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Le rôle de l’école dans la société
Résumé de cours Exercices et corrigés
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Le rôle de l’école : résumé de cours
Les individus ont plusieurs possibilités pour se réaliser dans la vie : on peut devenir chanteur en étant repéré à un casting, professionnel du football en passant des sélections drastiques ou encore danseur professionnel après des années d’entrainement à haut niveau. Mais pour la majorité des personnes, le destin professionnel est fortement corrélé au parcours scolaire et aux diplômes que celui-ci nous a permis de décrocher. Quelle est l’action de l’école sur les destins individuels ? Quel rôle joue-t-elle dans le processus de socialisation de l’individu ?
I – L’éducation : une stratégie individuelle ?
Suite à la massification de l’enseignement scolaire dans les années 1950, il est apparu un phénomène sans précédent sur le marché du travail : le nombre de diplômés a augmenté, mais le travail que ceux-ci pouvaient occuper ne correspondait pas forcément à leurs attentes. Leurs parents moins diplômés avaient plus de facilité à accéder à des emplois du supérieur, en tant que cadres par exemple. C’est le paradoxe d’Anderson : le nombre de diplômés augmente, mais la mobilité sociale ne change pas et surtout, à diplôme supérieur à celui de nos parents, on peut ne pas connaitre une ascension aussi importante que ceux-ci. Le diplôme n’est pas un facteur inébranlable de mobilité sociale. L’orientation scolaire, est une stratégie consciente qui est prise par un individu au sein d’une structure familiale donnée dans une situation d’incertitude face à l’avenir.
Pour Raymond Boudon, les individus vont choisir leur parcours scolaire en fonction des probabilités de succès qu’ils envisagent pour eux dans un parcours donné. Ils évitent les parcours trop incertains et privilégient les parcours balisés. L’orientation est donc un choix conscient de l’individu qui minimise le risque. Dans ce choix, il est fortement influencé par les structures familiales, qu’il tend à reproduire. La mobilité sociale et le paradoxe d’Anderson s’étudient de pair : pour un taux de diplôme fixe dans la société, l’envie de faire ce diplôme dépend du nombre d’individu qui veut le réaliser, donc d’un désir personnel, lui-même fortement influencé par la structure sociale d’appartenance initiale. La scolarisation pour tous n’emmène donc pas forcément les individus à avoir les mêmes diplômes : ils vont se diriger vers les chemins qu’ils connaissent le mieux par peur de l’inconnu. La notion de mérite est donc à fortement relativiser tant elle est dépendante du contexte sociale et environnemental de l’individu.
II – L’école : lieu de reproduction des inégalités culturelles ?
L’école est le lieu de reproduction des individus dotés d’un fort capital culturel dominant. Les professeurs accompagnent leurs élèves en mettant en avant ce que Bourdieu et Passeron qualifient dans la reproduction « d’idéologie du don » : les élèves qui réussissent sont doués, ceux qui échouent ne le sont pas. De cette manière va s’opérer une discrimination entre les individus, laquelle va être légitimée par le pouvoir symbolique de l’école en tant qu’institution. L’école fait correspondre à un individu une place dans la société, une position sociale. L’individu va accepter ce choix car il ne va pas remettre en question l’ensemble des normes établies au sein de l’école qui pèsent sur son destin individuel.
Cette idéologie du don cache en fait un mécanisme de reproduction des élites : la culture légitime transmise par l’école est celle qui est possédée par les catégories supérieures, lesquelles ne subissent aucun phénomène d’acculturation puisque leur capital culturel et symbolique est celui qui est mis en avant par l’école.
Malgré le fait qu’elle se veuille égalitaire, l’école est un lieu de reproduction des inégalités. Bourdieu et Passeron montrent dans La reproduction que l’école transmet la culture des classes dominantes : le fait de la retransmettre à travers cette institution légitime cette culture au détriment d’autres cultures, qui sont jugées inappropriées et qui ne sont pas mises en valeur car elles ne peuvent pas être utilisées dans ce cadre. La reproduction est donc ce phénomène qui favorise les classes supérieures, pour lesquelles l’école leur transmet un capital qu’ils possèdent déjà. Les stratégies familiales concernant l’école sont également différenciées : les classes supérieures connaissent tout l’enjeu de l’éducation. Elles utilisent donc leur capital économique pour placer leurs enfants dans des établissements privés spécifiques, qui coûtent cher mais dont la scolarité sera assurée.
Michel et Monique Pinçon-Charlot étudient la haute bourgeoisie pour montrer ces phénomènes. Le capital économique peut donc être utilisé et se traduire en capital culturel légitime. Les familles qui ne disposent pas de ce capital économique initial ne peuvent pas convertir un capital en un autre et donc mettre au point les mêmes stratégies. Le capital économique est donc un élément qui aggrave les inégalités scolaires et qui favorise à la reproduction des élites et à la stagnation de la mobilité sociale.
On retrouve l’inégalité culturelle du système scolaire dans les formations du supérieur, en écoles d’ingénieurs ou en écoles de commerce par exemple.
Le système scolaire est donc très inégalitaire. Dans Les catégories de l’entendement professoral, Bourdieu et Monique de Saint-Martin réalisent une enquête en étudiant les notes d’un professeur de cours de philosophie dans une classe préparatoire parisienne. Dans son jugement et dans ses appréciations, le professeur favorise de manière implicite une culture extra-scolaire : les auteurs qui sont connus mais qui n’ont pas été étudiés en cours sont valorisés dans l’appréciation des copies, de la même manière que la façon d’être et de parler des élèves.
Une distinction s’opère alors entre les élèves qui connaissent les normes et qui maîtrisent une culture légitime et ceux qui ne les connaissent pas. Le professeur influence sur l’orientation post bac des élèves en encourageant les détenteurs d’une culture légitime à poursuivre leur parcours tandis que les autres vont être amenés à se réorienter vers des formations moins côtés socialement.
III – Massification ou démocratisation de l’institution scolaire ?
Le rôle de l’école est de fournir une culture commune à tous les individus, quel que soit leur milieu d’appartenance, afin que cette éducation puisse leur servir tout au long de la vie.
Depuis les années 1950, l’accès à l’école et à l’enseignement supérieur a fortement augmenté. Cependant, il convient de parler d’une massification de l’enseignement supérieur plutôt qu’une démocratisation, terme à connotation axiologique impliquant que le principe d’égalité ait été respecté. On peut donc parler d’un enseignement supérieur qui s’ouvre à un plus grand nombre d’étudiants, mais qui n’en est pas plus égalitaire pour autant.
Du fait de l’augmentation de la population, de nombreux diplômes se sont créées à la faculté ayant pour but d’accueillir des individus d’origine modeste. Mais les débouchés ne sont pas les mêmes selon la filière que l’on intègre dans le supérieur. Les écarts sociaux entre les filières sont très importants, et cet écart est marqué dès les choix d’orientation au lycée. Du fait qu’il y a plus de monde dans l’enseignement supérieur, on dira que celui-ci s’est massifié, mais il n’est pas devenu plus égalitaire pour autant.
Le nombre d’années études par étudiant augmente, mais cela n’entraîne pas d’accroissement de la mobilité sociale. L’étudiant choisira son domaine d’étude en fonction de son origine sociale et de son parcours au lycée, ce qui va contribuer à l’éloigner des filières les plus sélectives et discriminantes socialement, diminuant ses chances d’insertion dans la catégorie supérieure grâce au diplôme.
La massification des diplômes de l’enseignement supérieur permet donc de fournir un diplôme à des étudiants qui se retrouvent dans l’enseignement supérieur du fait de changements structurels dans la politique éducative : la simplification de la réussite au baccalauréat reporte plus loin dans le temps l’écrémage qui va s’effectuer entre les individus. Posséder un diplôme du supérieur n’est plus gage d’une insertion dans des métiers très reconnus, comme les métiers de la finance par exemple, car une grande multitude d’individus arrive désormais à avoir ces diplômes. La valeur des diplômes de l’enseignement supérieur se segmente en deux, les diplômes les plus valorisés sur le marché du travail allant à une classe de dominants culturellement, consécration de la légitimité de leur parcours.
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- la mobilité sociale
- les mutations du travail et de l’emploi
- la politique dans les sociétés démocratiques
- les inégalités et la justice sociale
- l’action publique pour l’environnement