Comment aborder un sujet de concours en prépa ?
#pretpourlesconcours - épisode 4
Les écrits des concours d’entrée dans les grandes écoles se rapprochent pour les élèves de prépa scientifique (maths spé MP, PC ou PSI ou encore PT et BCPST) ou économique (ECS ou ECE). La majorité des chapitres de l’année ont été vus et la dernière ligne droite des révisions approche. Pour vous aider à aborder cette période cruciale de votre parcours en CPGE, Groupe Réussite a préparé une série de 4 articles #pretpourlesconcours. Dans ce dernier article, nous vous donnons quelques conseils lorsque vous serez devant votre copie pour répondre aux attentes des correcteurs et gagner des points.
Aborder un sujet de concours pour réussir en prépa
Il s’agit d’un concours, non pas d’un examen, c’est-à-dire que l’objectif n’est pas d’obtenir une note précise telle que 10, 12 ou 18, mais plutôt d’obtenir 5 quand tout le monde a 3. L’objectif est d’être le plus efficace possible en un temps limité, c’est-à-dire d’être capable de répondre au maximum de questions de la meilleure des manière. Cela dépend évidemment de son bagage de connaissances dans les différentes matières et de son niveau de compréhension des concepts, mathématiques notamment. Toutefois, même avec un bon niveau de connaissances, la problématique cruciale concerne la méthode à utiliser pour mobiliser au mieux ses acquis pour un résultat maximal. C’est une question d’optimisation. Pour réussir au mieux les épreuves écrites des concours en prépa, nous vous conseillons de suivre les 4 principes suivants :
1 – Bien aborder un sujet de concours, c’est d’abord le lire attentivement
Certains pensent que passer entre 5 et 10 minutes à balayer un énoncé est une perte de temps. Faute grave ! A contrario, c’est un gain de temps considérable. Pourquoi ?
Premièrement, cela permet de cerner les parties du sujet faisant référence à des éléments du programme où l’on est relativement à l’aise. De même, vous devez connaître vos vraies difficultés sur tel ou tel chapitre (algèbre vs analyse) ; bien entendu, tous les chapitres traitent de notions complexes, mais il y a forcément des parties sur lesquelles vous avez davantage de recul, et donc davantage de sérénité.
Dans un second temps, bien lire le sujet permet de prioriser les parties à traiter pendant l’épreuve. Il faut se projeter dans ce à quoi va ressembler la copie : quelles parties vont être robustes ? Quelles parties seront moins approfondies ? Ainsi, cela donnera de la consistance et de la cohérence à votre copie : une partie de 6 questions bien traitées a beaucoup plus de valeur que 10 questions traitées éparpillées dans un sujet. Par ailleurs, cela vous permettra de vous concentrer d’abord sur ce que vous êtes capables de traiter. En effet, une fois que vous aurez traité toutes les parties que vous maîtrisez, vous pourrez aborder plus sereinement les questions qui vous sont parues plus complexes à la lecture. Enfin, bien lire les questions permet de comprendre où va l’exercice et peut vous donner des pistes sur les réponses attendues pour les premières questions.
2- Il faut gérer son temps astucieusement
Respecter la règle d’or suivante : pas plus de 5-6 minutes de réflexion sur une question. Passé ce seuil, si aucune piste ne vous apparaît, alors admettez le résultat et passez à la question suivante. Beaucoup d’élèves s’entêtent à vouloir traiter une question et peuvent perdre jusqu’à 25-30 minutes (certains qui lisent cet article doivent peut-être se reconnaître dans ce cas de figure). Pour une épreuve de maths si l’on prend un peu de recul, cela revient à dire que l’élève (vous) a consacré 1/8 de son temps à une question parmi les 30/40 qui constituent le problème (soit 2.5% du sujet de concours en prépa). Si ça ne vous parle pas assez, dites-vous que vous êtes en train de perdre 30 minutes sur 4 heures à essayer de gagner 0.5 points ou 1 point.
Pendant nos stages intensifs en prépa, nous entendons aussi des étudiants dire que certains sujets de concours en prépa sont durs et qu’ils ne savent rien aborder. Si vous ne pouvez absolument rien aborder, c’est qu’il y a un problème dans votre bagage mathématique : il est bien trop léger. Après, il est vrai que certains problèmes sont plus durs que d’autres, mais sachez qu’en moyenne s’il est dur pour vous, il est dur pour 75% des candidats. Donc pas de panique, il faut réfléchir calmement, vous constaterez qu’on peut toujours répondre à quelques parties de manière honorable.
3- Soignez la rédaction, que diantre !
Enfin, la rédaction : c’est sans doute l’un des éléments les plus importants pour les concours d’entrée aux grandes écoles. En effet, la copie est votre seul terrain d’expression, elle contient toutes les choses que vous aurez à dire à votre correcteur.
La lisibilité de votre copie est ultra-importante, donnez envie de lire, montrez que vous respectez la vue du correcteur et que vous n’allez pas lui faire perdre une dioptrie en vous lisant. Ainsi, il est impératif de bien écrire, d’espacer ses paragraphes, de mettre en valeur le résultat s’il s’agit d’un calcul (encadrez). En somme, apprenez à écrire vite, bien et proprement. Pour y arriver, chaque exercice quel qu’il soit, abordé en classe comme chez soi, devra être rédigé en mode concours : une feuille de brouillon à côté et la copie « officielle » pour le propre. Vous verrez vite vos progrès si vous prenez cette habitude.
Deuxièmement, et j’aurais peut-être dû le signaler en premier : évitez tout pseudo-raisonnement abscons qui n’a pas de sens, toute arnaque ou autre. Il n’y a rien de plus énervant pour un correcteur, il a l’impression que vous le prenez pour un ces** et que vous pensez que votre signe moins qui devient un plus magiquement passerait inaperçu. Donc un conseil si vous n’êtes pas convaincu par votre raisonnement, vous ne convaincrez personne et surtout pas votre correcteur. N’écrivez que des choses pertinentes et qui ont du sens mathématiquement.
Troisième point, soyez concis : en dire le plus avec le moins de mots possible. Certains n’étayent pas leur raisonnement et pensent que le correcteur va comprendre ce que vous aviez en tête. NON ! Si ce n’est pas sur votre copie, c’est considéré comme un manquement dans le raisonnement. À l’autre extrême, certains rédigent bien le raisonnement, mais on a l’impression qu’ils rédigent une autobiographie et détaillent chaque point du cheminement de leur pensée. NON ! On n’a pas le temps de raconter sa vie, venez-en au fait. Pour progresser :
- Commencez par le stade autobiographique, mettez tout.
- Ensuite, commencez à enlever les fioritures inutiles n’apportant rien à votre argumentation mathématique.
- Pour gagner en concision, trouvez les formulations concises, faites bon usage des notations mathématiques et des quantificateurs.
Enfin, soyez irréprochables sur l’orthographe. Dans toutes les matières, les correcteurs sont avant tout des professeurs, pour qui l’usage d’un bon français est un prérequis. Vous avez quelqu’un dans votre entourage qui sait rédiger ? N’hésitez pas à faire lire une de vos copies de l’année pour identifier les fautes que vous faites souvent et réussir à écrire koreqtemant comme Chateaubriand ou Montesquieu.
Comment les correcteurs lisent-ils les copies ?
Tout d’abord, mettez-vous dans la tête que celui qui vous lit a une pile de 300 copies à corriger. C’est un être humain normal, donc il faut se rendre compte que ce n’est pas un exercice très épanouissant pour lui. Parce qu’il fait beau dehors, il préférerait aller se baigner au lieu de vider son stock de stylos couleur sang. On peut donc comprendre qu’il soit pressé de se débarrasser de cette corvée ; donc à la moindre imprécision, il n’hésitera pas à mettre un double beignet à la question. N’imaginez même pas qu’il va rentrer dans un système de ¼ de point attribué en cas de réponse approximative, il est souvent binaire : c’est 0 ou 1.
Dans ce cadre, comprenez que votre copie colporte des résultats, mais aussi une idée que le correcteur se fera de vous. Donc travaillez à ce qu’elle véhicule la meilleure image de vous. Une copie où tout ce qui est traité l’est fait précisément et efficacement donnera davantage envie au correcteur de vous récompenser. Une copie illisible part avec un handicap certain. Nos professeurs le disent souvent : si l’on prend deux copies à contenu identique avec des présentations différentes (l’une claire et lisible, l’autre illisible) les notes attribuées seront différentes, de l’ordre de 2 points environ ; une affaire de psychologie peut-être, mais qui peut faire la différence pour les concours très sélectifs des écoles d’ingénieur ou de commerce.
Conclusion
On ne peut vous donner ici que quelques lignes de conduite à suivre, quelques conseils tirés de nos expériences et retours de nos élèves, mais vous ne réussirez qu’en les mettant en pratique régulièrement. Mais vous devez avant tout alimenter votre kit de survie dans chaque matière, qui passe par la correcte voire totale maîtrise de votre cours et des méthodes de résolution les plus classiques. Aussi exercez-vous intelligemment. N’oubliez pas que les concours sont différents et n’ont pas la même philosophie, ils ont chacun leur lot de particularités : les coefficients des différentes matières de prépa diffèrent, de même les épreuves. Pour cerner ces dernières, il conviendra de se retrousser les manches et plonger dans les annales des sujets de concours en prépa.
Rémy Dahi
À propos de Rémy
Ancien élève de PCSI/PC*, je connais très bien les prépas scientifiques. Au sein de Groupe Réussite, je coordonne l’édition des contenus. Je crois (encore et toujours) à l’école, dans ce qu’elle peut apporter, comme elle l’a fait pour moi.
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