Français-philosophie en CPGE : Servitude et soumission
Les enjeux du thème
Les types de sujets qui peuvent tomber au concours
Le thème de cette année présente donc une grande richesse, en raison de sa transversalité. Pour faire la différence lors des concours, il ne suffit pas de bien connaître les œuvres au programme en français en prépa. Il convient aussi d’élargir le champ de la réflexion, en regardant quelques domaines / questions qui peuvent être convoqués (la date entre parenthèses correspond à la date de publication, ce qui permet de garder ses repères chronologiques) :
a) Une grande problématique de la philosophie politique
Voir surtout Le Discours de la servitude volontaire et les Lettres Persanes.
Comme textes annexes, il peut être intéressant de lire : le Dialogue entre Socrate et Glaucon dans La République de Platon – Livre IX (380), et le chapitre XVI du Traité théologico-politique de Spinoza (1670).
b) Une problématique morale, une question éthique
Voir les trois œuvres, toutes traversées par des questionnements éthiques (notamment sur la déshumanisation, l’objectivation d’Autrui, etc.)
Comme textes annexes, il peut être intéressant de lire : l’extrait « De l’esclavage des nègres » du livre XV de De l’Esprit des lois de Montesquieu (1748), ainsi que tous les textes sur la condition de la femme (à laquelle est niée une dimension essentielle de son humanité).
c) Servitude, Soumission et Passions
Conseil de lectures annexes : Platon, la figure du tyran (1748), notamment dans les livres VIII et IX de La République et Spinoza, Ethique (1677), 4ème partie qui évoque l’impuissance de l’homme soumis à ses manières d’être passives et ne relevant pas de la raison : « J’appelle servitude l’impuissance de l’homme à gouverner et réduire ses affections ; soumis aux affections, en effet, l’homme ne se relève pas de lui-même, mais de la fortune ».
d) La question de la liberté
Dans le cadre de la communauté / la liberté individuelle du sujet, on peut lire les textes de Sartre, dans L’Être et le Néant (1943) ou de Camus, dans L’Homme révolté (1951). Dans les deux cas, la question de l’esclavage est centrale.
e) Servitude, Soumission et Idéologies
On peut ici penser à la religion ; le meilleur exemple est le célèbre « la religion est l’opium du peuple » dans Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel (1843) de Marx. Mais il ne faut pas négliger toutes les autres formes d’idéologies (sociales, politiques, philosophiques). On peut se soumettre à des normes morales, par exemple voir La Généalogie de la morale de Nietzsche (1887). La question du rapport au Savoir (et a posteriori à l’Éducation) ne doit pas être oubliée.
f) Servitude, Soumission, et Révolution
g) La question du travail
– le maître/ l’esclave
– le gouvernant / le gouverné
– l’homme/ la femme
– les parents/ les enfants
– les riches/ les pauvres (les différentes classes sociales)
– Dieu/l’Homme
– même : le Corps / l’âme …
La définition des notions connexes au thème servitude et soumission
1) Notions contraires, antinomiques
Liberté
étymologie : lat. libertas : liberté, indépendance, libre pouvoir – de liber : libre, de condition libre et non point esclave
sens premier : état de la personne qui n’est pas en état d’esclavage, de servitude : cette personne ne subit pas la contrainte d’un autre.∼ Morale : obéissance de la volonté à une loi morale qu’elle se prescrit elle-même. La liberté est alors l’autonomie dans le cadre de la réflexion kantienne.
∼ Politique : état d’un groupe humain se gouvernant en toute souveraineté (liberté politique) / pouvoir d’agir sous la protection des lois, droit de faire ce que les lois permettent (liberté civile).
∼ Métaphysique, philosophie (définitions particulières de philosophes)
Spinoza : « Les hommes se trompent en ce qu’ils se croient libres ; et cette opinion consiste en cela seul qu’ils ont conscience de leurs actions et sont ignorants des causes par où ils sont déterminés ; ce qui constitue donc leur idée de la liberté, c’est qu’ils ne connaissent aucune cause de leurs actions ». (Éthique, 2 ème partie, Proposition 35).
Rousseau : « La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre. Quiconque est maître ne peut être libre, et régner c’est obéir ». (Lettres écrites de la montagne, Lettre 8).
Autonomie
grec. Autonomos : qui se régit par ses propres lois, indépendant, autonome. Caractère de ce qui se donne à soi-même sa loi, de ce qui obéit à sa propre loi.
Chez Kant : caractère de la volonté pure qui ne se détermine qu’en vertu de sa propre loi, laquelle est de se conformer au devoir édicté par la raison pratique et non par un intérêt externe.« L’autonomie de la volonté est cette propriété qu’a la volonté d’être à elle-même sa loi (indépendamment de toute propriété des objets du vouloir).
2) Notions en relation
dominer : exercer une influence qui l’emporte sur les autres. Avoir, tenir sous sa suprématie, sous sa domination. (Le petit Robert)
« Le mot et la notion d’autorité nous viennent de la pensée romaine. Auctor, c’est celui qui soutient une chose et la développe ; auctoritas , c’est la force qui sert à soutenir et à accroître » (Jaspers).
Principe de puissance ou d’action
contrainte physique extérieure exercée par un individu sur un autre individu cf le droit du plus fort
Ne pouvoir se réaliser sans l’action ou l’intervention (d’une personne, d’une chose).
Être sous l’autorité, la domination, l’emprise.
(Le petit Robert)
lat. Slavus
Privation de liberté d’un individu qui devient la propriété complète d’un autre individuSociété :
Institution sociale qui consiste en un droit de propriété sur des êtres humains et d’utilisation de leurs services analogue au droit sur des animaux ou sur des choses : l’esclave est donc un « pur instrument de travail auquel on ne reconnaît ni droit ni personnalité juridique ou morale » (A. Cuvillier).
Psychologie, morale : faculté, force constitutionnelle qui confère une capacité effective
– Soit d’une autorité qui le détient légalement (magistrature, gouvernement)
– Soit de chacune des grandes fonctions de l’État (législatif, exécutif, judiciaire) *voir le principe de séparation et de l’équilibre des pouvoirs (Montesquieu)
lat. Justitia : justice, conformité avec le droit, sentiment d’équité.
-La Justice-devoir : elle désigne la vertu par laquelle on respecte les droits des personnes en tant qu’elles sont considérées comme égales.
-La Justice-institution : ensemble des organisations ou personnes appliquant le droit. Proudhon : « Justice est le produit de cette faculté [de sentir sa dignité dans la personne de son semblable comme dans sa propre personne] : c’est le respect, spontanément éprouvé et réciproquement garanti, de la dignité humaine, en quelque personne et en quelque circonstance qu’elle se trouve compromise, et à quelque risque que nous expose sa défense. » (De la justice dans la révolution et dans l’Église).
Politique : droit identique de participation au gouvernement.
(Dictionnaire de philosophie, J. Russ)
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