Comment analyser un poème ?
La poésie bac de français : vers, strophes, rimes
cours particuliers
cours particuliers de français
Analyse et vocabulaire de la poésie au bac de français
Pour réussir le bac de français, tu dois commencer par tout savoir sur les cours de français au lycée. Au bac, tu retrouveras :
- Le thème de la poésie,
- Le thème du roman,
- Le thème de la littérature d’idées,
- Le thème du théâtre.
Pour mettre toutes les chances de ton côté pour le thème de la poésie au bac de français, n’hésite pas à prendre connaissance de cette fiche de révision. Toutefois, si tu ressens le besoin d’un soutien supplémentaire et de conseils personnalisés, envisager des cours particuliers de français pourrait être une excellente démarche pour te préparer de manière approfondie et efficace à cette épreuve cruciale.
PROFS DE FRANCAIS A PROXIMITE
Réservez les meilleurs profs de français
S’améliorer et viser l’excellence
Avis Google France ★★★★★ 4,8 sur 5
Qu’est-ce que la poésie ?
La poésie a longtemps été considérée comme le genre noble de la littérature. En effet, malgré sa brièveté, le poème condense de nombreux effets de style souvent plus disséminés dans les autres genres. C’est également un genre lié à la musique : dans les images traditionnelles, le poète est représenté avec une lyre et autrefois les vers étaient chantés. C’est pourquoi lorsqu’on étudie de la poésie, il est important d’être sensibles aux trois grands piliers qui définissent le style, mais aussi la musicalité, à savoir le rythme, la sonorité et les images.
La poésie est un genre codifié : pendant longtemps la métrique et les formes canoniques de la poésie restent figées par des contraintes strictes de rimes, de vers, de strophe. Pour analyser un poème et apprécier le respect de ces normes ou à l’inverse les écarts de l’auteur, il est nécessaire de connaître ces règles et ce vocabulaire spécifique.
La poésie n’est pas toujours écrite en vers ! À partir du XIXème siècle, il existe aussi de la poésie en prose.
Les vers en poésie
Un vers correspond à une ligne dans un poème. Il commence toujours par une majuscule.
Si tu analyses un poème en vers, tu dois donc parler de vers et non de ligne.
Un vers correspond rarement à une phrase : la phrase grammaticale s’étend souvent sur plusieurs vers. On parle alors d’enjambement si un vers ne se finit pas sur une pause syntaxique, mais que le groupe grammatical se poursuit au vers suivant.
Exemple : Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.
(Baudelaire – “Avec ses vêtements ondoyants et nacrés)
Les types de vers
Dans la versification classique, un vers comporte un certain nombre de syllabes. Les plus courants sont les vers pairs, à savoir :
- L’octosyllabe (8 syllabes)
- Le décasyllabe (10 syllabe)
- L’alexandrin (12 syllabes)
Chaque vers a bien sûr son nom, mais il n’est pas forcément utile de tous les retenir. On peut citer par exemple l’hexasyllabe (6), l’heptasyllabe (7), l’ennéasyllabe (9) ou encore l’hendécasyllabe (11)
Comment compter les syllabes d’un vers ?
Le comptage des syllabes dans un vers correspond à des règles précises. Si on ne les connaît pas, la versification du vers risque alors d’être incorrecte.
- Les -e sonores ou muets :
On prononce les -e qui se situent avant une consonne. Ces derniers forment alors une syllabe à part entière. En revanche, on ne prononce pas les -e situés avant une voyelle ou en fin de vers.
Exemple : Ce/ voy/a/geur/ ai/lé/, comm(e)/ il/ est/ gauch(e)/ et/ veul(e) ! (12 syllabes)
Lui/, na/guè/re/ si/ beau/, qu’il/ est/ co/miqu(e)/ et/ laid ! (12 syllabes) - La diérèse et la synérèse :
La diérèse permet d’allonger un mot et de prononcer deux syllabes au lieu d’une. Elle se produit principalement avec i+voyelle
Exemple : Vous, mon ange et ma passion !
pas-si-on se prononce en 3 syllabes au lieu de 2 pour former un octosyllabe.- La diérèse permet de respecter la métrique, mais elle a aussi d’autres effets qu’on peut analyser : l’allongement du mot permet de le mettre en valeur et la prononciation d’un hiatus peut créer des effets sonores dissonants.
- La synérèse au contraire permet de prononcer un hiatus formant initialement deux syllabes en une syllabe et ainsi de raccourcir un mot.
Exemple : “août” est une synérèse puisqu’il ne se prononce pas a-oût, mais (a)oût.
Ces règles sont aussi importantes pour t’assurer une bonne lecture à l’oral du bac de français.
La césure dans un poème
Un vers peut comporter des pauses dans sa métrique, d’autant plus s’il est long. On les appelle des coupes. La plus importante est la césure, c’est-à-dire la coupe qui se trouve au milieu du vers et qui le sépare en deux hémistiches.
Comme l’alexandrin est un vers long, la césure classique vient se placer après la 6ème syllabe.
Exemple : Étoile de mes yeux, (6) // soleil de ma nature (6)
(Baudelaire – “Une charogne”)
Le décasyllabe quant à lui contient plutôt la césure après la 4ème syllabe.
Exemple : Amour me tue, (4) // et si je ne veux dire (6)
Le plaisant mal (4) // que ce m’est de mourir (6)
(Pierre de Ronsard)
Les vers créent des effets de rythme qu’il est possible d’analyser. Il est notamment important de remarquer si un poème comporte uniquement un seul type de vers (isométrique) ou de plusieurs types de vers (hétérométrique). Certains poèmes sont même composés en vers libres, c’est-à-dire en vers qui ne respectent pas la métrique traditionnelle.
Les rimes en poésie
Les rimes sont les répétitions sonores qui se produisent à la fin de chaque vers. Elles suivent habituellement des schémas traditionnels et sont plus ou moins travaillées.
Les schémas de rimes
Il existe trois schémas de rimes canoniques :
- Les rimes plates ou suivies : AABB
Les rimes se répètent deux par deux, les unes à la suite des autres.
Exemple :
Vous qui l’avez suivi dans sa blême vallée,
Au bord de cette mer d’écueils noirs constellée,
Sous la pâle nuée éternelle qui sort
Des flots de l’horizon, de l’orage et du sort
(Victor Hugo – “A vous qui êtes là”) - Les rimes croisées : ABAB
Les rimes se répètent en s’entremêlant.
Exemple :
A travers mes songes sans nombre,
J’écoutais son parler joyeux,
Et mon front s’éclairait dans l’ombre
A la lumière de ses yeux
(Victor Hugo – “Quand nous habitions tous ensemble”) - Les rimes embrassées : ABBA
Le premier vers lance la première rime, puis s’enchaînent deux rimes suivies avant le retour à la première rime.
Exemple :
J’ai bien assez vécu, puisque dans mes douleurs
Je marche sans trouver de bras qui me secourent,
Puisque je ris à peine aux enfants qui m’entourent,
Puisque je ne suis plus réjoui par les fleurs
(Victor Hugo – “Veni, vidi, vixi”)
La valeur des rimes
Les rimes peuvent être plus ou moins travaillées, avoir plus ou moins de sons (phonèmes) en commun. C’est pourquoi on distingue :
- Les rimes pauvres qui n’ont qu’un seul son en commun
Exemple : vallée / marché
Seul le son [é] se répète - Les rimes suffisantes avec deux sons en commun
Exemple : marcher / pêcher
Les sons [ch] et [é] sont communs aux deux mots - Les rimes riches avec au moins trois sons en commun
Exemple : pêcher / bêcher
Les sons [è], [ch] et [é] sont communs aux deux mots
Plus les rimes sont riches, plus le poète s’impose comme un orfèvre du langage et plus il impressionne par sa maîtrise des mots et des contraintes.
Les rimes créent une harmonie sonore dans le poème, mais ce ne sont pas les seuls procédés de sonorité. Elles créent également un effet de rythme par leurs répétitions régulières. Enfin, il faut se rappeler que les rimes étaient aussi un aide mémoire pour les poètes qui récitaient les poèmes de façon orale devant un public (comme les trouvères et les troubadours du Moyen-âge)
Les principales types de strophes poétiques
La strophe correspond à un ensemble de vers constitués en “paragraphe”.
Exemple :
[Strophe 1]
Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon coeur plaintif es entrée;
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée
[Strophe 2]
De mon esprit humilié
Faire mon lit et ton domaine ;
-Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne
(Baudelaire – “Le vampire”)
Elle comprend en général 2 à 14 vers et portent également des noms spécifiques pour les reconnaître. Voici les plus connus :
- 2 vers : un distique
- 3 vers : un tercet
- 4 vers : un quatrain
- 5 vers : un quintil
- 6 vers : un sizain
- 8 vers : un huitain
- 10 vers : un dizain
Lorsqu’une strophe comporte autant de vers que le vers comporte de syllabe, on parle alors de strophe carrée. Il s’agit par exemple d’une strophe de 8 octosyllabes, de 10 décasyllabes ou de 12 alexandrins…
Enfin, selon les époques et les thèmes abordés, la poésie se construit dans des formes poétiques très réglementées et par conséquent facilement reconnaissables. En voici quelques-unes :
Le sonnet dans un texte poétique
C’est une forme poétique venue d’Italie et très à la mode à la Renaissance. D’ailleurs son succès sera durable puisque les poètes du XIXème siècle l’utilisent encore.
Il se compose de 14 vers de même longueur. Ces derniers se divisent en deux quatrains à rimes embrassées, puis un quatrain à la forme libre et un distique aux rimes suivies (celui-ci peut parfois être avant le quatrain). Toutefois ces six vers prennent la forme de deux tercets.
Exemple :
[Quatrain 1]
Je vous envoie un bouquet que ma main
Vient de trier de ces fleurs épanouies ;
Qui ne les eût à ce vêpres cueillies,
Chutes à terre elles fussent demain.
[Quatrain 2]
Cela vous soit un exemple certain
Que vos beautés, bien qu’elles soient fleuries,
En peu de temps cherront, toutes flétries,
Et, comme fleurs, périront tout soudain.
[Tercet 1 / Début du quatrain]
Le temps s’en va, le temps s’en va, ma dame
Las ! le temps, non, mais nous nous en allons,
Et tôt serons étendus sous la lame ;
[Début du tercet 2 / Fin du quatrain + distique]
Et des amours desquelles nous parlons,
Quand serons morts, n’en sera plus nouvelle.
Pour c’aimez-moi cependant qu’êtes belle.
(Pierre de Ronsard – “Sonnet à Marie”)
Le rondeau dans un poème
Le rondeau est une forme fixe qui date du Moyen-âge. Il a pour contrainte de se construire sur 13 vers divisés en 3 strophes. Le type de vers utilisé est plutôt l’octosyllabe ou le décasyllabe et il n’y a que deux rimes différentes. Le rondeau est également rythmé par un refrain.
Exemple :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s’est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n’y a bête ni oiseau
Qu’en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie
Gouttes d’argent, d’orfèvrerie;
Chacun s’habille de nouveau:
Le temps a laissé son manteau.
(René Charles d’Orléans – “Rondeau de Printemps” – XVème siècle)
La ballade en poésie
La ballade vient du terme baller qui signifiait “danser”. C’est pourquoi c’est un poème qui est souvent mis en musique. D’ailleurs, il comporte un refrain à la fin de chaque strophe.
La ballade se compose de 3 strophes et se termine par un envoi d’une demi strophe reprenant les rimes finales des strophes précédentes ainsi que le refrain.
La ballade peut être utilisée pour parler d’amour, critiquer la société ou énoncer un plaidoyer. Délaissée au XVIème siècle, elle sera reprise par les romantiques au XIXème siècle sous une forme rénovée.
Exemple :
Frères humains qui après nous vivez,
N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant de la chair que trop avons nourrie,
Elle est déjà dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s’en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Si frères vous clamons, pas n’en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n’ont pas bon sens rassis ;
Excusez-nous, puisque nous sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l’infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
La pluie nous a détrempés et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis ;
Pies, corbeaux, nous ont les yeux creusés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais, nul temps, nous ne sommes assis ;
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
À son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d’oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
ENVOI
Prince Jésus, qui sur tous a maîtrie,
Garde qu’Enfer n’ait de nous seigneurie :
À lui n’ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n’a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
(François Villon, « Frères humains », vers 1462)
L’ode dans la poésie
L’ode est une forme poétique qui date de l’antiquité et qui désignait un poème lyrique pouvant être chanté. Elle connaît un certain succès au XVIème siècle avec le recueil Les Odes de Pierre de Ronsard, puis sera de nouveau mise au goût du jour par Victor Hugo au XIXème siècle. Elle désigne alors un petit poème lyrique dans lequel le poète évoque ses sentiments intimes. L’ode est donc moins contrainte par sa forme que par son fond, elle doit être un chant produit par l’inspiration et exaltant des sentiments.
Exemple :
Pourtant, si j’ai le chef plus blanc
Que n’est d’un lis la fleur éclose,
Et toi le visage plus franc
Que n’est le bouton d’une rose
Pour cela, cruelle, il ne faut
Fuir ainsi ma tête blanche ;
Si j’ai la tête blanche en haut,
J’ai en bas la queue bien franche.
Ne sais-tu pas, toi qui me fuis,
Que pour bien faire une couronne,
Ou quelque beau bouquet, d’un lis
Toujours la rose on environne ?
(Pierre de Ronsard – Odelette – 1550)
Les figures de style de la poésie
La métrique ne fait pas toute la beauté du poème, même si le respect des nombreuses contraintes correspond déjà à un tour de force. De plus, certains poèmes ne sont pas versifiés, mais sont écrits en prose. Pour analyser un poème, il faut donc observer ce qui constitue son caractère poétique, à savoir le travail sur le rythme, les sonorités et les images.
Les rythmes poétique
La répétition des rimes et le type de vers créent déjà des effets de rythme, mais d’autres figures de style peuvent aussi accentuer ce travail du rythme.
- L’anaphore et l’épiphore
- L’anaphore consiste à répéter un même mot à chaque début de vers/phrase.
Exemple :
Il y a des petits ponts épatants
Il y a mon cœur qui bat pour toi
Il y a une femme triste sur la route
Il y a un beau petit cottage dans un jardin
Il y a six soldats qui s’amusent comme des fous
[…]
(Apollinaire – “Il y a”) - L’épiphore consiste à répéter un même mot à chaque fin de vers/phrase.
Exemple :
Dans la nuit
Dans la nuit
Je me suis uni à la nuit
À la nuit sans limites
À la nuit
(Michaux – Lointain intérieur)
- L’anaphore consiste à répéter un même mot à chaque début de vers/phrase.
- Le parallélisme et le chiasme
Ce sont deux figures qui se construisent sur un rythme binaire, une construction symétrique ou en miroir.
- Le parallélisme consiste à construire une ou plusieurs phrases sur un même modèle syntaxique (AA/BB)
Exemple :
“Tout est d’airain, tout est de fer.
Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue”.
(Victor Hugo – “Mélancholia”) - Au contraire, le chiasme consiste à répéter deux éléments sur un modèle syntaxique inversé (ABBA)
Exemple :
“Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles”
(Francis Ponge – « L’huître »)
- Le parallélisme consiste à construire une ou plusieurs phrases sur un même modèle syntaxique (AA/BB)
- L’énumération et la gradation
- L’énumération consiste à faire suivre plusieurs éléments les uns à la suite des autres.
Exemple :
“Maintenant qu’attendri par ces divins spectacles,
Plaines, forêts, rochers, vallons, fleuve argenté”
(Victor Hugo – « À Villequier »)
- L’énumération consiste à faire suivre plusieurs éléments les uns à la suite des autres.
Lorsqu’il y a trois éléments, on peut parler d’un rythme ternaire.
Exemple :
“Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux”
(Victor Hugo – “Mélancholia”)
- Lorsque ces éléments sont présentés dans un ordre croissant ou décroissant on parle alors de gradation ascendante ou descendante.
Exemple :
“Au milieu des ennuis, des peines, des misères”
(Victor Hugo – « À Villequier »)
- Lorsque ces éléments sont présentés dans un ordre croissant ou décroissant on parle alors de gradation ascendante ou descendante.
Les sonorités d’un poème
Dans un poème versifié, la rime joue beaucoup sur l’harmonie du poème, mais d’autres figures de style peuvent venir accentuer les effets sonores.
- Allitérations et assonances
- L’allitération consiste à répéter plusieurs fois la même consonne.
Exemple :
“il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois.” (allitération en [r])
(Francis Ponge – « L’huître ») - L’assonance quant à elle consiste à répéter plusieurs fois la même voyelle.
Exemple :
“Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrément”. (assonance en [i])
(Baudelaire – “Spleen LXXX”)
- L’allitération consiste à répéter plusieurs fois la même consonne.
- Paronomase et homéotéleute
- La paronomase consiste à rapprocher deux mots dont les sonorités se ressemblent alors que leur sens est différent.
Exemple :
“Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente”
(Apollinaire – “Le Pont Mirabeau”) - L’homéotéleute correspond à la répétition du même son à la fin de plusieurs mots successifs. Il s’agit donc d’une rime interne.
Exemple :
“Un jour de canicule sur un véhicule où je circule, gesticule un funambule au bulbe ridicule”.
(Raymond Queneau – Exercice de style)
- La paronomase consiste à rapprocher deux mots dont les sonorités se ressemblent alors que leur sens est différent.
Ces effets de sonorité peuvent être interprétés de plusieurs façons différentes :
- Il peut s’agir d’un effet d’insistance : la répétition sonore met alors en valeur le mot ou le passage en question, attire l’attention du lecteur.
- Il peut aussi s’agir d’effets imitatifs : le jeu sur les sons permet de mieux faire passer un sentiment, une image. Ainsi, les [s] peuvent faire penser aux sifflements du serpent (“Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?”) et les sons durs comme [k] ou [r] peuvent rappeler une certaine forme de violence, alors que les sons doux comme [m] [ch] supposent un apaisement, une harmonie.
Images de poésie
Enfin, la poésie consiste à transformer notre réalité en créant des images nouvelles qui nous permettent d’envisager notre monde de façon inédite.
- Comparaison et métaphore
- La comparaison permet de mettre en relation deux réalités différentes grâce à un outil comparatif, souvent le terme “comme”.
Exemple :
“Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies”
(Baudelaire – “Correspondances”) - La métaphore permet aussi de créer une relation entre deux réalités, mais au lieu de l’affirmer clairement avec un outil comparatif, la métaphore sous-entend cette similitude. Lorsque la même image se poursuit dans le texte, on parle alors de métaphore filée.
Exemple :
“Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin”
(Apollinaire – “Zone”)
- La comparaison permet de mettre en relation deux réalités différentes grâce à un outil comparatif, souvent le terme “comme”.
- La personnification et l’allégorie
- La personnification cherche à donner des caractéristiques humaines à des objets ou des animaux. Elle permet alors de les faire parler, de leur attribuer des sentiments…
Exemple :
(La lune est représentée en amoureuse du soleil)
La Lune, qui le voit venir,
En est toute confuse ;
Sa lueur, prête à se ternir,
A nos yeux se refuse,
Et son visage, à cet abord,
Sent comme une espèce de mort.
(Marc-Antoine Girard de Saint Amant – “Soleil levant”) - Dans une allégorie, il s’agit de donner une représentation concrète à des concepts abstraits. Ainsi, des idées telles que la Beauté, la Justice ou encore l’Idéal peuvent être représentées par des figures humaines. On les repère souvent grâce à leur majuscule.
Exemple :
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,
O Beauté ? Ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime
Et l’on peut pour cela te comparer au vin.
Tu contiens dans ton œil le couchant et l’aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l’enfant courageux.
(Baudelaire – “Hymne à la Beauté”)
- La personnification cherche à donner des caractéristiques humaines à des objets ou des animaux. Elle permet alors de les faire parler, de leur attribuer des sentiments…
- L’oxymore
- C’est une figure de style qui consiste à rapprocher deux termes contradictoires (souvent un adjectif et un nom) afin de faire jaillir une image inattendue et contrastée.
Exemple :
“Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits”
(Baudelaire – “Spleen LXXX”)
- C’est une figure de style qui consiste à rapprocher deux termes contradictoires (souvent un adjectif et un nom) afin de faire jaillir une image inattendue et contrastée.
PRENDRE DES COURS PARTICULIERS DE FRANÇAIS
C’est reprendre le contrôle
Analyse d’un poème exercice corrigé
Consigne de l’exercice sur la poésie
- Analysez ces strophes et répondez aux questions suivantes :
- Quel est le schéma de rimes utilisé ?
- Les rimes sont-elles pauvres, riches ou suffisantes ?
Strophe 1
Ce n’est l’ambition ni le soin d’acquérir
Qui m’a fait délaisser ma rive paternelle
Pour voir ces monts couverts d’une neige éternelle
Et par mille dangers ma fortune quérir
(Du Bellay – Sonnet 27, Les Regrets)
Strophe 2
Reviens, reviens, ma bien-aimée !
Comme une fleur loin du soleil,
La fleur de ma vie est fermée
Loin de ton sourire vermeil.
(Théophile Gautier – “Absence”)
Strophe 3
Nous nous aimons et nous vivons
Nous vivons et nous nous aimons
Et nous ne savons pas ce que c’est que la vie
Et nous ne savons pas ce que c’est que le jour
Et nous ne savons pas ce que c’est que l’amour.
(Jacques Prévert)
Corrigé de l’exercice sur la poésie
Strophe 1
Cette strophe est composée avec des rimes embrassées.
On remarque qu’elles sont particulièrement riches puisque plus de 3 sons riment :
- acquérir / quérir (k-é-r-i-r)
- paternelle/éternelle (t-è-r-n-è-l)
Strophe 2
Cette strophe est composée de rimes croisées.
Elles sont suffisantes, car 2 phonèmes riment :
- bien-aimée / fermée (m-é)
- soleil / vermeil (ei-l)
Strophe 3
Cette strophe est composée de rimes suivies, si ce n’est le 3ème vers qui ne rime avec rien.
Ces rimes sont pauvres, voire suffisantes :
- vivons / aimons (on)
- jour / amour (ou-r)
Ces articles pourraient vous intéresser :
Sur le roman :
- Le roman au bac de français
- Analyser un incipit
- Histoire du roman
- Analyser un texte de roman
- Les genres narratifs au bac de français
- Parcours associé sur le roman : Le Rouge et le Noir
- Grands auteurs du roman
Sur la poésie :
- Mouvements et formes poétiques au bac
- Les grands auteurs de la poésie
- Parcours associé sur la poésie : Les Fleurs du mal
- La Peau de chagrin Honoré de Balzac
- Manon Lescaut de l’abbé Prevost
- Sido et Les Vrilles de la vigne de Colette
Sur le théâtre :
- Le thème du théâtre au bac de français
- Histoire du théâtre
- Analyser une scène d’exposition au théâtre en français
- Analyser un texte théâtral
- Les genres du théâtre au bac de français
- Grands auteurs du théâtre au bac de français
- Mouvements littéraires du théatre
- Parcours associé sur le théâtre : Le malade Imaginaire
Sur la littérature d’idées :
- La littérature d’idées au bac de français
- Les genres argumentatifs en français
- Grands auteurs de la littérature d’idées
- Analyser un texte argumentatif au bac de français
Sur l’oral du bac de français :
- Préparer l’exposé de l’œuvre choisie à l’oral du bac de français
- Faire une fiche de révision pour l’oral de français au bac
- Conseils pour réussir l’oral au bac de français
- Oral de français au bac
Sur la méthodologie :
- Épreuves au bac de français
- Méthodologie de la dissertation sur œuvre en français
- Exemple d’introduction de dissertation en français
- Méthodologie du commentaire de texte
- Formules pour rédiger un commentaire de texte au bac de français
- Spécialités littéraires en terminale quand on aime le français
Sur la grammaire :