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Cours sur le langage en philosophie en terminale
Cours en ligne de Philosophie en Terminale
Ce cours disponible gratuitement porte sur le chapitre du langage du programme de philosophie en terminale. Il aborde les notions de langage en philosophie, les leçons sur le langage, les citations et grands axes sur la notion de langage en philosophie pour les élèves qui préparent le bac. Vous avez également des exercices avec leurs corrigés pour vous entraîner efficacement à l’épreuve du bac en philosophie. En complément de ce cours en ligne, vous pouvez aussi faire appel aux cours de philosophie particuliers via notre plateforme Groupe Réussite pour une préparation optimale en ayant une maîtrise totale des notions comme le langage en philosophie.
I – Introduction à la notion de langage en philosophie
Définition du langage : Le langage peut être défini comme un moyen d’expression et de communication, exprimé au travers de l’usage d’un ensemble de signes verbaux et non-verbaux .
Définition d’un signe : Un signe, de manière générale, est ce qui permet de reconnaître distinctement une chose.
- Définition du signe dans la théorie du langage : Dans la théorie du langage, les signes peuvent être verbaux (chiffres et lettres) et non-verbaux, à l’exemple des signes visuels, sonores ou corporels. Ils sont caractérisés par une image acoustique, c’est-à-dire un ensemble de sons qui composent le mot (appelé « signifiant ») et par l’idée qui est représentée par cette image acoustique (appelée « signifié ») (Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale).
Définition de la langue : La langue peut être définie comme la forme spécifique que prend le langage lorsqu’il est utilisé par une population, une communauté ou un groupe de personnes.
Définition de la parole : La parole peut être définie comme l’expression orale ou écrite de la langue et du langage.

II – Les termes clés de la notion de langage en philosophie
- Signes verbaux et signes non-verbaux
- Signifiant et signifié
- Faculté de discourir
- Dialoguer
- Mouvements spontanés
- Violences physiques et violences verbales
- Classe dominante
- Hypercorrection
- Violence symbolique
III – Leçons sur le langage en philosophie
Leçon 1 : Le langage est-il le propre de l’homme ?
(Définition des termes) Le langage peut être défini comme un moyen d’expression et de communication à travers l’usage d’un ensemble de signes verbaux et non-verbaux par une communauté. Défini, dès lors, comme un moyen d’expression et de communication, il apparaît que ne communiquent et ne s’expriment pas uniquement les hommes, mais bien une variété d’espèces animales, à l’exemple des loups qui utilisent les hurlements pour maintenir le lien dans la meute, notamment lorsque l’un de leurs membres manque à l’appel. L’homme, quant à lui, se distingue des animaux en raison de sa faculté à pouvoir communiquer et exprimer ses pensées par l’emploi de signes verbaux (chiffres et lettres). (Mise en relation des termes) Dès lors que le langage est défini comme un moyen d’expression et de communication au moyen de l’utilisation de signes, il apparaît essentiel de nous interroger sur la spécificité du langage, à savoir, si le langage se réduit à un instrument au moyen duquel il est possible de s’exprimer et de communiquer ou, au contraire, si le langage sous-tend l’utilisation particulière de signes verbaux, à travers lesquels l’homme, par la parole, exprime et donne un sens à ses pensées. (Annonce de la problématique) Les animaux sont-ils doués de langage dès lors qu’ils n’expriment pas et ne communiquent pas leurs pensées par la langue? Y a-t-il un langage en dehors de la communication et de l’expression verbale ?
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- I. (Première idée) Un langage commun aux hommes et aux animaux
- A. (Argument premier) Les animaux s’expriment
(Développement de l’argument) Le langage est défini comme un moyen d’expression et de communication à travers l’usage de signes. À ce titre, non seulement les hommes communiquent et s’expriment par l’usage de signes, mais également les animaux. Les hommes, premièrement, se servent de leurs mains, avec le langage des signes, ou emploient des mots afin de communiquer et d’exprimer leurs idées et leurs sentiments. Les animaux, deuxièmement, usent également de signes pour s’exprimer. (Référence philosophique) D’après Montaigne (Essais), le langage n’est pas uniquement l’expression de signes verbaux (chiffres et lettres), mais il existe au contraire un langage corporel, à travers lequel les hommes, comme les animaux, communiquent par l’expression de signes non-verbaux. (Exemple) Par exemple, les oiseaux et les grillons chantent pour trouver leur partenaire ou défendre leur territoire, en faisant donc usage de leur voix. Ceux-ci peuvent également s’exprimer à travers d’autres signes, à l’exemple d’attitudes manifestées par le chat qui hérisse son poil ou rabat ses oreilles pour exprimer sa colère, ou du chien qui agite sa queue pour manifester sa joie.
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- B. (Argument second) Les animaux communiquent
(Développement de l’argument) Le langage, nous l’avons vu, est un moyen de communication et d’expression à travers l’emploi de signes. Non seulement les animaux s’expriment, mais ceux-ci communiquent entre eux. (Référence ethnologique et exemple) La communication des animaux a été particulièrement étudiée par l’ethnologue Karl Von Frisch. Celui-ci postula l’hypothèse de l’existence d’un langage animal, après avoir observé que les abeilles communiquaient à travers une danse appelée « la danse des abeilles ». Ainsi, une abeille sort de sa ruche après avoir remarqué de la nourriture. Après en avoir trouvé, elle finit par regagner la ruche. Ensuite, l’auteur observe qu’une fois rentrée dans la ruche, les autres abeilles en sortent et parviennent également à trouver de la nourriture. L’expérience révèle également que, lorsque la première est entrée dans la ruche, celle-ci a effectué une danse. Et il en va de même pour les autres abeilles qui, une fois rentrées dans la ruche, effectuent la même danse. Au terme de cette expérience, il apparaît alors que les abeilles communiquent entre elles : celles-ci, en effet, s’échangent des informations, au moyen d’une danse, afin de trouver de la nourriture. (Conclusion de l’argumentation) Non seulement les animaux auraient la faculté de s’exprimer à travers l’emploi de signes non-verbaux, mais encore, ils auraient également la faculté de communiquer à travers l’emploi de ces mêmes signes.
(Transition) (Conclusion) Ainsi, nous remarquons que les animaux, non seulement, s’expriment, mais encore, communiquent entre eux. Néanmoins, cette communication est-elle suffisante pour qualifier la communication animale de langage ? (Exemple) Dans le film “Le Discours d’un roi” (Tom Hooper), le futur roi d’Angleterre est confronté à des problèmes d’élocution qui altèrent gravement sa parole, quand bien même celui-ci parvient faiblement à communiquer et à s’exprimer. (Nouvelle problématisation) Le langage ne suppose-t-il pas, ainsi, plus que la simple faculté d’expression et de communication ? Dès lors qu’il est dénié au futur roi d’Angleterre (“Le Discours d’un roi”) la faculté de pouvoir s’exprimer normalement et correctement, qu’est-ce qui définit le langage ?
- II. (Seconde idée) Le langage, cependant, restre spécifique à l’homme
- A. (Argument premier) Le langage est l’expression de la pensée
(Développement de l’argument) La caractéristique du langage consiste à pouvoir, grâce à la parole, exprimer et organiser ses idées. Le recours à la parole nécessiterait l’usage de la raison. (Référence philosophique) C’est ce que montre Descartes (Discours de la méthode), pour lequel seuls les hommes ont la faculté de discourir, c’est-à-dire à arranger ensemble diverses paroles et à en composer un discours afin d’exprimer sa pensée. Les animaux, même s’ils disposent d’une voix ou d’organes leur permettant de parler, n’expriment pas leurs pensées, c’est-à-dire, ne discourent pas par l’arrangement de divers signes verbaux et non-verbaux. Au contraire, le langage est cette faculté à pouvoir exprimer nos pensées, qui, quant à elles, reflètent nos états intérieurs (sentiments, émotions) les plus négatifs, grâce aux mots qui permettent de donner du sens à ce que nous pensons. (Exemple) Par exemple, ressentant une colère et une tristesse immense, le poète Louis Aragon (Strophe pour se souvenir, Le Roman inachevé) exprime celles-ci à travers un poème rendant hommage aux résistants morts pour la France. Le langage se substitue alors à la violence. Être pris d’un sentiment de colère ou de tristesse, c’est avoir la faculté d’exprimer ce sentiment par les mots, c’est-à-dire par des signes extérieurs qui traduisent l’idée de ce sentiment. Ce n’est pas, en d’autres termes, se laisser aller à l’expression purement physique, notamment par les cris. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, user du langage, c’est bien choisir d’exprimer un sentiment négatif à travers des mots qui en formulent l’idée, plutôt qu’à travers des gestes et des comportements destructeurs.
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- B. (Argument second) Les animaux ne font que communiquer
(Développement de l’argument) Communiquer à travers des signes non-verbaux ne suffit pas à qualifier la communication entre les animaux de langage, car le langage ne peut être réduit à l’échange d’une quantité d’informations qui s’expriment à travers ces signes. Non seulement le langage suppose la faculté de discourir, c’est-à-dire d’arranger ses pensées et de les formuler, mais il suppose également la faculté de dialoguer. À ce titre, dialoguer n’est pas seulement communiquer ou entretenir une conversation. Dialoguer, c’est converser avec raison en étant capable de discernement (du grec ancien dialogos composé du préfixe « dia » signifiant « au travers, par, entre » et du radical « logos » signifiant parole, raison, verbe), permettant ainsi la compréhension mutuelle de chacun. (Référence linguistique et exemple) Le linguiste Émile Benveniste (Problèmes de linguistique générale) a justement émis des critères de distinction spécifiques entre le langage et la communication des abeilles. Premièrement, le langage suppose le dialogue, et les abeilles ne dialoguent pas. Deuxièmement, le langage suppose la voix, qui est la communication sans visibilité, alors que les abeilles ne communiquent que grâce à la perception visuelle de la danse. Troisièmement, le langage porte sur une quantité d’informations infinie, alors que les abeilles ne communiquent que des informations limitées, relatives à la nourriture.
Leçon n°2 : Faire usage du langage, est-ce renoncer à la violence ?
(Définition des termes) Nous avons précédemment défini le langage comme un moyen de communication et d’expression utilisé à travers l’emploi de signes verbaux et non-verbaux. L’homme est un être doué de réflexion, agissant par des actes et des paroles. Le langage devient un outil d’expression à part entière. Le choix d’y recourir peut témoigner de la volonté de se dessaisir d’une violence, présente en chacun de nous, que nous pouvons définir comme une force qui, dès lors qu’elle est exprimée, entraîne des conséquences dommageables, voire destructrices, sur la personne sur qui elle est exercée. Il existe une typologie des violences : la violence physique, la violence verbale, la violence psychologique ou encore la violence symbolique. (Mise en relation des termes) De ce fait, il n’existerait donc pas qu’une seule forme de violence, mais bien diverses violences, ce qui nous interroge. Dans un premier temps, faire le choix de dialoguer ou de parler lorsque nous sommes envahis par des sentiments négatifs, c’est faire le choix de se dessaisir de la force et du caractère destructeur de ces sentiments. Dans un second temps, utiliser le langage, c’est également faire le choix de se servir du langage pour exprimer des violences (insultes, injures). (Annonce de la problématique) Exprimer et communiquer ses sentiments et émotions à travers des signes verbaux et non-verbaux, est-ce vraiment accepter de ne plus vouloir être violent, dès lors que le langage peut également constituer un levier d’expression de la violence
- I. (Première idée) L’usage du langage ou le choix de ne plus vouloir recourir à la violence
- A. (Argument premier) User du langage, c’est s’extraire de sa brutalité
(Développement de l’argument) La parole est une arme qui permet de sortir de sa condition animale et de la brutalité qui la caractérise, car en l’absence de paroles et de dialogue, face à un conflit, les animaux n’ont, pour se défendre, que leurs griffes, entraînant, naturellement, de la violence physique. (Référence philosophique) Au contraire, user du langage, c’est bien renoncer à la violence, car, nous dit Cicéron (De Oratore), la parole est une arme redoutable aux mains des hommes. Celle-ci leur permet d’attaquer, de se défendre et de se venger. Plus encore, elle a pour avantage de permettre aux hommes d’être mis dans des dispositions agréables, à travers des conversations calmes et élégantes, les rendant ainsi plus dociles et leur permettant de renoncer à leur brutalité. (Exemple) Par exemple, le dialogue, qui consiste en un échange de paroles raisonnées, permet de résoudre un conflit, dès lors que chaque partie au conflit consent à y entrer. (Conclusion de l’argumentation) C’est la raison pour laquelle le langage est une arme pacifique pour les hommes, grâce à laquelle, au lieu d’exprimer une violence physique, ils se servent du langage pour exprimer sans violence leurs mécontements. Représentation illustrant l’art de la parole

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- B. (Argument second) User du langage, c’est faire preuve de raison
(Développement de l’argument) À la différence des animaux, l’homme est le seul doué de parole. Les animaux, quant à eux, ne parlent pas, mais expriment seulement les passions et les sentiments qui les traversent (la joie, la colère, la peur). Le cri ou encore la voix, par lesquels ils expriment leurs sentiments et passions, ne sont pas un signe d’expression de la pensée. (Référence philosophique) Descartes (Lettre à Morus) nomme cela les « mouvements naturels » : les animaux sont en effet traversés par des mouvements naturels qu’ils expriment notamment par des sons, des cris. Ces mouvements naturels, cependant, ne sont pas un signe de la pensée. (Exemple) Descartes, à ce titre, prend l’exemple de la pie. À la pie, il a été appris à dire « bonjour » à sa maîtresse lorsque celle-ci la voit. Nous pourrions croire que celle-ci parle puisque, par sa voix, elle prononce un mot. Or, en prononçant ce mot, la pie n’exprime pas de pensée car, en effet, nous montre Descartes, si la pie dit « bonjour », c’est parce qu’elle exprime, en réalité, sa faim, qui est un mouvement naturel, dès lors qu’on lui a appris à dire « bonjour » en l’accoutumant à lui donner une friandise. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, la pie n’est pas plus douée de parole que n’importe quel animal auquel il a été appris d’associer l’expression d’un signe vocal ou d’un geste à un de ses mouvements naturels (passions, sentiments).
(Transition) (Conclusion) Ainsi, user du langage, c’est se servir du langage comme un instrument d’expression non violente. Néanmoins, si le langage permet de se défaire d’une violence physique, il n’en reste pas moins que toute violence ne peut être exclue de l’usage du langage. (Exemple) Dans le film Precious (Lee Daniels), Precious, 16 ans, est maltraitée par sa mère qui l’insulte et l’injurie. (Nouvelle problématisation) Dès lors que le langage devient un instrument d’expression de violences verbales et psychologiques, celui-ci parvient-il à se délester de toutes les formes de violence, à l’exemple des violences physiques ? Ne constitue-t-il pas, au contraire, un levier d’expression d’autres violences, à l’exemple des violences verbales et psychologiques ?
- II. (Seconde idée) L’usage du langage ou le levier d’expression d’autres formes de violence
- A. (Argument premier) User du langage, c’est exercer une violence verbale
(Développement de l’argument) Il n’existe pas que les violences physiques. Nous avons en effet vu que l’usage du langage tend à exclure l’exercice de violences physiques. Mais outre les violences physiques, le langage peut être l’instrument d’expression de violences verbales, c’est-à-dire de paroles ou de mots prononcés qui vont avoir un effet négatif, voire destructeur, sur la personne à qui ils sont adressés. (Référence philosophique) À ce titre, dans Le Gorgias, Platon montre que le dialogue peut être un lieu de désaccord, c’est-à-dire un lieu dans lequel ce dernier n’est plus fécond. La violence verbale, qui consiste en la formulation d’injures et d’insultes, est exercée dès lors que les protagonistes ne cherchent plus, dans le dialogue, à trouver un point d’accord et à s’entendre. (Exemple) Dans la pièce de théâtre Juste la fin du monde (Jean-Luc Lagarce), le désaccord entre tous les membres de la famille au sujet du retour d’un membre de la fratrie, Louis, après des années d’absence, est l’objet de tensions et de violences verbales, dès lors que tous ne cherchent plus à s’entendre sur les raisons du comportement, des pensées ou des attitudes de chacun, mais à imposer leurs points de vue et leur mal-être sur la situation. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, le langage, défini initialement comme un instrument d’expression et de communication, peut, au contraire, révéler l’existence de violences verbales et faire échec à une communication véritable, qui suppose l’entente et la compréhension mutuelle.
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- B. (Argument second) User du langage c’est exercer une violence symbolique
(Développement de l’argument) Faire usage du langage, c’est s’exprimer et communiquer dans une société au sein de laquelle les mots utilisés, la langue, répondent à des conventions sociales (règles de vie observées par les membres d’un même groupe social) et à des normes sociales (conduites ou comportements à adopter selon les usages et les conventions d’une société). La langue, qui est l’emploi et l’usage spécifique du langage par une communauté, une population, n’est donc pas neutre. (Référence philosophique) C’est notamment ce que montre Bourdieu (Langage et pouvoir symbolique) lorsqu’il démontre que la langue est un instrument de domination, en faveur d’une classe dominante qui en maîtrise le bon usage, et en défaveur des classes dominées qui n’en maîtrisent pas l’usage. (Exemple) Bourdieu prend pour exemple ce qu’il nomme « l’hyper-correction ». L’« hyper-correction » consiste, pour la classe dominée, à faire usage des mots et des accents corrigés dans le but de masquer son accent et ses origines. Celle-ci est faite au bénéfice d’un bon usage de la langue répandu par une classe dominante. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, le langage devient le lieu d’exercice d’une violence symbolique, c’est-à-dire d’une violence non physique qui s’exerce à travers les normes sociales, la contrainte n’étant pas consciemment ressentie par les dominés, mais intériorisée par ces derniers.

IV – Citations sur la notion de langage en philosophie
- « La pensée n’est rien d’“intérieur”, elle n’existe pas hors du monde et hors des mots. » Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception (1945), I, chapitre 6
- « Nous nous exprimons nécessairement par des mots, et nous pensons le plus souvent dans l’espace. » Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience (1889), PUF, 2013
- « Le langage fournit à la conscience un corps immatériel où s’incarner. » (L’évolution créatrice)
- « Les limites de mon langage signifient les limites de mon propre monde. » Ludwig Wittgenstein (1889-1951)
- « On a longtemps cherché s’il y avait une langue naturelle et commune à tous les hommes ; sans doute, il y en a une, et c’est celle que les enfants parlent avant de savoir parler. » Jean-Jacques Rousseau, Extrait de Émile ou de l’éducation
- « Le signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique. » Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale
- « Une juste dénomination existe naturellement pour chacun des êtres. » Platon, Cratyle
V – Pour aller plus loin sur le langage en philosophie…
- Benveniste, Problèmes de linguistique générale
- Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique
- Chomsky, Le langage et la pensée, Petite Bibliothèque Payot
- Cicéron, De Oratore
- Leibniz, Nouveaux essais sur l’entendement humain (1704)
- Locke, Essai philosophique concernant l’entendement humain (1689)
- Merleau-Ponty, Signes, Phénoménologie de la perception
- Montaigne, Essais
- Platon, Gorgias
- Platon, Cratyle
- Saussure, Cours de linguistique générale (1916)
VI – Vers le bac : Les grands axes de la notion de langage en philosophie
- Langage humain/animal : “Le langage est-il proprement humain ?”
- Langage naturel/langage conventionnel : “Le langage est-il naturel ou conventionnel ?”
- Langage/Pensée : “Le langage est-il l’exercice de la pensée ? La pensée précède t-elle le langage ?”
VII – Exercice : Explication de texte en philosophie
Consigne : À partir du texte suivant, dégager l’objet du texte, la problématique et la thèse de l’auteur :
« Chacun de nous a sa manière d’aimer et de haïr, et cet amour, cette haine, reflètent sa personnalité tout entière. Cependant, le langage désigne ces états par les mêmes mots chez tous les hommes ; aussi n’a-t-il pu fixer que l’aspect objectif et impersonnel de l’amour, de la haine et des mille sentiments qui agitent l’âme. Nous jugeons du talent d’un romancier à la puissance avec laquelle il tire du domaine public, où le langage les avait ainsi fait descendre, des sentiments et des idées auxquels il essaie de rendre, par une multiplicité de détails qui se juxtaposent, leur primitive et vivante individualité. Mais, de même qu’on pourra intercaler indéfiniment des points entre deux positions d’un mobile sans jamais combler l’espace parcouru, ainsi, par cela seul que nous parlons, par cela seul que nous associons des idées les unes aux autres et que ces idées se juxtaposent au lieu de se pénétrer, nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent : la pensée demeure incommensurable avec le langage. »
Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience.
VIII – Correction exercice sur le langage en philosophie
Objet du texte : L’objet du texte consiste à questionner le langage à travers les mots qui nous servent à exprimer nos sentiments et nos émotions.
Problématique du texte : Existe-t-il une adéquation entre ce que nous ressentons et ce que nous pouvons exprimer à travers les mots ?
Thèse de l’auteur : Bergson soutient que le langage est fondamentalement inapte à exprimer pleinement la richesse et la singularité de nos sentiments et de notre pensée.
Voici des cours en ligne sur les autres chapitres du programme de philosophie ci-dessous :
