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Fonctionnement des marchés imparfaitement concurrentiels en SES
Résumé de cours Exercices et corrigés
Cours en ligne de SES en Première
Retrouvez un résumé de cours en ligne de SES sur le fonctionnement des marchés imparfaitement concurrentiels au programme de SES en 1ère. Retour sur la structure d’un marché, sur la concurrence entre les différents acteurs du marché, et sur le fonctionnement des différents monopoles dans la société. Ce cours au programme de première peut également être repris dans le programme de SES en Terminale ou même pour les cours en prepa HEC.
Comment fonctionnent les marchés imparfaitement concurrentiels ?
Les économistes aiment utiliser la concurrence pure et parfaite pour modéliser les comportements des firmes sur les marchés, mais ce modèle ne prend pas en compte la grande hétérogénéité des cas que l’on retrouve dans la réalité. Les marchés où les profits sont nuls pour les entreprises sont très rares, et il existe bon nombre de marché où la structure de marché adoptée est différente : moins d’entreprises, plus de pouvoir de marché. Mais que permet vraiment le pouvoir de marché ? Pourquoi est-il tant recherché ?
Pour une meilleure compréhension des notions complexes en SES, comme les marchés imparfaitement concurrentiels, vous pouvez faire appel à un professeur de SES à domicile. Ce dernier vous aidera à mieux maîtriser les différentes notions de SES et donc à réussir en spé SES au bac.
I – Les origines du pouvoir de marché
Un nombre limité d’offreurs sur le marché
Lorsque les entreprises sont en nombre limité sur un marché, elles ont la possibilité de fixer un prix sensiblement différent de leurs concurrents. Bien que les produits soient relativement homogènes, les consommateurs peuvent préférer le produit d’une firme au prix de vente plus élevé qu’une autre pour diverses raisons :
- une habitude prise
- une concordance avec les valeurs affichées par la marque
- une préférence pour le goût ou le packaging du produit…
Autant de possibilités qui n’auraient pas été possibles si le nombre d’entreprises présentes sur le marché tendait vers l’infini : le packaging du produit n’est pas suffisant pour justifier une énorme différence dans le coût du produit. La fixation du prix par l’entreprise lui permet de posséder un pouvoir de marché : l’entreprise connaît son coût marginal de production pour une unité produite, elle fixe alors un prix de vente supérieur à celui-ci, ce qui lui permet de dégager un bénéfice à la vente de n’importe quel produit et d’augmenter son profit, qui est égal à la somme agrégée de toutes ses ventes allégée des coûts de production.
Cependant, le nombre restreint d’offreurs limite le profit que peut tirer l’entreprise de la fixation du prix : si une trop forte hausse des prix est opérée par une entreprise, étant encore prise dans une logique de marché concurrentiel, les firmes concurrentes vont en profiter pour baisser leur prix : la demande qui est adressée à cette firme va être détournée par ses concurrents, et la firme n’aura plus d’autre choix que de quitter le marché. Les marchés avec un nombre limité d’offreurs allouent donc un pouvoir de marché aux firmes présentes sur le marché, mais ce pouvoir de marché peut être qualifié d’intermédiaire : il est supérieur au pouvoir de marché (nul) de la situation de concurrence pure et parfaite, mais il est moins important que le pouvoir de marché en situation de monopole.
Contrer la concurrence en prix : les ententes entre les entreprises
Le modèle de Bertrand permet de modéliser une situation d’interaction sur les prix lorsqu’il y a peu d’entreprises sur le marché (on parle de duopole de Bertrand pour caractériser la relation entre deux entreprises sur un marché). Toutes les entreprises produisent le même bien homogène, et les consommateurs sont parfaitement informés des prix pratiqués par les autres firmes. Dans cette situation, la variable d’ajustement que possèdent les firmes pour réagir face aux pratiques de leurs concurrents est le prix : elles vont systématiquement chercher à baisser leur prix de vente pour s’accaparer la demande initialement adressée à leur concurrent. Mais les prix étant visibles, le concurrent pourra être informé de cette pratique et réagir en conséquence en baissant lui aussi son prix de vente en-dessous du prix de son concurrent.
Ce raisonnement se poursuit jusqu’à, in fine, atteindre un prix de vente qui soit égal au coût marginal de production. C’est le paradoxe de Bertrand : on est dans une situation de duopole où les firmes devraient avoir un pouvoir de marché et pourtant, les firmes vendent leur marchandise à son coût marginal, comme en situation de concurrence pure et parfaite, les firmes n’ont donc pas de pouvoir de marché. Cette situation qui n’arrange aucune des entreprises peut être résolue par l’entente entre les entreprises. Les possibilités de coopération peuvent être de plusieurs formes : Les firmes ont la possibilité de fusionner pour ne constituer plus qu’une seule et même entité sur le marché : les profits seront alors répartis selon les termes établis dans le contrat établissant la fusion entre les deux entités.
La fusion n’est pas automatique : elle doit faire l’objet d’une enquête de la part de l’autorité de la concurrence, qui devra établir si la fusion n’est pas trop importante, c’est à dire, conférerait un pouvoir de marché trop important aux entreprises qui pourraient alors réguler l’entrée d’entreprises concurrentes sur le marché. Une autre forme de coopération est possible pour les firmes : elles peuvent choisir de passer un contrat informel entre elles, une entente sur les prix à proposer aux consommateurs. Cette situation est formellement interdite par le traité européen sur la concurrence car elle serait déloyale : le surplus du producteur augmenterait et le surplus du consommateur serait considérablement abaissé.
Les barrières à l’entrée
Les entreprises peuvent utiliser leur pouvoir de marché à de mauvaises fin, par exemple, en empêchant d’autres entreprises de rentrer sur le marché, c’est ce qu’on appelle une barrière à l’entrée (il y a de nombreuses autres barrières à l’entrée, légales, par exemple technologiques, réglementaires… empêchant l’arrivée de nouveaux acteurs sur un marché). Cela peut se faire en abaissant le prix de vente un moment à un prix si bas que les concurrents ne peuvent pas suivre et décident de sortir du marché, ou tout simplement décident de réorienter leur production vers un autre produit. Une fois le concurrent évincé, la firme ré-augmente son prix.
Elle a pu abaisser son prix de vente jusqu’à être proche du coût marginal car elle possédait les ressources financières nécessaires, condition qui n’est pas réalisable pour l’entreprise qui souhaitait rentrer sur le marché. C’est exactement ce qui se passe sur le marché de l’or noir en ce moment, les producteurs historiques baissent les prix pour empêcher les USA de vendre leur pétrole. Le coût marginal de production du pétrole américain étant plus élevé que celui du Golf.
A noter, qu’en économie il existe aussi des barrières à la sortie, ce point ne rentre pas dans le cadre de ce cours.
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II – Les différentes formes de concurrence imparfaite
Les différents types de monopole
Le monopole naturel
On dit qu’une économie est en situation de monopole naturel quand une seule entreprise occupe un secteur d’activité car les économies d’échelle y sont très fortes. Souvent, les coûts fixes nécessaires pour établir l’activité sont très importants. Par exemple, la construction de voies ferroviaires à travers toute la France a demandé beaucoup de ressources. Les coûts fixes engendrés par la pose des rails doivent être rentabilisés : de plus, on voit mal une France divisée par des milliers de rails différents appartenant chacun à une compagnie propre. De même pour les tunnels ou l’électricité : les infrastructures nécessaires à la constitution de l’activité sont très importants. Le réseau ferroviaire, de réseau de gaz, le réseau de l’électricité ou les grandes constructions sont de bons exemples de monopoles naturels. A noter que les telecoms étaient un monopole avec France Telecom mais ce monopole a été cassé pour permettre l’arrivée de nouveaux acteurs, favorisant des prix plus bas pour les consommateurs (Exemple Free).
Le monopole d’innovation
On parle de monopole d’innovation pour caractériser la situation, sur un marché, où une entreprise a la main mise sur la fabrication d’un certain type de produit. L’entreprise s’assure de ne pas se faire recopier sa technologie en déposant un brevet, ce qui lui assure d’être la seule à pouvoir profiter de son innovation pour un certain temps. Les monopoles d’innovation ont un caractère éphémère : dès lors que le brevet sur la propriété intellectuelle qui a été déposé n’est plus valable, la technologie pour mettre au point le produit innovant peut être copiée et peut donc permettre à d’autres entreprises d’entrer sur le marché avec ce produit. C’est le cas par exemple avec les laboratoires pharmaceutiques, une fois le brevet dans le domaine publique, les médicaments génériques sont disponibles, moins chers.
Encadrer le monopole et les abus de position dominante
Bien que le monopole ait des conséquences néfastes sur le surplus du consommateur, les monopoles ne sont pas interdits par les politiques de la concurrence : lorsqu’un monopole émerge légitimement par la découverte de nouveaux procédés, d’une innovation de produit, sa pratique est encadrée. Cependant, c’est le rôle de l’autorité de la concurrence de lutter contre les ententes et les abus de position dominante sur un marché.
Par exemple, la condition de libre-entrée sur le marché doit être respectée : or, certaines entreprises profitent de leur pouvoir de marché pour systématiquement acheter les innovations qui permettraient de bouleverser le marché afin de les étouffer dans l’œuf pour garder leurs parts de marché ; d’autres entreprises s’organisent autour de cartels en se répartissant des parts de marché de façon informelle et en gonflant artificiellement le prix proposé aux consommateurs sur le marché. Il est de la responsabilité de l’autorité de la concurrence de lutter contre de telles pratiques. L’autorité utilise les sanctions monétaires pour dissuader les entreprises de ne pas respecter les règles de la concurrence, mais il est difficile de détecter les tricheries (informelles, elles cherchent à passer le plus inaperçu possible).
Pour lutter contre les ententes, l’autorité de la concurrence utilise la délation : si une entreprise qui participe à un cartel dénonce les autres participants au cartel, elle ne sera pas sanctionnée. Dans ce cas, l’entreprise capterait le pouvoir de marché qui échapperait aux entreprises soumise à la sanction : elle a donc une forte incitation à la dénonciation de ses concurrents.
L’oligopole
L’oligopole se produit lorsqu’un petit nombre d’entreprises contrôle un marché. Contrairement à la concurrence parfaite, l’atomicité du marché est absente. L’émergence des oligopoles est souvent liée aux investissements considérables nécessaires pour entrer sur le marché, ce qui limite le nombre d’acteurs capables de les supporter.
Par exemple, le marché de la téléphonie mobile est souvent dominé par quelques grandes entreprises, en raison des coûts fixes élevés liés à l’installation et à l’entretien des infrastructures nécessaires, comme les antennes relais. Si le marché était fragmenté entre de nombreux petits acteurs, les quantités vendues par chacun seraient faibles, entraînant une augmentation des coûts moyens et rendant le bien moins compétitif.
Ainsi, la production de biens nécessitant des coûts fixes élevés peut conduire à des économies d’échelle. Lorsque la production augmente, le coût moyen de production diminue, créant une barrière à l’entrée et favorisant l’émergence de monopoles ou d’oligopoles. Les économies d’échelle se produisent lorsque l’augmentation de la production permet de répartir les coûts fixes sur un plus grand nombre d’unités, réduisant ainsi les coûts unitaires de production, même si les coûts variables restent inchangés.
L’interdépendance des oligopoles :
Le dilemme du prisonnier appliqué aux firmes en oligopole
Le dilemme du prisonnier est un concept issu de la théorie des jeux, qui décrit une situation où deux individus, agissant de manière rationnelle, finissent par adopter des comportements sous-optimaux pour eux-mêmes. Cela peut être appliqué à la concurrence dans un oligopole.Imaginons que deux entreprises dominent un marché (comme dans un duopole) et doivent décider si elles vont collaborer (par exemple, en formant une entente pour fixer les prix) ou bien se concurrencer. Elles peuvent choisir entre deux options :
- Option 1 : Coopérer (former une entente). Si les deux entreprises s’entendent et fixent des prix élevés, elles maximisent conjointement leurs profits. Toutefois, ces ententes sont souvent illégales et, en plus, chaque entreprise pourrait être tentée de trahir l’autre pour gagner plus de parts de marché.
- Option 2 : Concurrence (trahir). Si une entreprise décide de baisser ses prix, elle captera une plus grande part du marché, au détriment de l’autre. Mais si les deux entreprises baissent leurs prix, elles réduisent leurs marges et finissent par être toutes deux perdantes par rapport à l’option où elles auraient coopéré.Le dilemme est donc le suivant : chaque entreprise a un intérêt individuel à trahir l’autre en baissant ses prix, mais si les deux entreprises font ce choix, elles se retrouvent toutes deux avec des profits plus faibles que s’elles avaient coopéré.
Pourquoi les entreprises en oligopole ont intérêt à former des ententes ?
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- Maximisation des profits : Si les entreprises en oligopole coopèrent (par une entente formelle ou informelle), elles peuvent maximiser leur profit. En fixant des prix plus élevés ou en limitant la production, elles réduisent la concurrence et augmentent leurs marges bénéficiaires.
- Éviter la guerre des prix : Dans un oligopole, la guerre des prix est destructrice pour tous les acteurs. Si une entreprise réduit ses prix pour attirer les clients, les autres risquent de suivre, menant à une situation où toutes les entreprises voient leurs profits baisser. Une entente permet d’éviter cette course à la baisse.
- Stabilité du marché : En collaborant, les entreprises peuvent réduire l’incertitude et stabiliser leurs revenus, en s’assurant que les prix restent à un niveau profitable pour toutes.Cependant, les ententes sont souvent illégales dans la plupart des pays (notamment en Europe avec les régulations anti-trust) car elles nuisent aux consommateurs en faussant la concurrence, et les prix sont plus élevés que dans une situation de concurrence effective.
La concurrence monopolistique
La concurrence monopolistique désigne un marché où de nombreuses entreprises offrent des produits similaires mais différenciés, leur permettant de fixer leurs prix avec une certaine liberté. Bien que les produits soient substituables, chaque entreprise se distingue par des caractéristiques uniques comme la qualité ou la marque, ce qui lui confère un pouvoir de marché. Par exemple, sur le marché des cafés, chaque établissement se différencie par son ambiance ou la qualité de ses produits, leur permettant de fixer des prix variés tout en restant concurrentiels.
III – La régulation de la concurrence
En principe, une concurrence effective sur le marché est bénéfique pour l’économie. Chaque entreprise cherche à surpasser ses concurrents pour accroître ses parts de marché et ses profits. Cette quête de performance incite les entreprises à innover et à offrir des prix attractifs aux consommateurs. Par conséquent, dans un marché concurrentiel, les consommateurs profitent de biens à des prix réduits et bénéficient d’une plus grande diversité d’innovations.
Cependant, en pratique, certaines entreprises peuvent tenter d’échapper à la concurrence, ce qui peut nuire au bien-être des consommateurs. C’est pourquoi les législations nationales et européennes interdisent certaines pratiques anticoncurrentielles.
Le droit de la concurrence ne vise pas à interdire les situations extrêmes telles que les monopoles, mais plutôt à garantir le bon fonctionnement de la concurrence sur le marché. Les principales règles incluent l’interdiction des ententes anticoncurrentielles, des abus de position dominante, et le contrôle des concentrations. En France, ces règles sont appliquées par l’Autorité de la concurrence, tandis qu’au niveau européen, c’est la Commission européenne qui en est responsable.
Les ententes entre entreprises sont prohibées lorsque ces accords ont un effet anticoncurrentiel, comme la fixation des prix ou la répartition du marché. De telles ententes éliminent la concurrence et peuvent entraîner des prix plus élevés et une diminution des choix pour les consommateurs.
L’abus de position dominante survient lorsqu’une entreprise tire un avantage qu’elle n’aurait pas pu obtenir sans sa position dominante. Seul l’abus, et non la simple existence d’une position dominante, est sanctionné. Par exemple, la vente liée, où un produit est vendu uniquement avec des accessoires, limite le choix des consommateurs.
Le contrôle des concentrations, comprenant les fusions, acquisitions ou alliances d’entreprises, est également une composante importante du droit de la concurrence. Bien que les concentrations puissent offrir des économies d’échelle et potentiellement réduire les prix pour les consommateurs, elles peuvent également diminuer la concurrence sur le marché. Pour cette raison, les concentrations doivent obtenir une autorisation préalable de l’Autorité de la concurrence, qui vérifie que ces opérations ne nuisent pas au maintien de la concurrence et au bien-être des consommateurs.
En ce qui concerne les monopoles, bien que leur présence ne soit pas illégale en soi, le droit de la concurrence vise à garantir qu’il existe des conditions permettant à d’éventuels concurrents d’entrer sur le marché. Un marché est considéré comme contestable si les coûts d’entrée et de sortie sont faibles ou inexistants. Par exemple, dans le cas d’un service de cantine dans un lycée fourni par une entreprise privée, le marché est contestable si l’établissement peut facilement changer de fournisseur en cas de mécontentement.
La majorité des marchés réels ne correspondent pas parfaitement au modèle de concurrence parfaite. Les économistes ont donc adapté leur analyse pour refléter les diverses formes de concurrence. Cette adaptation met en lumière l’importance des stratégies entreprises et le pouvoir qu’elles peuvent acquérir. De plus, les comportements déloyaux des entreprises justifient l’intervention des pouvoirs publics pour maintenir un certain niveau de concurrence.
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Ce cours en ligne vient compléter le cours sur les marchés concurrentiels, au programme du lycée en classe de 1ère. Vous pouvez aussi consultez d’autres chapitres de SES au programme de première comme :
- les défaillances du marché
- le financement des agents économiques
- la monnaie et sa création
- la socialisation et le comportement des individus
- Exercices sur les marchés imparfaitement concurrentiels
- Exercices corrigés sur les défaillances du marché
Les élèves qui se destinent à des études supérieures en lien avec l’économie, peuvent approfondir leurs connaissances grâce à des cours particuliers en SES ou alors en participant à des stages de révision au lycée.