Chapitres SES en Terminale
Exercices et corrigés : La mobilité sociale en SES
Résumé de cours Exercices et corrigés
Cours en ligne de SES en Terminale
Évaluez vos connaissance sur le chapitre de la mobilité sociale au programme de SES en Terminale. Pour réussir en Terminale et donc réussir au bac, tous les grands principes d’économie et/ou de sociologie doivent être parfaitement acquis, et il faut également apprendre par cœur les définitions des principales notions du programme de terminale. Pour maximiser vos révisions et adopter les meilleures méthodes de travail, il vous est possible de prendre des cours particuliers de SES.
Exercices et corrigés sur le thème de la mobilité sociale
Vérifiez vos connaissances sur le cours de la mobilité sociale à l’aide des exercices ci-dessous.
Exercice 1. QUIZ sur la mobilité sociale en SES.
Quelles catégories utilise-t-on généralement pour mesurer la mobilité sociale ?
- les catégories socioprofessionnelles
- les classes sociales
Quand un individu passe d’une catégorie sociale à une autre au cours de sa vie, on parle de…
- mobilité intragénérationnelle
- mobilité intergénérationnelle
La position sociale d’un individu est définie par…
- sa profession
- sa position dans la hiérarchie sociale
- son sexe
- ses revenus
Les fils d’agriculteurs ont des destinés multiples.
- Vrai
- Faux
Dans une table de mobilité, l’immobilité sociale se lit…
- sur la diagonale
- dans les lignes
- aux marges
- dans les colonnes
Quand il y a un changement de statut d’une génération à l’autre, on parle de…
- mobilité professionnelle
- mobilité sociale intergénérationnelle
- reproduction sociale
- mobilité sociale intragénérationnelle
La socialisation familiale a peu d’impact sur la réussite scolaire des enfants.
- Vrai
- Faux
Un fils d’employé devient cadre supérieur, il s’agit d’une…
- mobilité descendante
- mobilité verticale
- mobilité horizontale
- mobilité ascendante
Que faut-il lire dans une table de mobilité quand on s’intéresse à la reproduction sociale ?
- les colonnes
- les lignes
- la diagonale
- les marges
Les Trente Glorieuses ont généré des mutations structurelles favorables à la mobilité.
- Vrai
- Faux
L’emploi est une dimension structurante du statut social.
- Vrai
- Faux
Toutes les catégories socioprofessionnelles ont la même mobilité sociale.
- Vrai
- Faux
Il existe différentes formes de mobilités sociales.
- Vrai
- Faux
Correction de l’exercice 1 du Quiz
Quelles catégories utilise-t-on généralement pour mesurer la mobilité sociale ?
- les catégories socioprofessionnelles
- les classes sociales
Quand un individu passe d’une catégorie sociale à une autre au cours de sa vie, on parle de…
- mobilité intragénérationnelle
- mobilité intergénérationnelle
La position sociale d’un individu est définie par…
- sa profession
- sa position dans la hiérarchie sociale
- son sexe
- ses revenus
Les fils d’agriculteurs ont des destinés multiples.
- Vrai
- Faux
Dans une table de mobilité, l’immobilité sociale se lit…
- sur la diagonale
- dans les lignes
- aux marges
- dans les colonnes
Quand il y a un changement de statut d’une génération à l’autre, on parle de…
- mobilité professionnelle
- mobilité sociale intergénérationnelle
- reproduction sociale
- mobilité sociale intragénérationnelle
La socialisation familiale a peu d’impact sur la réussite scolaire des enfants.
- Vrai
- Faux
Un fils d’employé devient cadre supérieur, il s’agit d’une…
- mobilité descendante
- mobilité verticale
- mobilité horizontale
- mobilité ascendante
Que faut-il lire dans une table de mobilité quand on s’intéresse à la reproduction sociale ?
- les colonnes
- les lignes
- la diagonale
- les marges
Les Trente Glorieuses ont généré des mutations structurelles favorables à la mobilité.
- Vrai (tu confonds avec la mobilité intergénérationnelle)
- Faux
L’emploi est une dimension structurante du statut social.
- Vrai
- Faux
Toutes les catégories socioprofessionnelles ont la même mobilité sociale.
- Vrai
- Faux (par exemple, la catégorie des employés est plus mobile que celle des ouvriers)
Il existe différentes formes de mobilités sociales.
- Vrai
- Faux
Exercice 2. Dissertation – La socialisation scolaire détermine-t-elle la réussite scolaire ?
DOCUMENT 1 : La répartition des étudiants selon la catégorie socioprofessionnelle du chef de famille en 2008-2009 (en %).
DOCUMENT 2 : L’orientation des garçons et des filles dans les filières générales (en %).
DOCUMENT 3 : L’orientation dans le système éducatif français, au collège et au lycée
La différence de choix d’orientation entre garçons et filles ne s’explique pas par des disparités de réussite scolaire. Au contraire, elle apparaît comme le fruit de décisions peu sensibles à la valeur scolaire ou au milieu social. Comme en fin de troisième, les conseils de classe construisent d’abord leur décision d’orientations à partir du degré de compatibilité entre la valeur scolaire de l’élève et le vœu formulé par la famille. Quand cette compatibilité est établie, ils présentent rarement des propositions d’orientation alternatives à celle retenue par l’élève et les parents. […]
Les parents prennent d’ailleurs une moins grande part dans l’information de leurs filles qui ne sont que 26% à s’adresser à eux pour le choix de leur orientation en 3ème, contre 32% des garçons. La différence est plus importante encore pour ce qui est des enseignants que les filles sollicitent beaucoup moins que les garçons (26 contre 36%) : or, ils jouent un rôle important dans l’orientation en classes préparatoires, filières dont ils sont plus proches. De fait, les filles s’informent souvent par elles-mêmes, dans les centres d’information, les forums ou les salons de l’orientation. Ce contexte contribue sans doute à renforcer chez certaines une tendance à se sous-évaluer ou à pratiquer une auto-sélection, à laquelle s’ajoute peut-être un moindre goût pour la compétition.
(Source : J.P. Caille, S. Lemaire, M.C. Vrolant, L’orientation dans le système éducatif français, au collège et au lycée, Rapport au HCE 2007)
DOCUMENT 4 : La discrimination positive à Sciences po : le témoignage de deux élèves
Lahlou, issue d’un lycée de La Courneuve, en première année.
« Au départ, ça a été difficile. Il faut apprendre à s’organiser, à rechercher les infos pour faire son propre cours. Mais cela est vrai pour tous ceux qui passent du secondaire au supérieur. Le stage d’intégration de trois semaines et demie avant la rentrée nous a beaucoup aidés. J’ai ressenti des différences avec les autres élèves en sciences politiques notamment : ils sont très au fait de l’actualité, des institutions, sans doute parce qu’ils en parlent chez eux. C’est un peu la même chose sur les livres. Quand un prof demande : « Vous avez lu tel auteur ? », tout le monde lève la main, pas nous. « Sans les conventions ZEP, je n’aurais pas tenté d’intégrer Sciences-Po. Je connaissais son prestige – Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Lionel Jospin ou d’autres y sont passés – mais je n’aurais pas essayé. Mes parents ne connaissaient pas. Pour mon père, l’objectif était d’avoir le bac et Sciences-Po était une fac comme une autre : je crois qu’il a aujourd’hui pas mal de fierté et d’attente. A moi de réussir. « Sur le principe, je trouve assez dommage qu’on en arrive là. Mais cela a une utilité forte dans la mesure où le concours d’entrée à Sciences-Po est très sélectif. Pour une école d’ingénieur, on peut répondre à un problème de maths de la même façon qu’on soit issu d’un lycée du 16e arrondissement ou de La Courneuve. Pour une dissertation, comme à Sciences-Po, les différences culturelles sont beaucoup plus fortes. »
Miloud, issu du lycée Aulnay-sous-Bois, en première année.
« Par curiosité, j’ai regardé le concours d’entrée 2003. Pour moi, le déficit culturel par rapport à ce qu’apprennent les élèves des beaux quartiers aurait été un handicap. Cette expérience montre que même un lycéen issu d’une zone sensible peut réussir. Je me sens fier, entre guillemets, de représenter les élèves de ces quartiers. Je crois que cela peut avoir un impact pour eux : ils peuvent se dire : « Pourquoi pas moi ? » Je crois qu’il faut intervenir dans les lycées sensibles pour lever les inhibitions et montrer que les écoles de l’élite en général – les classes prépas, les écoles d’ingénieur, Sciences-Po, etc. – sont accessibles. »
(Luc Bronner, Le Monde du 19 février 2004)
DOCUMENT 5 : La réussite scolaire en milieu populaire
On peut constater que des familles faiblement dotées en capital scolaire ou n’en possédant pas du tout (cas de parents analphabètes) peuvent cependant très bien, par le dialogue ou par la réorganisation des rôles domestiques, faire une place symbolique (dans les échanges familiaux) ou une place effective à l’« écolier » ou à l’« enfant lettré » au sein de la configuration familiale. Ainsi, dans certaines familles, on peut trouver tout d’abord une écoute attentive ou un questionnement intéressé chez des parents qui montrent par là que, pour eux, ce qui est fait à l’école a du sens et de la valeur. Même si ces parents ne comprennent pas tout ce que font leurs enfants à l’école et n’ont pas honte de dire qu’ils se sentent dépassés, ils les écoutent, prêtent attention à leur vie scolaire en les interrogeant et indiquent, par une multitude de comportements quotidiens, l’intérêt et la valeur qu’ils prêtent à ces expériences scolaires. Les discussions avec au moins un membre de la famille permettent de verbaliser une expérience nouvelle, de ne pas la vivre seul, de ne pas porter seul une expérience originale, différente. De la même façon, lorsque des parents analphabètes ou en difficulté avec l’écrit demandent progressivement à leurs enfants scolarisés de les aider à lire le courrier et à leur en expliquer le contenu, à remplir des mandats, à écrire des mots pour l’école, à chercher des numéros de téléphone dans l’annuaire, à suivre la scolarité des frères et sœurs, etc., on peut dire qu’ils créent une fonction familiale importante occupée par l’enfant qui y gagne en reconnaissance, en légitimité familiale. Certaines configurations familiales donnent donc à voir l’importance sociale, symbolique, au sein même de la structure de coexistence, de ceux qui savent lire et écrire (de l’« enfant lettré ») ou l’intégration symbolique de l’« écolier ». Lorsque l’on est démuni de tous les moyens d’aide directe, ces démarches de légitimation familiale jouent un rôle central dans la possibilité d’une « bonne scolarité ».
(Source : Bernard Lahire, Ville-Ecole-Intégration, n° 114, septembre 1998)
DOCUMENT 6 : Comportements en classe des filles et des garçons (en %)
COURS PARTICULIERS EN LIGNE
Nous avons sélectionné pour vous les meilleurs professeurs particuliers.
POUR ACCÉLÉRER MA PROGRESSION
Avis Google France ★★★★★ 4,9 sur 5
Correction de l’exercice 2 sur la dissertation.
Dissertation – La socialisation scolaire détermine-t-elle la réussite scolaire ?
Introduction :
Accroche : L’ancienne ministre de l’Education Nationale Najat Vallaud-Belkacem, L’ex-ministre Rachida Dati, le sociologue Pierre Bourdieu, l’ancien ministre Azouz Begag, sont de parfaits exemples d’une ascension sociale que l’on peut attribuer à leur réussite scolaire et, semble-t-il, à leurs qualités individuelles. Mais, il existe aussi de nombreuses lignées familiales (Dassault, Lagardère, Riboud, Pinault, etc) qui ne doivent leur position qu’à l’héritage familial, en particulier les savoirs et les savoir-faire, les valeurs et les normes, transmises et acquises au moment de l’enfance.
Définitions : la socialisation est le processus par lequel un individu, tout au long de sa vie, apprend et intériorise toutes les normes sociales et les valeurs qui vont lui permettre de définir sa propre personnalité sociale et de s’intégrer à la société à laquelle il appartient. Le rôle de l’école est évidemment une instance importante de la socialisation. Elle transmet des connaissances utiles pour comprendre le monde dans lequel vit l’individu et apprend également aux enfants les règles de vie en collectivité, nécessaires pour s’intégrer. La famille remplit également un rôle fondamental dans la socialisation. Partant de là, il s’agit d’étudier les impacts de la famille de l’école, et d’autres instances de socialisation, dans la réussite scolaire.
Problématique : Les connaissances, les principes, les modèles culturels transmis par la famille aux enfants ont-ils une influence déterminante sur leur réussite scolaire ? Les résultats au bac et scolaires sont-ils le miroir parfait des socialisations différenciées entre les milieux sociaux ou entre les garçons et les filles ? La famille est-elle la seule instance de socialisation ? Les socialisations secondaires ne peuvent-elles pas contrarier les effets de la socialisation primaire ? L’hérédité sociale est-elle toujours aussi forte dans une société démocratique ?
Annonce du plan : Après avoir analysé comment la socialisation familiale pouvait fortement influencer les résultats et les orientations scolaires, nous montrerons que les individus ne sont pas privés de marges de manœuvre pour réussir scolairement.
I – La socialisation familiale imprime sa marque sur la destinée scolaire des enfants.
a- Des différences selon les milieux sociaux
Il existe une forte corrélation entre la réussite scolaire des enfants et le milieux social auquel ils appartiennent. En France, en 2010, 60% des étudiants de la prestigieuse Ecole nationale d’administration (ENA) ont des parents cadres supérieurs alors que cette catégorie sociale ne représente que 15% des actifs. Les enfants de cadres sont 4 fois plus représentés à l’ENA qu’ils ne sont dans la population active. A contrario, les enfants d’employés et d’ouvriers ne représentent que 12% des étudiants de l’ENA alors que leurs parents représentent 53% des actifs. Ils sont 4,4 fois moins représentés dans l’école qu’ils ne le sont dans la population active (doc 1). Comment expliquer de telles inégalités ? Existe-il un lien avec la structure sociale ?
Si l’on adopte un point de vue déterministe, la position sociale et les pratiques culturelles des parents expliquent ces inégalités de réussite scolaire. Au moment de la socialisation primaire, la famille transmet aux enfants un habitus de classe, c’est à dire un ensemble de dispositions, de savoir faire, de valeurs, qu’ils vont mobiliser à l’école et dans leur vie d’adulte. Ainsi, 98% des enfants de cadres, qui ont eu au moins une pratique culturelle pendant l’enfance, la conserve à l’âge adulte. Tout le long de la vie scolaire, la famille apporte aux enfants un volume inégal de capitaux qui va être investi en vue de leur réussite scolaire et sociale. Pierre Bourdieu observe que le « capital culturel » des parents joue un rôle fondamental dans la réussite scolaire (goûts, pratiques culturelles, ambition). Cette différence est fortement ressentie par les étudiants issus de milieux populaires qui ont réussi à intégrer Sciences po Paris (doc 4).
Mais, si on adopte le point de vue interactionniste, on peut observer un certain nombre de « dissonances » qui contredisent la loi générale. Comment expliquer que 12% des étudiants de l’ENA soient issus de milieux populaires alors que leurs parents sont dépourvus de diplômes et de pratiques culturelles légitimées par l’Ecole ? Bernard Lahire dans « L’homme pluriel » montre que le contexte familial peut pallier aux insuffisances culturelles : une attitude positive et respectueuse vis-à-vis de l’école, une surveillance accrue des résultats scolaires, les aides que peuvent apporter les grands frères et les grandes sœurs peuvent expliquer la réussite scolaire d’enfants qui sont, au départ, handicapés culturellement (Doc 5). La volonté de réussite de la famille et les stratégies qu’elles adoptent sont donc déterminantes dans la réussite scolaire.
b – Des différences selon le genre
On peut tout de suite observer que les filles réussissent mieux à l’école que les garçons. En France, en 2009, 55% des élèves de la voie générale sont des filles et 45% des garçons. 86% des filles de Terminale ont réussi leur baccalauréat général contre 81% des garçons (doc 2). Les filles réussissent mieux que les garçons en français aux différents tests qui jalonnent leur parcours scolaire dans l’enseignement primaire et secondaire. En mathématiques, les résultats sont plus équilibrés. 84% des élèves de la série Littéraire sont des filles alors que 56% des élèves de la série scientifique sont des garçons. Comment peut-on expliquer de tels écarts scolaires et de tels écarts d’orientation ?
Tout d’abord, les normes et les valeurs reçues pendant l’enfance prédisposent les filles à une meilleure adaptation aux normes et aux valeurs de l’Ecole. Les filles travaillent plus facilement en groupe que les garçons (un écart de 20 points). Elles regardent et écoutent davantage le professeur (un écart de 10 points). Elles bavardent moins que les garçons (un écart de 24 points) (doc 6). Les filles affichent ainsi un meilleur comportement scolaire. Elles travaillent davantage que les garçons, non seulement en français, ce que l’on peut relier à leur goût pour la lecture, mais aussi en mathématiques. Leur socialisation leur a donc donné les outils pour mieux intérioriser les codes de l’école.
Ensuite, la socialisation différenciée peut expliquer les choix d’orientation post-bac. Si les parents ne manquent pas d’ambition pour leur fille (ils envisagent plus souvent une voie générale pour les filles que pour les garçons), ils envisagent moins souvent pour elles une voie scientifique et plus souvent une voie littéraire (doc 2). Les filles elles-mêmes anticipent leur futur double rôle de mère de famille et de salariée en s’orientant vers des filières littéraires ou sociales qui débouchent sur des métiers compatibles avec ce statut (enseignante, infirmière, avocate…). Elles peuvent également se sous-évaluer et penser que la série scientifique n’est pas faite pour elles car elles ne sont pas habituées à la compétition (doc 3).
II – Mais d’autres instances de socialisation peuvent contrer ce déterminisme social.
a – La famille est concurrencée par d’autres instances de socialisation
Tout d’abord, l’école traite tous les élèves de la même façon et les classe en fonction de leur compétence scolaire. L’école développe les valeurs d’égalité des chances, de mérite, de tolérance, de compétition, de réussite. Les filles sont éduquées comme les garçons et sont incitées à investir les domaines réservés jusque là aux garçons. Au moment de l’orientation, le conseil de classe raisonne à partir des résultats scolaires et non du sexe ou du milieu social (doc 3). Les enfants d’ouvriers reçoivent les mêmes cours que les enfants de cadre. Il peut donc mettre en valeur ses capacités intellectuelles tout autant que ce dernier.
Ensuite, l’école mélange les enfants qui ont des positions sociales différentes. La mixité s’est imposée peu à peu à l’école. Un enfant de milieu modeste peut rencontrer un enfant de milieu aisé. Or, la socialisation par les pairs peut influencer fortement l’enfant et le détourner de son milieu social. Ainsi, des élèves de ZEP, entrés à Science po sans concours, vont avoir de nouvelles ambitions au contact des autres étudiants. La politique de « discrimination positive » qui consiste à encadrer davantage les enfants de milieux modestes et de leur ouvrir davantage les portes des grandes écoles stimule les ambitions de ces milieux et leur laisse voir d’autres perspectives (doc 4).
Enfin, l’école et les médias, qui proposent une autre culture et d’autres pratiques sociales, ouvrent les horizons et peuvent inciter les individus à choisir d’autres voies que celles qui leur étaient assignées. Ainsi, l’utilisation massive d’Internet est à la fois un effet d’âge (les jeunes ont plus de temps pour dialoguer entre eux) et un effet de génération (ils sont nés avec Internet et le téléphone portable). De même, l’existence de bibliothèques municipales gratuites permet d’accéder à la culture valorisée par l’école à tous les milieux sociaux.
b – Les individus peuvent aussi construire leur parcours scolaire dans l’interaction.
Tout d’abord, l’hétérogénéité est toujours présente au cœur de la configuration familiale, qui n’est jamais une institution totale parfaite. La différence ou la contradiction peut s’établir, selon les cas : entre l’« amusement » et l’« effort scolaire » ; entre une sensibilité très grande pour tout ce qui touche à l’école et une autre qui y est moins attachée ; entre une prédilection pour la lecture et des absences de pratiques et de goûts pour la lecture ; entre le contrôle moral très strict d’une mère et le laisser-faire d’un père qui vient contredire les efforts de la mère ; entre des adultes analphabètes et des enfants qui sont en classe de terminale, etc. (doc 5). Le destin scolaire d’un élève se construit dans l’interaction avec son entourage familial.
Ensuite, les filles et les enfants de milieux modestes peuvent construire leur réussite scolaire dans l’interaction en classe. Solliciter le professeur, se faire aider par ses camarades, poser des questions, être attentif,…autant d’attitudes qui jouent un rôle positif dans la réussite scolaire (Doc 6). On peut noter que les parents, qui s’intéressent moins au devenir de leurs filles qu’à celui de leurs garçons, offrent inconsciemment aux premières la possibilité de construire leur parcours scolaire plus librement. Elles s’informent souvent par elles-mêmes et ont plus de liberté de choisir (Doc 3). Les interactions au sein de l’école joue un rôle important dans la réussite scolaire.
Enfin, la pluralité des modèles offre du jeu à l’acteur. Les filles, dans l’interaction avec leur mère, peuvent adopter le modèle de la femme pleinement active ou celui de la mère au foyer. Les enfants de milieux modestes peuvent adopter le modèle du très bon élève ou celui du décrocheur scolaire. Parce qu’il peut être porteur de dispositions différentes, l’acteur a des comportements qui ne sont jamais entièrement prévisibles. Mais la réussite scolaire et sociale s’est faite au prix d’une acculturation qui peut être traumatisante pour les enfants. En effet, pour accéder aux honneurs, les enfants de milieux modestes doivent dévaloriser les goûts familiaux acquis dans la petite enfance au profit des goûts savants, jugés plus nobles par l’école et les classes dominantes. Cet abandon partiel de la culture familiale pour intérioriser une autre culture peut briser un certain nombre de liens familiaux comme le montre Annie Ernaux dans son livre « La Place » ou Alain Terrail dans « Destins ouvriers« .
Conclusion :
Les sociétés démocratiques offrent une possibilité d’émancipation et de promotion aux filles et aux enfants de milieux populaires mais elles ne peuvent empêcher que les acquis des milieux aisés et celui des garçons soient valorisés à toutes les étapes de la vie (l’école, le mariage, le métier). Le poids de la socialisation primaire familiale est donc fort même si la volonté des acteurs peut le surmonter dans certains cas.
La réduction des écarts de départ suppose certainement une série de réformes visant à promouvoir davantage l’égalité des chances au sein de l’école en donnant plus à ceux qui ont moins (discrimination positive) (Doc 4).
Pour aller plus loin dans vos révisions, et pour préparer le bac efficacement et sérieusement, entraînez-vous aussi sur les annales de bac. S’entraîner sur des annales n’est pas seulement recommandé, mais est fondamental pour obtenir les meilleurs résultats au bac possibles. En effet, la SES représente un coefficient au bac de 16 pour les élèves ayant choisi cette matière en spécialité. Vous pouvez également estimer vos notes et votre mention au bac avec le simulateur de bac.
Pensez à réviser régulièrement tous les autres chapitres de SES au programme de Terminale pour obtenir une très bonne note au bac :
- les mutations du travail et de l’emploi
- la politique dans les sociétés démocratiques
- les inégalités et la justice sociale
- l’action publique pour l’environnement
- les sources et défis de la croissance économique