Dissertation corrigée sur travail et technique en CPGE scientifique
Satan voici ta victoire - Paul Scorteso (1953)
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Sujet de dissertation : travail et technique
Vous trouverez ci-dessous une dissertation rédigée sur le thème du travail en CPGE. Ce sujet est proche des sujets donnés chaque année aux élèves de MP, PC, PSI ou encore MPI et PT aux concours Centrale Supelec, Mines Ponts, CCINP ou encore Polytechnique et ENS.
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« Allez dire au manœuvre de chez Renault que « la technique libère l’homme du travail servile ». Allez le dire au prolétaire soviétique, enchaîné à son usine ! Vous verrez ce qu’ils vous répondront… » écrit l’artiste Paul Scorteso dans Satan, voici ta victoire (1953). À l’appui des œuvres au programme de français de CPGE, vous vous interrogerez sur cette citation.
Accroche de la dissertation : Au début des années 1930, John Maynard Keynes, le grand économiste britannique qui apposa son nom à une nouvelle doctrine, prônant l’intervention de l’État, fit une prédiction optimiste. D’ici un siècle, assurait-il, l’humanité n’aura besoin que de travailler que trois heures par jour – et cela, grâce aux gains de temps et de productivité permis par les machines modernes. Un siècle plus tard, l’espoir keynésien nous apparaît certes chimérique – mais dès 1953, que ce soit dans les usines Renault de France, dans les goulags des Soviets ou dans l’ouvrage de Paul Scorteso, le mythe de la technique libérant l’humain de la servilité du travail, prenait déjà de sérieux coups de canif.
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Définition des termes du sujet de dissertation – travail et technique
D’emblée il nous faut remarquer et analyser le ton ironico-satirique de Scorteso. Cette tonalité particulière se signale à travers plusieurs points. Tout d’abord, relevons l’usage d’une ponctuation exclamative, traduisant l’agacement ou l’exaspération de l’énonciateur, ou des points de suspension à la fin de la citation ; un autre élément révélateur de cette ironie se retrouve dans l’usage de l’impératif à la deuxième personne du pluriel (« Allez… »), comme si l’invitation adressée par l’auteur était moins une exhortation qu’une provocation, sur le ton de la défiance et de la certitude.
La situation énonciative de l’énoncé est par conséquent complexe et intriquée : Scorteso rapporte des propos, entre guillemets (« la technique libère l’homme du travail servile ») de personnes qui seraient ‘pro-technique’. Ces personnes étaient absolument convaincues (comme en témoigne l’usage du présent de vérité générale, « la technique libère… ») que la technique pourrait libérer du travail servile ; dans le même temps, il s’adresse à ces personnes en leur demandant d’aller vérifier in situ la véracité de leurs dires. Enfin, la situation énonciative inclut également le point de vue de Scorteso lui-même sur la technique, qui transparaît à travers l’ironie de l’énoncé.
Quel est, plus précisément, ce point de vue de l’auteur sur ces liens entre technique et travail ? Sur la représentation du travail en lui-même qu’a Scorteso, notons en premier lieu qu’il songe ici davantage au labor qu’au negotium ou à l’otium : en effet cette période, au seuil des années 1950, est celle des Trente Glorieuses, du grand développement de l’industrie (Scorteso évoque ainsi Renault, l’emblème de l’industrialisation française) et surtout de l’industrie lourde. Ce constat de déploration vaut pour l’Occident (Plan Marshall) mais aussi pour le « prolétaire soviétique » (Staline meurt en cette même année 1953 et a longtemps prôné ce stakhanovisme déchaîné). Et ce, alors même que l’URSS plaçait une grande confiance dans les usages de la technique – et qu’elle voulait justement « libérer » les prolétaires en leur redonnant la propriété des moyens de production.
En tout état de cause, ce constat de Scorteso est celui des « illusions perdues » de la technique : l’univers du travail se durcit, en particulier bien sûr en URSS où les répressions des syndicats et des libertés sont légion. Le travail est ainsi plus que jamais assimilé au labor, dans sa dimension harassante, épuisante, mécanique, et même servile. Nous notons en effet la présence d’un champ lexical de l’esclavage (« enchaîné » ; « servile »), reprenant la comparaison entre le travailleur et l’esclave, qui date au moins de l’Antiquité et qui a participé à donner une image déplorable, dans l’Antiquité, au labor.
Il faudra cependant nous demander si Scorteso a raison de décrire le travail à travers une dimension englobante (« du » travail, comme s’il y avait « un seul travail » pour recouvrir une diversité foisonnante de situations) et négative (comme si le travail se résumait à l’univers du labor harassant) ; ou si cette simple assimilation du travail au labor ne doit pas être écartée ou relativisée, pour examiner le travail sous le spectre plus large du negotium ou de l’otium, potentiellement moins concernés par ces liens entre travail, servilité et technique.
Ces liens de servilité n’auraient-ils pas cependant pu ou dû être rompus, une bonne fois pour toutes, par les promesses de la technique ? La technique en effet (que l’on peut définir comme l’ensemble des moyens utilisés pour produire quelque chose, ou pour agir, comme procédé découlant d’une connaissance et conduisant à des applications pratiques) porte en elle une promesse : celle d’augmenter la productivité du travail, d’accroître le rayon des possibles, en somme, de faire de la complexification et de la facilitation du travail le préalable de sa libération (l’augmentation des capacités de l’agir humain). Depuis Jacques Ellul au moins cependant, on sait que la technique n’est pas simplement qu’un moyen, mais peut aussi dériver en étant considérée comme une fin en elle-même, si elle est mal employée : les machines peuvent devenir les maîtres des hommes, et non l’inverse.
Si la technique n’est pas neutre en soi, il importera de voir s’il est possible, pour alléger la charge des travailleurs, d’imposer une certaine éthique de la technique – d’en faire un réel instrument de libération. Du reste, Scorteso emploie l’article défini « la » technique – comme si (de même que pour le travail), il existait « une seule » technique, face à un horizon des possibles forcément bien plus vaste.
Oppression des travailleurs par l’abus de technique et des machines
Est-il possible de jeter « par-dessus bord » l’oppression des travailleurs par un usage détourné de la technique et des machines ?
Or justement la technique, notamment durant l’Antiquité, n’était pas réductible à l’usage des machines. Le mot latin ars, artis, nous enseigne que la technique relevait également de l’artisanat et du travail de l’artiste : nous voyons ainsi des liens apparaître entre technique, art, et potentiellement otium (le travail créatif, artistique). L’ars, artis, recouvrait même plus largement le terme de « connaissances » disponibles à l’homme, l’inventivité et le savoir humain (« connaissances techniques, théorie, corps de doctrine, système de connaissances », nous dit le Gaffiot : nous nous resservirons plus loin dans cette réflexion de cet aspect définitionnel important). En effet, l’élargissement de notre réflexion à la technique artistique ou poétique (celle de Virgile par exemple), à sa dimension plus abstraite ou intellectuelle, nous permettra d’explorer de nouveaux horizons et peut-être de relativiser la pensée de Scorteso : le travail de l’artiste est-il concerné aussi par la technique ou la servilité ? Peut-il en être le remède ?
Remarquons tout de même que Scorteso reste modeste dans ses ambitions : de même que Keynes, il ne pense pas que la technique libèrera l’homme de tout travail, mais seulement du travail « servile ». Ici la technique jouerait donc principalement le rôle d’adjuvante, de libératrice partielle de l’homme, transformant l’activité travailleuse en la rendant moins pénible et répétitive – tout en ne la faisant pas disparaître. Mais n’est-il pas possible aussi que l’humain devienne esclave de la technique, en misant trop sur elle ?
Problématisation par rapport aux œuvres de CPGE
Nous sommes ainsi face à un paradoxe : d’un côté, la technique porte en elle une promesse de libération ; mais d’un autre côté, elle semble non pas libérer, mais aliéner encore davantage le travailleur. Nous nous demanderons dès lors dans quelles conditions la technique peut être synonyme, non d’oppression pour le travailleur, mais de libération ; est-il en somme possible de fonder une nouvelle éthique de la technique, qui incarne en elle-même une autre éthique du travail ?
Annonce des axes de la dissertation en prépa
- La technique portait bien pourtant, en première instance, des promesses de libération, de promotion, d’émancipation pour l’agir humain – en ce qu’elle lui permettrait de se libérer du travail le plus servile, roboratif, mécanique, pour gagner à la fois en intellectualité et en temps libre
- Nous verrons cependant, dans un deuxième moment, que la technique, en devenant une fin et non un moyen, et en traitant le travailleur lui-même comme une autre machine, peut elle-même créer de nouvelles chaînes de servilité : telles sont les illusions perdues de la technique.
- En dernière instance, une libération du travailleur par la technique demeure possible, à condition que la dimension intellectuelle de la technique, l’ars (comme connaissance des causes) vienne à son secours, libérant l’humain des tâches les moins intellectuelles et réflexives, pour confier à la machine les missions les plus serviles : c’est ainsi seulement si le travailleur devient lui-même l’artiste des machines, qu’il s’en libérera.
La technique est-elle un instrument d’oppression ou de libération ?
Si Scorteso semble bien évoquer les promesses déçues de la technique, c’est bien parce que la technique promettait en elle-même beaucoup pour la libération du travailleur : en quoi en effet, tout d’abord, la technique pourrait-elle être considérée comme un instrument potentiel de libération, tant matérielle que morale, d’émancipation, de promotion, pour le travailleur ?
La technique peut apparaître comme l’adjuvante
La technique peut apparaître, en premier lieu, comme l’adjuvante du travailleur sur le plan matériel. Elle renferme une promesse de ‘libération’ du travail humain : car en démultipliant l’efficacité et les possibilités offertes par le travail, la technique peut accroître la capacité d’action des travailleurs, des sociétés, et in fine leur liberté – non leur servilité.
Exemple : Ce sont ces bienfaits de la technique sur le travail que décrit Virgile dans le premier livre des Géorgiques. Durant l’âge d’or, il n’y avait pas de servilité dans le travail – tout simplement, parce qu’aucun travail n’était nécessaire. Mais avec la fin de l’âge d’or, survient l’âge du « durcissement du fer », marqué par l’arrivée des « différents arts », écrit Virgile, c’est-à-dire des techniques (il s’agit donc du même mot en latin). Virgile liste ainsi au Livre I les techniques ayant fait leur apparition : les embarcations (« les fleuves sentirent les troncs creusés des aulnes »), les pièges des chasseurs (« tromper les oiseaux avec de la glu »), les armes de fer (« la lame de la scie aiguë »). Par le procédé stylistique de l’énumération, Virgile crée une sensation de profusion de progrès, décrivant l’inventivité humaine pour transformer et faciliter le travail : « Il nous faut dire maintenant quelles sont les armes propres aux rudes campagnards et sans lesquelles les moissons n’auraient pu être semées ni lever : c’est d’abord le soc et le bois pesant de l’areau [une charrue] recourbé ; (…) les rouleaux, les traîneaux, les herses au poids énorme, puis le vil attirail d’osier inventé par Célée (… ). »
Ces nouvelles techniques sont le corollaire de progrès sur le plan matériel : car ils permettent d’accroître la productivité, d’augmenter les richesses produites et de libérer du temps libre aux paysans. Certes, le travail reste pénible en soi, mais grâce à la technique, il est bien le préalable à l’augmentation des capacités de l’agir humain.
Transition : L’apparition de ces nouvelles techniques entraîne des conséquences en cascade, non seulement sur le plan de la matérialité du travail, mais aussi de son intellectualité : à l’échelle des individus comme de la société, la nature même du travail évolue. Même si le travail ne disparaît pas, il se complexifie en devenant plus technique – et devient alors un instrument de promotion sociale, de libération, pour le travailleur qui la maîtrise.
La maîtrise de la technique
La maîtrise de la technique devient par conséquent le corollaire d’une libération non seulement matérielle (en termes de temps libre disponible et de souffrance au travail) mais aussi « intellectuelle » du travailleur (en termes de promotion intellectuelle et sociale, d’estime de soi) : car la technique, si elle ne fait pas disparaître « tout » le travail, permet, potentiellement, de se défaire de sa face la plus servile, la plus mécanique ou animale, afin que le travailleur se concentre plutôt sur les tâches plus dignes de son intelligence : il y gagne alors en liberté comme en dignité.
Exemple : L’organisation de la division du travail au sein des sociétés évolue donc dans le sens d’une plus grande abstraction ; et la maîtrise de la technique elle-même devient synonyme de promotion, d’élargissement des horizons de chacun. Dans Par-Dessus Bord, Benoît rappelle à titre d’illustration la promotion qui a échu à Cohen, car il était justement un technicien le plus hors-pair : « Promu directeur de l’informatique, le hardware, le software l’assembleur de base le cobol le fortran n’ont plus de secret pour Cohen il a maîtrisé les techniques les plus nouvelles ». Cohen, qui souffrait d’une jambe, est même hissé sur l’estrade de l’entreprise pour être acclamé – gagnant ainsi en dignité.
Transition : En ces termes, la maîtrise de la technique permet donc non seulement de libérer le travailleur des tâches les plus serviles, mais encore de l’élever à des rangs plus élevés dans la société : la technique semble bien être, en premier lieu, le préalable de la libération des travailleurs, de leur promotion.
Cependant, cet idéal de libération par la technique n’a-t-il pas été aussi déçu par la réalité du travail à l’usine ? Peut-on parler de véritable libération ou progrès pour les travailleurs, grâce aux effets de la technique, dans les usines Renault ou en URSS, pour reprendre les exemples de Scorteso ? Or la technique n’est pas un instrument positif en soi, tout dépend de l’usage qu’on en fait : la technique a en elle-même ses limites, voire ses illusions perdues – et si le constat de déploration de Scorteso est tant amer, c’est peut-être parce que la déception était à la hauteur des promesses offertes par la technique.
L’apparition des techniques plus développées le durcissement du fer
Dans le premier Livre des Géorgiques, Virgile décrit les avancées permises par l’apparition des techniques plus développées (le « durcissement du fer »).
La technique peut cependant gagner sa propre autonomie et déployer ses potentialités, non pas au service, mais au détriment de la liberté des travailleurs. Non seulement parce qu’elle demande, pour être mise en place, des efforts d’ores et déjà importants ; non seulement parce qu’elle peut être également d’une utilité fort discutable voire absurde ; mais encore parce dans le cas du taylorisme le plus effréné (celui décrit par Scorteso), ce n’est plus le travailleur qui devient le maître de la machine, mais la machine qui en devient le maître, la technique créant alors de nouvelles chaînes de servilité.
La technique demandant une grande quantité de travail
La technique demandant elle-même une grande quantité de travail pour être à la fois appliquée et inventée, elle n’est ainsi pas forcément synonyme de facilitation et de libération pour le travailleur. La technique, en raison de sa complexité même, peut ainsi représenter paradoxalement une charge supplémentaire pour le travailleur, au lieu de lui enlever le poids de la nécessité – pour un résultat lui-même incertain, voire inutile.
Exemple : La technique demande elle-même ainsi beaucoup de travail pour être développée. C’est le constat que l’on peut tirer par exemple de la lutte paysanne contre les loups, décrite par Virgile au livre III des Géorgiques : « Alors donc les habitants du pays fendent à grande peine la terre avec les herses, enfouissent les semences avec leurs ongles mêmes, et gravissent les montagnes en traînant, le cou tendu, de gémissants chariots ». Certes, le résultat est atteint, puisque « le loup ne dresse plus d’embuscades autour des bergeries et ne rôde plus la nuit près des troupeaux ». Mais cette avancée n’est obtenue « qu’à grande peine » par les paysans qui ont dû eux-mêmes beaucoup s’employer pour y parvenir (on note ici la réapparition du champ lexical du labor, alors même que la technique était censée sinon le faire disparaître, du moins le rendre moins nécessaire). Dès lors, la technique, au lieu de libérer le travailleur de ses chaînes, crée elle-même de nouvelles contraintes.
Exemple : Nous pourrions aussi dire que la technique peut de même décevoir le travailleur, en n’étant pas synonyme de libération ou de facilitation pour lui, mais en lui apportant un résultat quasi-nul. La technique n’est ainsi pas forcément marquée du sceau de l’utilité – une invention peut être absurde, triviale, inutile, contre-productive, alors même qu’elle demande des efforts importants. Dans la Préface de Par-dessus Bord, Michel Vinaver, nous décrit ainsi le brevet déposé par une invention technique triviale et peu productive par Passemar : « Ah, et la pièce compterait parmi ses personnages un certain (…) retraité, habitant seul dans une lointaine banlieue, bricoleur à ses heures dans la cave de son pavillon, et qui avait breveté une technique pour déposer une fine couche de téflon sur les tranchants d’une lame de rasoir de sûreté afin d’en exalter la douceur. » La technique voit ainsi ses finalités être détournées : on l’utilise non pour véritablement améliorer grandement le sort de la condition humaine, mais à des fins commerciales et triviales, anecdotiques.
Transition : Mais il y a plus grave encore que l’inutilité potentielle de sa technique : sa dangerosité même pour la liberté du travailleur. Car en effet, au lieu de libérer le travailleur de ses chaînes, la technique peut en ajouter de nouvelles encore, plus strictes et insidieuses, faisant de lui non plus simplement l’esclave d’un autre homme, mais l’esclave d’une machine, ce qui est peut-être pire encore…
Dans La Condition ouvrière, Simone Weil décrit l’asservissement des ouvriers qui deviennent l’esclave de machines – c’est la machine qui prend le pas sur leur humanité.
Inversion des rapports humain-machine
La technique, loin de porter une promesse de libération, peut créer de nouvelles chaînes de servitude pour le travailleur – quand celui-ci est traité au même rang que la machine, comme un moyen et non comme une fin, quand il est également réifié.
Exemple : C’est cette inversion des rapports humain-machine, cette mise en esclavage du travailleur renforcée par le taylorisme mécanisé au sein des usines Renault (Renault : comme dans la citation de Scorteso) et Alstom, que décrit bien sûr Simone Weil dans la Condition ouvrière. Dans « Expérience de la vie d’usine », elle note ainsi, dans un chiasme révélateur (Nota bene : il peut être utile de faire la différence dans les copies, en particulier pour l’X, en marquant votre « sensibilité littéraire », c’est-à-dire en commentant des citations en indiquant les figures de style employées), que : « Les choses jouent le rôle des hommes, les hommes jouent le rôle des choses ; c’est la racine du mal ». Dans une lettre qu’elle écrit à Nicolas Lazarévitch, Simone Weil relève également que pour être réellement efficace, l’ouvrier doit faire le « vide mental » dans son esprit, au point même que ce n’est plus l’homme qui devient le maître de la machine, mais la machine qui devient le maître de l’homme : « je ne puis obtenir de moi ce vide mental, cette absence de pensée indispensable aux esclaves de la machine moderne » écrit-elle ainsi. Nous voyons le champ de la servilité, de l’esclavage, être lié au champ lexical de la technique, comme dans la citation de Scorteso.
Transition : Nous comprenons ainsi mieux l’ironie grinçante de Scorteso dans son propos : dans les usines Renault et Alstom, dans l’industrie lourde soviétique des années 1950, la technique apparaissait comme un contremaître en puissance, une oppression d’autant plus vicieuse qu’elle avait pourtant porté, en premier lieu, des espoirs de libération. Mais ce taylorisme est-il cependant toujours synonyme d’esclavagisme ? L’oppression du travailleur par la technique est-elle une fatalité – ou n’y a-t-il pas moyen de fonder une nouvelle éthique de la technique ?
L’oppression du travailleur par des machines n’est pas une fatalité
La suite de la dissertation corrigée (partie 3 et conclusion) sur le travail, Satan voici ta victoire en prépa scientifique, se trouve dans notre application mobile PrepApp. Notre appli mobile est gratuite en téléchargement sur Google Play ou Apple store.
Voici le plan de la partie 3 et de la conclusion que vous retrouverez dans l’application PrepApp entièrement corrigées dans les cours en français :
Possibilité de fonder une nouvelle éthique de la technique
La technique libère l’humain de la part la plus servile du travail
L’homme ait été libéré par le pouvoir de la connaissance
Conclusion du thème : travail et technique
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