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Cours en ligne sur l’état en philosophie en terminale
Cours en ligne de Philosophie en Terminale
Ce cours en ligne porte sur le chapitre de l’état du programme de philosophie en terminale. Il aborde les notions d’état en philosophie, des leçons sur l’état, les citations et grands axes sur la notion d’état en philosophie. Vous avez également des exercices avec leurs corrigés pour travailler la notion d’état pour le bac de philosophie. En plus de ce cours en ligne, vous pouvez aussi faire appel à un prof particulier de philosophie via Groupe Réussite pour des cours sur mesure à domicile et une progression rapide.
I – Introduction à la notion de l’état en philosophie
Définition de l’État : L’État peut être défini comme l’ensemble des institutions présentes sur un territoire chargées d’assurer le bon fonctionnement d’une société par un ensemble de règles imposées aux citoyens.
Définition de la société : À la différence de l’État, une société peut être définie comme l’association d’un ensemble d’individus sur un même territoire et le partage d’un même vivre-ensemble.
Définition de la communauté : À la différence d’une société, une communauté désigne un ensemble d’individus regroupés, sur un même territoire ou non, qui ont décidé de vivre ensemble au travers du partage de valeurs et de traditions communes.
II – Les termes clés de la notion d’état en philosophie
- État de nature
- Contrainte
- Aliénation
- Contrat social
- Liberté subjective, Liberté objective, Liberté conforme à la raison
- Liberté véritable
- Liberté originelle
- Inégalités
- Classe dominante
- Prolétariat
- Servitude volontaire
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III – Leçon sur l’État : l’État est-il l’ennemi de l’individu ?
- A. L’existence de l’État est inconciliable avec celle de l’individu
- 1. L’état contraint l’individu
-> Proudhon, Idée générale de la révolution au XIXᵉ siècle : Proudhon montre que l’État, parce qu’il dispose d’un pouvoir réglementaire, c’est-à-dire d’édicter des règles, et de légiférer, c’est-à-dire d’établir des lois, contraint l’individu et l’empêche d’agir librement. La contrainte exercée par l’État à l’encontre de l’individu, notamment par les réglementations et les lois, est absolue. Dans chaque domaine de sa vie, l’individu a besoin de l’accord de l’État pour agir.
-> Exemple : L’auteur prend de nombreux exemples qui concernent les différents domaines de la vie d’un individu. Dans le domaine de la vie privée et familiale, le mariage doit être approuvé par l’État. Dans le domaine de la vie publique, les échanges par voie postale doivent recueillir le sceau de l’État à travers l’achat d’un timbre. Dans le domaine du travail, les revenus générés par chacun sont taxés par l’État
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- 2. L’État aliène l’individu
-> Max Stirner, L’Unique et sa propriété (1844) : Stirner montre que l’État non seulement contraint la liberté de l’individu dès lors que celui-ci est obligé de se soumettre aux lois, mais également que l’individu est aliéné par l’État. L’aliénation peut être définie comme le fait pour un individu de ne plus être lui-même, c’est-à-dire de perdre son identité, du fait d’un ensemble de contraintes extérieures qui pèsent sur lui. Par exemple, le travail à la chaîne a été décrit comme aliénant l’individu ; celui-ci, à force de répéter mécaniquement les mêmes gestes en continu, sans ne plus penser, perd son identité. Selon Stirner, c’est l’État qui aliène l’individu, car ce dernier, est tellement soumis à l’État qu’il en perd son identité. Il met cet argument en lumière en opposant l’aliénation de l’individu par l’État à la liberté véritable de l’individu, qu’il définit comme le fait de pouvoir affirmer sa propre existence sans dépendre d’un pouvoir extérieur.
-> Exemple : L’auteur prend notamment l’exemple de l’impôt. En payant des impôts, l’individu n’est pas véritablement libre, car celui-ci est contraint de les payer. Si celui-ci refuse de payer l’impôt, alors sa liberté véritable sera encore plus empêchée, puisqu’il sera puni et considéré comme un hors-la-loi.
- B. Cependant l’Etat peut être aussi bénéfique à l’individu
- 1. L’Etat protège l’individu
-> Hobbes, Le Léviathan : Dans cet ouvrage, Hobbes affirme qu’à l’état de nature, qui correspond à un état (fictif) dans lequel les individus ne se sont jamais rassemblés, « l’homme est un loup pour l’homme ». En effet, chaque individu n’agit que pour se conserver et assurer sa propre survie. La morale, qui consiste dans le fait d’agir conformément à ce qui est bon, n’existe pas dans l’état de nature. C’est pourquoi, à l’état de nature, Hobbes parle de « guerre de tous contre tous ». Seul l’État permet aux individus de vivre dans un état de paix, les individus acceptant de céder leurs droits à un souverain, qui doit assurer, en échange de la cession de leurs droits, leur sécurité (contrat social).

-> Exemple : Hobbes illustre l’importance de l’État pour le maintien de la paix entre les individus au travers des lois. Au travers des lois, les individus acceptent de se soumettre, c’est-à-dire d’abandonner les droits qu’ils avaient à l’état de nature, en échange de leur sécurité.
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- 2. L’Etat permet à l’individu de se réaliser
-> Hegel, La Raison dans l’Histoire : Hegel montre, quant à lui, que l’individu ne peut se réaliser que dans l’État. En effet, selon Hegel, l’État permet à l’individu d’être libre conformément à la raison. La raison est importante selon Hegel, car elle permet à l’individu de dépasser ses intérêts personnels. C’est seulement dans l’État que la liberté peut être redéfinie en liberté objective, c’est-à-dire conforme à la raison, et ne plus être une liberté subjective, c’est-à-dire conforme aux intérêts personnels.
-> Exemple : L’auteur montre le rôle clé que joue l’éducation dans la réalisation de l’individu. Celle-ci permet à l’individu de maîtriser ses désirs et ses impulsions naturelles, d’intégrer les règles et les lois qui ne viennent pas de lui, mais de la société.
- C. Finalement, l’Etat est au service des individus les plus puissants
- 1. L’Etat reproduit les inégalités
-> Marx, Critique du programme de Gotha (1875) ; La question juive (1843) : De nombreux États consacrent, notamment la France à travers la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (1789), l’égalité des citoyens devant la loi. En théorie, tous les citoyens, peu importe leur origine, leur sexe, leur religion, etc., sont égaux devant la loi, c’est-à-dire qu’ils doivent être traités de manière égale par la loi. Marx montre que la reconnaissance juridique de l’égalité des citoyens devant la loi est un leurre. En réalité, la consécration juridique de l’égalité des citoyens devant la loi reproduit les inégalités entre les citoyens, car elle permet à la classe de citoyens privilégiée (classe dominante), la classe bourgeoise, d’asseoir sa domination sur les autres citoyens, et notamment les moins favorisés, les prolétaires (prolétariat).
-> Exemple : Marx prend l’exemple de l’article 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, selon lequel « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». Cet article, bien qu’il consacre l’égalité et la liberté en droits des citoyens, reproduit les inégalités économiques entre les différentes classes sociales, car il permet que les droits de la classe bourgeoise, comme le droit de propriété consacré à l’article 17 de ladite Déclaration, soient garantis et protégés juridiquement.
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- 2. L’individu choisit d’être assujetti
-> Étienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire : L’auteur montre que le citoyen, c’est-à-dire un individu qui vit sur un territoire administré par l’Etat, est soumis aux règles et lois édictées par l’État, et particulièrement par ses dirigeants, a choisi d’être assujetti. Lorsque le citoyen est oppressé par les gouvernants, celui-ci choisit de ne pas se révolter. D’une part, à cause de l’habitude. Le citoyen tyrannisé, en effet, s’habitue à subir des injustices, jusqu’à en faire une normalité, et ne plus les remettre en question. D’autre part, montre l’auteur, les citoyens sont nés serviteurs et ont été élevés comme tels, de telle sorte qu’ils n’ont jamais été éduqués avec un sentiment de liberté originelle, qui leur permettrait de se révolter face à l’oppresseur.
-> Exemple : Afin d’illustrer l’habitude comme cause de la servitude volontaire des citoyens, Étienne de La Boétie utilise la métaphore des chevaux sauvages qui, avant d’être dressés, commençaient par se rebeller, mais finissaient, avec le temps, par accepter leur condition de servitude, et obéissaient ainsi.

IV – Citations sur la notion d’Etat
- « L’État est un grand corps artificiel, dont les membres sont les citoyens, qui sont unis par un contrat social. », Thomas Hobbes, Le Leviathan
- « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. » Jean Jaques Rousseau, Du Contrat Social
- « L’Etat n’est qu’un comité exécutif de la bourgeoise » Karl Marx, Le Manifeste du Parti Communiste
- « L’Etat est la réalité de la liberté éthique » Hegel, La Philosophie du droit
- « L’État est la communauté humaine qui revendique pour elle-même le monopole de la violence légitime. » Max Weber, Le Savant et le Politique
V – Pour aller plus loin …
- Platon, La République (vers 380 av. J.-C.), Édition : Platon, La République, traduction et commentaire par Pierre Vidal-Naquet, Flammarion, 1992
- Aristote, La Politique (IVe siècle av. J.-C.) Édition : Aristote, La Politique, traduction et introduction par André-Jean Voelke, Garnier Flammarion, 2002.
- Thomas Hobbes, Le Léviathan (1651), Édition : Thomas Hobbes, Le Léviathan, traduction et introduction par Bernard Gagnebin et Maurice S. Cranston, GF Flammarion, 1998.
- John Locke, Deux Traités du gouvernement civil (1689), Édition : John Locke, Deux Traités du gouvernement civil, traduction et présentation par Jean-Éric Ionescu, Garnier Flammarion, 1993.
- Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social (1762), Édition : Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat social, traduction de Charles Lalo, GF Flammarion, 1993.
- Georg Wilhelm Friedrich Hegel, La Philosophie du Droit (1820), Édition : Georg Wilhelm Friedrich Hegel, La Philosophie du Droit, traduction et présentation par Jean Hyppolite, Presses Universitaires de France, 1949.
- Karl Marx, Critique du programme de Gotha (1875), Édition : Karl Marx, Critique du programme de Gotha, traduction de Jean-Marie Vincent, Éditions Sociales, 1971.
- Max Weber, Le Savant et le Politique (1919), Édition : Max Weber, Le Savant et le Politique, traduction et présentation par Gérard Mairet, Flammarion, 2000.
- Carl Schmitt, Le Concept du Politique (1927), Édition : Carl Schmitt, Le Concept du Politique, traduction de Xavier Delcourt, PUF, 1996.
- Michel Foucault, Surveiller et punir (1975), Édition : Michel Foucault, Surveiller et punir, Gallimard, 1995.
VI – Vers le bac : Les grands axes de la notion d’Etat
- Etat & Société : “Peut-on concevoir une société sans État ?” ; “Une société peut-elle se passer d’État ?”
- Etat & Devoir : “Doit-on tout attendre de l’État ?” ; “Que devons-nous à l’État ?”
- Etat & Pouvoir : “Pourquoi l’État devrait-il limiter son pouvoir ?” ; “L’usage de la force par l’État est-il légitime ?”
- Etat & Justice : “Est-ce à l’Etat de faire régner la justice ?” ; “L’Etat doit-il mettre fin aux injustices ?”
VII – Exercice : Explication de texte sur l’état en philosophie
Rédiger l’introduction du texte suivant :
« Demander, dans un État libre, des gens hardis dans la guerre et timides dans la paix, c’est vouloir des choses impossibles, et, pour règle générale, toutes les fois qu’on verra tout le monde tranquille dans un État qui se donne le nom de république, on peut être assuré que la liberté n’y est pas.
Ce qu’on appelle union dans un corps politique est une chose très équivoque : la vraie est une union d’harmonie, qui fait que toutes les parties, quelque opposées qu’elles nous paraissent, concourent au bien général de la Société, comme des dissonances dans la musique concourent à l’accord total. Il peut y avoir de l’union dans un État où l’on ne croit voir que du trouble, c’est-à-dire une harmonie d’où résulte le bonheur, qui seul est la vraie paix. Il en est comme des parties de cet Univers, éternellement liées par l’action des unes et la réaction des autres.
Mais, dans l’accord du despotisme asiatique, c’est-à-dire de tout gouvernement qui n’est pas modéré, il y a toujours une division réelle : le laboureur, l’homme de guerre, le négociant, le magistrat, le noble, ne sont joints que parce que les uns oppriment les autres sans résistance, et, si l’on y voit de l’union, ce ne sont pas des citoyens qui sont unis, mais des corps morts, ensevelis les uns auprès des autres »
Montesquieu, De l’Esprit des Lois (1748)
VIII – Correction exercice sur l’état en philosophie
Objet du texte : Le texte a pour objet de questionner la liberté des citoyens dans un Etat qui, pour fonctionner, doit reposer sur une union politique, c’est-à-dire sur une agrégation des individus qui s’opposent la cohésion.
Problématique du texte : Comment l’union politique peut-elle coexister avec la liberté des citoyens ?
Thèse de l’auteur : Montesquieu défend l’idée que dans un véritable État libre, l’union politique ne repose pas sur l’absence de conflits, mais sur un équilibre des forces sociales, qui garantit la liberté. Enjeu du texte : L’objectif que l’agitation des citoyens et confrontation de leurs intérêts ne sont pas des menaces pour la liberté, mais bien les conditions mêmes de son existence.
Structure du texte :
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- Une fausse conception de la paix dans un État libre (ligne 1 à « on peut être assuré que la liberté n’y est pas »)
- Une définition positive de l’union politique (de « Ce qu’on appelle union » à « seul est la vraie paix. »)
- Une critique de l’union imposée par le despotisme (de « Mais, dans l’accord du despotisme asiatique » à la fin du texte)
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