse, à la fois « ensemble et séparés » comme il lui fait remarquer dans un dialogue poignant.
Alors (attention spoiler), après un dîner donné chez lui, il décide de jouer son va-tout. Il est prêt à annoncer à Ellen qu’il part à Paris, la rejoindre ; et il est également décidé à dire à May qu’il la quitte pour Ellen.
Mais rien ne se passe comme prévu. May, qui semble être tacitement au courant de l’infidélité de Newland, confie à son mari qu’elle est enceinte. Newland est piégé. Et deuxième surprise, May, bien moins naïve qu’on pourrait le penser, a fait passer un message à Ellen : il est inutile que Newland essaie de me dissuader. Dès lors, Newland abandonne ses fols espoirs ; et finira sa vie avec sa femme. Vie morne et monotone, mais qui correspond bien aux codes de la société.
Vingt-six ans plus tard, l’épilogue du roman montre Newland revenir à Paris avec son fils. Soudainement, il apprend qu’une visite à Ellen (qui était revenue à Paris) est prévue. Mais Newland, comme une métaphore de sa vie, ne peut se résoudre à aller voir son ancien amour. Dernière scène du roman : les stores de l’hôtel particulier de la comtesse se baissent, comme le symbole d’une vie passée dans l’illusion et le faux-semblant pour Newland, qui n’a jamais franchi le Rubicon du divorce.
Les personnages du roman Le Temps de l’Innocence :
Newland (« nouvelle terre », ironiquement : car il cherchera bien à fuir sa vie monotone) Archer est un avocat riche et célèbre, produit typique de la bonne société new-yorkaise. Cependant, déçu de la banalité de son mariage avec May Welland, il cherchera le grand large avec la comtesse Olenska, remettant en question les bonnes manières de la société new-yorkaise de son temps. Il finit par refuser de sacrifier sa situation, sa vie confortable, à la passion.
May Welland ou Mrs. Archer, sa femme, apparaît comme le parangon du respect des codes de la société. Elle semble superficielle, naïve, ennuyeuse. Et pourtant, elle est plus rusée et moins innocente qu’il n’y paraît : c’est elle qui piège finalement Newland à la fin du roman, en lui annonçant qu’elle est enceinte. « Toute une vie stoïque, sans illusions, muette : la vie de May Welland, aux aguets, mais aussi, souvent, aux abois » écrit à ce sujet Diane de Margerie dans sa préface. « Ce renversement dans l’esprit du lecteur, habitué à taxer l’épouse des malheurs arrivés aux protagonistes si romantiques du récit, cette pitié et cette admiration que l’on nous demande soudain pour elle, sont bien une preuve du talent de la romancière. Et si nous nous étions trompés ? Ne serait-ce pas May, finalement, l’héroïne, et non la sémillante comtesse toujours occupée à séduire, à charmer ? Mme Olenska ne serait-elle pas un peu une « allumeuse » et May, une force, capable de se sacrifier jusqu’à la sainteté ? ». May mourra d’ailleurs prématurément, laissant Newland ironiquement célibataire.
La comtesse Ellen Olenska est la grande perturbatrice de ce jeune couple. Cette femme « compromise » n’est pourtant pas si coupable qu’on ne le pense. Finalement, ne refuse-t-elle pas de remettre en question le mariage de Newland ? Ne va-t-elle pas prendre soin de sa grand-mère malade, montrant son attachement aux malheurs familiaux ? N’a-t-elle pas été victime, avant son divorce, de mauvais traitements infligés par son mari ?
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Le temps de l’Innocence : thèmes principaux CPGE français
Retrouvez la suite du contenu sur l’analyse du Temps de l’Innocence de Wharton en CPGE scientifique dans notre livre en prépa scientifique sur le thème individu et communauté en CPGE. Voici les éléments que vous y trouverez :
1. Le Temps de l’Innocence, partiel reflet de la vie de Wharton ?
2. Résumé de l’œuvre : le temps de l’hypocrisie sociale et des apparences sociales
3. Le Temps de l’Innocence ou le conflit entre la passion de l’individu et les valeurs de la communauté
4. L’individu sacrifié à la communauté
5. Le mariage, « morne association d’intérêts matériels »
6. Le moule étroit de la société
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