« Le monde des passions », les questions à se poser
Après avoir travaillé en première année sur le thème « la guerre », vous voilà fixés depuis avril dernier sur ce qui vous attendra aux épreuves de français-philosophie en prépa scientifiques cette année : « Le monde des passions ». Étudiants de première année, c’est sur ce thème que porteront vos cours de français en prépa avant de découvrir le futur programme que concoctera rien que pour vous le jury de la session 2017. Mais ne nous projetons pas si loin et revenons à la nouveauté de cette année. De la guerre aux passions, voilà une belle transition pour votre passage en deuxième année ; ou pas tout à fait, puisque n’oubliez pas que le jour de l’épreuve, vous êtes censés maîtriser les deux thèmes, le sujet pouvant porter sur l’un comme sur l’autre. En attendant, nous vous proposons une première approche de ce tout nouveau « monde des passions ».
Les premières questions à se poser face à un thème peuvent être de deux types. D’abord, dans une tentative de définition des termes, adoptez un point de vue naïf : les premières idées qui nous viennent à l’esprit et que l’on tire souvent de l’opinion générale ou du sens commun peuvent fournir de bonnes pistes. Ensuite, interrogez l’intitulé du sujet pour bien le délimiter : pourquoi le jury a-t-il décidé de le formuler ainsi ?
Un exercice de définition
« La passion est un sentiment » était par exemple la première idée proposée par un élève lors du stage de pré-rentrée en français en prépa. Viennent ensuite les termes « émotion », « obsession », « désir », etc. La recherche de synonymes et de contraires est une bonne méthode : qu’est-ce que la passion ? Qu’est-ce que la passion n’est pas ? On peut aussi faire appel à des expressions courantes : « une passion destructrice », « vivre sa passion », « passionné de football ». De l’amour-passion au simple hobby sportif, le mot semble avoir des sens variés. On remarquera aussi que dans nos sociétés, la « passion » est partout : regardez les titres des livres, films (Passion, film de Brian De Palma sorti en 2013) ou des journaux (à la une du numéro de juillet du magazine Ça m’intéresse : « Quel passionné êtes-vous ? »). Au XXIe siècle, la passion est presque un mot d’ordre, mais cela a-t-il toujours été le cas ? Vous serez amenés à réfléchir à l’histoire des représentations de la passion au travers des œuvres au programme (Andromaque de Racine, La dissertation sur les passions de Hume, La Cousine Bette de Balzac) qui balaient une période allant du XVIIe au XIXe siècle. Chaque œuvre vous propose un point de vue différent sur les passions afin d’enrichir les problématiques qui vous permettront de traiter un sujet de dissertation le jour de l’épreuve.
Les passions ou « Le monde des passions ? »
Mais pourquoi « le monde des passions » ? Car vous aurez remarqué que le jury n’a pas simplement choisi de vous donner « Les passions ». Il ne ressemble donc pas aux sujets notionnels ou simples concepts comme « La guerre », ou encore « La justice », « L’argent », « La parole » des années précédentes. Il serait plus à rapprocher de thèmes déjà donnés comme « Le temps vécu », « Énigmes du moi » ou « Puissances de l’imagination ».
À chaque fois, votre réflexion doit être orientée par la tension, le lien qui existe entre les deux termes du sujet, même si cela ne vous frappe pas au premier abord. Si « Les passions » nous invitent à nous demander « quelles sont-elles ? », « le monde des passions » semble davantage nous faire réfléchir au lieu des passions, là où elles naissent, se développent, interagissent et s’exercent. C’est peut-être moins leur nature que leur dynamique qui est interrogée par ce sujet. Si la passion est un « désir », ou « sentiment », alors c’est l’individu comme corps et esprit, ce qu’on appelle le « moi » qui est le monde premier de la passion. La passion se vit de l’intérieur… mais pas seulement. Nous sommes passionnés pour des êtres, des objets qui se trouvent dans le monde, la réalité que nous partageons avec autrui : notre monde contemporain ou bien la société parisienne du XIXe siècle dans les romans de Balzac… Au terme de nos premières réflexions, voilà une piste à explorer : celle de la passion vécue comme interaction entre le monde intérieur (l’intime) et le monde extérieur.
Un petit rappel : les coefficients du français aux concours en prépa scientifiques sont très hauts puisqu’ils représentent l’équivalent d’une épreuve de maths ou de physique au concours Centrale-Supelec ou aux concours Mines-Ponts.
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