Chapitres SES en Première
Les défaillances du marché
Résumé de cours Exercices et corrigés
Cours en ligne de SES en Première
Ce cours en ligne traite le chapitre de SES au programme de première sur les principales défaillances du marché. Sont explicitées les formes de défaillances du marché, ainsi que la notion d’information asymétrique et ses conséquences. Le programme de SES en première est complexe et doit être parfaitement assimilé par les élèves qui souhaitent poursuivre cet enseignement pendant le programme de Terminale.
Résumé de cours sur les principales défaillances du marché
Le marché est le cadre central d’analyse de la théorie économique néoclassique : il régit les échanges entre l’offre et la demande et permet la bonne allocation des ressources aux agents économiques. Pourtant, le marché n’est pas un cadre parfait : il est soumis à des défaillances, qui peuvent entraîner l’intervention de l’État et interrompre la stratégie du laisser-faire. Quelles sont les formes de ces défaillances de marché ? À quoi mènent-elles ?
I – Les formes des défaillances de marché
Les externalités
Le premier facteur qui n’est pas pris en compte par le marché, ce sont les externalités. On appelle externalité l’effet produit par un procédé, une action, un événement causé par un agent économique (ou une entité économique) sur le bien-être d’un autre agent économique. Cette action peut-être d’ordre positif ou négatif. Par exemple, échanger une peluche contre une somme de dix euros en ayant oublié que l’on avait caché un billet de vingt euros dans ladite peluche quelques années plus tôt, c’est une externalité positive pour l’acheteur de la peluche. On a augmenté le bien-être de l’agent économique avec lequel on a échangé.
En revanche, acheter une voiture afin de se déplacer peut dégager énormément de gaz à effet de serre si celle-ci est très polluante, elle va donc indirectement atteindre la santé des autres usagers, c’est une externalité négative, puisque cela va impacter le bien-être des autres agents économiques.
Dans les deux cas, le marché ne prend pas en compte ces externalités, c’est à dire qu’elles ne sont pas intégrées dans le prix à l’échange des marchandises. Le marché n’est pas capable d’identifier les externalités et de leur reconnaître une valeur, sanctionnée par un coût économique. Cette défaillance de marché pose la question de l’intervention de l’État pour réguler la transaction économique qui a été effectuée.
Par le mécanisme de la taxe pigouvienne, l’État peut prendre en compte les externalités négatives dans l’échange et leur affubler un certain poids afin d’intégrer l’impact sur le bien-être aux autres consommateurs. D’autre part, les mécanismes d’échange qui engendrent des externalités positives peuvent faire l’objet de subvention de la part de l’État afin de rémunérer d’une certaine manière le manque à gagner qui n’est pas pris en compte par le processus d’allocation du marché.
Par exemple, les primes pour les voitures électriques ou plus récemment pour favoriser l’utilisation de vélo, une prime de 50€ pour faire réparer son vélo à Paris à la sortie du confinement et de la crise sanitaire.
Les biens communs
En se présentant comme le lieu d’allocation parfait entre une demande de bien et une offre de bien, le marché apparaît comme une entité permettant de réguler tous les échanges que souhaitent effectuer les individus entre eux. Mais le marché ne prend pas en compte tous les échanges de biens : certains biens ne peuvent pas être échangés. C’est le cas quand le bien ne peut pas être approprié par une entité privée.
On appelle bien commun un bien non-excluable et rival : le bien est disponible pour tous les consommateurs sans avoir à réaliser un échange à un prix spécifique. Le bien commun est rival car il n’est pas disponible en quantité illimitée : consommer une certaine quantité de bien commun est une initiative personnelle qui réduit la quantité qui va rester disponible pour les autres consommateurs.
Par exemple, les poissons dans la mer sont un bien commun : tout le monde peut les pêcher (aucune barrière à l’entrée et pas besoin de payer pour aller pêcher), mais la pêche va réduire le nombre de poissons disponible, dans une zone géographique donnée, pour les autres usagers.
Le côté gratuit et accessible à tous des biens communs explique leur forte exploitation : les individus s’en servent à des bénéfices privés sans passer par un processus de marché, et réduisent ainsi les ressources disponibles pour les autres agents économiques, et ce quelque soit le montant de la demande privée de ces autres agents.
Les biens communs posent donc la question de l’intervention de l’État vis à vis d’une problématique qui ne peut pas être régulée par les lois du marché. L’État doit-il nationaliser les biens communs et les gérer comme une entreprise, en répondant à une demande privée ? Doit-il mettre en place des taxes et des quotas visant les biens privés ?
Des quotas de pêche sont mis en place par l’état pour certains poissons et certaines période de l’année. C’est le cas aussi pour la chasse et bien d’autres choses.
II – L’information asymétrique et défaillances du marché
La situation d’aléa moral
Un marché est le lieu de rencontre entre une offre et une demande : la transaction est effectuée pour une somme d’argent sur le plan économique, correspondant à un prix versé, mais elle est aussi attestée par des engagements pris par chacune des parties. Par exemple, sur le marché du travail, un employeur embauche un salarié pour un salaire donné, compte tenu le curriculum vitae et la lettre de motivation de l’employé et des entretiens passés avec lui.
Mais le contrat est le lieu d’une asymétrie d’information : le salarié peut se donner l’air d’être très motivé avant la signature du contrat afin de signer pour un salaire élevé avant de fournir des efforts bien moindres à ceux qu’il avait mis en avant lors de la rencontre avec son employeur. L’asymétrie d’information concerne le degré d’effort de l’agent : il est le seul à la connaître et l’employeur ne peut qu’en avoir une idée avec des documents officiels que lui fournit l’agent.
On définit donc l’aléa moral comme une modification du comportement d’un agent économique s’étant engagé dans un contrat dans le but de satisfaire son intérêt personnel plutôt que l’intérêt de toutes les parties qui ont co-contracté ce contrat.
La situation de sélection adverse
Un autre type d’information asymétrique que l’on peut trouver sur le marché est la sélection adverse. Dans ce cas de figure, une des parties contractantes a plus d’informations que l’autre sur le produit qui est échangé. Un agent économique fournit un service ou un produit, mais l’autre agent économique ne connaît pas le contenu ou la qualité de ce produit. L’exemple-type de sélection adverse est donné par Akerlof, prix nobel d’économie en 2001, dans son article The market for Lemons.
L’article porte sur le marché des voitures, sur lequel les biens échangés sont hétérogènes : il existe des voitures de bonne qualité et des voitures de mauvaise qualité. Le vendeur possède plus d’information que l’acheteur puisqu’il sait si la voiture qu’il vend est de bonne ou de mauvaise qualité. Sur le marché, le prix de vente des voitures va être égal à la moyenne des prix proposés, comprenant les voitures de bonne qualité et les voitures avec vice caché, de mauvaise qualité : en effet, comme le consommateur se trouve dans une situation où les informations qu’il possède sont imparfaites, n’étant pas capable de discerner les bonnes des mauvaises voitures, il n’est pas prêt à payer davantage que le prix moyen pour minimiser sa prise de risque.
Mais pour ce prix de vente moyen, les vendeurs de voitures de bonne qualité ne souhaitent pas vendre : ils savent que leur voiture vaut plus cher que cela. En revanche, les vendeurs qui proposent des voitures défectueuses désirent tous vendre pour ce prix puisque la valeur de leur voiture est bien inférieure au prix moyen proposé. La résultante est simple : les vendeurs de voiture de qualité quittent le marché, puisqu’ils ne veulent pas vendre à perdre. En revanche, les vendeurs de voiture de mauvaise qualité restent sur le marché, puisque la vente leur sera profitable dans tous les cas.
Conscients de ce phénomène, les acheteurs ne souhaiteront pas acheter de voiture. In fine, à cause de la sélection adverse présente sur le marché, l’asymétrie d’information amène à une situation où il n’existe aucun équilibre de marché.
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