Théories économiques des entreprises
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I – Théories économiques : Le Tayloro-fordisme : une rationalisation des moyens de production
Alors qu’auparavant les ouvriers jouissaient d’une certaine autonomie dans le processus de production, et étaient incités à prendre des initiatives, les choses changent avec Frederick Taylor. Cet ingénieur américain estime que la production de masse ne peut se faire sans une rationalisation totale des moyens de production.
Dans son ouvrage The Principles of Scientific Management (1911), il livre son analyse poussée du travail des ouvriers. À mesure qu’il les observe, il identifie les actions inutiles, optimise le temps de travail, impose des gestes et des normes rigides aux ouvriers et met en place une division optimale du travail.
Chaque geste parasite est éliminé du processus de production. C’est l’OST, l’Organisation Scientifique du Travail. En chronométrant chaque étape, Taylor peut déterminer la meilleure méthode de production, la “one best way” qui maximise la production et optimise le temps de travail effectif des ouvriers.
Mais c’est surtout le fordisme des années 1910 qui permet la généralisation d’une réelle production de masse. Celle-ci se caractérise par la standardisation totale des pièces et des produits, qui apparaît dans les usines de Henry Ford, industriel américain. La chaîne de montage multiplie la production des usines Ford par 10 entre 1912 et 1916.
L’ouvrier n’a plus à se déplacer, les produits se déplacent vers lui sur la chaîne. En outre, les produits sortant de l’usine, de même que les pièces, sont identiques, ce qui permet de grandes économies d’échelle et gains de productivité. La fameuse Ford T, totalement standardisée, est produite en masse et son prix est accessible à la classe moyenne américaine.
L’aspect répétitif du travail des ouvriers chez Ford est compensée par leur salaire élevé (pour l’époque) de 5$ par jour. Cela permet de diminuer l’absentéisme et le turnover et de fidéliser les travailleurs.
Le modèle fordiste de production de masse se diffuse en Europe et au Japon par le jeu des imitations, surtout dans l’après deuxième Guerre Mondiale. Toutefois, il fait face à des limites et à des contestations. Dès les années 20, deux sociologues de l’École des Relations Humaines, Mayo, Roethlisberger, et Dickson réalisent une étude critique du fordisme. Ils observent des ouvrières de l’usine Western Electrics de Chicago de 1924 à 1932.
Ils étudient plusieurs groupes les uns après les autres en faisant varier des paramètres, comme la lumière, et évaluent leur productivité. Ils constatent que même en conditions défavorables, le groupe observé est toujours le plus productif. Ils en concluent que la productivité, avant de dépendre de paramètres environnementaux, tient au fait que les travailleurs savent qu’ils sont observés. On peut donc en déduire que la supervision et la considération des travailleurs est un élément clé de la productivité, que néglige le fordisme répétitif et aliénant.
Le Fordisme commence à être jugé dépassé par les entrepreneurs eux-mêmes, notamment dans les années 1980. Il est rigide dans la production et la standardisation qu’il impose est en contradiction avec le goût du consommateur pour la diversité. Il repose aussi sur une main d’œuvre peu qualifiée, qui n’est plus adaptée à la robotisation de l’industrie.
Beaucoup d’industries, à haute valeur ajoutée notamment, vont alors préférer la “lean production” au Fordisme. Ce concept, ce “Toyotisme”, est développé dans les années 50 par un ingénieur automobile de Toyota, Taiichi Ohno. Il développe le « juste à temps”, méthode de réduction des coûts de production, basée sur les 5 zéros : zéro délai, zéro stock, zéro papier (paperasse interne), zéro défaut, zéro panne.
Désormais, les ouvriers sont polyvalents et flexibles : la production peut ainsi immédiatement s’adapter aux attentes du marché. L’autonomie des ouvriers (désormais “opérateurs de production”) leur permet de faire part immédiatement à la hiérarchie de leurs suggestions d’amélioration de la productivité. Chaque atelier produit strictement selon le besoin de l’atelier en aval du processus de production, pour éviter les stocks.
II. Théories économiques : Taille et structure des firmes
Quelle est la taille idéale d’une entreprise pour produire au mieux ? Une taille importante permet bien sûr des économies d’échelles. Mais elle induit des coûts d’organisation. L’approche contractuelle de la firme tente de répondre à cette problématique, notamment à partir de l’article de référence de Ronald Coase The Nature of the Firm (1937).
Elle sert de base à Oliver Williamson pour développer son analyse des entreprises en terme de coûts de transaction. La firme est un système de relations contractuelles, qui réduit les coûts de transaction (chercher des informations sur un produit, négocier son prix etc). Elle permet de stabiliser les relations entre agents économiques.
Mais elle induit des coûts de coordination, c’est pour cela qu’elle ne peut pas croître indéfiniment. La taille idéale de la firme est donc atteinte lorsque les coûts de coordination interne sont égaux aux coûts de transaction.
La structure organisationnelle des entreprises est également déterminante dans leur bon fonctionnement. Elles ont à arbitrer entre centralisme et décentralisation notamment. L’historien Alfred Chandler s’intéresse à cette question dans son ouvrage La Main Invisible des Managers (1977). Il y effectue une typologie des firmes, et distingue les firmes U et les firmes M.
- La firme en U : son système fonctionnel est centralisé. La direction est séparée en unités opérationnelles (production, marketing, finance etc). Et dans chaque unité, on retrouve les différentes activités de l’entreprise (produit 1, produit 2 etc).
- La firme en M : c’est le contraire, elle est divisée par activités. Et dans chaque activité, on retrouve les unités opérationnelles. La direction est donc plus réduite et décentralisée.
III. Théories économiques : Eléments de sociologie
Pour Weber, l’essor du capitalisme entraîne chez les entreprises un essor de la bureaucratie. Elle entraîne :
- une hiérarchisation stricte
- une spécialisation
- une autonomisation
- une formalisation
La bureaucratie constitue pour Weber un instrument de domination rationnelle directe : un contrôle direct s’exerce sur les salariés, mais il passe presque inaperçu.
Pour Crozier, l’application de l’autorité par la bureaucratie rencontre des limites en raison de l’existence de 4 pouvoirs :
- le pouvoir de la hiérarchie
- le pouvoir de l’expert : son savoir-faire est unique et irremplaçable au sein de l’entreprise, ce qui lui donne une marge d’action
- le pouvoir de l’aiguilleur : il achemine l’information, ce qui lui confère un pouvoir via le savoir.
- le pouvoir du portier : c’est un intermédiaire indispensable avec l’extérieur de l’organisation.
Ces 3 pouvoirs hors hiérarchie donnent lieu à une zone d’incertitude, permettant à ceux qui les détiennent de pouvoir refuser de faire ce qu’on attend d’eux.
Pour Fayol, ingénieur des mines, le chef d’entreprise doit accomplir 5 actions :
- Prévoir : « supputer l’avenir et le préparer » par un « programme d’actions ».
- Organiser : « munir l’entreprise de tout ce qui est utile à son fonctionnement ».
- Commander : « faire fonctionner le corps social ».
- Coordonner : « mettre l’harmonie entre tous les actes de l’entreprise ».
- Contrôler : « vérifier que tout se passe conformément au programme d’action adopté, aux ordres donnés, et aux principes admis [dans le] but de signaler les fautes et les erreurs afin qu’on puisse les réparer et en éviter le retour »
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