Durant notre stage intensif maths spé juste avant les concours, stage en ligne exceptionnellement cette année du fait du Covid 19, nos élèves ont travaillé ensemble comme en TD avec leur professeur particulier. Ci-dessous on vous propose un sujet type concours pour les cours de français en prépa sur le thème de la démocratie. Essayez d’y plancher en conditions réelles puis de voir ce que vos camarades ont proposé. Nous n’avons pas édité les réponses tout est en verbatim, excusez-nous pour les potentielles fautes.
Sujet de dissertation sur la démocratie : citation de Debidour
Victor-Henry Debidour, traducteur d’Aristophane, écrit dans la préface des œuvres complètes du dramaturge : « La misère de la démocratie est que, par définition, elle donne, là où elle règne, le droit de l’attaquer, de la bafouer à tort ou à raison. C’est aussi sa grandeur. »
En convoquant les œuvres du programme, vous discuterez la pertinence de cette citation.
Travailler les mots-clés pour la dissertation :
Rémi
“misère” -> Sa destinée étant d’être son propre ennemi : c’est un malheur
“règne” -> La démocratie apparaît comme le gouvernement providentiel et de plus c’est le gouvernement qui est présent sur le plus grand nombre de territoire Contresens
“le droit de l’attaquer, de la bafouer” // “à tort ou à raison” -> référence à la liberté d’expression qu’il peut y avoir
“grandeur” ->La démocratie se doit de faire abstraction de toutes les offenses qu’elle subit en interne pour toujours respecter les vertus qu’elle met en avant. La Démocratie sait entériner les offenses reçues pour s’améliorer.
Alex
“misère” : situation problématique pour une situation pouvant causer la perte de la personne ou du concept concerné. “Misère” sous-tend l’idée de malheur. < miser = malheureux
“règne” : Désigne le temps où une personne ou une idée domine une zone. Ce mot a une dimension royale et absolue dans un premier temps.
“le droit de l’attaquer, de la bafouer” // “à tort ou à à raison” : Le droit de l’attaquer renvoie à la liberté de critiquer le régime voire même de l’attaquer à travers la liberté d’expression et la justice qu’elle offre. Ceci étant possible que l’attaquant ait raison ou tort puisqu’il peut exercer ses droits en tout temps.
“grandeur” : Désigne dans une première définition une caractéristique physique grande. Employé ici cela renvoie à la définition figurée où grandeur renvoie à la noblesse d’esprit/grandeur d’âme cad à sa capacité de privilégier “ce qu’il faut faire” à “ce que l’on veut”
Cyril
“règne” ->
“le droit de l’attaquer, de la bafouer” // “à tort ou à à raison” ->
“grandeur” ->
Il est à la fois grandiose et malheureux pour la démocratie qu’elle tolère les adversaires qui vivent en son sein, et reçoive les critiques et actions de ses propres citoyens et institutions à son encontre, qu’elles soient fondées ou non. C’est cette humilité qui constitue alors la mansuétude de la démocratie.Cette glose fait apparaître la misère mais pas la grandeur. De plus, “là où elle règne” n’est pas exploité”.
=> La grandeur de la Démocratie naît de ce qu’elle tolère et permet qu’on la contredise.
Marius
“misère” ->être dans la misère, avoir plein de problèmes. Être triste
“règne” -> être le plus influent, avoir le plus de pouvoir, “là où elle règne”: là où elle est appliquée/respectée Le mot “règne” ne peut pas être considéré dans un sens affaibli dans une dissertation portant sur la démocratie.
“le droit de l’attaquer, de la bafouer”-> l’autorisation de la contester, de la critiquer
“à tort ou à à raison” -> que ce soit justifié ou non, qu’elle soit vraiment en faute ou non
“grandeur” -> ce qui fait qu’elle se distingue, qu’elle soit importante, qu’elle soit solide
Adem
“misère” -> un malheur
“règne” -> là où l’on exerce son pouvoir Insuffisant -> règne doit être opposé à démocratie
“le droit de l’attaquer, de la bafouer” // “à tort ou à à raison” -> ici, on peut parler des critiques permises et à l’encontre de la démocratie quand elle règne
“grandeur” -> ce qui la rend unique, ce qui la distingue par sa noblesse.
Glose du sujet de dissertation :
L’auteur nous révèle un paradoxe. Selon lui, les critiques à l’encontre de la Démocratie sous son règne sont autorisées. Elles en constituent à la fois un malheur, et en même temps c’est ce qui permet de distinguer la Démocratie par sa noblesse (sa mansuétude) de les tolérer. S’en est un bienfait qui lui permet de grandir encore tout au long de son règne.
Florian
Où que la Démocratie soit présente, elle permet à son peuple de la remettre en question, quelle qu’en soit la légitimité. La Démocratie est donc instable. Cette inconstance lui est aussi bien bénéfique, que néfaste, c’est ce qu’on entend par « grandeur » et « misère ». Formulation trop pessimiste pour lier “grandeur” et “misère”. (remise en question: mieux)
Glose :
La Démocratie tire son prestige ainsi que son malheur du fait qu’elle accepte qu’on la remette en question, et ce que ce soit en bonne ou en mauvaise part, lorsqu’elle verse dans l’outrecuidance.
Problématique :
En quoi la remise en question de la Démocratie confirme sa domination ?
Synonymes objectifs de “être inconstant” “ê instable” : modulable / mobile / mouvant / branlant / variable / qui bouge / qui se meut (<mouvoir) que je meuve / que j’émeuve / que nous mouvions / que nous émouvions
La démocratie serait donc soumise à un changement dès que la colère meut le peuple. Le prestige de la Démocratie peut-il naître du branle engendré par la contestation populaire ?
Annonce du plan :
Premièrement, nous verrons que la force de la démocratie est issue de la possibilité de la modifier puis que, si les perturbations qui l’agitent y deviennent déraisonnables, elles la mènent à sa perte. Enfin, nous développerons, à cause de l’inconstance de l’Homme, que changer le régime ne suffit pas : il faut aussi aider l’Homme à vivre quiet en démocratie.
Introduction
Au début du XXe siècle, les suffragettes posent des bombes à Londres. En France, en mai 1968, les étudiants lancent des pavés sur les forces de l’ordre. Ces deux actes, réalisés en démocratie, sont violents, destructeurs et ont le même but : provoquer des changements. D’ailleurs, VHD écrit dans la préface des oeuvres complètes d’Aristophane : « La misère de la démocratie est que, par définition, elle donne, là où elle règne, le droit de l’attaquer, de la bafouer à tort ou à raison. C’est aussi sa grandeur. ». Les suffragettes et les étudiants semblent profiter de cette misère pour s’exprimer. Debidour ne tire pas de profit de cette dernière mais paraît être d’accord avec les suffragettes et les étudiants sur sa fin : remédier aux écueils politiques. L’auteur commence, en recourant à la copule “être” par attribuer une définition à “la misère de la Démocratie”. Il s’appuie sur la “définition” de la démocratie que l’on pourrait associer à son étymologie grecque : δημος “peuple” et κρατος “pouvoir”. Ainsi, l’octroi du pouvoir au peuple peut la rendre victime d’”attaqu[es]” justifiées ou non. Lorsque la démocratie “règne” et donc devient outrecuidante, il apparaît cette “misère” décrite par le traducteur. Néanmoins, en concluant sur “sa grandeur” et non sur “une de ses grandeurs”, l’auteur insiste : c’est de ce malheur que la démocratie puise toute sa puissance. Cependant, le but d’une attaque contre un régime est de le modifier. La démocratie serait donc soumise à un changement dès que la colère meut le peuple. La grandeur de la Démocratie peut-elle naître du branle engendré par la contestation populaire ? A la lumière des deux pièces de théâtre Les Cavaliers et L’Assemblée des femmes d’Aristophane, de la partie IV du tome II de l’essai De La Démocratie en Amérique d’Alexis de Tocqueville et du roman Le Complot contre l’Amérique de Philip Roth, nous répondrons en trois temps. Premièrement, nous verrons que la force de la démocratie est issue de la possibilité de la modifier puis que, si les perturbations qui l’agitent y deviennent déraisonnables, elles la mènent à sa perte. Enfin, nous développerons, à cause de l’inconstance de l’Homme, que changer le régime ne suffit pas : il faut aussi aider l’Homme à vivre quiet en démocratie.
Remarques
Εκκλησιαζουσαι (Ekklesiazousai / L’Assemblée des femmes) ; littéralement, le titre est un participe présent au féminin pluriel qui signifie “s’étant assemblées” et, avec une nuance circonstancielle adaptée, “parce qu’elles se sont assemblées”. Le titre grec est en fait l’argument (= le point de départ dramaturgique) de la pièce : parce que les femmes se sont assemblées, le reste de l’intrigue se produit.
Οι Ιππεις (Hoi Hippeys / Les Cavaliers)
Les propositions de plans des élèves pour cette dissertation
Rémi
I) La force de la Démocratie est issue de la possibilité de la modifier
- Cette flexibilité met en avant une capacité de réaction qui s’oppose à la rigidité d’autres gouvernement.
- Les changements politiques donnent une raison de s’inquiéter de la vie politique dans laquelle on peut aussi trouver un intérêt personnel.
- L’expression de quelque mécontentement peut ainsi aboutir (si raisonnable) et évite des réactions trop vindicatives/ trop violentes.
II) Cependant, la Démocratie est fragilisée par les perturbations
- Quand le peuple est trahi par son gouvernement qui peut être frauduleux il ne peut plus le voir comme un gvt démocratique
- La démocratie se base sur la confiance que donne la population aux hommes politiques lors des élections, celle ci est facilement fragilisée et peut donner lieu à des réponses plus ou moins marquantes.
- Finalement, toutes ces fractures peuvent mener le peuple à désirer une égalité absolue entre tous les citoyens et cela peut mener à une dictature. ou tout autre forme politique opposée à la Democratie
III) Enfin, la capacité de raisonner l’Homme, de l’apaiser sécurise la Démocratie
- La démocratie à donc pour mission principale de mettre en place des institutions associant cohésion sociale et politique sans pour autant attiser la haine entre les citoyens en désaccord.
- La mise en place de contre-pouvoirs peuvent aider en amont à solidifier le pouvoir du peuple et ainsi qu’il n’y ait pas d’abus qui justifient une réponse violente partant de la société.
- Pour solidifier améliorer ces moyens, une bonne éducation permet des échanges plus fluides cohérent et apaisés.
Arnaud
I/
1.Une différence intrinsèque constructive
La démocratie se construit sur sa capacité à débattre. Les « disputes au milieu de l’agora » vécu par le Charcutier, sont celles qui permettent à la démocratie d’évoluer/ se développer rapidement et donc inévitablement de s’adapter.
2.Une capacité d’adaptation
Une des forces de la démocratie est sa capacité à se mouvoir et à évoluer dans le temps. Initialement Grèce —> Rome —>…. Aujourd’hui encore, la démocratie est le régime mis en place dans de nombreux pays dans le monde. Elle résiste à toutes les époques par sa mobilité mais aussi par sa capacité à raisonner objectivement.
3.Une autocritique bénéfique Vu ce I.3. ma rq précédente tombe à l’eau :s
La démocratie, rend possible l’autocritique ; autrement dit elle est capable sans cesse de prendre du recul sur une situation donnée. L’ objectivité permise par cette constante remise en question, permet à la démocratie de garder sa raison. (Personnification voire allégorie de la démocratie)
II/
1.Les limites de l’autocritique
L’auteur souligne que les perturbations, id est, le droit de critiquer accordé aux citoyens, peut s’avérer dangereux. En effet, si l’accusation peut être à raison, elle peut être aussi à tort. Les idées racistes, véhiculées notamment par le rabbin Bengelsdorf (lui même juif), fragilise la démocratie alors mise en place.
2.Une majorité dominante
Si le droit de critiquer est accordé à tous les citoyens, alors la majorité sera inévitablement plus écouté. (?)
Florian
I)La force de la Démocratie est issue de la possibilité de la modifier
1.La Démocratie est forte : Démos condamne la Paphlagonien à être vendeur de saussices (démos incarnation de la démocratie) ; FDR pearl harbourg ; Pouvoir central fort
2.Sa force est le peuple : Démos condamne la Paphlagonien à être vendeur de saussices (démos comme incarnation du peuple)
Tocq : il explique à un moment que le roi égyptien est venu prendre des conseils pour réussir à contrôler le peuple (-> il a peur de la force du peuple)
3.Ce peuple qui a le pouvoir de modifier cette D ; tocq : associations, médias ; Assemblée des femmes : Les hommes se rassemblent à l’ecclesia pour voter des lois
II)Cependant, la Démocratie est fragilisée par les perturbations
1.Ce pouvoir leur permet aussi de fragiliser la Démocratie
2.La rendre instable
Tocq : Peut tendre vers anarchie
Qu’elle disparaisse
Roth: gouvernement Weeler
Tocqueville : aboutissement de l’uniformisation : La Démocratie disparait
III)Enfin, la capacité de raisonner l’Homme, de l’apaiser sécurise la Démocratie
1.inconstance de l’Homme
Philip évolue au cour de l’histoire de « sans avis» (par rapport à son frère sur le fait qu’il n’ait pas déchiré les dessins de Lindbergh caché sous le lit) ; à la capacité d’appeler son ami un moignon à la fin du livre.
2.raisonner l’Homme sécurise la Démocratie Raison
3.Apaiser l’Homme sécurise la Démocratie Sentiments
(« rester péter à la maison » de Crémès à Blépiros, Blépiros découvre qu’il va pouvoir rester au calme chez lui, sans devoir s’occuper de la Démocratie
Roth : Philip puis La famille puis tout le monde est soulagé à la fin du livre que la démocratie soit revenue
Si B et C existent c’est parce que l’Homme esst inconstant. Ainsi A est inclus dans B et C => il faut en trouver un autre.
Alex
I) La force de la Démocratie est issue de la possibilité de la modifier
- La Démocratie est façonnée par les citoyens qui la font vivre
- Le changement s’opère par des institutions qui l’organisent
- L’intérêt des changements réside dans le fait qu’ils sont représentatifs de ce que veut une majorité du peuple
II) Cependant, la Démocratie est fragilisée par les perturbations
- La Démocratie est un régime fragile dans le temps
- Cette dernière est fragilisée par des situations causées par l’homme (guerres, prise de pouvoirs)
- Ces évenement viennent alors perturber la Démocratie. Ces trois sous-parties n’en sont qu’une seule
III) Enfin, la capacité de raisonner l’Homme, de l’apaiser sécurise la Démocratie
- Les citoyens cherchent tout de même une stabilité dans le régime
- Ainsi les hommes pensent dans l’objectif de sécuriser la Démocratie
A et B fonctionne comme une idée et sa réciproque ; il faut donc les faire précéder d’un argument plus général pour avoir trois ss-parties.
Cyril
I]La force de la Démocratie est issue de la possibilité de la modifier
- La liberté d’opinion, pour penser par soi-même
- La liberté d’expression, pour partager son opinion
- Le droit/devoir de participer aux activités politiques Ajouter l’idée de “devoir” et des émules qu’elle peut engendrer permet de glisser facilement vers le II
II]Cependant, la Démocratie est fragilisée par les perturbations
- La contestation du pouvoir
- La remise en cause de ses fondements et de ses valeurs
- Le péril de la dérive => outrecuidance, “là où la Démocratie règne” ; Wheeler
III]Enfin, la capacité de raisonner l’Homme, de l’apaiser sécurise la Démocratie
- Le caractère providentiel de la démocratie
- La poursuite des intérêts personnels passe avant les activités politiques
- La nécessité du pouvoir central
Adem
I) La force de la Démocratie est issue de la possibilité de la modifier
a) En la modifiant, on la conserve car cela exerce la liberté et l’égalité
b)via notamment les citoyens, responsables de la modification A et B sont la même ss-partie
c)bien qu’elle ne soit pas toujours justifié ( à tort)
II) Cependant, la Démocratie est fragilisée par les perturbations
a)Causées par les dirigeants
b)mais aussi par le peuple qui laisse les perturbations fragiliser la Démocratie
c)tendant vers une tyrannie ou tout autre forme politique opposée à la Démocratie
III) Enfin, la capacité de raisonner l’Homme, de l’apaiser sécurise la Démocratie
a) Via les Lumières qui préviennent les citoyens .. que recoupe l’idée de Lumière ?
b) et les institutions, associations, régénérant la démocratie et apaisant l’Homme
Marius
I) La force de la Démocratie est issue de la possibilité de la modifier
- Un débat équitable permet d’obtenir l’approbation des citoyens puisque tout le monde a été écouté, ils acceptent la décision finale / avantage = consensus
- La flexibilité de la démocratie, sa capacité à s’adapter aux situations
- La démocratie écoute tout le monde avantage = personne n’est lesé
II) Cependant, la Démocratie est fragilisée par les perturbations
(je crois que j’ai fait “ce qui nuit au peuple” au lieu de “ce qui nuit à la démocratie”)
- Même si tout le monde est écouté, le choix final est toujours celui de la majorité
- Or la majorité n’a pas toujours raison donc ses décisions peuvent nuire au peuple 1 et 2 s’interroge sur la pertinence du système électif démocratique moderne et non sur les perturbations qui peuvent exister en Démocratie
- Le peuple est soumis aux passions ce qui le rend dupe et manipulable
III) Enfin, la capacité de raisonner l’Homme, de l’apaiser sécurise la Démocratie
- Lorsque le peuple n’est pas compétent, il doit savoir laisser les experts agir Pour endiguer l’écueil exposé en II.3.
- L’éducation doit permettre aux citoyens d’avoir un jugement critique pour éviter les émeutes inutiles
- Le patriotisme permet de tisser des liens de confiance, de confirmer la communion des objectifs (entre citoyens et entre les citoyens et l’état) et donc d’apaiser le peuple On peut tendre vers l’idée de fraternité qui unit un peuple patriote
Proposition de sous-parties rédigées
J’ai adopté les sous-parties suivantes pour le II en m’inspirant de vos propos
- D’une malléabilité trop importante peuvent émerger des régimes incompatibles avec la Démocratie
- Sa possibilité même d’être modifiée peut entraîner, chez les citoyens, des conduites inappropriées
- Face à un peuple déraisonnablement mu, le gouvernement cherche un moyen d’exhausser son pouvoir
(J’ai rédigé les sous-parties 2 et 3.)
La démocratie autorise le peuple à dire ce qui ne lui plaît pas par le biais de manifestations ou de grèves par exemple. Cette permission, d’aucuns y voient une permissivité, un laxisme qu’ils exploitent à l’envi en adoptant des conduites inappropriées. Aristophane a choisi de nommer la pièce que nous appelons L’Assemblée des femmes Έκκλησιαζουσαι – Ekklesiazousai. Ce terme est un participe présent accordé au féminin pluriel qu’on peut traduire, avec une nuance de cause, par « parce qu’elles se sont assemblées ». L’argument (=ce qui donne naissance à l’intrigue de la pièce) de cette comédie tient au fait que des femmes, qui n’ont aucun droit de participer à la vie politique à Athènes au IV ème siècle avant J.C., ont décidé de prendre en main ce qu’elles estiment comme anomal (= qui est le résultat d’une anomalie) dans leur cité, à savoir que les hommes se contentent d’être présents à l’Ekklésia pour obtenir la compensation financière mais sans participer aux débats. Ainsi, parce qu’elles se sont assemblées tout à changé et le régime a été transformé. Ce choix de titre de la part du dramaturge, quelque fantasque que fût à ses yeux le fait que les femmes pussent véritablement se lancer dans une telle entreprise, montre le poids considérable que la conduite d’une portion déviante du peuple peut avoir. On peut voir des conséquences similaires dans Le Complot contre l’Amérique lorsque, par contestation contre la politique du président par intérim Wheeler, certains hommes juifs de Newark se liguent en une milice. Philip Roth ne laisse pas douter son lecteur quant à son opinion à propos de cette milice qui prétend agir au nom des Juifs des États-Unis puisque ses protagonistes, juifs eux-mêmes et qui sont inspirés des souvenirs romancés de sa propre jeunesse, ou condamnent les exactions des miliciens du côté des adultes ou sont effrayés de leur violence du côté des enfants. On voit donc que même les victimes les plus touchées de la nouvelle politique américaine se prononcent contre ces comportements irréfléchis et excessifs.
Que la démocratie soit forte parce qu’elle permet que les citoyens se meuvent contre ce qu’ils peuvent considérer inique ou dangereux est incontestable. Cependant, les mouvements du peuple, à l’instar de ce qui a été développé ci-avant, deviennent parfois déraisonnables et peuvent alors entraîner une réaction du gouvernement qui, à terme, accroîtra tant son pouvoir qu’il en deviendra arbitraire voire tyrannique. Tocqueville explique que les régimes démocratiques tendent naturellement à la centralisation politique qui consiste à « concentrer dans un même lieu ou dans une même main » le pouvoir de diriger les « intérêts communs à toutes les parties de la nation ». Si le phénomène énoncé se produit, par le truchement de cette centralisation, une démocratie deviendrait vite une monarchie où l’exercice du pouvoir, par rancune contre le peuple, serait inflexible sûrement, drastique et impitoyable peut-être. Les esclaves de Démos, parce qu’ils ourdissent une rébellion contre le pouvoir tel qu’il est exercé dans la maison au début des Cavaliers, provoquent l’emportement du Paphlagonien. Sa colère se perçoit dans les joutes oratoires qu’il mène contre le Charcutier dans les différents épisodes de la pièce. Bien qu’Aristophane souscrive au genre comique en choisissant une fin heureuse, il est fort aisé d’imaginer quelle eût été la situation si le Paphlagonien avait réussi à endiguer le plan de ses collègues esclaves : il n’aurait plus eu besoin de maquiller son despotisme et aurait pu régner au grand jour dans la bonace (= au sens propre, désigne la mer quand elle est parfaitement calme ; par extension, on parle de la bonace d’une situation lorsqu’elle n’est empêchée par aucun obstacle).
Exemples pour le II. 1
- Assemblée des femmes -> nouveau régime à tendance communiste ; L’Homme (voisin de Chrémès) ne veut pas participer à la mise en commun + Le Jeune Homme ne veut pas avoir de relations sexuelles avec les trois Vieilles
- Tocqueville : tendance naturelle que l’indépendance produit en D => anarchie et servitude
- Complot => le complot : Lindbergh – Wheeler – Hitler ?
Rédaction du II. 1
Adem : En effet, => c’est censé être une 1ère ss-parte donc pas le bon connecteur une démocratie trop malléable peut nuire à des minorités, dans Le Complot contre l’Amérique, de Phillip Roth, la loi de peuplement Homestead oblige les Juifs à choisir entre être délocalisés dans une contrée lointaine tout en continuant à travailler ou alors à être au chômage s’ils n’obéissent pas à la loi. Et dans Les Cavaliers d’Aristophane, le Paphlagonien, par sa maîtrise de la parole, se sert de Démos tout en les qui est “les” ? abrutissant et en adoptant des comportements inappropriés face aux deux serviteurs. De plus, Tocqueville dans De La Démocratie en Amérique nous rappelle que, parce que le gvt est capable d’entrer dans les réalité de nombreux individus à des niveaux variés, on peut dire qu’il est capable d’ubiquité que l’ubiquité ??? et l’unicité du gvt font qu’ils s’introduisent de manière directe dans les affaires privées. Ces actions inappropriées moralement/ ,qui sont moralement inappropriées, sont le résultat des modifications de la démocratie qui souvent tend dans les exemples donnés vers une forme de tyrannie.
Cyril: La Démocratie étant trop souple face // sujette aux modifications, elle peut dériver vers des régimes radicalement différents. C’est par exemple le cas dans Le Complot contre l’Amérique, où le mandat de Lindbergh aurait hypothétiquement été une manœuvre nazie pour s’emparer des États-Unis comme je le disais, il serait bon de montrer comment Lindberh et le parti Républicain réussissent à modeler l’image du candidat pour le mettre au pv et permettre l’établissement du complot. Dans L’Assemblée des femmes, les femmes créent un régime qui s’apparente au communisme d’une part tel que le concevaient Marx et Engels//qu’on peut comparer au système que concevaient Marx et Engels, et d’autre part comme il a été appliqué au XXe siècle. Les femmes ordonnent la mise en commun de tous les biens personnels, mesure que le voisin de Chrémès, appelé L’Homme, n’accepte pas. Entre autres choses, elles attendent des citoyens une mise en commun des corps de chacun. Ainsi, le Jeune homme doit se résoudre à avoir une relation sexuelle avec chacune des trois Vieilles avant de pouvoir assouvir son propre désir. Ces obligations contredisent les valeurs de liberté prônée en démocratie. Enfin, Tocqueville explique les différents abus du pouvoir central, pourtant créé par les citoyens eux-mêmes. Il s’infiltre dans la sphère individuelle, décide les issues des affaires privées et contrôle l’industrie, retirant ainsi progressivement les libertés du peuple.
Florian
(Il est vraiment nécessaire de présenter l’argument avant de l’illustrer) La malléabilité inhérente à la D peut entraîner la mise en place de nouveautés politiques qui sont antidémocratiques. Dans l’assemblée des femmes, Praxagora réussit à mettre en place un régime similaire au communisme – dans le sens de la politique mise en place, bien que le dire soit un anachronisme – . La malléabilité des lois pouvant être passées à l’ecclésia a permis aux femmes d’installer un régime illégalement. Sa nature est alors antidémocratique, ceci (= le fait que “la nature de ce régime soit antidémocratique”) est particulièrement perçu lorsque le Jeune Homme perd sa liberté de coucher / d’avoir des relations sexuelles-charnelles avec qui il veut. Tocqueville explique que par sa malléabilité, la démocratie tend soit vers l’anarchie ou la servitude délibérément, deux régimes incompatibles avec la démocratie. Par la mouvance perpétuelle de la démocratie, dans le complot contre l’Amérique, on peut penser comme complot, // On peut estimer qu’existe un complot dans la manipulation de L. par les Nazis… le fait que Lindbergh ait été manipulé par les Nazis pour être au pouvoir en menaçant son fils, pour ensuite être remplacé par Wheeler, qui serait à la solde d’Hitler. (phrase beaucoup trop longue et incorrecte…)
Rémi:
La démocratie apparaît en comparaison aux autres régimes comme une forme de gouvernement flexible qui doit maintenir un lien de confiance avec le peuple. Mais quand dans certains régimes anti-démocratiques, un acte ou une rébellion est identifiée, tous les moyens possibles sont mis en place pour éradiquer cette menace. Dans un gouvernement démocratique, cela n’est décemment pas possible et c’est pour cela qu’une quelconque personne// que quelque personne animée de mauvaises intentions ne voit pas : sa pensée, philosophie, complot, mouvement sociale complètement disparaître// Elle ne voit pas complètement disparaître ni sa pensée, ni sa philosophie, ne ses complots, ni les mouvements sociaux qu’elle agite, la démocratie ne peut qu’assister le rejet d’une pensée extrémiste par exemple. On retrouve cette idée dans Le complot contre l’Amérique avec justement le complot qui concerne Lindbergh son fils et Wheeler. Ce passage de l’Histoire américaine apparaît rétrospectivement flou pour le Philip Roth adulte de la fin resté dans l’uchronie et cela à largement ébranlé la confiance des Juifs envers le gouvernement américain.
=> Le protagoniste du roman, devenu adulte, se remémore difficilement ces événements de l’Histoire américaine propre à l’économie de l’œuvre. Ses souvenirs nébuleux sont un bon témoin de ce que la confiance des Juifs vis-à-vis du gouvernement américain a été ébranlée.
Marius:
D’une malléabilité trop importante peuvent émerger des régimes incompatibles avec la démocratie. En effet, dans L’Assemblée des femmes, les lois de la cité, modifiées aisément, attaquent les libertés individuelles lorsque par exemple les trois Vieilles ordonnent au Jeune Homme d’avoir des relations sexuelles avec elles sous le motif de l’égalité avec les jeunes femmes plus séductrices/ la Jeune Fille. L’indépendance étant remise en question, la démocratie peut aussi l’être. A l’inverse, trop tendre vers l’indépendance peut aussi nuire à la démocratie. Tocqueville, dans De La Démocratie en Amérique, explique, au Chapitre Ier, dans la métaphore filée qui compare la société démocratique à une architecture qui s’écroulerait, que chaque homme «s’écartant de son côté», la démocratie peut tourner à l’anarchie ou bien conduire lentement les citoyens à la servitude. Ainsi, ce sont les citoyens eux-mêmes qui nuisent à la démocratie lorsqu’elle est trop malléable.
Alex :
La démocratie peut parfois se montrer malléable au point de faire émerger des régimes qui lui sont incompatibles. En effet, dans L’Assemblée des femmes, Praxagora propose des nouvelles lois à tendance communiste, ceci s’opposant ainsi à la démocratie puisque allant à l’encontre de la liberté du voisin de Chrémès qui se refuse à participer à la mise en commun. On a un parallèle dans le cas du Jeune Homme qui ne désire pas avoir de relations sexuelles avec les trois Vieilles. Tocqueville, quant à lui, introduit la tendance naturelle que l’indépendance produit en démocratie puisqu’elle mène à l’anarchie et à la servitude => cf. métaphore filée de l’écroulement. Chez Roth la malléabilité est celle du peuple influencée par l’image que se donne Lindbergh, qui après son élection mènera à un régime incompatible avec la démocratie.
Arnaud :
La démocratie est susceptible de muter vers un régime aux valeurs sensiblement différentes, voire même incompatibles avec celles proposées en démocratie. Le Complot contre l’Amérique est une parfaite démonstration de cette transformation. Effectivement, si le régime initialement mis en place est un régime démocratique, la dérive de celui-ci mène le vice-président Wheeler aux mains du pouvoir. La démocratie est le véritable théâtre d’un complot imaginé par Hitler, visant à sa destruction propre. Ainsi le « chancelier du Reich » exploite la faiblesse de cette démocratie – voilà un beau contrepoint à ce que nous disait Debidour – pour instaurer un nouveau régime politique sensiblement différent en Amérique, servant ses propres idéaux, id est, des idées antisémites qui vont à l’encontre des idées démocratiques. A l’instar du récit écrit par Philip Roth, Tocqueville évoque dans la partie IV de De La Démocratie en Amérique, la tendance naturelle de la démocratie à dériver vers une anarchie, littéralement absence de chef anarchie < a(n) : préfixe privatif + archia : le pouvoir/le commandement. L’indépendance donnée au peuple, soumis à ses passions, en est la cause principale. En effet, un peuple avide d’égalité, jaloux, peut être contre toute forme de pouvoir supérieurs quels qu’ils soient. Ce refus d’autorité mène inévitablement vers un régime Anarchique au sein duquel règne le désordre, qui mène de manière paradoxale à l’absence de liberté, une des valeurs fondatrices de la Démocratie.
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