Pourquoi lire les œuvres en prépa scientifique ?
À la question récurrente des étudiants en CPGE scientifiques, « dois-je forcément lire les œuvres au programme des cours de français en prépa CPGE scientifique pour espérer intégrer Polytechnique ? », la réponse est évidente. Mais nous discuterons tout de même plus bas de la façon d’éviter la catastrophe si, à 2 semaines des concours, on n’avait toujours pas lu les œuvres au programme du thème de français en prépa !
Il apparaît impensable d’organiser une discussion, de construire une argumentation et d’espérer réussir l’épreuve de Lettres en français prépa aux concours CPGE ingénieurs sans lire les œuvres du thème au programme quelle que soit leur longueur, quel que soit leur genre littéraire, quelle que soit leur provenance.
Cependant, tous les ans, de nombreux étudiants issus des meilleures prépas ECT françaises, ECG parviennent très bien à s’en sortir aux concours, en se vantant de ne pas avoir mené un parcours herméneutique personnel et de ne pas avoir lu attentivement les œuvres au programme. Un tel paradoxe est-il possible ? Ne pas lire les œuvres, avoir une bonne note et réussir ses concours ?
Cela ne relève-t-il pas de la mythologie du concours, les légendes urbaines, qui existent depuis le début de l’histoire des classes préparatoires, faisant la part belle aux situations cocasses et licencieuses, comme si le travail et le sérieux s’inclinaient d’eux-mêmes devant l’aléatoire du concours ?
Lire les œuvres au programme en prépa : une nécessité
Il est nécessaire de lire les œuvres, bien évidemment, ne serait-ce que pour trouver un intérêt aux deux heures de cours de prépa hebdomadaires. Ne serait-ce pas du temps de perdu que de rester assis passivement à écouter un discours illustré par des exemples provenant d’œuvres dont on ignore le contenu et même l’intrigue, dans le cas d’un roman ou d’une pièce de théâtre ? Bon d’accord, certains élèves révisent leur cours de maths durant le cours de français ou simplement sèchent les cours pour réviser leur cours de physique !
Comment espérer s’en sortir quand la pierre angulaire de la dissertation en prépa n’est pas bien taillée et placée, surtout quand on sait que le but d’une dissertation en CPGE scientifiques est de confronter constamment les œuvres et de leur donner une force, une dynamique par la comparaison ?
Lire les œuvres plusieurs fois
Plutôt que de « lire » les œuvres, je dirais même qu’il faut « lire plusieurs fois » les œuvres, en fichant les noms des lieux et des personnages, surtout quand ces derniers sont pléthoriques et polymorphes – c’était le cas dans La Chartreuse de Parme, c’est le cas dans Le Complot contre l’Amérique, en faisant des schémas, des tableaux qui montrent l’évolution des personnages ou de l’action. En gros, en synthétisant de façon toute personnelle les éléments importants des œuvres au programme de français philo. Je m’adresse aux élèves qui ont décidé de faire 5/2, vous avez plus de temps cette année à consacrer au français, trop d’élèves redoublants négligent encore les matières dites « secondaires », c’est dommage, une réserve de points s’y cache !
Prise de notes et relecture
En septembre, une fois les premiers cours de français philo compris et digérés, il serait bon de relire ses notes de lecture et de s’adonner à une seconde lecture, plus attentive cette fois, en relevant des citations clés, des exemples périphériques qui sortiront des sentiers battus et donneront plus d’originalité à la copie. N’oublions jamais qu’il s’agit d’un concours, le but n’est pas de réussir mais de faire mieux que les autres, d’être mieux classé.
Originalité et unicité
En ce sens, la réussite de l’épreuve vaut beaucoup moins que l’originalité, l’unicité et la profondeur inédite de la copie aux concours. Enfin, je préconiserai une troisième voire une quatrième lecture à l’approche des concours pour peaufiner encore la qualité des exemples et le contexte dans lequel ils apparaissent. Le but étant de vérifier que le candidat maîtrise à la perfection les œuvres au programme, rien n’est superficiel. Toute précision, même inutile à la réflexion, est la bienvenue et permettra peut-être de faire la différence. Et quand on sait qu’une admissibilité voire une admission peut se jouer à un point sur mille… Après plusieurs lectures, vous serez prêt pour rédiger une fiche de lecture.
Pourquoi des œuvres au programme de français-philo ?
Enfin, je pense qu’avoir des œuvres au programme de français en prépa, même volumineuses, même peu attractives pour des étudiants dont l’appétence à la lecture est faible, est une réelle chance. Alors que les étudiants en voie EC en cours de prépa HEC (ECG, ECT) n’ont qu’un thème au programme (le désir en prépa HEC, où des sujets comme le désir et son objet sont traitées par exemple), sans œuvre, les étudiants en CPGE scientifiques ont des œuvres qui leur servent de support, de cadrage de la réflexion. Sans doute est-ce un moyen de privilégier une forme d’égalité entre les élèves, de ne surtout pas favoriser ceux qui viennent d’un milieu aisé et qui auraient la chance d’avoir accès à la culture générale, par exemple au travers de voyages, de discussions de famille plus fécondes, d’avoir les moyens de prendre des cours particuliers. Les œuvres cadrent la réflexion et doivent en cela sécuriser l’étudiant, le mettre dans des conditions optimales pour réussir l’épreuve de français en prépa. Les œuvres définissent un périmètre, c’est un cadeau que l’on vous fait, les jurys de concours doivent vous évaluer sur cela, ils recherchent donc les références aux œuvres dans votre production.
Que faire sans lire les œuvres au programme ?
Paradoxalement, et sans se faire d’illusion, le nombre d’étudiants scrupuleux qui lit réellement les œuvres et respecte la démarche énoncée précédemment est très mince et se réduit même d’année en année, arguant que les romans sont trop denses ou bien désuets, que le niveau de langue est trop soutenu, boursouflé par des archaïsmes ou des tournures vieillies qui découragent les étudiants à poursuivre leurs efforts en français en prépa. La vraie question est donc souvent la suivante : « que faire, alors que les concours sont dans quinze jours, si je n’ai pas lu les œuvres ? ».
Cette question n’a pas vraiment lieu d’être posée car elle suppose que d’une part, l’étudiant n’a pas fait le travail de lecture, mais suppose aussi qu’il n’a pas dû travailler le français sur l’ensemble de l’année scolaire, qu’il n’a pas non plus appréhendé le thème de prépa au programme de français.
Conseils pour ceux qui n’ont pas lu les œuvres au programme
Néanmoins, mieux vaut un sursaut même tardif que rien du tout, mieux vaut une brusque prise de conscience qu’un échec latent. Que faire donc dans l’urgence ? Il faut lire et relire le cours donné par le professeur, s’en imprégner, apprendre le cours comme un enfant une poésie pour avoir en tête une banque d’exemples variés et précis. Rien de difficile en soi. Il suffit d’apprendre les cours, les corrigés de dissertation sur la démocratie (thème de français 2020 de prépa scientifiques), de lire un bon résumé – peut-être en aura-t-il fourni un – des œuvres et l’illusion peut opérer. De plus, respecter la méthode de la dissertation en philo sera un bon moyen de passer devant bon nombre de candidats qui, eux, auront peut-être lu les livres au programme mais noieront leurs connaissances dans une logorrhée indigeste. Ils auront le fond mais pas la forme. Rester cohérent dans son argumentation, formuler une vraie réflexion avec des axes bien séparés par des blancs typographiques, des arguments bien marqués, et injecter des connaissances provenant des exemples sortis du cours appris par cœur ou des corrigés de dissertation donnés dans l’année peuvent bien évidemment permettre au candidat de s’en sortir et d’obtenir une bonne note. Soyez persuadé que quiconque aura une note honorable sans lire les œuvres, possède déjà des facilités littéraires et que la note aurait pu être excellente sir les œuvres avaient été lues. Le rapport quantité de travail fourni / notes obtenues est bien meilleur en français par rapport aux maths ou à la physique. Vous avez aussi accès à cette très bonne vidéo d’un de nos professeurs dispensant des cours à distance par Skype.
Lire pour Réussir
S’en tenir là est réducteur car lire ou ne pas lire les œuvres au programme, en y trouvant toutes sortes de griefs, est un faux dilemme, une fausse question. En effet, il faut lire. Lire de façon constante dans la vie quotidienne. Car c’est en lisant que se développent l’envie de lire et la lecture rapide. Car c’est en lisant que se forge une opinion de lecteur, capable de penser, d’évaluer, d’argumenter ses choix personnels. Car c’est en lisant qu’on travaille ses qualités de concentration, d’attention, qu’on accroît ses capacités d’imagination et d’abstraction. Ainsi faudrait-il commencer par lire ce qui est imposé par le cadre institutionnel, non pas en comptabilisant le temps perdu à rester assis dans un fauteuil à découvrir une intrigue, une philosophie, un système de pensée qui nous rebutent mais en comprenant bien que c’est par la lecture qu’on devient un citoyen éduqué, autonome, capable de discerner la vérité des pensées stéréotypées et dangereuses, apte à faire des choix et à les assumer, à l’heure des fake news en tout genre. N’est-ce pas, d’ailleurs, ce que préconise la démocratie ?
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