Comment réussir l’agrégation de physique ?
Ci-dessous une série de questions posées à l’un de nos professeurs de physique agrégés qui officie chez Groupe Réussite durant les stages de maths spé et les stages maths sup. Artem vous fait bénéficier de son expérience, n’hésitez pas à laisser des commentaires/questions tout en bas, nous les lui transmettrons. Bonne lecture !
Lire : Comment être prof à l’éducation nationale ?
Pourquoi avoir passé l’agrégation de physique ?
C’est l’ENS qui m’a poussé à passer l’agrégation de physique. Pour ceux qui ne le savent pas, en plus de faire L3/M1/M2 à l’ENS, il y a une 4ème année de césure à faire (qui peut être avant la L3, après le M2, mais généralement elle se fait entre le M1 et le M2). Elle peut servir au choix pour réaliser 1 an de stage à l’étranger, un double diplôme ou la grande tradition : passer l’agreg de physique.
Du coup j’étais un peu « forcé » de faire quelque chose de cette année supplémentaire, et j’ai choisi de passer l’agrégation de physique car j’adore l’enseignement, et entre double-diplôme, stage de 1 an et agreg, je n’ai pas hésité une seconde à me préparer à l’agrégation de physique.
Pour passer l’agreg de physique, il faut détenir un diplôme de grade M2, mais on peut obtenir ce diplôme juste avant les oraux de l’agrégation. On peut donc aller en prépa agreg de physique avec un M1 et la prépa agreg peut délivrer un diplôme niveau M2 (le M2 FESup). A part pour pouvoir passer l’agreg entre le M1 et le M2, ce diplôme ne sert pas à grand chose.
Si je n’avais pas été à l’ENS, je n’aurais sans doute pas passé l’agreg durant mes années d’étudiant. Une des raisons principales est qu’on doit prendre son poste une fois le concours de l’agrégation de physique réussi, ce qui est très limitant quand on souhaite rester ouvert à une carrière de chercheur (qui nécessite de faire des années de post-doc à l’étranger, et donc report d’activité).
En effet, pour devenir professeur de prépa en physique, c’est « bien vu » d’avoir fait une thèse (j’imagine pour avoir un minimum d’expérience en recherche, et être expert dans au moins un domaine).
Ainsi, les normaliens qui passent l’agreg avant la thèse se font accorder des reports/disponibilités jusqu’à la fin de leur thèse (donc 3 ans + éventuellement 1 an si on passe l’agreg de physique avant le M2).
Au final, les normaliens ont tendance à prendre leur poste 3-4 ans après avoir obtenu leur agreg, et encore : si jamais ils souhaitent encore enseigner à ce moment là… Néanmoins, je pense que si je devenais prof, je n’aurais pas hésité à passer l’agrégation, puisqu’après tout, ça ne coûte rien… Ou plutôt, juste 15€ de frais d’inscription !
Lire : Qu’est-ce que le CAPES ?
Quelle agrégation as-tu passée ? L’agrégation interne ou externe ? En quelle année ? Quel a été ton rang ? Tu as été surpris par tes résultats ?
J’ai obtenu l’agrégation de physique (nom officiel : agrégation de physique-chimie option physique), externe, en 2018, rang 16eme/77 admis. J’ai été agréablement surpris par mes résultats au problème de physique (3eme à l’épreuve écrite), bien au-delà de ce que j’attendais (18/20).
J’ai également eu une très bonne note en manipulation à l’oral de l’agrégation de physique (17/20). En contrepartie, j’ai été déçu par mes performances en chimie à l’écrit (mais conforme à mes attentes, 10.5/20) comme à l’oral (un peu déçu du résultat vis à vis des efforts fournis, mais la note est justifiée, 9/20). 15/20 à l’écrit et à l’oral (leçon) de physique, en accord avec mes attentes.
Combien de temps as-tu passé à te préparer à l’agrégation de physique ?
J’ai fait la prépa agreg physique de l’ENS Cachan (maintenant ENS Paris-Saclay) : cela s’appelle le master 2 FESup. De moins en moins de normaliens passent l’agrégation de physique car l’ENS offre des alternatives comme utiliser l’année « bonus » pour faire 1 an de stage à l’étranger ou un double-diplôme. Ces deux possibilités sont souvent plus attirantes pour ceux qui sont certains de faire de la recherche (ou autre), plutôt que de passer 1 an à préparer un concours difficile, et revenir en mode prépa CPGE.
Ainsi, durant mon année de prépa agreg, sur une promo de 40+ étudiants, seulement 18 étaient des normaliens (les autres : externes ou doctorants). Ce nombre est plus faible que les années précédentes, et continue de baisser. Le phénomène de « fuite » de l’agreg (pour les raisons évoquées ci-dessus) est quelque chose de récent.
A l’ENS Ulm, très peu de normaliens passent l’agreg de physique : ils se considèrent au-dessus de ce concours (ce n’est pas une blague). A Ker-Lann (ENS Bretagne), il n’y a pas de département de physique. A l’ENS Lyon, je ne sais rien des effectifs.
Je ne pense pas avoir besoin d’expliquer ce qu’est la prépa agreg de physique, mais voici comment le temps y était reparti : une partie cours (cours, TD, TP, oraux blancs etc.) en quasi temps-plein (25h/semaine) sur toute l’année. On a eu 3 semaines libres avant les concours écrits, et 2 mois de libre avant les oraux (j’entends par là : 0h de cours, on gère 100% de notre temps libre).
Combien d’essais pour obtenir l’agrégation de physique ? As-tu été admissible, bi-admissible ?
J’ai obtenu mon agrégation de physique dès mon 1er essai. J’ai été admissible puis admis à l’agrégation de physique dans la foulée.
Suivais-tu un programme, un entraînement, un rythme particulier ?
Avec un organisme, des amis, seul, encore à la fac ? Ou chez toi ? À la bibliothèque ? Mise au vert ? La préparation de l’écrit Vs. de l’oral à l’agrégation ?
Lire aussi : Tout savoir sur le CAPES de maths
Voici le timing d’une année de préparation à l’agrégation de physique :
- Septembre : rentrée et début de la prépa agreg,
- Mi février : écrits de l’agreg de physique,
- Mi-juin à fin juin : oraux de l’agreg de physique (3 séries de 1 semaine chacune),
- Premiers jours de juillet : résultats de l’agreg de physique : (le jury délibère juste après chaque leçon [bien entendu le candidat sort de la salle] donc il n’y a pas d’attente pour avoir les résultats).
Dans mon cas, la préparation dans la prépa agreg de physique s’est déroulée en 2 temps. Avant les écrits de l’agrégation, l’objectif des cours est de reprendre la base de ce qu’on savait déjà et terminer sur des concepts assez poussés.
L’objectif est de maîtriser tous les domaines qui sont enseignés en cours de prépa (cours de maths sup et maths spé) et en licence. Cette maîtrise passe aussi par le fait de comprendre l’origine de toutes nos connaissances. Par exemple, si un élève de prépa sait appliquer le 1er principe de la thermodynamique sans problème, il est du devoir du professeur d’être capable d’expliquer clairement et de manière concise le lien avec les aspects microscopiques ou avec la mécanique classique (énergie interne = vibration des molécules) par exemple.
L’écrit comme l’oral de l’agrégation de physique pouvant porter sur des concepts assez poussés (physique statistique ou relativité restreinte), il est très dangereux de faire l’impasse sur ces sujets qui sont, moi-même j’en suis conscient, très difficiles.
C’est une remarque personnelle, mais pour assurer ma réussite au concours de l’agrégation de physique, je devais m’attendre au pire, et donc il fallait être prêt à faire de la relativité, de la mécanique quantique ou de la physique statistique en leçon… Et cela n’a pas manqué : je suis tombé sur « évolution temporelle d’un système quantique à deux niveaux ». Il fallait donc connaître l’équation de Schrödinger, être à l’aise sur le vocabulaire, et bien entendu être capable de faire des calculs en mécanique quantique.
Je ne dirais pas qu’il faut être expert en tout, mais dans la mesure où la physique a de nombreuses branches (thermo, electromagnétisme, optique, électricité, mécanique etc.) une année de préparation à l’agreg de physique n’est pas de trop.
Lors de la prépa agreg, tous les samedis, nous avions DS blanc (ce n’était pas des annales à proprement dites). Ces DS étaient corrigés mais non surveillés. Chacun était libre de le faire quand il le voulait et où il le voulait durant le week-end. On avait aussi la liberté de prendre plus de temps et de « tricher ». La question n’est pas d’avoir une bonne ou mauvaise note, mais de s’entraîner à l’agreg, et surtout d’avoir un entraînement régulier au fait d’être concentré pendant 5-6h sur un sujet type agreg de physique (5h pour les compos de physique et de chimie, et 6h pour le problème de physique. Maintenant que j’y pense, mon cerveau faisait de la fumée en sortant du problème).
À mon époque, nous avions la liste des titres des leçons à préparer dans toutes les matières (à peu près 110 leçons entre physique, chimie et montage). Tout au long de l’année, chaque semaine des binômes différents de la prépa agreg préparaient une de ces leçons. On apprend à travailler à deux, et le caractère de l’un déteint sur l’autre.
Fun fact : on a eu le même technicien en montage, et il a deviné que nous étions binômes juste par notre manière de travailler ! (alors qu’on est passés 2 jours différents, et c’est la première fois qu’il nous voyait). L’objectif était donc de répartir le lourd travail de faire 110 leçons de physique sur l’ensemble de la promo.
L’objectif de la prepa agreg est de traiter les 110 leçons en 6 mois (avant les écrits, ou peu après). En étant 1 parmi 20 dans la promo, on est bien évidemment gagnant à partager le fruit de son travail avec les autres, puisqu’on donne 1 et on reçoit 19 en retour. Bien qu’on soit en compétition au concours, il y a plus de places que de personnes dans une seule promo, il est inutile de chercher à garder son travail pour soi : c’est le meilleur qui va l’emporter. Une personne qui préparerait l’agreg de physique en candidat libre ne bénéficierait pas de cette aide et des bienfaits du travail en groupe.
A 3 semaines des écrits, nous n’avions plus cours. L’objectif était de faire des annales à longueur de journée (accessibles sur notre site dans la section des annales). On venait dans nos salles de cours et on remontait les années, chacun à son rythme.
Ma stratégie était la suivante : je me mets dans l’état d’esprit des écrits, mais pas forcément dans les conditions des écrits de l’agreg de physique. Je ne m’impose pas de limite de temps, et je m’autorise à chercher les réponses dans mes cours de physique ou sur internet, car c’est en cherchant qu’on apprend. Toutefois, si je remarquais une question trop difficile pour moi (par exemple question très calculatoire en fin d’exercice) et que je savais que je serai incapable de la traiter le jour J, je laissais tomber. Il faut bien doser entre ce qu’on est capable d’apprendre en 3 semaines, et ce sur quoi on commence à perdre notre temps.
Après les écrits de l’agreg, nous avions fini les derniers cours et présenté les dernières leçons, et sont arrivés 2 mois de « vacances ». Durant ces 2 mois, nous devions reprendre les 110 leçons individuellement pour en faire des leçons personnelles. On aurait pu recopier les plans des autres personnes de la promo (cela aurait pris 1 semaine), mais une bonne leçon est une leçon personnalisée, il faut que dans notre tête on soit satisfait par l’enchaînement des parties et par le message délivré, on doit s’approprier chaque leçon.
Pour cette raison, pour chaque leçon préparée pour l’agreg de physique, chacun avait son introduction, son plan, ses exemples, ses applications et ses anecdotes (parfois ça se recoupe, mais la leçon reste personnelle). Ainsi, 2 mois pour faire 110 leçons = 2 leçons par jour en vue de l’oral de l’agreg de physique (en comptant les samedis et dimanches !).
Pour de nombreux étudiants sans expérience, faire leur première leçon pour l’agrégation prend 2 semaines. Commencer à faire les plans pour l’oral de l’agreg seulement quand on se sait admissible à l’issue des écrits est donc dangereux. Quand les révisions aux oraux ont commencé, sans m’en rendre compte j’avais passé 1 mois à faire autre chose. Cela m’avait poussé à faire jusqu’à 8 leçons/jour en chimie, ce qui a rendu mes plans très surfaciques, et je n’ai pas vérifié la pertinence de mes exemples. Avec du recul, cela m’a pénalisé, ne faites pas comme moi.
Vers le début juin, nos livres étaient partis au centre d’examen, on ne pouvait donc plus travailler nos leçons : nous révisions simplement nos plans. En effet, Les livres et le matériel qu’on a à l’agreg de physique sont ceux envoyés par les autres prépas agreg. L’ENS Cachan (Paris-Saclay) étant la plus grosse et la plus proche, ce sont les livres de la bibliothèque de l’ENS PS (et le matériel de nos salles de TP) qui sont envoyés au lycée Marcelin Berthelot.
Nous, étudiants, aidons les techniciens à tout emballer et faire l’inventaire (livre et matériel). Donc à partir d’un certain jour, on n’a plus nos livres et on a zéro matériel en salle de TP.
Les plus gros contributeurs sont les ENS PS et Lyon, mais d’autres prépas envoient aussi du matériel (Montrouge, Marseille…)
Pour finir, il n’y a pas de lieu privilégié pour préparer ses écrits ou ses oraux, c’est selon notre envie. Par contre, comme on puise nos connaissances dans les livres (vu que c’est eux qu’on aura le jour J) il vaut mieux travailler à la BU, ou on peut chercher les livres qui nous correspondent le mieux (et parfois, on se bat pour le même livre…).
A ce titre, pour préparer une leçon pour l’agreg de physique, hors de question de tout retenir par coeur ! Retenez juste dans quel livre se trouve la démo que vous voulez faire, et le jour J, il « suffira » (entre très gros guillemets) de la recopier. Personnellement, j’aimais beaucoup les « Perez » (mais j’étais un des seuls), pour d’autres c’est les « Tout-en-un ».
Le jour J on pioche le sujet et, idéalement, le plan étant appris par coeur on sait quels livres prendre. On avait mis dans les cartons tous les livres dont on compte se servir. En revanche, comme la prépa agreg les envoie à ses frais, on évite de prendre des livres « au cas où ». C’est oui ou c’est non. Mais ça se passe toujours très bien car on utilise tous (tous les candidats) les mêmes livres. C’est rare que quelqu’un décide de prendre un livre dont personne n’a entendu parler.
J’imagine que maintenant, il faut se faire un plan dans la tête dans les premières minutes, et prendre les livres correspondants… En tout cas, j’insiste sur le fait que les détails/technicités/remarques sont dans les livres, et nous il faut surtout qu’on retienne où les retrouver. (mais, bien sûr, plus on sait de choses par coeur, mieux c’est)
Dernier commentaire sur le rythme : on travaillait tous les jours (lundi à dimanche), du matin à, parfois, la nuit. Anecdote personnelle : un jour on faisait un problème de diffraction au tableau dans l’amphi, il était 2h du matin (oui, nous étions présent à des heures illégales dans les salles). Le concierge était passé à ce moment là, et devait nous demander de sortir. Mais en nous voyant travailler, il a eu pitié de nous et est parti sans dire un mot…
Lire encore : Comment réussir le CAPES de physique ?
Donner des cours particuliers peut-il aider ?
Je n’ai pas voulu donner des cours particuliers de physique-chimie pendant ma préparation à l’agreg car je m’en sentais incapable, mais ceux de mon entourage qui l’ont fait ne se sont jamais plaints ou n’ont jamais regretté d’en avoir donné (colles de physique en prépa, surtout). Il me semble que ceux qui donnaient des cours particuliers disaient plutôt que ça les aidait, mais je sais que moi cela m’aurait ralenti.
Quels seraient tes conseils pour des profs/étudiants qui souhaitent passer l’agreg ?
Si je devais résumer tous mes conseils pour préparer l’agreg de physique en une idée : faites-vous une image du prof idéal, le prof de prépa qui ne sait pas tout mais qui maîtrise tout ce qu’il sait, celui qui a de la prestance et qui a une pédagogie à toute épreuve, puis essayez de tendre au maximum vers cet idéal.
Quand j’ai présenté ma leçon de physique, c’était presque une pièce de théâtre dans laquelle je jouais ce rôle de prof idéal, tel que je me l’imaginais. Le jury de l’agreg recrute avant tout des profs, il est donc important de se montrer en tant que tel. C’est pour cela que dans mon image de prof idéal chaque hypothèse doit être justifiée avec soin, et rien ne doit être sorti du chapeau.
À ce titre, il vaut mieux faire une leçon plus simple mais qu’on maîtrise, plutôt que de se lancer dans quelque chose dont on ne sait rien. Cette idée avait été évoquée dans l’article qui traite de l’agrégation de mathématiques.
Quelque part, il faut aussi se mettre à la place du jury de l’agreg : est-ce que vous, vous pensez que vous êtes un bon prof ? (mais ne soyez pas trop durs avec vous-mêmes !)
Gardez aussi à l’esprit que l’agreg de physique est un concours. Vous êtes en compétition avec d’autres candidats, dont certains sont excellents, et d’autres ne sont pas préparés du tout. Comme pour l’agrégation de musique ou l’agrégation d’anglais, vous avez beau être un excellent musicien, si vous ne vous préparez pas aux épreuves, d’autres le feront. Si le sujet est difficile, il sera difficile pour tout le monde. Si vous le ratez, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas bon, c’est parce que les autres ont été meilleurs que vous (et parfois, la chance joue un peu). Dans tous les cas, je recommande un travail sérieux et régulier sur le plus long intervalle de temps possible. Pour réussir il faut maximiser ses chances de réussite.
Voir aussi : Comment préparer le CAPES de lettres modernes ?
Un Commentaire complémentaire sur l’agrégation de physique
De peur de me tromper dans mes réponses, je suis allé voir le rapport de jury de l’agrégation de l’an dernier (page 8 : agregation-physique.org/images/rapports/2019/rapport_AEPC_2019.pdf ).
Sur 150 admissibles, 1/3 sont normaliens élèves, et je pense que ça représente les normaliens de Paris-Saclay (Cachan) et Lyon. Ce qu’il faut savoir c’est que dans notre prépa agreg nous étions 18 normaliens (payés ou non) et 8 externes (dont 3 docteurs) (les stats : enspsp.gitlab.io/pensps-static/formations/masterfesup/presentation). Je ne sais pas si ces derniers sont comptés comme normaliens ou non.
L’autre grande prépa agreg en physique est celle de Lyon, mais je ne sais rien d’eux, si certains en savent plus, laissez des commentaires. L’idée est que les prépa ENS Paris-Saclay + Lyon raflent la majorité des places (80 % de réussite), mais comme 1/3 sont des externes on ne peut pas dire que c’est les normaliens qui prennent toutes les places non plus.
Ce qui est sûr, c’est que même aux oraux de l’agreg il reste une part non-négligeable de candidats libres (comme le montrent les stats). Et j’ai bien pu le voir de mes propres yeux, vu le nombre de profs (beaucoup) plus âgés que moi.
En fait, la vraie question est : parmi les admis (sibles) combien n’ont pas fait de prépa agregation, mais cette statistique-là n’existe pas.
C’est intéressant parce que j’ai plutôt entendu l’inverse : compte tenu du nombre de places, quelqu’un qui est bon et passionné en maths aura plus de facilités à obtenir une place entre 200-300, contrairement aux physiciens qui se battent ne serait-ce que pour être le dernier (70ème). Mais c’est ce que j’ai entendu de quelques personnes qui comptaient la passer, donc à prendre avec des pincettes !
Autrement, j’ai parcouru l’article du blog sur l’agreg de maths, et je pense que beaucoup de points de l’agrégation de maths s’appliquent à la physique aussi : faire un stock de livres, rédiger ses plans, ne pas chercher à impressionner le jury, bien lire les rapports etc.
Je pense qu’une chose importante est aussi de connaître son objectif : quel classement veut-on ? C’est sûr que ceux qui se battent pour le top 3 (pour enseigner en classe prépa dès la 1ère année) ce sont des personnes hors du commun et à l’ENS le major à l’agreg c’est souvent (pour ne pas dire toujours) le/la major des années de L3/M1, donc les voir 1er n’est même pas une surprise. Par contre, si c’est juste pour l’avoir, il « suffit » d’avoir 10 partout, ce qui est déjà beaucoup plus accessible pour le commun des mortels.
Voir encore : Comment préparer le CAPES d’anglais ?
Le mot de la fin par Brigitte prof agrégé de physique 1983
Passer l’agrégation en lettres modernes ou en physique a pour but de devenir professeur. Avant tout, il faut avoir envie de transmettre, aimer enseigner avant de se lancer. Un bon professeur n’est pas forcément celui qui est le plus brillant, j’en sais quelque chose.
J’ai toujours été un Diesel nécessitant un préchauffage avant de maîtriser les notions difficiles ! Mais une fois assimilées je ne les oublie plus jamais. J’ai ainsi la patience d’expliquer de plusieurs façons différentes, pour essayer de rendre simple ce qui peut au départ ne pas l’être, et ainsi faire passer beaucoup de choses lorsque je donne des cours particuliers en physique en ligne ou en présentiel.
Cela s’appelle la pédagogie, j’ai la chance qu’elle soit innée, mais sinon cela se travaille aussi. C’est la clé pour qu’enseigner soit un plaisir et non pas une contrainte.
Bon courage à tous dans la préparation de l’agrégation !
Par Artem
Voir aussi :
- Comment être professeur des écoles ?
- Conditions pour obtenir un poste d’enseignant en prépa
- Conseils pour devenir prof d’universités