Métier d'auditeur financier
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Secteur professionnel pérenne et particulièrement dynamique, l’audit est l’une des branches phares des métiers de la finance. Il peut être défini comme un processus d’examen des états financiers d’une entreprise.
À ce titre, le rôle d’un auditeur financier consiste principalement à contrôler la fiabilité et la sincérité des informations financières d’une société dans but d’en certifier les comptes d’un point de vue légal. La portée de ses missions combine une activité de contrôle à une activité de conseil et respecte différentes phases d’un cycle d’audit.
Dans les faits, un audit de qualité donne une image fidèle de la situation financière d’une entreprise et constitue un gage de confiance sur les marchés financiers et auprès des différentes parties prenantes d’une société (fournisseurs, investisseurs, actionnaires…). L’un des points clés des métiers de l’audit est l’indépendance de l’activité professionnelle vis-à-vis de la structure publique ou privée auditée.
La profession d’auditeur financier est normée : son exercice est strictement encadré par un ensemble de règles de conduite et de normes professionnelles relatives à un code de déontologie. Il existe trois principales catégories d’auditeurs financiers que sont les auditeurs internes, les auditeurs externes et les auditeurs à la Cour des Comptes. De même, on distingue deux grands types d’audit, à savoir l’audit légal et l’audit contractuel qui se différencient essentiellement quant à leur but, leur cadre de réalisation et leur régularité.
Comme son nom l’indique, l’audit légal constitue une mission obligatoire de contrôle légal instituée par la loi et qui est réalisée par un ou plusieurs commissaires aux comptes. Leur rôle principal tient à la certification des comptes annuels d’une entreprise, c’est-à-dire qu’ils vérifient et émettent une opinion quant à la régularité, la sincérité et la fidélité des états financiers.
Mandatés pour 6 exercices (années fiscales), les commissaires aux comptes engagent leur responsabilité et ont pour objectif de contrôler le respect des procédures et réglementations comptables en matière de tenue des comptes et d’identifier d’éventuelles irrégularités. Ils établissent un rapport général sur les comptes annuels de l’entreprise auditée qui regroupe les conclusions de l’audit financier. Ce document a vocation à être présenté en Assemblée Générale aux dirigeants de l’entreprise. Cet examen approfondi des comptes permet également de vérifier l’égalité de traitement entre tous les actionnaires de la société.
L’audit légal est obligatoire pour toutes les entreprises commerciales et certaines sociétés et entités telles que les SA, les SARL, les SAS, les SCA, les SNC ou encore les SCS.
Néanmoins, la loi PACTE n° 2019-486 du 22 mai 2019 a supprimé l’audit légal obligatoire pour certaines sociétés commerciales à travers une harmonisation et un rehaussement des seuils. Actuellement, les sociétés commerciales qui sont tenues de désigner un CAC sont les sociétés qui franchissent, à la clôture d’un exercice, deux des trois seuils suivants (C. com., art. D. 221-5) :
- 4M € de total de bilan ;
- 8M € de chiffre d’affaires hors taxes ;
- 50 salariés employés en moyenne au cours de l’exercice.
L’audit contractuel est quant à lui une mission de contrôle tripartite définie librement entre une société, un mandataire et un auditeur. Il a également pour but principal de certifier les comptes d’une entreprise et peut par exemple avoir lieu dans le cadre d’une restructuration de l’entreprise ou d’un projet de fusion-acquisition. Contrairement à l’audit légal, la durée de l’audit contractuel, les analyses à effectuer et la portée du rapport final de l’auditeur sont librement déterminées par les parties. Toutes les modalités d’intervention de l’auditeur sont précisées dans un contrat qu’il conclut avec la société ayant fait appel à ses services. L’auditeur se doit de respecter des normes et des règles de travail strictes et un code de déontologie propre à la profession.
NB : l’audit financier dont nous traitons à travers cette fiche est le principal type d’audit contractuel. Les autres types d’audits sont : l’audit social, juridique ou en industrie, dont il ne sera pas question ici.
En France, le secteur de l’audit financier est dominé depuis plusieurs années par quatre cabinets d’audit d’envergure internationale que sont Deloitte, KPMG, Ernst & Young et PricewaterhouseCoopers (PwC) aussi connus sous le nom de “Big Four”.
Missions d’un auditeur financier
À la différence des auditeurs de la Cour des Comptes en charge d’audit légal, les auditeurs externes et internes assurent des missions d’audit contractuel. Étant donné que les missions d’audit contractuel sont libres (non obligatoires), elles doivent être définies au préalable dans une lettre de mission produite par l’entreprise mandataire de l’audit.
Portée des missions d’un auditeur financier
Les missions d’un auditeur financier poursuivent un objectif principal commun, à savoir l’expression d’une opinion sur la fidélité et la sincérité des états financiers d’une entreprise (bilan, compte de résultat et annexes). Les travaux d’un auditeur ont vocation à instaurer un certain niveau de confiance à l’égard de la conformité des informations comptables et financières auxquelles ont accès les différentes parties prenantes de la société. Les audits financiers peuvent également permettre d’améliorer a posteriori les performances d’une entreprise puisqu’ils rendent compte de la santé financière de l’entreprise. Cela découle notamment des recommandations de mesures correctives que formule l’auditeur lorsqu’il décèle des défaillances et des solutions d’optimisation de la gestion des procédures comptables et budgétaires qu’il propose.
Démarche d’audit
Dans un souci d’efficacité et de minimisation des risques d’erreurs, les missions d’un auditeur financier s’inscrivent dans une démarche d’audit prédéfinie et suivent un calendrier précis.
Dans une certaine mesure, trois temps forts apparaissent :
- Phase préliminaire de planification et d’élaboration d’un plan d’audit
- Phase de mise en œuvre du plan d’audit
- Phase de conclusion et de soumission d’un rapport
Travaux réalisés par l’auditeur financier
Dans un premier temps, l’auditeur financier consulte l’ensemble des documents comptables de l’entreprise mis à sa disposition (plus particulièrement les états financiers). Il opère ensuite un contrôle minutieux des comptes en vérifiant notamment que l’enregistrement des opérations comptables et financières de la société est conforme aux normes du Plan Comptable Général (PCG). Il étudie également les procédures budgétaire et comptable en vigueur au sein de l’entreprise.
Dans le cadre d’un audit interne, l’auditeur financier s’attache à contrôler les différents cycles opérationnels (les achats et les ventes, les immobilisations, les stocks, la trésorerie…) afin de couvrir des risques existants.
En définitive, l’auditeur cherche à identifier d’éventuelles anomalies significatives dans les comptes annuels sociaux. Sa dernière mission tient à l’officialisation des résultats de ses travaux à travers un rapport d’audit : dans les grandes lignes, ce document synthétise les conclusions tirées de l’examen des comptes, il présente le plan d’audit adopté, il mentionne les éventuelles anomalies décelées et formule un ensemble de recommandations. Le cas échéant, l’auditeur peut proposer des mesures correctives et proposer des solutions d’optimisation de la gestion financière de l’entreprise.
NB : un audit des comptes peut s’avérer indispensable, voire obligatoire en cas de contrôle des autorités fiscales.
Cadre d’exercice d’un auditeur
Un auditeur financier intervient systématiquement auprès d’une entreprise ou d’une grande administration. Cependant, il peut être amené à travailler au sein de différents types de structures telles qu’un cabinet d’audit, une entreprise ou à la Cour des Comptes. En conséquence, ses missions le mènent à fournir des certifications internes ou externes.
Par ailleurs, notons que quel que soit le cadre d’exercice d’un auditeur financier, son indépendance à l’égard de la société qu’il audite est primordiale afin que son activité soit la plus objective possible. Dans l’exercice de la profession d’auditeur, l’indépendance est un aspect particulièrement important, car il permet aux mandataires de l’audit, et plus généralement aux parties prenantes d’une société, d’avoir confiance en la fiabilité du flux d’information financière auditée.
En cabinet d’audit : l’audit externe
Dans l’imaginaire collectif, l’idée qu’un auditeur travaille nécessairement pour un cabinet d’audit est dominante. En effet, à l’instar des Big Four (Deloitte, EY, KPMG, PwC), les cabinets d’audit sont les principales structures qui embauchent des auditeurs financiers pour des missions d’audit externe. Il s’agit de cabinets de conseil disposant d’une expertise reconnue dans le domaine de l’audit.
Dans le cadre de la relation tripartite d’un audit externe, le cabinet est sollicité par une entreprise et mandate l’un de ses auditeurs financiers pour l’audit d’une autre société donnée. L’auditeur est donc salarié du cabinet et honore des prestations auprès de l’entreprise auditée.
Notons qu’au sein des cabinets d’audit, il existe une hiérarchie précise relative au niveau d’expérience des auditeurs financiers et à un niveau de responsabilité croissant. En règle générale, elle suit le schéma suivant : auditeur junior (position d’entrée dans l’entreprise), auditeur confirmé (au bout d’un an d’exercice) puis auditeur senior (senior 1, 2, 3 au bout de 2 à 3 ans d’exercice). Au sommet de la hiérarchie, les associés puis les Managers et Seniors Managers assurent l’encadrement d’équipes de collaborateurs, pilotent les missions d’audit et sont référents sur des missions à forte expertise. Ainsi, en cabinet, l’activité d’un auditeur est nécessairement supervisée par l’un de ses supérieurs hiérarchiques.
En terme d’évolution d’un grade à un autre : à l’issue de chaque mission, le collaborateur est évalué par écrit. Chaque année, une « réunion de positionnement » juge de la performance des collaborateurs d’un même grade au sein d’un même service. L’entretien annuel individuel repose sur les résultats de cette réunion et sur les évaluations.
En entreprise : l’audit interne
Un auditeur peut être amené à travailler en interne pour une grande entreprise. Il en est alors salarié et peut évoluer, selon la taille de la société, au sein d’une équipe d’audit constituée de plusieurs auditeurs. Rattaché à la Direction Audit et Contrôle ainsi qu’à la Direction Générale, l’auditeur interne est souvent amené à travailler en étroite collaboration avec le Comité d’Audit.
Bien que le cœur de métier soit le même, la portée de la mission d’un auditeur interne diffère quelque peu de celle d’un auditeur externe. L’audit interne émane de la volonté propre de l’entreprise. L’Institute of Internal Auditors (IIA) définit l’audit interne comme étant “une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée”.
Suivant un plan annuel d’audit, le rôle d’un auditeur interne est d’aider l’entreprise dans laquelle il est employé à atteindre ses objectifs opérationnels, stratégiques et de gouvernance. Grâce à l’audit qu’il mène, il conseille les dirigeants dans une optique de création de valeur ajoutée et d’optimisation des performances de la société. Pour ce faire, l’auditeur adopte une démarche systématique et méthodique pour mener l’examen des processus de management des risques et des dispositifs de contrôle interne existants. À l’issue de son diagnostic mettant en perspectives des forces et des faiblesses constatées, il propose un ensemble de recommandations dans un rapport d’audit remis à la direction.
NB : seules les entreprises de grande taille ont les moyens de posséder un service d’audit interne.
À la Cour des Comptes : audit légal
En France, la Cour des Comptes est la principale institution de contrôle externe du secteur public. De fait, un auditeur à la Cour des Comptes est un fonctionnaire de catégorie A. Il participe en outre à la certification des comptes de l’État et de la Sécurité sociale. Plus généralement, il mène des audits au sein de diverses structures publiques telles que des administrations de l’État, de grandes associations bénéficiaires de subventions étatiques ou encore dans des entreprises publiques. Les auditeurs à la Cour des Comptes contribuent également à la production de rapports d’audit des politiques publiques. Ces rapports sont ensuite soumis aux dirigeants de la structure auditée et au ministère de tutelle.
Pour pouvoir prétendre au poste d’auditeur financier à la Cour des comptes, il est indispensable d’être titulaire du DSCG et d’avoir une solide expérience professionnelle en cabinet d’audit (a minima une quinzaine d’années d’ancienneté dans la profession). Les étudiants souhaitant réussir le DSCG peuvent faire appel à des cours particuliers DSCG notamment en gestion juridique, fiscale et sociale (UE1) avec des cours de droit, en audit et comptabilité.
Non. Dans le cadre d’un audit légal, seuls des commissaires aux comptes et a fortiori les experts-comptables sont légalement habilités à mener ce type spécifique d’audit. Les auditeurs financiers sont mobilisés par des entreprises en externe ou en interne pour des missions d’audit contractuel.
En cabinet d’audit, le rythme de travail d’un auditeur est assez soutenu. Il se doit notamment de respecter à la lettre les échéances prédéfinies des démarches d’audit (ses horaires de travail ne sont donc pas fixes). En plus d’être disponible, il doit savoir faire preuve d’une bonne capacité d’adaptabilité afin d’honorer ses missions dans des entreprises appartenant souvent à des secteurs différents. De même, il peut être amené à fréquemment se déplacer dans des filiales d’entreprises en France ou à l’étranger. Les périodes de clôture comptables, généralement entre les mois de janvier et de mai de chaque année sont particulièrement chargées pour les auditeurs.
Trois étapes sont nécessaires à l’auditeur financier pour mener à bien ses travaux : la planification d’un plan d’audit, le déroulement de ce plan avec notamment la consultation des pièces comptables, la vérification de la cohérence avec le PCG. Il propose enfin un rapport d’audit, résultat de l’analyse des comptes annuels de l’entreprise.
Le salaire dépend de plusieurs facteurs dont l’expérience professionnelle, de la taille de l’entreprise ou du cabinet où il est embauché. En France, le salaire moyen d’un auditeur financier est de 42 000 € bruts par an (soit 3 500 € bruts par mois).Un audit financier est-il obligatoirement mené par un auditeur financier ?
Notons que l’Ordre des experts-comptables (OEC) propose une définition officielle de l’audit financier, à savoir qu’il s’agit d’un “examen auquel procède un professionnel compétent et indépendant en vue d’exprimer une opinion motivée sur la régularité et la sincérité du bilan du compte de résultat et des informations annexes aux comptes annuels d’une entreprise”.
À quelle charge de travail un auditeur financier fait-il face ?
Quelle est la démarche d’un auditeur financier ?
Quel est le salaire moyen d’un auditeur financier ?
Devenir auditeur : une formation centrale en finance d’entreprise
L’accès au métier d’auditeur financier nécessite a minima d’être issu d’une formation de niveau master dans les domaines de la finance, de l’audit, du contrôle ou de la comptabilité et gestion. Il s’avère que la majorité des recrutements cible essentiellement des profils de niveau Bac+5.
Quelles études est-il possible d’entreprendre pour devenir auditeur financier ?
L’obtention d’un baccalauréat général (spécialités SES et/ou mathématiques), d’un baccalauréat technologique en filière STMG ou d’un baccalauréat professionnel en comptabilité ouvre la porte à de nombreux cursus formant au métier d’auditeur financier. Ci-dessous une liste des principaux diplômes de niveau Bac+5 recherchés par les recruteurs pour le poste d’auditeur.
- Les professionnels ayant décroché un diplôme d’école de commerce avec une spécialisation en finance, contrôle de gestion et audit sont les profils les plus convoités par les cabinets d’audit. Les grands cabinets d’audit recrutent souvent des candidats diplômés de grandes écoles de commerce telles qu’HEC, l’ESSEC, l’ESCP, l’EDHEC, l’EmLyon, Skema, Neoma ou encore TBS. Certaines écoles proposent un Master Programme Grande École avec la possibilité de préparer un double diplôme Audit-DSCG ou un Programme Grande École (PGE) en école de commerce avec un parcours expertise-comptable et audit (Équivalent à un master CCA) et donnant droit à des dispenses pour 5 UE du DSCG. Ce parcours est sans aucun doute le plus privilégié dans les offres d’embauche, mais n’est pas l’unique voie possible.
NB : l’appellation exacte de ces masters diffère d’une école à l’autre.
L’entrée dans ces écoles de management peut avoir lieu en post-bac dans des programmes Bachelor (équivalent Bac+4) avant de poursuivre ses études en master. Il est aussi possible de tenter d’intégrer ces écoles à l’issue de deux ou trois ans en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE ECG, ECT ou B/L) en passant le concours BCE ou le concours Ecricome. Les admissions parallèles, communément appelées concours passerelle, permettent à des étudiants titulaires d’une licence universitaire d’également entrer en école de commerce.
- Être titulaire du DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion) permet également d’avoir un profil particulièrement prisé par les entreprises et les cabinets d’audit. Généralement préparé après l’obtention du DCG, le DSCG est un diplôme d’État de niveau bac+5 qui se prépare en 2 ans. Il permet aux étudiants d’acquérir des compétences approfondies dans les domaines de la comptabilité, de l’audit, du contrôle de gestion, mais aussi en matière juridique, fiscale et sociale.
Ce deuxième type de formation peut être suivi dans différents types d’établissements tels que des Universités, des Centres de Formation d’Apprentis (CFA), des Instituts Universitaires de Technologie (IUT), des écoles privées ou encore des centres de formation à distance.
Groupe Réussite propose des stages de préparation au DSCG en suivi annuel, pendant les vacances scolaires et durant l’été.
NB : les cursus en école de commerce spécialisés en Audit-DSCG (mentionnés précédemment) permettent d’obtenir le DSCG en bénéficiant notamment de la dispense de certaines épreuves du diplôme (validation d’un maximum de 5 UE équivalentes sur 7).
- L’obtention du Master CCA (Master Comptabilité, Contrôle, Audit) permet également d’accéder à la profession d’auditeur financier. Il s’agit d’une formation universitaire de niveau Bac+5 qui s’articule autour des disciplines mères telles que la comptabilité, le contrôle de gestion approfondi, l’audit ou encore le droit. Elle est accessible avec un diplôme de niveau bac+3 (licence, bachelor, DUT…).
Il est possible de suivre ce master en alternance afin d’acquérir en parallèle une expérience professionnelle.
NB : la réussite de l’examen final donne l’équivalence de 5 épreuves sur 7 du DSCG.
- Des cursus universitaires peuvent également déboucher sur le métier d’auditeur financier à l’instar de masters dans le domaine de la finance. Nous pouvons par exemple citer le Master Contrôle de Gestion et Audit Organisationnel (CGAO) délivré par l’université Paris 1 Sorbonne, le Master Contrôle, Audit, Reporting financier dispensé par l’Université Dauphine-PSL ou encore le Master Mention Comptabilité, Contrôle, Audit de l’Université de Toulouse 1 Capitole.
- Enfin, les étudiants diplômés d’IEP (Institut d’Études Politiques) avec une spécialité économie et finance peuvent aussi accéder à la profession d’auditeur financier bien qu’il s’agisse d’une voie d’accès mineure.
Il s’agit par exemple des Masters Finance de Sciences Po Paris ou Sciences Po Strasbourg. Dans un cas comme dans l’autre, ces établissements sont accessibles en post-bac ou à bac+3 à l’issue de concours ou sur dossier.
Profil d’un bon auditeur financier : qualités, compétences responsabilités
L’auditeur financier se doit d’être le plus organisé et rigoureux possible afin d’appliquer méthodiquement la démarche d’audit, de limiter le risque d’erreur et d’être capable de repérer d’éventuelles incohérences et anomalies dans les comptes. Pour mener à bien ses missions de contrôle des comptes d’une entreprise et produire des rapports d’audit qualitatifs, l’auditeur doit également être doté d’un bon esprit d’analyse et de synthèse. Son esprit critique est une qualité essentielle quant aux recommandations qu’il est amené à formuler et aux conseils qu’il peut donner aux équipes de direction des sociétés qu’il audite. C’est une profession qui requiert aussi un bon sens du relationnel et de bonnes capacités de communication car l’auditeur travaille au contact de différents interlocuteurs. De même, il doit faire preuve d’une grande capacité de travail afin de respecter les échéances imposées des plans d’audit. Dans le même ordre d’idée, en cabinet d’audit, il se doit aussi d’être disponible et ouvert à la mobilité internationale car ses missions l’amènent souvent à se déplacer dans des entreprises implantées dans des villes ou des pays différents.
De toute évidence, un auditeur financier doit disposer d’un certain niveau d’expertise en comptabilité, en contrôle interne et doit maîtriser l’analyse et le traitement de l’information comptable et financière. Afin de limiter le risque d’audit, il doit impérativement savoir définir, réaliser et conclure un plan d’audit. Compte tenu du déploiement international de nombreuses entreprises, posséder un très bon niveau d’anglais en contexte professionnel est devenu une compétence primordiale.
L’exercice de la profession d’auditeur est encadrée par un code de déontologie et implique le respect de principes comptables et de normes professionnelles strictes. Pour rappel, le rôle d’un auditeur financier est d’émettre une opinion objective sur la fiabilité et la sincérité des états financiers d’une entreprise. Il endosse donc un certain nombre de responsabilités étant donné que ses missions certifient l’information financière aux yeux des parties prenantes de la société et que ses recommandations ont vocation à améliorer les performances de l’entreprise auditée. Enfin, ayant accès à des données hautement confidentielles, il est tenu au secret professionnel.
Salaire et perspectives d’évolution de carrière
Salaire d’un auditeur financier
En début de carrière, le salaire brut d’un auditeur junior est compris entre 2 500 et 3 000€ brut par mois, soit entre 30 000€ et 37 000€ brut par an. Son salaire peut varier suivant différents facteurs tels que le niveau d’expérience, la nature de l’entreprise dans laquelle il exerce ou encore l’importance du cabinet qui l’emploie. Notons également que dans les grands cabinets d’audit, le salaire à l’entrée est souvent fonction de la formation initiale suivie.
En France, un auditeur financier gagne en moyenne près de 42 000 € par an, soit près de 3 500€ brut par mois.
En fin de carrière, un auditeur sénior peut prétendre à un niveau de rémunération plus élevé. Il peut percevoir un salaire brut annuel compris entre 44 400 et près de 55 000€, soit entre 3 700 et plus de 4 500€ brut par mois. Dans les plus grands cabinets d’audit, les managers et seniors managers peuvent toucher entre 70 000 et 80 000€ brut par an (leur rémunération mensuelle brute peut donc s’élever à près de 6 000€).
Sources : croisement de données Glassdoor, Talent, Monster, Indeed, Cidj
Le salaire d’un Auditeur à la Cour des Comptes possède quelques spécificités. Étant fonctionnaire, son régime de rémunération est particulier. Il perçoit un salaire précisé dans l’une des deux grilles indiciaires du grade d’Auditeur de la Cour des Comptes, selon qu’il soit de 1ère ou de 2nde classe. Dans le premier cas, un auditeur de classe touche un salaire brut mensuel compris entre 3 125,58 et 2 600,74 € (soit environ 36 000 € bruts par an). Dans le deuxième cas (auditeur de 2e classe), il gagne entre 2 942,82 et 1 818,18 € bruts mensuels, (soit 30 000 € bruts par an) en fonction de l’échelon sur lequel l’auditeur se trouve.
Sources : emploi Collectivites
Perspective d’évolution de carrière
Les perspectives d’évolutions de carrière d’un auditeur financier sont plurielles.
En règle générale, un auditeur financier fraîchement diplômé commence sa carrière en cabinet d’audit. Dans un premier temps, il cherche souvent à gravir les échelons en interne au sein du cabinet en passant aux grades d’auditeur senior. À mesure qu’il acquiert un certain niveau d’expertise et que son niveau de responsabilités augmente, il peut tenter d’occuper un poste de manager puis de senior manager.
Au bout de 5 ans d’expérience, un auditeur financier à la possibilité de devenir auditeur interne. En effet, il est quasiment impossible pour un auditeur junior d’entrer sur le marché du travail en audit interne car les recruteurs exigent sur ces postes un certain niveau d’expérience. Une fois salarié d’une entreprise, l’auditeur peut là encore envisager une évolution de carrière en interne vers des postes à responsabilité tels que Directeur de Mission Audit ou Responsable Administratif et Financier. Il peut également envisager d’exercer son activité d’audit interne au sein de différentes entreprises.
Avec a minima 10 ans d’expérience, un auditeur peut se lancer dans la création de son propre cabinet d’audit et travailler avec un statut d’indépendant.
Avec un niveau d’expérience un peu plus élevé, l’auditeur financier peut aussi tenter de devenir commissaire aux comptes. Pour ce faire, il peut suivre un stage professionnel et passer son CAFCAC (Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Commissaire Aux Comptes). De même, il peut faire le choix de se tourner vers le secteur public et passer le concours pour devenir auditeur à la Cour des Comptes.
Enfin, compte tenu de sa formation initiale et de ses compétences, un auditeur financier a la possibilité de se réorienter vers d’autres métiers de la finance d’entreprise tels que le métier de contrôleur de gestion ou le métier d’ingénieur financier ou de data analyst par exemple.
Opportunités d'emploi pour les auditeurs financier
Le secteur de l’Audit est particulièrement pérenne : le niveau de l’offre pour des postes d’auditeur financier est stable.
Il s’agit d’un secteur dynamique et porteur pour les jeunes diplômés souhaitant exercer en finance d’entreprise. Chaque année les cabinets d’audit recrutent de nouveaux auditeurs financiers et réservent souvent un certain nombre de postes aux jeunes diplômés. Pour les Big Four, le secteur de l’Audit est central : en règle générale, ils y consacrent entre 40 et 50% de leur capacité de recrutement. À titre d’exemple, chez Deloitte en 2019, le secteur de l’audit représentait 40% des embauches contre 25% en conseil et 25% en expertise comptable.
Notons également que pour les étudiants, les opportunités de stage de longue durée (a minima 6 mois) et d’alternance sont nombreuses en cabinet d’audit.