Analyse du Traité théologico-politique de Spinoza thème français prépa 2024
Traité théologico-politique : personnages, résumé et individu et communauté en prépa
cours particuliers
Cours particuliers de français
Le Traité théologico-politique : CPGE français Spinoza
Le contenu du programme de français-philosophie pour les classes préparatoires scientifiques (MPSI, PCSI, PTSI, BCPST, MP2I, MP, MPI, PC, PSI et PT) a récemment été divulgué. Le thème central sera « Individu et Communauté ». L’une des quatre œuvres que les taupins devront étudier est Le Traité théologico-politique, sections 16 à 20 de Spinoza.
Après un tour d’horizon philosophique pour nourrir votre culture générale dans la présentation du thème de l’année 2024 2025, nous vous proposons, dans cet article, une présentation de l’œuvre Traité théologico-politique de Spinoza à la lumière du thème « Individu et Communauté » en CPGE.
Les élèves qui font appel aux cours particuliers de français avec Groupe Réussite gagnent en moyenne 4 points aux concours et arrivent souvent à intégrer de bonnes écoles notamment grâce au français qui possède de très forts coefficients aux concours Centrale Supelec, Mines Ponts ou encore X ENS et CCINP.
Individu et communauté prépa : Spinoza, le libre-penseur hérétique ?
Baruch Spinoza (1632-1677), en dépit de sa vie relativement courte, a marqué l’histoire des idées et de la philosophe. Il s’inscrit pleinement dans la lignée de Descartes – dans la lignée du rationalisme cartésien – et son œuvre sera reprise et admirée notamment par Leibniz, toujours au XVIIe siècle.
1632 : Naissance de Baruch Spinoza à Amsterdam
Spinoza vient du portugais « espinosa », qui signifie « épineux » … et en effet, la vie de Spinoza allait déranger nombre de ses concitoyens et notamment coreligionnaires. Spinoza naît en effet dans une famille de commerçants juifs, à Amsterdam. Pourquoi le portugais est-il sa langue natale ? Car les Juifs marranes de la famille de Spinoza avaient fui l’Espagne en 1492 (les Juifs furent expulsés du Royaume cette année-là) puis du Portugal en 1593 (suite à une nouvelle expulsion). L’ouverture religieuse, la tolérance des opinions, joueront ainsi un rôle non seulement dans la vie, mais encore dans la pensée de Spinoza. Du reste, il existe une telle diversité d’opinions et de religions à Amsterdam que cela conduira aussi Spinoza à penser que la liberté de penser, la diversité des opinions, ne nuisent pas forcément à la stabilité de l’État.
PROFS DE FRANCAIS A PROXIMITE
Réservez les meilleurs profs de français
S’améliorer et viser l’excellence
Avis Google France ★★★★★ 4,8 sur 5
1654 : Mort du père de Spinoza
Conséquemment, Spinoza, sans doute brillant étudiant, dut vite reprendre les affaires commerciales familiales, en dépit de sa santé fragile. Néanmoins, ce bouleversement n’empêcha Spinoza de parfaire sa formation. Il apprit bien sûr la Bible, l’hébreu, les sources rabbiniques, et même l’espagnol et le néerlandais.
Cependant, il s’ouvrit aussi à des lectures ‘profanes’ voire dangereuses pour l’orthodoxie religieuse. Notamment sous l’influence du prêtre jésuite Franciscus Van den Enden, il s’ouvre aux idées démocratiques, à l’héritage antique de Grèce et de Rome, à Bacon, Galilée et Giordano Bruno ou encore à la philosophie politique de Machiavel, Hobbes, Grotius ou More.
Autant d’idées sulfureuses à l’époque : pour rappel, Galilée a failli finir brûlé pour avoir clamé que la Terre n’était pas au centre de l’univers… et Bruno a, lui, bien fini sur le bûcher pour avoir évoqué la « pluralité des mondes ».
1656 : Excommunication (herem) de Spinoza par la communauté juive
La sanction est rare et gravissime : Spinoza est excommunié. Les raisons n’en sont pas précisément connues. Mais même s’il n’a rien encore publié, on peut se douter que les idées de « libre-penseur » de Spinoza sont en cause. Il aurait remis en question le caractère littéral de la Bible ou des grands dogmes fondateurs : comme l’immoralité de l’âme, le statut « élu » du peuple juif, etc… Ses idées étaient donc considérées comme hérétiques et menaçantes pour l’ordre communautaire. La vie même de Spinoza est donc une sorte de dissociation d’un individu d’une communauté.
Lire également : Citations individu et communauté
1660 : Spinoza s’installe à Rijnsburg, aux Pays-Bas
Les Pays-Bas sont alors non seulement une capitale commerciale, mais aussi une capitale intellectuelle – c’est le Royaume où les écrits sont les plus libres du monde et où les intellectuels se croisent.
Spinoza étudie les œuvres de Descartes, qui influenceront profondément sa pensée. Même si Descartes ne remet pas en cause l’existence de Dieu, pour lui, l’origine de toute connaissance, de « quelque chose de durable et certain dans les sciences », provient de l’autonomie de la pensée humaine, qui doit se libérer de ses préjugés en interrogeant les conditions de leur formation. Descartes influencera aussi Spinoza dans sa manière de penser, très rationnelle, déductive et géométrique.
C’est ainsi que dans la plupart de ses œuvres, Spinoza adoptera un « raisonnement à la manière géométrique » (de more geometrico), c’est-à-dire en formalisant les hypothèses, les preuves, les déductions, etc.
Spinoza fait publier les Principes de la philosophie de Descartes, la seule œuvre publiée de son vivant sous son nom, en 1663.
1670 : Publication anonyme du Traité théologico-politique
Cet ouvrage, nous le verrons, fait scandale. Il critique la superstition et promeut une vision de la religion compatible avec la raison, plaidant pour la liberté de pensée et une séparation entre l’Église et l’État.
En 1673, Spinoza est invité à devenir professeur de philosophie à l’Université de Heidelberg, mais il refuse pour préserver sa liberté de pensée.
1675 : Achèvement de L’Éthique, son œuvre majeure
Mais elle sera publiée de manière posthume pour éviter la censure… voire pire ! Empruntant au rationalisme, à l’humanisme ou au scepticisme, Spinoza systématise sa vision du monde : celle de Dieu, de la nature, de l’humain, de la morale, de la religion, de la métaphysique, etc. La raison humaine s’élève au-dessus des principes et préjugés hérités.
Spinoza se propose par exemple d’examiner par la raison les miracles supposés, comme dans cet extrait de L’Éthique : « C’est pourquoi quiconque cherche les véritables causes des miracles, et s’efforce de comprendre les choses naturelles en philosophe, au lieu de les admirer en homme stupide, est tenu aussitôt pour hérétique et pour impie, et proclamé tel par les hommes que le vulgaire adore comme les interprètes de la nature et de Dieu. Ils savent bien, en effet, que l’ignorance, une fois disparue, ferait disparaître à son tour l’étonnement, c’est-à-dire l’unique base de tous leurs arguments, l’unique appui de leur autorité. » On comprend bien le scandale potentiel !
Il propose une conception de Dieu intégrée dans la nature (Deus sive Natura), éliminant la distinction entre création et créateur – il promeut une vision que l’on pourrait qualifier de vision panthéiste de l’univers. Pour Spinoza, Dieu est la force, la puissance qui produit l’ensemble de la nature de façon rationnelle et nécessaire – rendant possible une compréhension du réel sur une base rationnelle.
1677 : Décès de Spinoza à La Haye et publication de L’Éthique à sa mort
L’Appendice du Livre I de L’Éthique de Spinoza :
L’Éthique est donc le livre, il est vrai, le plus fameux de Spinoza ; et dans cet ouvrage, l’Appendice du Livre I l’est en particulier. Dans cette sorte de préambule, Spinoza déconstruit le « préjugé finaliste » de l’homme. Auparavant, Spinoza, tout aussi libre-penseur qu’il soit, a démontré l’existence nécessaire de Dieu (toutes les choses dépendent aussi de lui).
Ce préjugé finaliste est ainsi résumé par Spinoza : « les hommes supposent communément que toutes les choses naturelles agissent comme eux, en vue d’une fin, et bien plus, ils considèrent que certain que Dieu dispose tout en vue d’une certaine fin. ».
Or, nous dit le philosophe, tout dans la nature n’a pas forcément de fin, d’objectif ; il s’agit d’une reconstruction de l’esprit afin de donner sens à ce qui, parfois, n’en a pas forcément. Il n’y a pas de volonté divine qui fait qu’une pierre tombe par exemple (exemple repris par Spinoza) ; si une pierre tombe, ce n’est pas par fatalité (le préjugé finaliste), mais parce que les lois de la nature sont telles que la pierre tombe. Il n’y a pas de dessein caché, de fatalité l’expliquant. Autrement dit, Spinoza assimile les lois de Dieu à celles de la nature (c’est donc son fameux : Deus sive natura, Dieu ou la nature).
Pour autant, les hommes continuent à croire qu’une pierre tombe parce qu’elle était destinée à tomber. Pourquoi ? Car ils « plaquent » aux choses leur propre raisonnement : les hommes agissent toujours en vue d’une fin, pour leur propre intérêt, donc ils pensent que tout a une fin dans l’univers. Ils supposent partout des causes finales partout… Or, écrit Spinoza, « la nature ne se propose aucun but dans ses opérations, et toutes les causes finales ne sont rien que de pures fictions imaginées par les hommes. »
Et pourtant, les hommes n’ont donc de cesse de rechercher des causes – jusqu’à remonter à la première, la volonté de Dieu, que Spinoza surnomme « l’asile de l’ignorance » (« Et ainsi, ils ne cesseront de vous demander la cause de la cause, jusqu’à ce que vous recouriez à la volonté de Dieu, c’est-à-dire à l’asile de l’ignorance. »)
Spinoza souligne aussi que les hommes se pensent toujours libres – mais souvent parce qu’ils ignorent les causes expliquant leurs propres actions (c’est l’illusion du libre-arbitre). Les hommes imaginent qu’ils désirent telle ou telle chose, de leur propre gré, alors que d’autres facteurs ont influencé leur volonté (cf. ce qu’écrit Spinoza dans le même appendice : « les hommes croient être libres, par la raison qu’ils ont conscience de leurs volitions [souhaits] et de leurs désirs, et ne pensent nullement aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir. »)
Si Spinoza récuse la notion de libre-arbitre, il réaffirme cependant la possibilité d’une liberté humaine – pour Spinoza, est libre celui qui agit selon la seule nécessité de sa propre nature (est captif celui qui agit non selon sa nature propre, mais en étant soumis à une nature extérieure et plus puissante).
Français CPGE Spinoza : Analyse du Traité théologico-politique
Retrouvez la suite du contenu sur l’analyse et le résumé du Traité théologico-politique de Spinoza en prépa scientifique dans notre livre de français sur le thème individu et communauté. Voici les éléments que vous y trouverez :
1. Spinoza, le libre-penseur hérétique ?
2. L’héritage du contractualisme
3. Le TTP : comment concilier la liberté naturelle de l’individu avec les intérêts et la stabilité de la communauté ?
4. Le risque d’un État trop répressif contre les individus
5. La fin de l’État, c’est la liberté de l’individu
6. La démocratie, régime le moins absurde en communauté ?
Retrouvez d’autres contenus sur le thème de l’année 2024 2025 également pour vous aider à préparer les concours :