Analyse et résumé d'Hannah Arendt et le mensonge en politique
Analyse de l'œuvre sur thème faire croire d'Hannah Arendt en prépa
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Cours particuliers de français
Les œuvres du thème 2023-2024 faire croire en prépa scientifique
Le thème Faire croire a été choisi avec 4 œuvres à étudier durant l’année de maths sup (MPSI, MP2I, PTSI, BCPST, TSI) et en maths spé (prépa MP, PSI, MPI, PT, PC) pour préparer les concours Centrale Supelec, Mines Ponts ou encore Polytechnique et ENS.
Voici une analyse et un résumé des œuvres d’Hannah Arendt, « Vérité et politique » (chapitre VII de La Crise de la Culture), Paris, Folioplus et (deuxième livre) Arendt, « Du mensonge en politique », dans Du mensonge à la violence, Paris, Le Livre de Poche, 2020.
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Hannah Arendt et le mensonge en politique
Hannah Arendt, immense philosophe de notre modernité.
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1 – Hannah Arendt, philosophe qui explore la « condition de l’homme moderne »
« Hannah Arendt n’appartient à personne. La singularité de sa réflexion a réussi à ouvrir un domaine de questions qui font voler en éclats les carcans dogmatiques où sa pensée pourrait trouver un asile aussi commode que sûr. Mais cette originalité l’a aussi condamnée à une paradoxale solitude, encore accentuée par les malentendus et les polémiques que son œuvre a suscités, sans être pour autant mieux connue ». C’est par ces mots qu’André Enegrén ouvre son ouvrage La Pensée d’Hannah Arendt (PUF, 1984).
Arendt (1906-1975) est en effet une penseure singulière mais pour autant toujours très actuelle. Son parcours personnel en a fait, selon sa propre expression, une « Juive allemande chassée par les Nazis ». Née à Hanovre, Arendt étudie la philosophie en Allemagne, auprès des grands-maîtres d’alors : Heidegger, Husserl et Jaspers notamment (elle entretient même une liaison avec Heidegger, futur nazi). L’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir, en 1933, la conduit à fuir son pays natal. D’abord en France puis, à partir de 1940, aux États-Unis, où elle poursuivra une brillante carrière, notamment aux universités de Berkeley et Chicago.
C’est ainsi outre-Atlantique qu’elle fera publier la plupart de ses ouvrages les plus importants – et qu’elle sera reconnue comme une philosophe d’importance première, même s’il a fallu du temps avant que son ouvrage ne soit reçu à la hauteur de ses qualités en France notamment.
Philosophe inclassable, revendiquée aujourd’hui par les tenants du conservatisme comme du progressisme, Arendt pourrait être définie plus justement comme une penseure de la modernité, du totalitarisme et de l’éducation – elle a en effet écrit sur tous ces sujets (entre autres). Son fil directeur aura peut-être été d’explorer « la condition de l’homme moderne », selon le titre d’un de ses ouvrages.
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2 – Quelques concepts d’Hannah Arendt : la « banalité du mal ».
Si les deux œuvres d’Arendt au programme traitent prioritairement de la place de la vérité et du mensonge en politique, il n’est pas inutile d’explorer quelques autres concepts creusés par Hannah Arendt au fil de ses ouvrages.
Premier d’entre eux : la « banalité du mal ». Ce concept est issu de la publication du livre Eichmann à Jérusalem (1963), lui-même issu des cinq reportages que rédige Arendt pour le compte du New Yorker aux USA. Arendt couvre le procès d’Eichmann, criminel et tortionnaire de guerre nazi, enlevé par l’État Israël pour être jugé dans ce dernier pays.
L’originalité de la thèse d’Arendt – qui choque immensément à l’époque – est la suivante : Eichmann n’est pas un fou, un sanguinaire, un sadique, un pervers. Il est « incapable » de penser. Son mal est banal non en ce qu’il est forcément répandu, mais parce qu’Eichmann n’est ni un fou ni un pervers, un « dingue » avide de torture. On serait déçu de penser qu’il y a, derrière le Mal absolu de la Shoah, tel qu’exécuté par Eichmann, un Diable : au contraire, Eichmann se contente d’exécuter les ordres, d’obéir à sa hiérarchie, pour ne se préoccuper que d’une seule chose, son avancement. Et sans jamais réaliser ce qu’il faisait. C’est ce qui explique qu’il pouvait être, en même temps, un bon père de famille, un fonctionnaire efficace, un homme en somme banal. Idiot peut-être, monstre radical, sûrement pas.
Devant le tollé suscité par son article, Arendt se défendra notamment en ces termes, justifiant a posteriori son expression : « Je n’ai parlé de banalité du mal qu’au seul niveau des faits, en mettant en évidence un phénomène qui sautait aux yeux lors du procès […] Mis à part un zèle extraordinaire à s’occuper de son propre avancement, Eichmann n’avait aucun mobile. Et un zèle en soi n’est pas criminel ; il n’aurait certainement jamais tué son supérieur pour prendre son poste. Simplement, il ne s’est jamais rendu compte de ce qu’il faisait. »
La « banalité du mal » enseigne que la soumission à l’autorité (comme le montreront plus tard les expériences de Milgram, qui s’inspirera d’Arendt) suffit même pour expliquer les pires crimes ; et que chacun d’entre nous, fût-il dans un tel état de passivité bureaucratique comme Eichmann, pourrait demain, en obéissant aux ordres, commettre le mal indifféremment du bien. Y a-t-il un peu d’Eichmann au fond de nous ?
À travers la figure d’Adolf Eichmann, Hannah Arendt explore le concept de « banalité du mal ».
3 – Quelques concepts d’Hannah Arendt : Les « origines du totalitarisme » et le conservatisme de l’éducation
Deuxième concept étudié par Arendt, qui n’est pas nouveau à l’époque (il est forgé même dès les années 1930), mais que Arendt étudie et prolonge : celui du totalitarisme. En particulier dans un de ses livres-phares, Les Origines du totalitarisme (1951).
Arendt examine la spécificité des régimes totalitaire nazi mais aussi soviétique, ce qui est aussi une partielle originalité pour l’époque. Elle montre plus précisément en quoi ces régimes se distinguent des despotismes « classiques » de l’histoire humaine. Arendt établit tout d’abord que le totalitarisme n’aurait pu se développer ainsi sans quelques prérequis : un vieux fond d’antisémitisme, la crise de l’État bourgeois (effondrement de la société de classes et du système de partis), le développement de l’impérialisme et du capitalisme, celui enfin des médias de masse (couplé à l’atomisation de la société).
Sur ces bases, le totalitarisme se développe avec deux grands points d’appui. D’une part, l’idéologie, qui est totalitaire en ce qu’elle prétend changer la nature de l’homme, influer sur elle. L’idéologie totalitaire prétend expliquer toute la réalité, et son expansion se veut illimitée.
Mais le contenu de cette idéologie tend à s’effacer derrière la terreur, qui devient le propre mouvement voire la dynamique même du régime totalitaire : la terreur absolue ne laisse aucun espace de respiration aux individus, englobe la moindre forme de contre-pouvoir, se repaît et achève l’isolement et l’atomisation des hommes. C’est pour cela aussi que le totalitarisme aurait été impensable à une ère qui ne fût pas celle des masses ou du contrôle bureaucratique généralisé.
On trouve une influence, dans les œuvres au programme, de cette pensée du totalitarisme : de là vient notamment l’importance de la presse et des corps intermédiaires pour Arendt.
Enfin, en troisième lieu, Hannah Arendt est une grande philosophe de l’éducation, notamment dans son essai La crise de l’éducation. Pour elle, l’école a une place centrale dans le monde moderne : être séparée des espaces privés, de l’utilitarisme moderne ; et perpétuer les héritages reçus. C’est ainsi que pour Arendt, l’école est foncièrement conservatrice – c’est le prérequis pour renouveler le monde, ce que n’exclut bien sûr pas Arendt.
Et pour conserver ce monde ancien pour Arendt, la responsabilité n’appartient pas qu’aux enseignants ; mais aussi aux parents. C’est ce qu’elle formule notamment dans ce beau passage (in La Crise de la culture) : « L’éducation est le point où se décide si nous aimons assez le monde pour en assumer la responsabilité (…). C’est également avec l’éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les (…) abandonner à eux-mêmes, (…) mais les préparer d’avance à la tâche de renouveler un monde commun. »
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Le mensonge en politique : le « faire croire », entre danger et fondamental et caractère extra-politique
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1. Le contexte des deux œuvres au programme
2. Arendt explore la différence entre deux sortes de vérité
3. Les trois institutions indispensables pour la respiration politique
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