Comment travailler sa culture générale pour la prépa HEC ?
« La véritable école du commandement est donc la Culture Générale. Par elle la pensée est mise à même de s’exercer avec ordre, de discerner dans les choses l’essentiel de l’accessoire, d’apercevoir les prolongements et les interférences. Bref, de s’élever à ce degré où les ensembles apparaissent sans préjudice des nuances. » Charles De Gaulle, Le Fil de l’Epée.
Qu’est-ce que la culture générale en prépa HEC ?
Si ce passage du Fil de l’épée de Charles De Gaulle demeure éclairant sur ce que doit être la culture générale pour un chef militaire, bien préparer cette matière de classe prépa éco (prépa HEC) en terminale a l’avantage d’être tout aussi passionnant, tout en demeurant moins périlleux.
Son enseignement en classe préparatoire éco est fondé à parts égales sur la littérature, la philosophie et dans une certaine mesure l’histoire. Pour autant, la préparation de l’épreuve du concours d’entrée en école de commerce requiert d’aborder ces trois piliers d’une façon différente. En réalité, la culture générale en prépa économique ne s’acquiert pas uniquement à partir d’un programme déterminé, mais par une imprégnation personnelle des œuvres littéraires, philosophiques ou artistiques. On ne le répétera jamais assez, la tendance naturelle au « name dropping » et à la juxtaposition de références doit être muselée au profit d’une utilisation critique et intelligente de ses connaissances.
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D’ailleurs, c’est dans cette optique que l’épreuve est officiellement présentée dans les programmes de prépa HEC : « (L)a finalité (de l’épreuve) est de former l’esprit à une réflexion autonome et éclairée, par la lecture ample et directe des grands textes et par la pratique de la dissertation, qui apprend à s’interroger, à conduire une pensée cohérente et à exploiter d’une manière pertinente ses lectures. » Il ne s’agit donc pas de faire un simple étalage de ses connaissances : toute la réussite de l’épreuve tient au contraire à la capacité de les mettre en résonance et à tisser des liens entre elles.
Il est important de garder à l’esprit cet objectif, car il détermine grandement la façon dont on doit cadrer le travail de préparation à la prépa HEC. En effet, cela permet de dégager notamment deux grands pans du travail d’amélioration de la culture générale au cours de la terminale : former son esprit à raisonner en travaillant la méthode et constituer un solide bagage de connaissances personnelles.
Maîtriser la méthode de culture générale pour la prépa HEC
La méthode de la dissertation de culture générale en prépa EC constitue la base de la réussite de l’épreuve. Il faut tout d’abord soigner au maximum son niveau de rédaction. Cette préparation va alors de pair avec la préparation de l’épreuve du baccalauréat, car une écriture de qualité est une écriture simple et efficace. Il s’agit de dérouler une pensée claire au travers de phrases simples et structurées. En outre, il est important de savoir dégager une problématique et construire un plan progressif à partir d’augments personnels que viendront renforcer les références acquises en cours au lycée.
Cela revient surtout à travailler ses dissertations de philosophie, qui, si elles sont bien spécifiques à cette matière, ont la particularité d’obliger l’étudiant à fournir un effort de réflexion personnel et libre, sans s’appuyer immédiatement sur ses cours particuliers de terminale. Savoir gérer cette liberté dissertatoire est extrêmement utile pour l’épreuve culture générale en prépa hec. L’exercice de culture générale n’a pas d’équivalent. Il s’agit d’une matière originale propre à un concours précis (ainsi la dissertation de culture générale d’un concours d’IEP ne sera-t-elle pas la même que celle en prépa HEC).
Toutefois, d’aucuns pourraient estimer que la dissertation de culture générale en prépa HEC s’apparenterait à une dissertation de philosophie dans sa forme, qui s’appuierait sur des connaissances en histoire, en géographie, en littérature et en économie.
Ainsi, certains principes directeurs exigés en philosophie en terminale restent similaires, comme la problématisation, la construction d’un plan, l’édification d’une introduction et l’administration d’un argument. Dès lors comment s’entraîner efficacement et progresser en culture générale en terminale ?
Comme en sport, un bon entraînement peut prendre la forme d’une préparation distincte des différents membres d’une dissertation pris isolément.
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Travailler son style pour réussir la culture générale
Il ne s’agit pas d’apprendre à orner son propos mais bien de se donner la capacité à exprimer ses idées. Pour ceux qui ont des difficultés en écriture, la solution la plus simple reste de gratter des pages (intelligemment). Il faut écrire régulièrement sur des sujets de son choix et se faire relire. On peut ainsi écrire (pour une fois) sur des thèmes qui nous tiennent à cœur qui ne sont pas vécus sur le mode de la contrainte.
Développer une capacité à problématiser rapidement et construire efficacement un plan de dissertation
Ces deux aptitudes sont indissociables : pour ce faire, on peut s’entraîner à partir de sujet simples à faire émerger de façon progressive un paradoxe, ou une question fondamentale sous-tendue par l’énoncé et d’apporter un ou plusieurs éléments de réponse de façon progressive en deux ou trois grands mouvements (qui constitueront en épreuve de concours les deux ou trois grandes parties).
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Acquérir des réflexes dans la construction de l’introduction des dissertations de culture générale en prépa éco
Il s’agit ici de gagner en rapidité dans la façon de remplir les cases « accroche », « définition et problématisation », « paradoxe formulé » et « plan ».
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S’exercer à la rédaction d’arguments
Dans ses fiches de révision, une façon simple est de préciser pour chaque connaissance la façon dont elle peut être employée.
Une fois la qualité de rédaction maîtrisée, l’enjeu est de réussir à constituer un socle de connaissances qui permettra non seulement d’appuyer des arguments lors du développement, mais aussi de problématiser les sujets. En effet, la vraie culture générale est ce qui permet non pas d’apporter des réponses, mais qui aide à donner de la profondeur à une réflexion en posant des questions pertinentes.
S’imprégner d’une culture personnelle de fond
Acquérir une culture personnelle pour développer une pensée indépendante et libre, voilà la finalité de la culture générale. Pour constituer une belle et grande culture personnelle, nul besoin d’aller chercher très loin, il faut commencer par ce qui est à courte portée, à savoir le programme du baccalauréat. Une maîtrise des grandes notions ainsi que de l’histoire économique et sociale en SES, sera ainsi indispensable. Il faut absolument décloisonner les enseignements, croiser cette matière avec l’histoire pour créer des liens et des résonances sera très utile.
Par ailleurs, la philosophie sera évidemment fondamentale, tant par la connaissance de la pensée occidentale qu’elle enseigne, que dans la façon de raisonner qu’elle propose. L’exercice de la philosophie est une gymnastique intellectuelle qu’il est bon d’apprécier si on souhaite ensuite performer en culture générale. La façon de faire émerger une problématique générale, de construire un argument progressif et logique sont assez similaires. Apprendre les auteurs ainsi que leur histoire, maîtriser les grandes lignes de leur pensée et savoir s’en servir pour comprendre certains enjeux de la pensée contemporaine, voilà également ce à quoi peut servir la philosophie. Il ne faut pas hésiter croiser cette discipline avec ce qu’on aura appris en histoire afin de révéler des liens entre la pensée des auteurs et leur contexte historique. C’est d’ailleurs dans cette relation entre histoire et philosophie que sont constitués les thèmes de culture générale de la première année de classe prépa.
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La littérature enfin sera l’autre pan indispensable, qui viendra compléter à merveille les connaissances en philosophie et en histoire. Au-delà de la simple illustration d’un argument au cours d’une dissertation, la littérature offre des schémas de pensée, des références qui obligent le lecteur à s’interroger et à remettre en doute ses a priori. Or c’est exactement le but de l’épreuve de culture générale en prépa HEC. On ne citera pas tous les titres des Rougon-Macquart de Zola pour simplement faire montre d’une érudition un peu exagérée. Il s’agira davantage de sélectionner un ou deux exemples qui permettent d’alimenter la réflexion, de trouver la solution à un problème a priori insoluble, ou de trouver l’inspiration nécessaire pour orienter sa réflexion dans un domaine inexploré.
La littérature, même si elle n’est plus enseignée en terminale, ne doit jamais quitter le futur préparationnaire. En effet, on ne lit pas pour quelque chose ou en vue d’un concours, on lit tout simplement. Lire et encore lire, tant que l’emploi du temps du lycée le permet. En première année de classe prépa, il faudra toujours lire, mais la dimension gratuite s’effacera. Il sera nécessaire de lire « intelligemment », c’est-à-dire de façon efficace et en retenant des points clés qui parlent et qui font sens à l’étudiant, de telle façon qu’il puisse s’en souvenir de façon utile pour plus tard.
Pour ce qui est enfin de la géographie, travailler de façon approfondie ses cours et les croiser avec l’histoire est évidemment la première étape à franchir. Travailler cette matière passe généralement par la mémorisation visuelle de cartes ou de schémas. Des atlas comme L’Atlas de la mondialisation de Sciences Po ou certaines émissions et reportages comme Le dessous des cartes sur Arte, offrent ainsi des fonds visuels tout à fait exploitables.
S’abonner à un journal qui propose des dossiers thématiques et des fonds cartographiques de qualité, à l’instar du Monde ou du Monde diplomatique est également une formule tout à fait intéressante.
Aborder ces disciplines de la sorte offre en définitive les clés pour bien préparer la culture générale en classe prépa hec.
Commencer à regarder les thèmes de la première année de prépa HEC ?
La première année de classe prépa éco sera consacrée à des thèmes spécifiques (par exemple « l’essor technologique, l’idée de progrès ») mais transversaux. Ces thèmes s’appuient sur les matières rencontrées au cours du lycée, que sont la littérature, l’histoire et la géographique, dans une certaine mesure les SES et enfin la philosophie.
La seconde année de prépa hec en revanche proposera l’étude d’un programme qui sera renouvelé à chaque session de concours.
Sachant qu’il ne sert à rien de chercher à deviner le programme du concours pour le préparer à l’avance, une préparation en amont en classe de terminale ne pourra porter que sur les thèmes transversaux de première année. Toutefois, il faut rappeler qu’un étudiant normalement bien préparé au bac, n’a pas besoin d’étudier à l’avance les matières de sa prépa. Il aura le temps suffisant pour aborder ces matières sereinement et de façon efficace, accompagné de ses professeurs. Mieux vaut conforter ses acquis de terminale avec des lectures ou des approfondissements qui font plaisir, plutôt que de s’essouffler à prendre une avance peu rentable, qui pourra être compensée par les autres en peu de temps dans le cadre d’un cours structuré et encadré.
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Louis Lapeyrie
A propos de Louis
Après deux années de classe préparatoires B/L, ainsi qu’une licence de sciences sociales mention économie à l’université Paris-Dauphine, Louis intègre sciences po Paris avec le master Carrières judiciaires et juridiques, assorti d’un mémoire de recherche sur le droit pénal de l’environnement. Tout juste diplômé, il prépare actuellement les concours de la haute fonction publique, toujours à Sciences Po.