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Cours en ligne sur la justice en philosophie en terminale
Cours en ligne de Philosophie en Terminale
Ce cours en ligne aborde le chapitre de la justice du programme de philosophie en terminale. Il porte sur les notions de justice en philosophie, les leçons sur la justice, les citations et grands axes sur la notion de justice en philosophie. Vous avez également des exercices avec leurs corrigés pour vous préparer efficacement à l’épreuve du bac en philosophie. En complément de ce cours en ligne, vous pouvez aussi contacter un professeur particulier en philosophie via Groupe Réussite pour une révision optimale en ayant une connaissance totale des notions comme la justice en philosophie.
I – Introduction à la notion de justice en philosophie
Définition de la justice : Deux définitions principales permettent de définir la justice :
- La justice comme caractère de ce qui est juste : La justice peut être définie comme le caractère de ce qui est juste, soit en conformité à une vertu ou une qualité morale (« être juste », « ne pas être juste »), soit en conformité avec le droit applicable, aussi appelé droit positif (« rendre la justice »).
- La justice comme pouvoir judiciaire : La justice désigne aussi un pouvoir judiciaire et peut être définie comme l’ensemble des institutions en charge d’appliquer le droit positif et qui en sanctionnent les transgressions.
Définition du droit : Au sens large, le droit peut être défini comme l’ensemble des règles qui régissent les rapports entre les individus au sein d’une société.
Définition du droit positif : Le droit positif, quant à lui, désigne l’ensemble des règles applicables sur un espace ou un territoire.
Définition du droit naturel : Le droit naturel se distingue du droit positif. Il désigne l’ensemble de règles immatérielles, c’est-à-dire de valeurs, de principes, que l’homme peut revendiquer pour lui-même. Parmi ces valeurs et ces principes se trouvent la liberté individuelle ou encore l’égalité entre tous les citoyens. Certains textes juridiques et fondamentaux, comme la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, consacrent des principes et valeurs issus du droit naturel.
Définition de la loi : La loi peut être définie comme une règle générale qui s’impose aux individus au sein d’un État.
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II – Les termes clés de la notion de justice en philosophie
- Justice distributive ou justice sociale
- Justice proportionnelle
- Justice réparatrice ou justice pénale
- Loi naturelle et commune
- Sentiment de pitié naturel et universel
- Droit du plus fort
- Désobéissance civile
III – Focus : Les théories de la justice (Aristote, Éthique à Nicomaque)
La justice distributive ou justice sociale
Qu’est-ce qui est juste ? Ce qui est juste est, d’abord, ce qui est égal. Le juste est le milieu. En d’autres termes, être juste revient à distribuer de manière égale la part qui lui revient.

La justice distributive ne peut s’appliquer de manière égale aux choses inégales ou aux personnes qui ne sont pas égales. C’est la raison pour laquelle celle-ci doit être proportionnelle : la justice doit s’appliquer en fonction des choses et des personnes.
Aristote prend l’exemple des récompenses accordées aux citoyens dans une cité. Imaginons que l’un a été un général victorieux ayant permis la défense de la cité, alors qu’un autre n’a joué aucun rôle significatif dans la défense de la cité. Le premier devra, selon la justice proportionnelle, recevoir une récompense plus grande que le second, car il a davantage contribué au bien commun.
La justice réparatrice ou justice pénale
La justice réparatrice concerne le règlement des conflits entre les individus devant la loi et devant le juge, qui ont pour fonction de rechercher et d’identifier la victime et le coupable au sein de ces conflits. La mission du juge consistera à égaliser une injustice, c’est-à-dire à ôter à une des parties le produit qu’elle a obtenu pour le rendre à la partie qui en a été originairement privée.

Par exemple, en cas de vol, le juge aura pour mission, au travers de la loi, d’ôter le fruit du vol au voleur et de le rendre à la victime.
IV – Leçon sur la justice : La justice n’est-elle qu’un idéal ?
- A. La justice existe
- 1) La justice est présente naturellement en chacun de nous
-> Aristote, Rhétorique : Aristote montre que la justice est naturelle et commune à tous les individus. En affirmant que la justice est une loi naturelle et commune, Aristote montre qu’il n’est pas nécessaire à l’homme de vivre en société pour que la justice existe. En effet, celle-ci est présente naturellement en chacun de nous.
-> Exemple : Par exemple, nous considérons que l’acte de tuer est un acte injuste. Cette considération sur le caractère injuste de l’acte de tuer est indépendante de l’établissement d’une société et de l’existence de lois le réprimant. C’est parce que nous avons en chacun de nous le sentiment naturel que cet acte est un acte injuste.
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- 2) Nous avons tous naturellement un sentiment de justice
-> Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes : Selon Rousseau, la justice existe bel et bien, car elle a pour fondement le sentiment de pitié. Le sentiment de pitié est un sentiment naturel, présent en chacun de nous, qui nous pousse naturellement à compatir pour le mal qui est fait à autrui. Nous aurions donc envers autrui une bonté naturelle qui nous pousserait, ainsi, à chercher la justice et à nous éloigner de l’injustice. Rousseau définit alors la justice comme le fait de faire le bien à autrui avec le moins de mal possible.
-> Exemple : Rousseau donne l’exemple d’un homme qui, voyant un autre homme souffrir ou être en danger, ressent spontanément un élan de compassion qui le pousse à lui venir en aide.
- B. Cependant, la justice est aussi un idéal
- 1) Nous n’éprouvons pas réellement de sentiment universel de justice
-> Hume, Traité de la nature humaine : À l’inverse de Rousseau ou encore d’Aristote, Hume montre que la justice n’est pas un sentiment naturel et commun à tous les hommes. La justice n’est pas un sentiment naturel et universel à tous les hommes, mais dépend du tempérament de chacun. Si la justice existe, c’est parce qu’elle résulte d’un accord entre les individus qui la jugent nécessaire au bon fonctionnement de la société.
-> Exemple : C’est notamment le droit de propriété, qui permet à chacun de revendiquer un bien comme étant le sien, qui justifie l’existence de la justice. En effet, du fait que les ressources disponibles sur terre sont rares et limitées, des conflits sur la propriété des biens naissent et nécessitent leur arbitrage, leur règlement et leur jugement par l’institution de la justice.
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- 2) C’est le plus fort qui l’emporte
-> Rousseau, Du Contrat Social : Rousseau, quant à lui, montre que, bien que le sentiment de pitié soit au fondement de la justice, la justice, lorsque celle-ci est appliquée et institutionnalisée à travers le droit, perpétue les intérêts des classes dominantes et les plus légitimes. La justice institutionnelle devient un moyen, à travers le droit, pour les individus les plus puissants de faire valoir leurs volontés aux dépens d’autrui, car ce sont eux qui sont habilités à faire le droit.
-> Exemple : Rousseau prend l’exemple du tyran qui impose le droit par la force.

- C. Être juste en désobéissant
- 1) La désobéissance civile permet de lutter contre des lois injustes
-> Henry David Thoreau, La Désobéissance civile : La désobéissance civile peut être définie comme un acte public, non violent, décidé en conscience, mais politique, contraire à la loi, mais destiné à amener un changement de la loi (Rawls, Théorie de la justice).
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- 2) Il est nécessaire de désobéir justement à des lois injustes
–> John Rawls, Théorie de la justice : Rawls montre que, quand bien même il est important de désobéir à des lois injustes, nous ne devons pas toujours et nécessairement y désobéir. En effet, selon lui, désobéir à une loi injuste n’est pas toujours nécessaire lorsque la structure d’une société est suffisamment juste, c’est-à-dire lorsqu’elle repose sur un ensembles de principes suffisamment justes (principes de la justice). Ainsi, si nous désobéissons à une loi injuste, alors que la structure de la société dans laquelle nous vivons est suffisamment juste, nous courons le risque de renverser un régime politique qui défend des principes justes.
Exemple : Rawls prend pour exemple les démocraties qui reposent sur des principes suffisamment justes tels que les principes de “la liberté égale pour tous” et “du gouvernement par la majorité. Désobéir à une loi injuste, sans évaluer le risque que cette désobéissance pourrait entraîner, reviendrait à agir injustement en renversant un régime politique qui repose sur des principes suffisamment justes. Dans les régimes démocratiques, nous dit Rawls, la désobéissance civile doit être “raisonnablement juste”.

V – Citations sur la notion de justice en philosophie
- « Le juste est le milieu entre deux extrêmes. » – Aristote, Éthique à Nicomaque
- « La justice est la première vertu des institutions sociales. » – John Rawls, Théorie de la justice
- « La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. » – Blaise Pascal, Pensées
- « Il vaut mieux subir l’injustice que la commettre. » – Socrate (rapporté par Platon, Gorgias)
- « Là où il n’y a pas de loi, il n’y a pas de justice. » – John Locke, Deuxième traité du gouvernement civil
- « J’affirme qu’un homme n’a rien à faire, en conscience, sous un gouvernement injuste. » – Henry David Thoreau, La Désobéissance civile
VI – Pour aller plus loin …
- Thomas Hobbes, Le Léviathan
- Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social
- Montesquieu, De l’esprit des lois
- Michael Sandel, Justice : What’s the Right Thing to Do? (2009)
- Amartya Sen, L’idée de justice (2009)
VII – Vers le bac : Les grands axes de la notion de justice
- Justice & Droit : : “Faire régner la justice, est-ce seulement appliquer le droit ?” ”Le droit satisfait-il notre besoin de justice ?
- Justice & Etat : “L’Etat doit-il mettre fin aux injustices ?” “Est-ce à l’Etat de faire applpliquer la justice ?” “L’Etat doit-il préférer l’injustice au désordre”
- Justice & Injustice : “Éprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste ?” “Un monde sans injustice est-il possible?”
VIII – Exercice : Dissertation sur la justice en philosophie
À partir de la problématique suivante :
- Formuler une première idée
- Donner deux arguments personnels permettant de soutenir cette idée
Sujet : « La justice peut-elle se passer de lois ? »
Problématique : La justice repose-t-elle nécessairement sur un cadre juridique, ou peut-elle s’exprimer en dehors du droit, par le recours à des principes moraux, à la conscience individuelle ou à des normes sociales ?
IX – Correction exercice sur la justice en philosophie
- Idée 1 : Les lois sont essentielles pour garantir une justice objective et universelle
- Arguments :
- (Argument 1) (Car) Les lois sont objectives et permettent d’éviter les jugements arbitraires
- (Argument 2) (Car) Les hommes sont égaux devant la justice
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