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Cours en ligne sur la liberté en philosophie en terminale
Cours en ligne de Philosophie en Terminale
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I – Introduction à la notion de liberté en philosophie terminale
Définition de la liberté : La liberté peut être définie comme la capacité (physique) ou la faculté (morale) d’agir selon sa volonté et en l’absence de contraintes.
Définition de la liberté de penser : La liberté de penser peut être définie comme la faculté de l’homme à pouvoir penser par lui-même.
Définition du libre arbitre : Le libre arbitre peut être défini comme la faculté de se déterminer soi-même grâce à sa volonté.
Définition de la contrainte : La contrainte peut être définie comme un obstacle extérieur qui empêche un individu d’agir librement.
Définition de la nécessité : La nécessité désigne le fait de ne pouvoir faire autrement. Elle désigne également la venue certaine et inévitable d’un événement.
Définition du déterminisme : Le déterminisme peut être défini comme l’ensemble des causes extérieures et antécédentes (qui précèdent) qui influencent l’homme (pensées, actions, comportements, gestes) et les phénomènes naturels.

II – Les termes clés de la notion de liberté en philosophie
- Liberté négative
- Liberté positive
- Choix
- Volonté libre
- Ignorance
- Cause extérieure
- Affection des objets produits sur l’homme
- Conscience pour soi
- Réalité contraignante
- Responsabilité
III – Focus : La liberté positive et la liberté négative (Isaiah Berlin, « Deux concepts de la liberté » (1958)
Dans son ouvrage Éloge de la liberté (« Deux concepts de la liberté ») Isaiah Berlin distingue la liberté positive de la liberté négative.
La liberté négative
La liberté négative peut être définie comme l’absence d’obstacles extérieurs empêchant un individu d’agir : « La liberté négative est simplement le domaine où l’individu peut agir sans être empêché par autrui. »
La liberté positive
La liberté positive, quant à elle, peut être définie comme la possibilité, la capacité (physique) ou la faculté (morale) d’un individu d’agir en accord avec sa volonté et indépendamment d’autrui : « La liberté positive est l’aspiration à être son propre maître. »

IV – Leçon sur le liberté : La liberté n’est-elle qu’une illusion ?
(Introduction) (Exemple/référence illustrant le sujet) Dans le film The Truman Show (Peter Weir), Truman, le personnage principal, mène une vie paisible dans son pavillon de la station balnéaire de Seahaven, alors même que toutes les actions qu’il croit entreprendre librement sont mises en scène et contrôlées par des causes extérieures qui lui échappent. (Définition des termes) La liberté peut être définie comme la faculté de l’homme à agir selon sa volonté, cette faculté libre d’agir impliquant, alors, l’absence de contraintes extérieures susceptibles d’entraver son mouvement. Faculté d’agir selon sa volonté, la liberté est bien réelle, dès lors que nous nous sentons libres, que nous pensons libres, que nous nous croyons libres. Or, l’illusion consiste justement à se méprendre sur la véracité (le caractère vrai) d’une chose et à nous tromper, dès lors que nous sommes amenés à porter un jugement faux sur cette même chose que nous croyons vraie. (Mise en relation des termes) La liberté est ainsi le pouvoir libre d’agir, mais, dans un même temps, ce pouvoir libre d’agir apparaît problématique puisqu’il suppose que l’homme est absolument libre, en dépit de tous les événements et circonstances extérieurs qui pèsent sur lui, de toutes les choses qui l’affectent et qui ne peuvent donc qu’influencer ses choix, sa manière d’agir et sa manière de penser. (Annonce de la problématique) L’homme est-il réellement libre ? Mais, plus encore, si nous sommes irrémédiablement influencés par les événements et circonstances qui nous affectent, que reste-t-il de notre liberté ? Peut-on encore parler de liberté ? La liberté n’est-elle qu’une illusion ?

- I. (Première idée) La certitude de l’existence de la liberté
- A. (Argument premier) Notre choix est nécessairement libre
(Développement de l’argument) Nous pouvons être sûrs que nous sommes libres lorsque nous choisissons, car choisir, c’est renoncer à une chose pour en préférer une autre. (Référence philosophique) Descartes (Principes de la philosophie) montre que la liberté ne se prouve pas. Au contraire, chacun peut faire l’expérience de sa liberté à travers le choix qu’il fait. L’objectif de l’auteur consiste à montrer qu’il n’est pas possible de douter de la liberté. La liberté est une certitude, car, lorsque nous doutons, c’est-à-dire lorsque nous choisissons de questionner l’existence des choses qui nous entourent, cette expérience du doute relève bien de notre choix. Le choix est défini par Descartes comme le fait de consentir à une chose plutôt qu’à une autre. Ainsi, lorsque nous choisissons de douter, nous questionnons la certitude de l’existence des choses qui nous entourent, mais nous ne questionnons jamais l’expérience du doute que nous faisons. (Conclusion de l’argumentation) C’est la raison pour laquelle, selon Descartes, au travers de nos choix, il n’est pas possible de douter de l’existence de notre liberté.
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- B. (Argument second) Notre volonté est nécessairement libre
(Développement de l’argument) Vouloir, c’est se donner des raisons d’agir. Nous pouvons donc définir la volonté comme l’ensemble de nos raisons qui nous poussent à agir. La volonté ne peut être opposée à la liberté, car celle-ci n’est pas contraignante et ne nous empêche donc pas d’agir. Les raisons qui nous sont propres et qui nous poussent à agir nous sont données grâce aux préférences que nous avons sur les choses, c’est-à-dire grâce à nos choix. (Référence philosophique) C’est ce que montre, une nouvelle fois, Descartes dans les Principes de la philosophie. Pour ce dernier, la volonté est la faculté même de pouvoir choisir. Dire « oui » ou dire « non » nous donne des raisons d’agir conformément à ce que nous voulons, c’est-à-dire conformément à notre faculté libre de choisir, d’opter pour certaines de nos préférences. La volonté est donc une volonté libre et non contraignante, car celui qui veut choisit les motifs de ses propres actions au regard de ses préférences. (Exemple) Par exemple, vouloir cette carrière professionnelle, être pompier, plutôt qu’une autre, être médecin, c’est choisir librement cette première carrière, malgré les contraintes extérieures qui pèsent sur nous, des pressions exercées par la famille qui nous enjoindraient fortement à exercer la profession de médecin. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, malgré l’exercice de contraintes, la volonté reste libre.
(Transition) (Conclusion) Ainsi, la liberté humaine est un véritable pouvoir d’agir donné grâce à la faculté libre de la volonté : pouvoir de faire des choix. Nous disposons d’un libre arbitre qui peut être défini comme la faculté de se déterminer soi-même grâce à la volonté. (Reproblématisation du sujet) Nos choix sont-ils seulement absolument libres ? La liberté n’est-elle pas une illusion, ne nous porte-t-elle pas à penser que nous agissons librement alors que nos actions sont, en réalité, influencées par des causes extérieures ? Par exemple, si ma volonté est de devenir pompier, et non médecin, malgré le souhait de mes parents, provient-elle d’un choix réellement libre et éclairé, dès lors que l’oncle que j’ai toujours admiré était pompier et que je n’ai jamais apprécié les hôpitaux ? Autre exemple, Charles Swann, l’amoureux, dans Un amour de Swann de Marcel Proust, questionne sa faculté de pouvoir faire des choix libres et éclairés, parce que celui-ci, même s’il croit agir librement, est aveuglé par l’amour qu’il porte à Odette.
- II. (Seconde idée) La thèse de libre arbitre remise en question : la liberté est une illusion
- A. (Argument premier) Nous ignorons les causes de nos actions
(Développement de l’argument) Nos choix, définis précédemment comme la faculté à pouvoir consentir à une chose plutôt qu’à une autre, ne sont pourtant si pas libres et éclairés. (Référence philosophique) Spinoza (Éthique) montre que l’être humain n’est pas réellement libre, car celui-ci, lorsqu’il croit agir librement, ignore, en réalité, les causes qui le poussent à agir. (Exemple) Spinoza prend l’exemple de la pierre. Une pierre est mise en mouvement par quelque chose ou par quelqu’un, en d’autres termes par une cause extérieure. Une fois celle-ci mise en mouvement par la cause extérieure, elle continue son mouvement, l’impulsion donnée par la cause extérieure ayant, quant à elle, cessé. Ensuite, la pierre se met à penser. Comme celle-ci pense, elle est consciente qu’elle est en mouvement, et parce qu’elle est consciente de son mouvement, elle se croit libre de son mouvement, persistant dans son mouvement parce qu’elle le veut. Dès lors, la pierre, parce qu’elle est consciente de son mouvement, se croit libre d’agir, mais ignore la cause (extérieure) du mouvement qui la fait agir. (Conclusion de l’argumentation) Ainsi, « la liberté humaine alors consiste uniquement dans le fait que les hommes sont conscients de leurs appétits (désirs) et ignorent les causes par lesquelles ils sont déterminés » (Spinoza, Lettre à Schuller).

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- B. (Argument second) Nous sommes déterminés
(Développement de l’argument) De manière générale, nous pouvons définir le déterminisme comme l’ensemble des causes qui influencent notre manière d’agir. Ces causes, qui influencent notre manière d’agir, ne dépendent pas de notre volonté. Qu’est-ce que la volonté ? (Référence philosophique) Nous l’ignorons, démontre Spinoza (Éthique, II). Celui-ci affirme, en effet, que les raisons pour lesquelles nous agissons ne sont pas uniquement l’objet de notre volonté, volonté que nous avons définie jusque-là comme l’ensemble des raisons qui nous sont propres et qui nous poussent à agir. C’est, au contraire, selon Spinoza, l’affection des objets produits sur nous qui nous pousse à agir. (Exemple n°1) Ainsi en est-il de l’enfant qui s’imagine qu’il désire librement le lait qui le nourrit, s’il s’irrite, il se croit libre de chercher la vengeance, s’il a peur, libre de s’enfuir. Le corps n’est donc pas mis en mouvement par la seule volonté de l’âme. En d’autres termes, nous n’agissons pas uniquement parce que nous le voulons. (Exemple n°2) Spinoza illustre son propos en prenant l’exemple des actions que font les somnambules en dormant et dont ils sont étonnés lorsqu’ils se réveillent. Dans ce cas, le corps agit, mais les raisons de ces actions sont, quant à elles, ignorées. (Conclusion de l’argumentation) Donc, les hommes ne peuvent savoir qu’ils sont libres d’agir par leur seule volonté.
(Transition) (Conclusion) Notre faculté d’agir est naturellement restreinte. Il nous apparaît impossible de pouvoir parler d’une liberté humaine véritablement libre, c’est-à-dire absolue, nos choix et actions s’avérant, en partie, déterminés. (Nouvelle problématisation) Soutenir que la liberté est une illusion, c’est soutenir que notre liberté n’est pas réelle. Or, nous avons bien un pouvoir d’agir qui nous est propre. Est-il dès lors possible de concilier liberté et déterminisme ? Peut-on encore affirmer que nous sommes libres si notre pouvoir d’agir est influencé par des causes qui lui sont extérieures ?
- III. (Troisième idée) L’homme subiste libre
- A. (Argument premier) Nous pouvons agir sur ce qui nous détermine
(Développement de l’argument) Nous subsistons libres si nous faisons le choix de ne pas être déterminés. Encore est-il nécessaire que l’homme ait conscience de vouloir se déterminer lui-même. (Référence philosophique) Dans L’Existentialisme est un humanisme, Sartre émet les conditions nécessaires pour se déterminer soi-même. La première est la nécessaire prise de conscience du « pour-soi », que Sartre définit comme « la conscience de l’être qu’il a pour lui-même ». Cette conscience permet à l’homme de se donner les conditions de sa propre liberté et, ainsi, de s’extraire des contraintes extérieures qui pèsent sur lui, que Sartre nomme « réalité contraignante ». Ainsi, c’est en ayant la faculté, par la conscience du « pour-soi », de se rapporter à lui-même, que l’homme peut se déterminer lui-même. (Exemple) Sartre prend l’exemple d’un élève de ses cours, d’orientation homosexuelle, dont les choix sont contraints par son cadre familial qui ne tolère pas son orientation sexuelle. (Conclusion de l’argumentation) La conscience “pour-soi”, c’est ainsi se donner, pour ce jeune homme, la possibilité d’exister à travers sa conscience de sujet, de se rendre libre, en s’extrayant des contingences historiques et familiales qui ne lui permettent pas d’agir pour lui.
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- B. (Argument second) Nous sommes nécessairement responsables
(Développement de l’argument) Nous pouvons définir le fait d’être responsable comme le fait d’avoir conscience, en agissant, de la portée de ses actes et de leurs conséquences. La responsabilité implique une conscience morale, savoir distinguer le bien du mal, mais également une conscience de soi, c’est-à-dire la responsabilité de ses actions. (Référence philosophique) Dans L’Être et le Néant, Sartre montre que la liberté est la responsabilité. Peu importe le degré de détermination de nos actes, nous nous inscrivons en tant qu’êtres présents au monde. Cette présence est l’impossibilité d’échapper à sa responsabilité. Nos actes, même s’ils sont contraints, s’inscrivent dans une réalité présente, c’est-à-dire contingente, à laquelle il n’est pas possible d’échapper. En conséquence, tout ce que nous faisons ne peut qu’avoir des effets sur le présent, et donc, nous rendre irrémédiablement responsables. La liberté est ainsi le choix que fait chacun, à tout moment, dans la pure présence. (Exemple) Les actes de l’élève de Sartre, dont l’orientation sexuelle va à l’encontre des choix familiaux, le rendent responsable. (Conclusion de l’argumentation) Celui-ci ne peut, ainsi, échapper à sa liberté.
V – Citations sur la notion de liberté en philosophie
- « La communauté politique la plus libre est celle qui s’appuie sur les lois de la sainte raison. » (Baruch Spinoza, Traité théologico-politique, 1670)
- « Les hommes se croient libres pour cette seule cause qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés. » (Spinoza, Éthique, III, 1677)
- « Je ne remarque qu’une seule chose qui puisse donner juste raison de nous estimer, à savoir l’usage de notre libre arbitre, et l’empire que nous avons sur nos volontés. » (René Descartes, Les passions de l’âme, 1649)
- « Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils sont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu’on trouve parfois entre l’œuvre et l’artiste. » (Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, 1899)
- « L’impulsion du seul appétit est esclavage, et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté. » (Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, 1762) • « L’homme est un animal enfermé – à l’extérieur de sa cage. Il s’agite hors de soi. » (Paul Valéry, Moralités, 1941/1943)
- « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. » (Article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789)
VI – Pour aller plus loin sur la liberté en philosophie …
- Beauvoir, Le Deuxième Sexe
- Boèce, Consolation de la philosophie
- Descartes, Méditations Métaphysiques
- Hobbes, Léviathan
- Mill, De la liberté
- La Boétie, Discours sur la servitude volontaire
- Sartre, L’Être et le Néant
- Spinoza, Éthique
- Wittgenstein, Leçons sur la liberté de la volonté
VII – Vers le bac : Les grands axes de la notion de liberté en philosophie
- Liberté & déterminisme : “Notre volonté et nos choix suffisent – ils à nous rendre libres ?”
- Liberté & conscience : Sommes nous-libres dès lors que nous n’avons pas conscience d’être libres ?
- Liberté & altérité : Ma liberté admet-elle celle des autres ?
- Liberté & droit : Nos droits garantissent-ils nos libertés ?
VIII – Exercice : Dissertation La liberté en philosophie
Consigne :
- Définir les termes clés du sujet suivant
- Mettre en relation les termes une fois définis
- Formuler une problématique après avoir mis les termes en relation :
Sujet : « La liberté peut-elle être un fardeau ? »
IX – Correction Exercice : Dissertation La liberté en philosophie
Définition des termes clés du sujet :
“Liberté” : La liberté peut être définie comme la capacité (physique) ou la faculté (morale) d’agir selon sa volonté en l’absence de contrainte.
“Peut” : Fait d’avoir les moyens de faire quelque chose. • Fardeau : Un fardeau peut être défini comme une charge qui pèse sur l’individu malgré la volonté qu’il a de s’en défaire.
Mise en relation des termes :
La liberté est la capacité ou la faculté morale d’agir selon sa volonté, en l’absence de toute contrainte. Par définition, celle-ci ne peut être une charge, car l’individu agit en toute autonomie et selon sa volonté. Dans un même temps, si l’individu a la capacité ou la faculté d’agir en toute autonomie, c’est-à-dire en l’absence de toute contrainte et selon sa volonté, celui-ci n’a pas d’autre choix que d’être libre, et la liberté peut devenir, pour lui, un fardeau, c’est-à-dire une charge qui pèse sur lui, malgré la volonté qu’il a de s’en défaire.
Formulation d’une problématique : L’individu libre est-il réellement libre ?
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