Chapitres Philosophie en Terminale
Cours en ligne sur le bonheur en philosophie en terminale
Cours en ligne de Philosophie en Terminale
Ce cours en ligne sur le bonheur vous aidera à mieux travailler ce chapitre du programme de philosophie en terminale. Le chapitre porte sur la notion de bonheur en philosophie, une leçon sur le bonheur et les citations importantes sur ce chapitre. Vous y trouverez également des exercices et corrigés pour vous entraîner à l’épreuve du bac en philosophie. En plus de cours en ligne, vous pouvez aussi faire appel aux cours en philosophie avec Groupe Réussite. Le professeur particulier en philosophie vous aidera à pallier vos lacunes et progresser rapidement pour reussir l’épreuve de philosophie au bac.
I – Introduction à la notion de bonheur en philosophie
Définition du bonheur : Le bonheur recouvre deux sens principaux :
- Le bonheur comme état physique et moral : Le bonheur peut être défini comme un état physique et mental de satisfaction durable ou un état de plénitude dans lequel un individu se sentirait.
- Le bonheur comme idéal : Le bonheur désigne également un objectif que l’on se fixe, une finalité que les hommes cherchent à atteindre. À la différence d’un état physique et mental de satisfaction durable, le bonheur est une idée que l’on se fait à l’esprit et que l’on cherche à atteindre (« Nous recherchons tous le bonheur »).
Définition du malheur : Le malheur peut être défini comme un ou plusieurs événements ou circonstances bouleversants et insurmontables affectant les hommes et le cours de leur vie.
Définition de la joie, du plaisir et du contentement : La joie, le plaisir ou encore le contentement peuvent être définis comme des sentiments ponctuels et éphémères. Ces sentiments s’opposent ainsi au bonheur, qui est un état de satisfaction qui perdure dans le temps.
II – Les termes clés de la notion de bonheur
- Bien en soi
- Vertu
- Action vertueuse
- Désirs naturels nécessaires, désirs naturels non-nécessaires, désirs sans fondement
- Aponie
- Ataraxie
- Choses hors de notre portée
- Adaptation Idée de bonheur
- Maximum de bien-être
- Déférence vis-à-vis du présent

III – Leçon sur le bonheur : Le bonheur est-il inaccesible ?
Leçon 1 : L’homme n’est-il qu’un être naturel ?
(Définition des termes clés du sujet) (Premier terme clé du sujet) Le bonheur est un état de plénitude durable dans lequel un individu se sent, et diffère du sentiment de joie, de plaisir ou encore de contentement, qui sont des sentiments éphémères et ponctuels. (Deuxième terme clé du sujet) Il n’est pas possible d’atteindre ou de parvenir à l’objectif qu’une personne se fixe en raison de circonstances intérieures (par ex. la maladie) et/ou de circonstances extérieures (par ex. le décès d’un proche). (Mise en relation des termes) Le bonheur apparaît donc être une quête universelle (« Nous recherchons tous le bonheur »), mais cependant difficile à satisfaire. La maladie, le hasard ou encore la guerre semblent être des obstacles à l’accès au bonheur. (Annonce de la problématique) Comment est-il possible de se sentir dans un état de satisfaction durable dès lors que des événements et circonstances malheureuses ne dépendent pas de l’homme ? Cette maladie qui m’atteint dans mes capacités physiques et qui ne me permet pas de vivre pleinement, comme je le souhaiterais, est-elle une raison suffisante pour m’empêcher d’être heureux ? Le bonheur est-il inaccessible ?
- I. (Première idée) Le bonheur peut être accessible
- A. (Argument premier) L’homme a la faculté d’agir conformément à ce qu’il veut
(Développement de l’argument) Il est possible à l’homme d’accéder au bonheur si celui-ci le souhaite. Dès lors que nous avons préalablement défini le bonheur comme un état de plénitude et de satisfaction durable, nous l’opposons au malheur, c’est-à-dire à un état d’insatisfaction constant qui nous atteint profondément. (Référence philosophique)Aristote, dans l’Éthique à Nicomaque, montre que cet état de satisfaction durable est possible, car il correspond au “bien en soi”, c’est-à-dire à ce que nous voulons et ce que nous recherchons tous. En effet, selon Aristote, le “bien en soi” désigne le bien en tant que tel (“pris pour lui-même”). Il nous faut donc éviter de nous rendre malheureux en n’agissant pas conformément au bien en soi. Cela est possible car, d’après Aristote, agir conformément à ce que nous voulons, c’est agir de manière vertueuse. Il définit ainsi la vertu comme, d’une part, une volonté de bien agir, d’autre part, une volonté qui, à force de bien agir, devient une habitude. L’habitude est, justement, ce comportement répété qui nous permet d’être constant et d’agir, ainsi, non seulement bien, mais bien de manière durable. Cela permettrait, en d’autres termes, à l’homme, d’atteindre le bonheur. (Exemple) Dans des situations particulièrement difficiles, ou qui nous causent de la peine, nous pouvons, malgré la difficulté, faire preuve de courage, conformément à notre volonté de vouloir le bien, et même si la situation n’est pas à notre avantage. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, en agissant de manière vertueuse et en répétant ce comportement vertueux, nous pourrions atteindre cet état de satisfaction durable.
-
- B. (Argument second) L’homme peut se donner les moyens d’atteindre le bonheur
(Développement de l’argument) Il nous est possible de nous donner les moyens d’atteindre le bonheur. En effet, il nous arrive de faire des choix en pensant que ceux-ci pourraient nous permettre d’atteindre le bonheur. Nos désirs, qui nous poussent à faire des choix dans le but d’atteindre le bonheur, sont parfois illusoires lorsque nous les satisfaisons. (Référence philosophique) C’est ce que montre Épicure dans La lettre à Ménécée. Au regard de la quête du bonheur que nous poursuivons, Épicure nous donne les raisons pour lesquelles les hommes n’y parviennent pas. Il distingue les désirs naturels nécessaires, des désirs naturels non nécessaires, et des désirs sans fondement. Les premiers sont ceux qui sont naturels à la vie elle-même, les désirs nécessaires au bonheur (ataraxie) et les désirs qui se traduisent par une absence de dysfonctionnement du corps. Les seconds désirs ne sont pas nécessaires mais naturels (désirs sexuels, désirs artistiques). Enfin, les derniers désirs sont superflus car ils ne sont pas naturels. En ce sens, selon Épicure, seule la satisfaction des désirs naturels permet de parvenir à une vie heureuse. (Exemple) Par exemple, si nous éprouvons du plaisir à acheter une voiture de luxe car nous en avons les moyens, le plaisir éprouvé à l’achat d’une voiture de luxe n’est fondé que sur la satisfaction d’un désir non nécessaire. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, la vie heureuse se caractériserait seulement par l’absence de troubles de l’âme (ataraxie) et du corps (aponie).

(Transition) (Conclusion de la première idée) Le bonheur serait accessible car il dépendrait de nous de pouvoir l’atteindre. (Nouvelle problématisation) Or, si le bonheur est accessible parce qu’il dépend de nous de pouvoir l’atteindre, le bonheur subsiste-t-il à notre portée dès lors que des événements extérieurs qui sont indépendants de nous (guerre, bouleversements climatiques, deuil) surviennent ? Est-ce toujours possible de mener une vie heureuse si nous sommes frappés par un malheur indépendant de nous ?
II. (Seconde idée) Même en cas de malheur, le bonheur subsiste possible
A. (Argument premier) Il nous est possible de nous éloigner de ce qui nous rend malheureux
(Développement de l’argument) Le malheur surgit alors même que nous n’y sommes pas préparés. Même lorsque nous y sommes préparés, le malheur peut toujours affecter l’homme au plus profond de son être. Ce qui lui arrive est hors de sa volonté, hors de son pouvoir. C’est la raison pour laquelle, dès lors qu’un malheur survient, ce malheur est hors de notre portée. (Référence philosophique) Dans le Manuel d’Épictète, Épictète montre que l’homme a la sagesse de tenir hors de lui les événements qui l’accablent. Certaines choses, défend l’auteur, ne dépendent pas de nous, alors que d’autres, au contraire, dépendent de nous. Nos désirs, nos volontés, nos opinions dépendent de nous car ils sont à notre portée. Au contraire, la richesse, le pouvoir, notre corps sont des choses qui ne dépendent pas de nous. Des obstacles, des entraves peuvent nous empêcher d’y accéder librement. (Exemple) Épictète a été, avant d’être affranchi, un esclave, qui avait la particularité de boiter. Lorsque son maître mit sur sa jambe boiteuse un instrument de torture, celui-ci ne supplia pas son maître de lui éviter les souffrances infligées, mais accepta la situation dès lors qu’il savait que celle-ci ne dépendait pas de lui, affirmant simplement que sa jambe allait casser. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, en acceptant que certains événements ne dépendent pas de nous, nous avons la faculté de mettre hors de notre portée ce qui nous rend malheureux.
B. (Argument second) Il nous est possible d’apprendre à vivre en sachant que le malheur peut surgir à tout moment
(Développement de l’argument) Vivre dans un état de satisfaction durable n’est parfois pas suffisant, car, par hasard, une situation malheureuse ou un inconvénient peut surgir et interrompre cet état de plénitude dans lequel nous vivions (« La roue tourne »). (Référence philosophique) Pour Machiavel (Le Prince), le hasard (la fortune) ne dépend pas de nous et celui-ci peut surgir à tout moment car il est une force extérieure. Cependant, même si celui-ci ne dépend pas de l’homme, l’homme a la faculté d’agir dessus en agissant de manière à ce que, lorsqu’il se produit, il produise les conséquences les moins dommageables possibles. Selon ce dernier, le hasard contrôle la moitié de nos actions et nous dirigeons le reste. (Exemple) L’auteur prend l’exemple de la montée des eaux qui menacent les hommes et les habitations en cas d’intempéries. Cette montée des eaux, qui n’est pas à l’avance prévisible, mais qui relève du hasard, peut produire sur les hommes des conséquences moindres, dès lors que ceux-ci, pendant les périodes de calme, ont la possibilité de préparer des abris et construire des digues. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, le bonheur, même lorsque la fortune frappe, reste accessible dès lors qu’il est possible à l’homme de s’y adapter.
III. (Troisième idée) Le bonheur demeure une idée trop lointaine
A. (Argument premier) L’homme ne peut réellement savoir ce qu’est le bonheur
(Développement de l’argument) Nous voulons tous atteindre cet état de plénitude durable. Le problème est que, bien que cette volonté est celle que nous voulons tous, nous ne savons vraiment, avec précision, ce que nous voulons et ce que nous désirons. En effet, alors que le bonheur est défini comme un état de satisfaction durable et constant, il est difficile de savoir ce que nous voulons et ce que nous désirons avec précision dans le futur et indépendamment des circonstances du passé, du présent et du futur, c’est-à-dire inconditionnellement. (Référence philosophique) Kant, dans Les Fondements de la métaphysique des mœurs, montre que le bonheur est d’abord l’idée que l’on s’en fait. Or cette idée, si nous voulons l’atteindre, est loin de notre expérience. Seule, en effet, l’expérience nous informe sur notre état et la manière dont nous nous sentons. Nous souhaitons ainsi le bonheur, mais il n’est pas possible, avec précision, de savoir comment l’atteindre. Nul ne peut savoir en effet ce qui, demain, fera son bonheur ou ce qui, hier, a fait son bonheur. L’idée de bonheur demeure, ainsi, une idée très lointaine pour l’homme. Si nous désirons atteindre le bonheur, nous pouvons le désirer, mais, seulement, ce désir ne sera jamais déterminé avec précision. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, nous pouvons savoir ce qu’est le bonheur, car il représente pour nous un « maximum de bien-être » dans le temps, mais nous ne pouvons jamais réellement savoir avec certitude ce qui nous rendra heureux dans le temps et indépendamment des événements qui nous arrivent.
B. (Argument second) L’homme cherche en vain le bonheur
(Développement de l’argument) Le bonheur est aussi une quête universelle, que chacun de nous poursuivrait. Si nous cherchons interminablement à poursuivre cette quête, le bonheur ne peut alors être qu’un objectif lointain, qui nous détourne, alors, de cet état de satisfaction et de plénitude qui le caractérise. (Référence philosophique) Pascal (Les Pensées) montre justement que cette recherche incessante du bonheur ne permet pas à l’homme d’atteindre cet état de plénitude durable. En effet, face au présent, l’homme adopte deux attitudes. Soit celui-ci cherche le bonheur car son présent lui est trop insupportable et blessant, soit il continue de chercher le bonheur, même lorsque le présent lui est agréable et plaisant, car ce présent de bonheur ne dure que quelques instants, et celui-ci, alors, regrette un bonheur présent trop vite disparu. Dès lors, il n’est pas possible à l’homme d’être véritablement heureux et d’atteindre le bonheur, car, toujours dans l’attente d’un bonheur à vivre, il se refuse de vivre et d’être heureux. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, la recherche du bonheur est une recherche vaine qui le détourne du présent, l’empêche de vivre pleinement et d’accéder à un état de plénitude.
IV – Citations sur la notion de bonheur en philosophie
- « Le bonheur est le motif de toutes les actions des hommes », Pascal, Pensées
- « Le plaisir est le principe et la fin de la vie heureuse », Épicure, Lettre à Ménécée
- « Il n’y a qu’une route vers le bonheur, c’est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre liberté », Épictète, Manuel
- « Le bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l’ont pas cherché », Alain, Propos sur le bonheur
- « Nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté, nulle jouissance de l’instant présent ne pourrait exister sans la faculté d’oubli », Nietzsche, Seconde considération inactuelle
CONFORT DES COURS A DOMICILE EN PHILO
Une interaction directe entre le prof et l'élève
Points méthodes réguliers
Avis Google France ★★★★★ 4,9 sur 5
V – Pour aller plus loin sur le bonheur en philosophie…
- Aristote, Éthique à Nicomaque, trad. J. Tricot, Vrin, Paris, 1979 ; Éthique à Eudème, trad. V. Décarie, ibid., 1984
- Épicure, Lettres et Maximes, trad. M. Conche, P.U.F., Paris, 1987
- S. Freud, Malaise dans la civilisation, trad. C. et J. Odier, ibid., 1971
- E. Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs, trad. Delbos-Philonenko, ibid., 1980
- Platon, Le Banquet, Philèbe, Phédon, etc. (plusieurs traductions disponibles)
- Épictète : Manuel (dans Marc Aurèle, Pensées pour moi-même, GF) : Les exercices d’indépendance du stoïcien
VI – Vers le bac : Les grands axes de la notion de bonheur
- Atteignable & possible : “Le bonheur est-il inaccessible ?” “Pouvons-nous atteindre le bonheur ? Le bonheur n’est-il que dans l’attente du bonheur ? ”
- Objectif & subjectif ; particulier & universel : “Le bonheur est-il une aspiration universelle ? M’appartient-il d’être heureux ?” “Le bonheur n’est-il qu’une affaire personnelle ?”
- Satisfaire des désirs et plaisirs : “Le bonheur consiste-t-il à ne plus rien désirer ? Le bonheur est-il une succession de plaisirs ? ”VII – Exercice : Dissertation
Rédiger l’introduction du sujet suivant.
Sujet : « Peut-on à la fois préserver et dominer la nature ? »
VIII – Exercice : Explication de texte sur le bonheur en philosophie
À partir du texte suivant :
- Dégager l’objet du texte
- La problématique du texte
- La thèse de l’auteur
- L’enjeu du texte
- La structure du texte
« Nous venons de parler de l’hostilité contre la civilisation, engendrée par la pression que celle-ci exerce, par les renonciations aux instincts qu’elle exige. S’imagine-t-on toutes ses interdictions levées, alors on pourrait s’emparer de toute femme qui vous plairait, sans hésiter, tuer son rival ou quiconque vous barrerait le chemin, ou bien dérober à autrui, sans son assentiment, n’importe lequel de ses biens ; que ce serait donc beau et quelle série de satisfactions nous offrirait alors la vie ! Mais la première difficulté se laisse à la vérité vite découvrir. Mon prochain a exactement les mêmes désirs que moi et il ne me traitera pas avec plus d’égards que je ne le traiterai moi-même. Au fond, si les entraves dues à la civilisation étaient brisées, ce n’est qu’un seul homme qui pourrait jouir d’un bonheur illimité, un tyran, un dictateur ayant monopolisé tous les moyens de coercition, et alors lui-même aurait raison de souhaiter que les autres observassent du moins ce commandement culturel : tu ne tueras point. » Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation (1930)
IX – Correction exercice sur le bonheur en philosophie
Objet du texte : Le texte a pour objet de questionner notre faculté d’accéder au bonheur en raison des limites physiques et morales que nous impose la société.
Problématique du texte : Les interdits imposés par la civilisation sont-ils une entrave au bonheur individuel ou une nécessité pour garantir l’ordre social et éviter la domination des plus forts ?
Thèse de l’auteur : Freud défend l’idée que la civilisation, bien qu’elle repose sur la répression des instincts, est indispensable pour éviter une société où seule la loi du plus fort s’imposerait.
Enjeu du texte : L’enjeu du texte est de montrer que les règles de la civilisation, bien qu’elles limitent les désirs individuels, sont essentielles à la coexistence humaine et à la prévention de la violence généralisée.
Structure du texte :
- Première partie : Le fantasme d’une liberté totale (ligne 1 à « offrirait alors la vie ! »)
- Deuxième partie : La confrontation à la réalité (de « Mais la première difficulté » à « je ne le traiterai moi-même. »)
- Troisième partie : L’inévitable émergence d’un pouvoir oppressif (de « Au fond » à la fin du texte)
Les programmes au lycée sont très riches et denses, et ceci dans l’ensemble des matières, et notamment en philosophie en terminale. Pour éviter de prendre un trop grand retard, les lycéens peuvent utiliser des cours en ligne pour se remettre à niveau ou tout simplement pour réviser :
- Révisions sur l’art et la technique en philosophie
- Résumé de cours sur le travail en terminale en philosophie
- Fiche de révision sur la raison en philosophie
- Résumé de cours sur la nature et le devoir en terminale en philosophie
