Géopolitique : comprendre les mutations industrielles en France
La dissertation de géopolitique en prépa ECG est une épreuve de géopolitique compliquée. Il ne faut pas seulement connaître la méthode du cours de prépa HEC pour y arriver, il est indispensable d’avoir également les connaissances nécessaires à une bonne rédaction et une cohérence des arguments que vous défendez dans votre dissertation. C’est pour cette raison que tout comme faire une fiche de lecture, disposer de fiches de cours ECG est primordial.
En effet, avoir des fiches de cours de prepa HEC sur les mutations industrielles de la France depuis 1945 permet d’avoir une vue d’ensemble sur la place de la France dans la mondialisation en géopolitique en prépa HEC. Ces mini cours en ligne ECG vous aideront durant les concours d’écoles de commerce. Même pour les oraux BCE cela pourrait vous être utile tout comme les cours de culture générale. Enfin, les coefficients de la BCE en ECG accordent une grande part à l’épreuve de HGG.
Les mutations industrielles en France depuis 1945 est un chapitre majeur du programme d’histoire d’ECG 1.
Les mutations industrielles de la France depuis 1945
Définir l’industrie
C’est le secteur secondaire dans la classification de Colin Clark en 1940, elle regroupe alors l’ensemble des activités de transformation en vue de la production de biens matériels (industrie agroalimentaire, industrie manufacturière : énergie, biens d’équipement, consommation, automobile). Seulement, l’industrie est une notion qui perd depuis une trentaine d’années de sa netteté, à mesure que l’économie s’internationalise et que le travail productif devient de moins en moins manuel et se technicise de plus en plus.
Peut-on parler d’une désindustrialisation ?
L’industrie a fortement reculé depuis les années 1970 en termes d’emplois et de part dans le PIB. Il s’agit en effet d’un déclin relatif. La désindustrialisation correspond avant tout à une nouvelle répartition des activités productrices et à une perte de compétitivité des firmes résidentes, et certainement pas à l’avènement d’un monde sans industrie. Citation : « L’économie tertiarisée n’est nullement « débarrassée » du monde des objets. Ils coûtent certes moins cher à fabriquer, et la part de l’emploi consacré à les produire se réduit. Mais leur nombre continue de croître, en volume, aux mêmes rythmes qu’avant. » Daniel Cohen, La prospérité du vice, 2009.
Comprendre l’évolution des structures productives de l’économie française : la concurrence
Chiffre : deux millions d’emplois industriels ont été perdus depuis les années 1970. Le secteur industriel employait près de 38 % des actifs en 1970 ; l’industrie représente aujourd’hui 13,9 % des emplois. Dans le même temps, la part de ce secteur dans le PIB est passée de 33 à 14 %. Certains secteurs symboles de l’ère industrielle, comme le textile ou la sidérurgie, victimes de la concurrence internationale, ont quasiment disparu du territoire au profit de secteurs plus rentables.
D’autres facteurs explicatifs : un monde de services et une productivité supérieure
La frontière se brouille entre les secteurs tertiaire et secondaire. De nombreux emplois qui contribuent à la production industrielle ne sont plus comptabilisés dans « l’industrie » en raison d’externalisations vers le secteur des services. De plus, la place des machines dans les chaînes de production a réduit le nombre de salariés nécessaires (hausse de la productivité). Enfin, les groupes industriels se concentrent pour faire face à la concurrence internationale (Elf => Total 1999);
Une nouvelle définition de l’industrie
Cette évolution invite les géographes et les économistes à renouveler leur outillage conceptuel (se reporter à la modélisation du laboratoire STRATES, qui distingue le productif du « périproductif »). L’industrie est devenue un concept plus large, englobant les industries « traditionnelles » (industries lourdes, textiles, construction navale puis automobile, chimie, pharmacie, aéronautique, etc.) et les industries de l’innovation (informatique, télécommunications, biotechnologies, etc.)
Des espaces industriels en mutation
L’opposition ancienne de part et d’autre de la ligne Le Havre-Marseille entre une France industrielle et un Sud-Ouest agricole et tertiaire s’estompe. D’une part, les anciennes régions du charbon ont connu une crise sévère, d’autre part l’état a encouragé le déménagement d’entreprise de Paris vers la province. Cela explique la forte perte en emplois industriels de la région parisienne, au profit de l’Ouest français. Enfin, l’innovation devient un enjeu essentiel, recherché dans les technopôles et les pôles de compétitivité près des grandes villes. C’est le nouveau moteur de développement.
Croquis des mutations industrielles en France depuis 1945
La France et la mondialisation en prépa ECG
Données de la France dans le monde
Taux d’ouverture de l’économie française : 14 % en 1950, 16 % en 1970, 22 % en 1980, 18 % en 2000, 27 % en 2010 (INSEE). Le commerce extérieur de marchandises a été multiplié par 4,5 en valeur depuis 1980, par 4 pour les services. Plus de 60 % des échanges de biens et de services sont réalisés avec des pays de l’UE (15 % seulement avec les PVD).
Déficit constant de la balance commerciale française depuis 2004, de l’ordre de 60 milliards d’euros en 2013. 2e pôle d’émission et de réception d’IDE, après les États-Unis à partir des années 1980, mais, flux très sensibles à la conjoncture (choc de 2008). Environ 60 % des flux d’IDE français sont dirigés vers l’UE et 70 % vers les pays de l’OCDE. 3/4 des stocks d’IDE en France sont détenus par des entreprises européennes.
Préjugés et nuances sur l’internationalisation de la France
Il faut nuancer l’internationalisation croissante des entreprises françaises ; cela concerne qu’un petit nombre de grandes entreprises, concentrées dans un petit nombre de secteurs majeurs (finance et assurance, industrie manufacturière, pharmaceutique et automobile, information et communication, énergie, commerce). De plus, les investissements français se réalisent majoritairement dans le cadre de l’Union Européenne (57,3 %).
Les atouts, l’agriculture, le tourisme, les services financiers, la grande distribution, les pneumatiques, l’aéronautique civile, le BTP, le nucléaire, le luxe, peinent à compenser la faible création d’emploi générale, l’endettement élevé de l’État (73,6 % du PIB au 3ème trimestre 2013) et la financiarisation du capitalisme, le dualisme croissant sur le marché du travail entre travailleurs qualifiés et non qualifiés. Le coût salarial est élevé (34,20 €/h en 2012), les prélèvements aussi (44,5 % PIB).
Les enjeux : en quoi la mondialisation explique-t-elle les profondes recompositions des territoires productifs français ?
La mondialisation amène une mise en concurrence, pour laquelle les entreprises, les collectivités publiques et les particuliers font des efforts en termes de compétitivité, ce qui contribue à aggraver les disparités. Dans le cas de l’agriculture, l’intégration des territoires est de plus en plus sélective et tend à fortement différencier les territoires. Les mutations liées à la mondialisation sont nombreuses, en particulier mise en place d’une France agricole à deux vitesses opposant des territoires bien intégrés et des territoires isolés à l’échelle nationale. Le renouveau des terroirs peut apparaître comme une réponse donnée aux déséquilibres provoqués par cette mondialisation.
L’innovation, un rôle moteur au sein d’une économie mondialisée
C’est une conséquence de la NDIT. L’innovation technologique seule peut permettre le maintien d’une production industrielle concurrentielle. D’où une politique publique depuis les années 1990 allant dans ce sens, avec la création de pôles de compétitivité en 2004, aujourd’hui au nombre de 71. Ils reposent sur une logique de cluster, c’est-à-dire un regroupement d’entreprises dans un même bassin d’emploi fonctionnant en réseau. L’État est un acteur de premier plan : il a par exemple investi 1,5 milliard d’euros entre 2009 et 2011.
Les transformations des territoires productifs sous l’effet de la mondialisation
Désindustrialisation des vieux bassins industriels notamment dans le nord-est, délocalisations, renforcement de la spécialisation agricole régionale, insertion renforcée sur les marchés mondiaux de quelques espaces agricoles hautement performants, déprise agricole, renforcement de la métropolisation, surtout dans le sud et l’ouest du pays. La ligne Le Havre-Marseille disparaît, l’organisation polycentrique est renforcée.
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