Résumé de texte corrigé en CPGE scientifique
Sujet type CCINP corrigé - Épreuve de résumé de français
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Cours particuliers de français
L’exercice du résumé de texte consiste à restituer de manière fidèle les pensées de l’auteur tout en respectant sa progression logique. Le tout ne doit pas excéder la limite de mots imposés avec une marge de plus ou moins 10 %. À la fin de votre résumé, vous devez indiquer le nombre de mots total. En cas de manquement ou de triche sur le nombre de mots, une sanction vous sera alors appliquée. Le texte à résumé porte sur la question du programme. Il ne s’agit pas de recopier les formulations de l’auteur, mais de les reformuler tout en les synthétisant.
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C’est reprendre le contrôle
Eléménts de méthode du résumé de texte en CPGE scientifique
Etape 1 : la phase de lecture et d’analyse
Tout d’abord, vous devez faire attention au début et à la fin du texte. Ces quelques lignes vous permettront d’y voir un peu plus clair et ainsi d’éviter des erreurs de compréhension. Soyez également attentif au paratexte, il peut vous donner des informations sur le sens du texte.
Ensuite, vous pouvez vous lancer dans une première lecture du texte afin d’y dégager les idées majeures et mineures de l’auteur tout en ne portant aucun jugement. Cette lecture vous permettra de dégager notamment la thèse de l’auteur, mais aussi les enjeux du texte et la situation d’énonciation. L’utilisation de surligneurs est conseillé pour vous aider à retrouver par la suite les éléments-clés.
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Etape 2 : la phase du brouillon
Le brouillon est une étape très importante afin de travailler le plan et la reformulation de votre résumé. N’hésitez pas à rédiger votre brouillon de façon aérée pour vous faciliter par la suite, la lecture, la correction ainsi que le décompte des mots. Votre brouillon doit absolument mettre en évidence la structure logique du texte.
Le premier jet d’écriture n’est généralement pas parfait, il est nécessaire de le retravailler afin de peaufiner la reformulation ou encore le nombre de mots. Attention, un résumé de texte trop court est autant pénalisé qu’un résumé trop long. Si vous constatez que votre résumé n’est pas assez long, vous pouvez reprendre des idées que vous aviez écartées. Dans le cas contraire, voici des procédés pour réduire votre résumé de texte : les synonymes et les équivalents, la ponctuation et les types de phrases, les gérondifs et les participes et enfin la subordination et la coordination.
Etape 3 : la phase de rédaction et de relecture
Une fois que vous terminez votre brouillon, vous pouvez vous lancer dans la rédaction de votre résumé finalisé sur la copie du concours. Voici quelques conseils :
- Veillez à soigner votre style d’écriture ainsi que la présentation de votre copie qui doit être claire et lisible.
- Pensez à vérifier l’orthographe et la syntaxe avant de remettre votre copie.
- N’oubliez pas d’indiquer tous les x mots (varie selon les concours) une barre de comptage.
- Noter le nombre de mots total à la fin de votre copie.
- Prenez le temps de vous relire pour éliminer toutes les erreurs de votre résumé de texte.
Exercice d’entrainement sur le résumé de texte en CPGE Scientifique
Consigne de l’exercice : vous résumerez ce texte (à l’exclusion du titre) en cent mots (+/- 10%).
La crise de l’éducation
Trois idées de base, qui ne sont que trop connues, permettent d’expliquer schématiquement ces mesures catastrophiques (1). La première est qu’il existe un monde de l’enfant et une société formée entre les enfants qui sont autonomes et qu’on doit dans la mesure du possible laisser se gouverner eux-mêmes. Le rôle des adultes doit se borner à assister ce gouvernement. C’est le groupe des enfants lui-même qui détient l’autorité qui dit à chacun des enfants ce qu’il doit faire et ne pas faire ; entre autres conséquences, cela crée une situation où l’adulte se trouve désarmé face à l’enfant pris individuellement et privé de contact avec lui. Il ne peut que lui dire de faire ce qui lui plaît et puis empêcher le pire d’arriver. C’est ainsi qu’entre enfants et adultes sont brisées les relations réelles et normales qui proviennent du fait que dans le monde des gens de tous âges vivent ensemble simultanément. L’essence de cette première idée de base est donc de ne prendre en considération que le groupe et non l’enfant en tant qu’individu.
Quant à l’enfant dans ce groupe, il est bien entendu dans une situation pire qu’avant, car l’autorité d’un groupe, fût-ce d’un groupe d’enfants, est toujours beaucoup plus forte et beaucoup plus tyrannique que celle d’un individu, si sévère soit-il. Si l’on se place du point de vue de l’enfant individuellement, on voit qu’il n’a pratiquement aucune chance de se révolter ou de faire quelque chose de sa propre initiative. (…) Affranchi de l’autorité des adultes, l’enfant n’a donc pas été libéré, mais soumis à une autorité bien plus effrayante et vraiment tyrannique : la tyrannie de la majorité. En tout cas, il en résulte que les enfants ont été pour ainsi dire bannis du monde des adultes. Ils sont soit livrés à eux-mêmes, soit livrés à la tyrannie de leur groupe, contre lequel, du fait de sa supériorité numérique, ils ne peuvent se révolter, avec lequel, étant enfants, ils ne peuvent discuter, et duquel ils ne peuvent s’échapper pour aucun autre monde, car le monde des adultes leur est fermé. Les enfants ont tendance à réagir à cette contrainte soit par le conformisme, soit par la délinquance juvénile, et souvent par un mélange des deux.
La deuxième idée de base à prendre en considération dans la crise présente a trait à l’enseignement. Sous l’influence de la psychologie moderne et des doctrines pragmatiques, la pédagogie est devenue une science de l’enseignement en général, au point de s’affranchir complètement de la matière à enseigner. Est professeur, pensait-on, celui qui est capable d’enseigner… n’importe quoi. Sa formation lui a appris à enseigner et non à maîtriser un sujet particulier. Comme nous le verrons plus loin, cette attitude est naturellement étroitement liée à une idée fondamentale sur la façon d’apprendre. En outre, au cours des récentes décennies, cela a conduit à négliger complètement la formation des professeurs dans leur propre discipline, surtout dans les écoles secondaires. Puisque le professeur n’a pas besoin de connaître sa propre discipline, il arrive fréquemment qu’il en sait à peine plus que ses élèves. En conséquence, cela ne veut pas seulement dire que les élèves doivent se tirer d’affaire par leurs propres moyens, mais que désormais l’on tarit la source la plus légitime de l’autorité du professeur qui, quoi qu’on pense, est encore celui qui en sait le plus et qui est le plus compétent. Ainsi le professeur non autoritaire qui, comptant sur l’autorité que lui confère sa compétence, voudrait s’abstenir de toute méthode de coercition ne peut plus exister.
Mais c’est une théorie moderne sur la façon d’apprendre qui a permis à la pédagogie et aux écoles normales de jouer ce rôle pernicieux dans la crise actuelle. Cette théorie était tout simplement la troisième idée de base dans notre contexte, idée qui a été celle du monde moderne pendant des siècles et qui a trouvé son expression conceptuelle systématique dans le pragmatisme. Cette idée de base est que l’on ne peut savoir et comprendre que ce qu’on a fait soi-même, et sa mise en pratique dans l’éducation est aussi élémentaire qu’évidente : substituer, autant que possible, le faire à l’apprendre. S’il n’était pas considéré comme très important que le professeur domine sa discipline, c’est qu’on voulait l’obliger à conserver l’habitude d’apprendre pour qu’il ne transmette pas un “savoir mort”, comme on dit, mais qu’au contraire il ne cesse de montrer comment ce savoir s’acquiert. L’intention avouée n’était pas d’enseigner un savoir, mais d’inculquer un savoir-faire : le résultat fut une sorte de transformation des collèges d’enseignement général en instituts professionnels qui ont remporté autant de succès quand il s’est agi d’apprendre à conduire une voiture, à taper à la machine, ou – plus important encore pour “l’art de vivre” – à se bien comporter en société et à être populaire, qu’ils ont récolté d’échecs quand il s’est agi d’inculquer aux enfants les connaissances requises par un programme d’études normal.
Hannah Arendt, La Crise de la culture (1972).
Note : (1) Les “mesures catastrophiques” dont parle la philosophe sont celles qui ont été adoptées par le système éducatif américain, dans lequel elle voit le symptôme d’une crise plus globale de l’éducation et de la culture.
Correction de l’exercice sur le résumé de texte en CPGE Scientifique
La crise de l’éducation a trois causes. D’abord, les enfants constitueraient un ensemble distinct et autarcique. Coupés des adultes, soit ils se retrouvent // seuls devant l’adversité, soit ils ploient devant la masse en s’y soumettant ou en se rebellant.
Ensuite, l’enseignement est devenu une technique // diffuse, amputée de l’exigence de savoirs théoriques. Les professeurs, guère plus instruits que leurs élèves, perdent en crédibilité.
Enfin, cette méthode empirique substitue les // compétences aux connaissances et supprime l’essence même de l’instruction ; sa seule vue est alors de former des citoyens insignes (1), non d’élever l’// esprit des enfants.
(103 mots)
Note : (1) “Insigne” est ici un adjectif qui signifie “qui est remarquable, digne d’attirer l’attention en bien ou en mal”.
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