L’entrée à l’Université en vue de réussir la fac ou d’intégrer une grande école via les CUPGE, représente généralement un grand changement dans la vie d’un jeune adulte. C’est souvent l’occasion de quitter sa famille et le nid parental pour venir étudier à Paris par exemple, de perdre un certain nombre de repères. Autant de sources d’inquiétude, surtout pour ceux qui ont peur de quitter leur famille, qu’il convient de prendre rapidement en charge en évitant d’une façon générale toutes les formes de statisme qui constituent ces pièges dans lesquels tombent une bonne partie des 60 % d’étudiants qui quitteront la faculté sans être diplômés, c’est à dire sans réussir la Fac. Alors sur quels écueils faut-il éviter de trébucher pour réussir à l’université ?
Mal se connaître, source d’échec à l’université
Au lycée, tout élève est censé bénéficier d’heures d’enseignement dédiées à l’orientation afin de l’aiguiller vers une filière adaptée, et qu’il puisse réussir la fac ou réussir en prépa. Souvent, ces heures sont subies, vécues comme une corvée par les élèves en cours de première ou en particulier en cours de terminale. Or, elles donnent l’occasion, par le biais de tests ou de jeux de rôles de mieux se connaître, à l’image de notre test de positionnement de début de seconde. Si vous avez négligé ces moments, si vous ne vous êtes pas emparé de ces occasions pour par exemple identifier comment améliorer votre mémoire en trouvant sa nature (auditive, visuelle, kinesthésique..), empressez-vous de pallier ce manque pour savoir apprendre par cœur pour réussir la Fac. Des techniques simples de lecture rapide peuvent aussi vous faire gagner beaucoup de temps. L’Université n’est pas le royaume de la pédagogie différenciée et c’est à vous de mettre au point vos méthodes d’apprentissage et de réussite personnelles. Employez-vous donc à vous connaître afin de réussir à l’université dès votre première année. Une foule de tests en ligne existent et vous permettront de vous cerner en tant qu’apprenant pour bien réussir votre rentrée. Le coaching scolaire peut aussi être une solution pour réussir à la fac.
Procrastiner vous empêche de réussir à la Fac
Les universitaires (parfois titulaire d’une agrégation) qui donnent cours ne sont pas des professeurs comme les autres car la plupart a deux métiers : enseigner et chercher. Et ils n’ont de réelles appétences que pour le second, chercher… Pour un certain nombre d’entre eux, une heure de cours donnée est une heure de temps prise sur leurs recherches ; qui, elles, constituent leur véritable priorité. Souvent, les enseignants-chercheurs n’enseignent que sur un semestre ; encore faut-il s’entendre sur cette notion temporelle ! Nombre de maîtres de conférences, par exemple, regroupent leurs cours de septembre à fin novembre.
Ensuite, ils quittent leur université de rattachement pour se consacrer à leur deuxième métier, celui de chercheur. Souvent, à cette occasion, ils quittent la province où ils enseignent pour regagner Paris où ils cherchent… À l’occasion de cette transhumance, vous sortez de leur esprit, votre réussite à la Fac importe peu. Vos mails resteront sans réponse, vos questions aussi. Il est donc particulièrement important de cerner que le tempo universitaire diffère du tempo scolaire et que tarder à se mettre au travail est une erreur particulièrement coûteuse si l’on veut espérer réussir la Fac. Le professeur ne vous aidera absolument pas à organiser votre semaine de travail comme en prépa.
Se laisser déconcentrer par vos camarades d’université
Si les enseignants chercheurs sont des pointures dans leurs domaines d’études, ils ne reçoivent aucune formation à la pédagogie. Strictement aucune ! La gestion de cours en groupe n’est donc pas leur point fort. « Ils peuvent danser, chanter, hurler dans l’amphi, je n’interviendrai pas. Mon métier n’est pas de faire de la discipline. » Nombre d’amphis voire de cours de TD tournent mal, virent à la bronca récurrente. Certes, le « bordel » participe d’une tradition potache dans les amphis de médecine ou de droit à certaines occasions. Mais en dehors de ces moments dits d’intégration, un amphi de 300 personnes, voire de 600 personnes… ça fait beaucoup de bruit ! Malgré les évidents bienfaits du travail en petits groupes, ils n’ont lieu qu’en TD.
À cela s’ajoute que souvent, hélas, seuls les trois premiers rangs d’un cours travaillent pour réussir à la Fac, tandis que les autres – au mieux – regardent un film plus ou moins discrètement ou consultent des applications mobiles. C’est à vous de ne pas vous laisser influencer par l’ambiance générale et de savoir ce que vous voulez pour réussir la Fac. Votre place dans l’amphi ou dans la salle doit donc être stratégique : premier tiers et au milieu des rangs. Mais ayez conscience que bien souvent, il faudra résister au courant général pour éviter un décrochage scolaire et espérer réussir la Fac.
Rester seul nuit à la réussite à la Fac
L’approche pour sociabiliser est très différente selon que vous êtes en prépa HEC ou à la fac à la Sorbonne. Étant donné la taille des campus, la masse des enseignements possibles et des différents groupes constitués, la notion de classe n’est pas opérante à l’Université. Faire des rencontres, y trouver des amis ou bien même des camarades n’est pas chose aisée. Et ce n’est pas simple de ne connaître personne parmi les 300 personnes qui vous entourent. “Que faire à la pause en amphi quand on est tout seul ?” est une question récurrente dans l’esprit des néo-entrants.
Eh bien il s’agit de lier connaissance le plus rapidement possible avec ceux qui constituent vos groupes TD les plus fréquents, il faut se créer un réseau, comme en école de commerce ou d’ingénieur, pour “survivre” dans ce nouveau monde et éviter parfois le blues, aider à gérer le stress pour réussir à la Fac. Il n’y aura pas ou peu d’activités pédagogiques, souvent peu ou pas d’échanges types questions/réponses qui, durant les cours au lycée en particulier, permettent de repérer les uns ou les autres. Rester sur son quant-à-soi serait une erreur si l’on veut espérer réussir à la Fac. Il faut oser se présenter, échanger, demander son prénom à ceux qui sont autour de soi, et prendre l’initiative d’aller au-devant de parfaits inconnus.
Le manque d’organisation sera source d’échec à la Fac
Souvent, à l’université, le nombre d’heures de cours par semaine est très réduit par rapport au lycée. De plus, les cours ne s’enchaînent pas forcément. Il n’est pas rare d’avoir plusieurs heures de « trous » dans la journée. Si on ajoute à cela qu’il n’y a pas ou peu de travail à faire d’un cours sur l’autre dans bon nombre de matières ou que ce travail n’est jamais vérifié, l’impression de liberté peut s’avérer infinie et très trompeuse ! C’est une illusion, similaire à celle selon laquelle on ne fait plus rien en école d’ingénieur.
Nombre d’étudiants laissent alors s’installer un rythme plus doux qui celui du Secondaire, travaille moins et profitent de leurs vies de jeunes adultes, loin des parents, pour sortir parfois plus que de raison. Et ce même s’ils avaient bien travaillé au lycée. Il devient alors très tentant de renoncer à se rendre aux cours de maths qui ont lieu tôt le matin… d’autant plus que l’appel n’est pas fait et qu’aucun devoir n’est prévu avant longtemps…. C’est précisément ainsi que l’on décroche et qu’on se retrouve à chercher un petit boulot après les partiels du premier semestre… comme 60 % des étudiants !
Il est donc impératif de pallier cette absence de contraintes apparentes qu’offre l’Université en construisant soi-même ses outils de travail afin de réussir la Fac. Ils ont pour nom retro-planning, emploi du temps de la semaine, planification des révisions du mois. C’est à vous de les bâtir en intégrant à vos plages de travail, les temps de récupération, les corvées ménagères, en trouvant où travailler efficacement comme en prépa et où réviser vos cours, et en tenant compte, bien sûr, de vos capacités. À l’université, vous êtes beaucoup moins entouré par rapport à des cours en prépa ou si vous aviez intégré une école d’ingénieur ou intégré une école de commerce.
Réussir sa rentrée à l’Université n’implique pas seulement de tourner une page, mais parfois aussi de changer de livre : il faut faire table rase des anciennes habitudes qui ont pour nom rester en surface, remettre au lendemain, perdre de vue ses objectifs de réussite, s’isoler et vivre au jour le jour. SUBIR en un mot ! Tel pourrait être le piège qui les contient tous et qui empêche de réussir la Fac.
Pour les plus méritants, de nombreuses portes peuvent s’ouvrir après l’université, il est possible d’intégrer l’ENS après la fac, il est possible d’intégrer HEC sans prépa après une licence ou via un double diplôme HEC, il y a aussi des passerelles pour intégrer Polytechnique. D’ailleurs l’inverse est vrai, de nombreux élèves de grandes écoles passent une licence en parallèle, comme les nombreux doubles cursus en école de commerce, signe que l’université est de qualité pour ceux qui en comprennent les codes.
Hélène Bieber
À propos d’Hélène
Depuis 2013, je suis en charge de l’enseignement « Expression et communication » à l’I.U.T. de Poitiers (site de Niort, département S.T.I.D.) où j’exerce également la fonction de Directrice des Études. Titulaire du C.A.P.E.S. de lettres modernes, j’ai enseigné durant 13 ans le français et la littérature au lycée Jean Macé à Niort (79000) à tous les niveaux et dans toutes les sections. Je coordonne depuis plusieurs années les ouvrages que les éditions Ellipses consacrent à l’épreuve de culture générale des BTS.
N’hésitez pas à lire d’autres articles :
- Comment réussir en médecine ?
- Les méthodes pour réussir sa première année en médecine
- Pourquoi préparer PASS en terminale ?
- Comment intégrer Science Po en terminale ?
- Découvrir sciences Po après le bac
- Découvrir le droit