Chronologie Histoire de la démocratie française – thème 2019-2020
L’objectif de cette chronologie est de donner aux élèves de prépa scientifique en 2019/2020 un peu de culture générale sur le thème de français philo au programme de prépa : La démocratie. Depuis la Révolution française, la France incarne le modèle de la République démocratique. La connaissance de sa chronologie et de ses principes est un donc une condition sine qua non pour bien comprendre ce qu’est la démocratie et réussir l’épreuve de français aux concours Centrale ou Mines-Ponts. Pour aller plus loin, un exemple de dissertation sur la démocratie est disponible dans notre blog.
I. La Révolution française (1789-1791) : « l’Etat, c’est nous »
17 juin 1789. Lors des Etats-Généraux, réunis à Versailles pour résoudre la crise financière en France, le Tiers-Etat se proclame Assemblée nationale ; les deux autres ordres (noblesse et clergé) refusent de le rejoindre.
20 juin 1789. Rassemblés au Jeu de paume, les députés font le serment de ne pas se séparer avant d’avoir donné une Constitution à la France.
9 juillet 1789. Les trois ordres se déclarent Assemblée nationale constituante. Se trouve ainsi posé le principe de la souveraineté nationale qui fait du peuple – et non plus du roi – la source du pouvoir politique. L‘adjectif « royal » est peu à peu remplacé par celui de « national ». Ainsi, est créée la Garde nationale le 15 juillet, milice bourgeoise qui affirme ainsi son attachement à la France mais aussi à la liberté.
14 juillet 1789. Prise de la Bastille après la crise provoquée par le renvoi de Necker, ministre des finances, par Louis XVI.
Nuit du 4 au 5 août 1789. L’abolition des privilèges seigneuriaux signe la fin du régime féodal. Des indemnités compensatoires sont prévues pour les grands propriétaires fonciers.
26 août 1789. Les députés adoptent la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : celle-ci pose comme « droits naturels et imprescriptibles » la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
3 septembre 1791. La première Constitution française transfère la souveraineté du roi à la nation et instaure une monarchie constitutionnelle, fondée sur la séparation des pouvoirs, la décentralisation.
1er octobre 1791. L’Assemblée constituante cède la place à l’Assemblée législative.
II. La Révolution française (1792-1799) : « On jeta la monarchie au vent et, pour la première fois, la France apparut »
9-10 août 1792. Formation de la commune insurrectionnelle de Paris. Les sans-culottes, aidés des fédérés brestois et marseillais, prennent d’assaut le palais des Tuileries. Le roi est suspendu. Les députés décrètent la création d’une nouvelle assemblée : la Convention nationale.
21 septembre 1792. Après la victoire des troupes françaises, le 20, sur les Prussiens à Valmy, la monarchie est abolie et l’an I de la République proclamé.
24 juin 1793. La nouvelle Constitution institue l’élection des députés au suffrage universel masculin. En raison de la guerre, elle ne sera jamais appliquée.
5 septembre 1793. La Convention place la Terreur à l’ordre du jour afin de parer aux menaces qui pèsent sur le régime (guerre, tensions sociales). Un gouvernement révolutionnaire d’exception sera organisé en décembre.
27-28 juillet 1794. Chute et exécution de Robespierre (9-10 thermidor an II), artisan intransigeant de la Révolution, élu député du Tiers Etat, principale figure des « démocrates » à l’Assemblée constituante, il a défendu l’abolition de la peine de mort et de l’esclavage, le droit de vote des gens de couleur, des juifs ou des comédiens, ainsi que le suffrage universel et l’égalité des droits contre le suffrage censitaire. Son intransigeance et le fait qu’il ait tenu un rôle majeur dans l’instauration de la Terreur lui valent d’être guillotiné par ses ennemis.
22 août 1795. La nouvelle Constitution rétablit le suffrage censitaire, favorisant les propriétaires, répartit le pouvoir législatif entre deux chambres et confie l’exécutif au Directoire, régime politique instauré le 31 octobre 1795 après la dissolution de la Convention et dont le nom vient du fait qu’il est composé de cinq directeurs, chefs du gouvernement entre lesquels le pouvoir exécutif et les ministres sont répartis, pour éviter la tyrannie.
9-10 novembre 1799. Coup d’Etat du 18 brumaire an VIII : Bonaparte met fin au Directoire et se fait nommer à la tête d’un consulat provisoire.
15 décembre 1799. Promulgation de la Constitution de l’an VIII, qui institue le Consulat, parodie de démocratie : trois consuls assurent l’exécutif, mais seul le premier – Bonaparte – détient tous les pouvoirs.
III. Vers la démocratie moderne ?
1814-1830. La Restauration renoue avec l’Ancien Régime et met en place un gouvernement non démocratique. Louis XVIII (1814-1824) rétablit le suffrage censitaire qui permet à une poignée de privilégiés qui en ont les moyens financiers de voter. Charles X (1824-1830) montre son attachement à l’Ancien régime et promulgue des ordonnances réactionnaires qui lèsent les commerçants et les industriels. Une vague de protestations se fait entendre et déclenchent une révolution parisienne : les Trois glorieuses (26, 27, 28 juin 1830).
1832. Alexis de Tocqueville (1805-1859) – dont l’œuvre De la démocratie en Amérique est au programme – part aux Etats-Unis pour y étudier le système pénitentiaire. Très impressionné par le fonctionnement de la jeune démocratie américaine, il décrit et analyse ce régime, démontre que le mouvement créé par la démocratie est irréversible. Il publie en 1835 et 1840 les deux tomes de sa réflexion, De la démocratie en Amérique. A son retour Tocqueville entame une carrière politique, à trente ans. Il est élu député en 1839 et à nouveau en 1848. En Angleterre la Réform Bill permet de doubler le nombre d’électeurs et à la bourgeoisie d’accéder au Parlement. On ne peut pour autant parler d’une démocratisation réelle : le nombre d’électeurs dépasse à peine les 800.000, pour 13 millions d’habitants. Toutefois, la comparaison avec la France et ses 167 000 électeurs en 1831 pour 33 millions d’habitants (246 000 en 1847), montre que ce chiffre n’est pas négligeable. Les Anglais, lors des élections législatives de 1830 réfléchissent au moyen de mettre en œuvre le scrutin secret.
24 février 1848. L’autoritarisme de Louis-Philippe, la disette, la baisse du pouvoir d’achat, de mauvaises récoltes, bref une crise politique et économique génèrent une insurrection à Paris. Le roi est renversé. C’est la fin de la monarchie de Juillet. Un gouvernement provisoire républicain est formé. C’est la naissance de la IIe République qui prend des mesures démocratiques et sociales : liberté de la presse et de réunion, suppression de la peine de mort pour raison politique, suppression de l’esclavage dans les colonies, droit au travail, droit à l’instruction, suffrage universel masculin pour tous les hommes de 21 ans.
Février-juin 1848. « Printemps des peuples » « car tous les peuples nourrissaient des espérances d’indépendance et de liberté et présentaient des réclamations dans ce sens » (B. Croce, Histoire de l’Europe au XIXe siècle).
Décembre 1848. Louis-Napoléon Bonaparte, soutenu par le « parti de l’Ordre », est élu président de la République. Le 2 décembre 1851, alors que son mandat présidentiel est sur le point de s’achever et sachant qu’il lui est interdit de se représenter, Louis-Napoléon Bonaparte, violant la légitimité constitutionnelle, fait un coup d’Etat. Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République française depuis trois ans, conserve le pouvoir à quelques mois de la fin de son mandat, alors que la Constitution de la Deuxième République lui interdisait de se représenter. Toutefois, à la faveur d’un plébiscite, il rétablit l’empire en décembre 1852 et devient Napoléon III, empereur des Français. Malgré un régime autoritaire, l’Empire libéral accorde certaines libertés sociales :
1863. Droit de grève accordé.
1864. Autorisation des réunions publiques.
1865. Le 4 septembre la IIIe République est proclamée.
18 mars-28 mai 1871. Opposé à l’armistice avec la Prusse, qui assiège la capitale, le peuple se soulève contre le gouvernement et proclame la Commune de Paris. Cette insurrection est issue de l’Assemblée nationale qui venait d’être élue au suffrage universel masculin. On ébauche pour la ville une organisation proche de l’autogestion ou d’un système communiste. D’importantes mesures sont adoptées : école gratuite, laïque et obligatoire ; égalité des salaires entre les hommes et les femmes ; intervention directe des citoyens dans les affaires publiques, etc. mais la répression est sanglante.
1881-1882. Des lois fondamentales sont votées : celle de la liberté de réunion, celle de la liberté de la presse, celle de la liberté syndicale. L’enseignement est rendu gratuit (1881), laïque et obligatoire (1882).
Romain Berry
À propos de Romain
Romain Berry est professeur de français agrégé de Lettres Modernes. Il enseigne au lycée Claude Fauriel de Saint-Etienne (42), en prépa CPGE littéraire (Khâgne, option Lettres Modernes) et prepa scientifique (PCSI et MP*). Il donne cours pour le compte de Groupe Réussite et contribue au contenu de l’application mobile pour prépa Prepapp.
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