Citations sur le thème faire croire en prépa scientifique
Citations à utiliser en dissertation en CPGE sur le thème faire croire
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Cours particuliers de français
Les (quatre) œuvres à étudier et à utiliser lors des épreuves écrites des concours Centrale Supelec, Mines Ponts, CCINP ou X ENS sont les suivantes.
- Hannah Arendt, « Vérité et politique » (chapitre VII de La Crise de la Culture), Paris, Folioplus et (deuxième livre) Arendt, « Du mensonge en politique », dans Du mensonge à la violence, Paris, Le Livre de Poche, 2020.
- Alfred de Musset, Lorenzaccio, édition. Florence Naugrette, GF.
- Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, Édition René Pomeau, GF.
Après avoir procédé à une analyse définitionnelle de l’intitulé de ce programme et à la présentation du thème faire croire en prépa, à une présentation détaillée des œuvres, il est temps de rentrer dans l’analyse du « texte » lui-même. Pour bien commencer l’année, nous avons choisi trois citations (étendues et commentées) par œuvre, qui en illustrent bien les thèmes principaux. Attention : ces citations ont certes fait l’objet d’un choix méticuleux, mais d’autres auraient pu être choisies, et elles sont loin d’épuiser la matière du programme.
Considérons donc ces neuf « prétextes » comme une entrée en matière, afin, non seulement de repérer des points d’analyse importants ; mais aussi, de voir comment exploiter ces citations, dans une dissertation – car n’oublions pas qu’avoir un magasin « seul » de citations ne suffit pas ; ce qu’il faut, c’est savoir bien les interpréter, les faire dialoguer, les adapter, surtout, au sujet.
De nombreux étudiants en classes préparatoires (CPGE) optent pour des cours de français afin de consolider leur compréhension des notions et de gagner un avantage significatif lors des concours. Ces cours, qu’ils soient dispensés à domicile ou en ligne, sont particulièrement bénéfiques pour améliorer la méthodologie et pour acquérir une meilleure compréhension des œuvres et du thème de l’année.
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Hannah Arendt, « Vérité et politique » et Arendt, « Du mensonge en politique », dans du mensonge à la violence
Le menteur flatte mes intérêts
La citation (« Vérité et politique »)
« Si nous pouvions le confronter [Platon] à l’un de ses collègues ultérieurs en philosophie politique – et, nommément, avec Hobbes qui soutenait que seule « une vérité qui ne s’oppose à aucun intérêt ni plaisir humain reçoit bon accueil de tous les hommes » (affirmation évidente qu’il jugea néanmoins assez importante puisque c’est avec elle que s’achève son Léviathan) -il serait peut-être d’accord sur le profit et le plaisir, mais non avec l’assertion qu’il puisse exister une espèce de vérité bien accueillie par tous les hommes. »
Interprétation et commentaire de la citation de l’oeuvre d’Hannah Arendt
« Prendre ses désirs pour des réalités. » « Toute vérité n’est pas bonne à dire. » On connait ces dictons populaires ; et ils renferment en effet un bon fonds de sagesse. Pour Hannah Arendt ainsi, le propre du menteur est de flatter nos intérêts, d’aller dans notre sens – on croira ainsi d’autant plus facilement une assertion, si elle nous semble profitable, si elle paraît aller dans le sens de nos intérêts. « On croit aisément ce que l’on a besoin de croire », synthétisait aussi Marc Bloch.
Ce que soutient ici Hannah Arendt, en s’appuyant sur Hobbes, n’est cependant pas sans conséquences périlleuses. Tout d’abord, on pourrait inverser le raisonnement : si une vérité déplaît, elle ne sera pas crue. C’est bien là tout le problème pour Hannah Arendt : les vérités qu’elle appelle « de fait » (c’est-à-dire, pour résumer, les vérités qui relèvent des sciences humaines et sociales, les faits historiques notamment) ont bien des chances de déplaire à un grand nombre, étant donné qu’elles portent sur des matières sensibles (la philosophie, la politique, l’histoire, etc.). Par conséquent, elles sont marquées du sceau de la vulnérabilité. Même si je suis vérité, je serai moins crue si je déplais… Le « diseur de vérité » (expression arendtienne) dès lors, pâtit d’un désavantage structurel par rapport au menteur professionnel : la vérité n’est pas plaisante, il ne sera donc pas aussi facilement (et agréablement) cru.
Inversement, poursuit Hannah Arendt, les vérités « rationnelles » (les vérités qui relèvent, pour résumer encore, des sciences « dures »), ne déplaisent pas à grand monde. Il n’est contre l’intérêt de personne, a priori, qu’un triangle ait trois côtés ou que les théorèmes de Pythagore et Thalès soient exacts. Mais Hannah Arendt avertit : s’il nuisait à quelqu’un qu’un triangle eût trois côtés, alors il est à parier que cette vérité commencerait aussi à être remise en question par certains. Voilà un signe du pessimisme arendtien sur la vulnérabilité des vérités dans le monde moderne.
Arendt convoque Hobbes dans « Vérité et politique », en rappelant ce passage conclusif du Léviathan : « Une vérité qui ne s’oppose à aucun intérêt ni plaisir humain reçoit bon accueil de tous les hommes ».
« La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie »
La citation (« Vérité et politique »)
« La vérité de fait, au contraire, est toujours relative à plusieurs ; elle concerne des événements et des circonstances dans lesquels beaucoup sont engagés ; elle est établie par des témoins et repose sur des témoignages ; elle existe seulement dans la mesure où on en parle, même si cela se passe en privé. Elle est politique par nature. Les faits et les opinions, bien que l’on doive les distinguer, ne s’opposent pas les uns aux autres, ils appartiennent au même domaine. Les faits sont la matière des opinions, et les opinions, inspirées par différents intérêts et différentes passions, peuvent différer largement et demeurer légitimes aussi longtemps qu’elles respectent la vérité de fait.
La liberté d’opinion est une farce si l’information sur les faits n’est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l’objet du débat. En d’autres termes la vérité de fait fournit des informations à la pensée politique tout comme la vérité rationnelle fournit les siennes à la spéculation philosophique. »
Interprétation et commentaire de cette citation pour les concours en CPGE
Nous retrouvons nos « vérités de fait » dans cet extrait. Hannah Arendt revient sur leur vulnérabilité intrinsèque dans le monde moderne, en exposant à quel point le socle, sur lequel elles reposent, est fragile : elles s’appuient en effet sur l’opinion. L’opinion est changeante par nature ; elle ne relève pas du scientifique, mais du politique (Platon d’ailleurs méprisait l’opinion, elle était du domaine des ombres de la caverne) ; l’opinion n’existe que si elle est débattue, ce qui fait que la censure, le tabou, la remettent en question dans son existence propre. C’est ainsi qu’en URSS, analyse Arendt, l’existence du goulag, quoique connue de tous, n’existe pas en tant qu’opinion, donc en tant que vérité de fait – celle-ci est comme invisibilisée.
On comprend les liens, dès lors, qui existent entre existence d’une vérité de fait et liberté d’opinion. L’une est la condition de l’autre. En d’autres termes, pour que la liberté de s’exprimer ait une réelle valeur, il est essentiel que les informations sur les événements réels soient vérifiables et précises, objectives et transparentes. C’est ainsi que la liberté d’opinion ne peut être pleinement réalisée. On ne pense les vérités historiques et sociales qu’en rapport avec les autres, c’est-à-dire par le débat rendu possible par la liberté d’expression.
C’est là l’originalité d’Hannah Arendt : la liberté de la presse n’est donc pas un droit solitaire, ou un droit formel. Il ne suffit pas de la garantir isolément pour qu’elle soit effectivement garantie. C’est un droit qui nécessite une autre condition pour être effectif : que le débat puisse porter sur les faits, par les faits.
Là est tout le problème : parler des faits mêmes est impossible dans les régimes totalitaires (il est interdit d’évoquer l’existence du Goulag en URSS, ou la contribution de Trotski à la Révolution russe). Ce n’est donc pas la liberté d’opinion en tant que telle, mais l’existence même du fait qui devient un problème politique fondamental pour le totalitarisme. Garantir la liberté d’opinion, l’inscrire même dans la Constitution comme en URSS, est donc sans dommage pour la stabilité du régime si dans le même temps, ce ne sont pas les faits qui font l’objet du débat, mais ce que le régime veut que l’on pense des faits (de leur existence ou non).
Lire aussi : Exemple de dissertation en CPGE sur le thème faire croire : Orwell
Les garde-fous de la vérité
La citation (« Du mensonge à la violence »)
« Dans les documents du Pentagone, nous sommes en présence d’hommes qui ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour l’emporter dans l’esprit des gens, c’est-à-dire pour manipuler l’opinion ; mais du fait qu’ils opéraient dans un pays libre, où l’on peut avoir accès à toutes les sources d’informations, ils n’ont jamais pu y parvenir réellement. »
Interprétation et commentaire de la citation en prépa scientifique
Comment se prémunir, conséquemment, contre la manipulation interprétative des vérités de fait ? Quels sont les remèdes nécessaires ? Pour Hannah Arendt, il y en a un en particulier, qui remonte aux origines mêmes du chapitre « Du mensonge en politique ». Comme nous vous le rappelions dans la présentation des œuvres au programme (voir l’article dédié), Arendt écrit cet article suite à la publication en 1971, par le New York Times puis par le Washington Post, des Pentagon papers. Y étaient révélés les processus manipulatoires des USA concernant la guerre du Vietnam – cherchant à taire la vérité sur le terrain comme à berner l’opinion. La réalité du terrain était masquée, édulcorée, afin de présenter le visage d’une guerre présentable et encore gagnable au peuple américain.
La tentative manipulatoire du gouvernement fédéral, qui voulait « faire croire » aux citoyens américains que tout se passait bien au Vietnam, et cela dans le respect du droit international, a donc été battue en brèche par le courage de deux grands respectables journaux. Au point que la publication définitive des Papers n’ait pas contenu des « révélations spectaculaires », relève plus loin Hannah Arendt !
C’est ainsi qu’un moyen essentiel, vital, en démocratie, pour entretenir la vigilance intellectuelle du citoyen, est ce que Hannah Arendt nommera elle-même le « quatrième pouvoir » : la presse libre. De là l’importance pour Arendt de maintenir un réseau de contre-pouvoirs réels : la liberté et l’indépendance de la presse, anti-« faire croire » par excellence presse donc ; mais aussi l’opposition démocratique au Congrès américain.
Encore faut-il bien sûr que la presse puisse débattre des faits mêmes (voir la citation précédente) : il faut donc aussi s’en remettre à l’objectivité, l’indépendance, le dévouement aussi de ces grands « diseurs de vérité » (expression arendtienne) dans une démocratie que sont les journalistes. En particulier dans la démocratie américaine – ce pays qui pour Arendt, en dépit de tous ses défauts, reste attaché aux notions d’honneur, d’impartialité, de liberté.
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Alfred de Musset, Lorenzaccio, édition. Florence Naugrette, GF.
Masques et déguisements dans la Florence des Médicis.
La citation (II, 2)
LA FEMME — Regarde donc le joli masque. Ah ! la belle robe ! Hélas ! tout cela coûte très cher, et nous sommes bien pauvres, à la maison. (Ils sortent.)
L’ECOLIER — Maintenant que voilà le duc parti, il n’y en a pas pour longtemps. (Les masques sortent de tous côtés.)
(…)
UN MASQUE — Eh ! ne le voyez-vous pas, seigneur Corsini ? Tenez, regardez à la fenêtre ; c’est Lorenzo, avec sa robe de nonne.
Interprétation et commentaire de la citation de Lorrenzaccio
On pourrait dire, a priori, que cet extrait de l’acte II n’a rien d’extraordinaire en soi. Et pourtant, il signale plusieurs particularités de Lorenzaccio. D’abord, bien sûr, la profusion des décors, des costumes et des personnages : en l’espace de quelques lignes, le metteur en scène putatif de la pièce devra trouver trois acteurs (dont un enfant et encore, sans parler de Corsini et des « masques » qui « sortent de tous côtés »), ou des costumes (une robe de nonne, celle de Lorenzo). Bref, cela représente, en quelques lignes seulement, autant un défi qu’un cauchemar, et on comprend pourquoi Musset nommait sa pièce « un spectacle dans un fauteuil » (donc pas dans un théâtre !).
Mais surtout, cet extrait montre l’importance du déguisement, du masque, dans l’univers florentin de Musset. Le déguisement tout d’abord est celui de Lorenzo, en « robe de nonne ». Un déguisement a priori ridicule, peu adapté à un héros romantique qui voudrait renverser le pouvoir félon du duc de Médicis. Or justement, ce déguisement fait partie de la stratégie dissimulatrice de Lorenzaccio, qui tient à ne pas se faire passer pour plus brave ou plus dangereux qu’il ne l’est. C’est pour les mêmes raisons qu’il feindra de se pâmer à la vue d’une épée. Dans le « faire croire » de Lorenzo (qui cherche à « faire croire » au duc qu’il n’est pas dangereux), le déguisement, les apparences physiques, tiennent donc une place importante.
Lorenzo arbore ainsi un « masque » au sens figuré… comme plusieurs personnages de la pièce arborent des masques au sens propre. On lit même, dans cet extrait, un « masque » parler, un personnage masqué prendre la parole. Cela est un peu commun dans le théâtre ; et cela signale surtout que cette société florentine est celle, à proprement parler, du masque, de la dissimulation du visage (ce visage qui pour le philosophe Emmanuel Levinas, témoigne justement de notre humanité commune).
On notera pour conclure avec plaisir, que l’étymologie du mot personnage renvoie justement au « masque ». En effet sous la Grèce antique, les acteurs revêtaient des masques (« persona » en grec), pour jouer différents rôles : et c’est ainsi que le « persona » grec a donné notre personnage. En mettant en scène ainsi des masques, Musset ne fait que finalement revenir aux racines étymologiques du mot « personnage ».
Lire aussi : Analyse et résumé de Lorenzaccio de Musset
Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, Édition René Pomeau, GF.
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1. Des feintes maladies qui ne trompent pas
2. « Et qu’avez-vous donc fait, que je n’aie surpassé mille fois ? »
3. Ce livre n’est-il « qu’un roman » ?
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