Analyse et résumé Alfred de Musset, Lorenzaccio : « Baron Noir » chez les Médicis
Analyse de l'œuvre sur thème faire croire d'Alfred de Musset en prépa
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Lorenzaccio, faire croire au cœur de la renaissance
Le thème « Faire croire » a été sélectionné, accompagné de quatre œuvres à analyser en classe préparatoire en filières maths sup (MPSI, MP2I, PTSI, BCPST, TSI), ainsi qu’en maths spé (prépa MP, PSI, MPI, PT, PC). Cette approche vise à préparer les étudiants en vue des concours d’entrée aux écoles d’ingénieurs les plus prestigieuses, notamment Centrale Supelec, Mines Ponts, Polytechnique et l’ENS.
Dans le cadre de l’étude du thème « Faire croire », l’œuvre théâtrale de l’écrivain romantique français Alfred de Musset, « Lorenzaccio », prend une place prépondérante. L’intrigue se déroulant au sein de la Renaissance italienne, au cœur des Médicis à Florence, offre une perspective captivante sur la manipulation et les artifices du pouvoir.
Tout comme Hannah Arendt dans ses travaux sur la politique, Musset explore le thème du mensonge et de la vérité au sein de la sphère politique, mais à travers le prisme de la dramaturgie.
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Alfred de Musset, Lorenzaccio : « Baron Noir » chez les Médicis.
1 – Alfred de Musset et le drame romantique
Alfred de Musset (1810-1847), né à Paris, fut un auteur au talent précoce, ce qui est une chose rare, et au talent vite repéré, ce qui est l’est peut-être plus encore. C’est en effet à l’âge de 19 ans qu’il fait publier son premier recueil de poèmes, Contes d’Espagne et d’Italie, avec d’emblée un succès critique ; succès confirmé quatre années plus tard, avec la parution de sa pièce de théâtre La Nuit vénitienne. Le poète reconnu devient donc un dramaturge accompli. Lorenzaccio, autre pièce de théâtre à grand succès pour Musset, suivra un an plus tard.
Comment expliquer le succès de Musset ? Peut-être répondait-il à un besoin, à un écho de l’époque. Musset se place en effet dans le droit fil de la révolution du romantisme, en poésie comme au théâtre (attention : le romantisme n’a rien à voir avec des romans d’amour !). Musset se fait ainsi un des plus beaux porte-parole, ou plutôt porte-plume, du drame romantique, avec Hugo (chef de file du romantisme), ou Alfred de Vigny.
Qu’est-ce à dire ? Le drame romantique reprend donc naturellement plusieurs points du romantisme. Au cours de la première moitié du XIXe siècle, ce mouvement littéraire a marqué une véritable rupture avec le classicisme (la tragédie classique de Racine par exemple) qui prévalait jusqu’alors. On peut distinguer cinq grandes caractéristiques du romantisme et partant, du drame romantique.
Premier point : les jeunes romantiques, souvent qualifiés de « chevelus » (car ils sont jeunes !), tels que Victor Hugo, cherchaient à briser les règles strictes des trois unités au théâtre (unités de temps, de lieu et d’action). Dans sa pièce Hernani, Hugo a donc mené la fameuse « bataille d’Hernani », défendant des intrigues secondaires, des actions étalées sur de longs mois. Ce qui déclencha de véritables « batailles » au sens propre dans les théâtres ! Le tragique, le comique, le pathétique, se mêlent aussi, alors que les pièces classiques étaient toutes empreintes de tragédie et de gravité.
Deuxième point : ce mouvement littéraire embrassa également une révolution thématique, reflétant l’impact de la Révolution de 1789. Les romantiques abandonnèrent le vocabulaire noble et pompeux de la tragédie classique pour une expression plus naturelle, familière voire courante. À l’instar de Victor Hugo, qui voulait « mettre un bonnet rouge au dictionnaire », ils s’approprièrent un lexique plus proche des réalités du quotidien, la Révolution littéraire suivant donc la révolution politique.
Un troisième aspect déterminant du Romantisme fut l’exploration de l’écriture du « moi » et des émotions personnelles. De l’individualité. Les auteurs romantiques, tels que Lamartine, Musset et Hugo, privilégièrent le « je » et firent part de leurs sentiments les plus intimes. Ils emploient ainsi le registre lyrique, celui de l’expression du moi et des sentiments, de l’individualité. Là encore, on peut y voir une conséquence de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui accordait plus de droits et de liberté à l’individu.
Quatrième point : le drame romantique, au lieu de s’inspirer d’épisodes de l’Antiquité gréco-romaine, comme pour la tragédie classique, présenta plutôt des intrigues ancrées dans une histoire plus récente, avec des héros en rupture de la société, comme notre Lorenzaccio. C’est ainsi le peuple qui entre en politique : par exemple dans Ruy Blas, de Victor Hugo, le domestique peut devenir premier ministre de la Reine d’Espagne.
Cinquième et dernier point et qui explique pourquoi ces personnages sont en rupture de la société : le « mal du siècle ». La période du Romantisme fut en effet également marquée par un « mal du siècle » omniprésent, une nostalgie et un sentiment de mélancolie face à la fin de l’effervescence napoléonienne du Premier Empire (1804-1815). Les romantiques éprouvaient un malaise, un mal-être, une langueur et un ennui face à leur époque. Musset a ainsi le sentiment d’être « venu trop tard, dans un monde trop vieux », écrit-il dans Rolla.
Tous ces points font des romantiques des auteurs eux-mêmes en délicatesse avec la société de leur temps. Le contexte politique est d’ailleurs troublé à l’automne 1833, c’est-à-dire quand Musset commence l’écriture de Lorenzaccio. La France sort de la Révolution de Juillet en 1830, qui a renversé la Restauration et Charles X pour installer une monarchie orléaniste, plus parlementaire et libérale, celle de Louis-Philippe, le « roi bourgeois ». La surveillance des théâtres ne se relâche pas pour autant. Alors, puisqu’on ne peut évoquer directement la situation politique, Musset tente une parade : évoquer la situation de Florence en 1537.
Avec de nombreux parallèles à faire… La situation en effet à Florence est quelque peu comparable à la France de 1833, toutes proportions gardées : dans la pièce, Lorenzaccio met en scène des républicains qui veulent renverser non un roi, mais un prince, Alexandre de Médicis, le vil duc de Florence. D’autres thèmes sont croisés entre 1537 et 1833-1834 : la puissance croissante des marchands, l’hypocrisie religieuse, le mal-être de la jeunesse…
Le romantisme, mouvement littéraire dont fait partie Musset, déclencha une véritable « bataille » dans les théâtres quand était jouée la pièce de Victor Hugo, Hernani.
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2 – Lorenzaccio, un « spectacle dans un fauteuil »
C’est George Sand, avec qui Musset entretiendra une relation tumultueuse, qui souffle l’idée de l’intrigue de Lorenzaccio. Musset adapte la scène historique en prose commencée par Sand, pour en faire un drame, une pièce de théâtre. Et quelle pièce de théâtre ! Alors que toute pièce est censée être écrite pour être jouée (la représentation doit dicter la rédaction), ce n’est pas le cas de Lorenzaccio. La pièce fait voler en éclats la règle des trois unités avec près de 60 décors et lieux différents, des intrigues secondaires, une pièce qui dure bien plus qu’un jour… et il faudrait près de 400 acteurs pour la jouer sur scène !
C’est pourquoi Musset qualifiait Lorenzaccio de « spectacle dans un fauteuil » – et non dans un théâtre, jouable sur scène. Il faudra attendre la fin du siècle pour que la pièce soit représentée une première fois avec Sarah Bernhardt dans le rôle de Lorenzaccio. Jean Vilar, au festival d’Avignon, avec le Théâtre National Populaire, en livrera également une interprétation marquante au début des années 1950.
L’histoire est celle d’une conspiration : celle menée par le jeune Lorenzo de Médicis, surnommé de manière péjorative Lorenzaccio (le suffixe -accio est dépréciatif). Alarmé, et même dégoûté, par la corruption, la bassesse, la tyrannie de son cousin, le duc Alexandre de Médicis qui dirige Florence, Lorenzaccio projette rien de moins qu’un assassinat. Celui du duc. Assassinat qui sera suivi d’un coup d’État pour instaurer une véritable République démocratique…
Pour tromper son cousin, Lorenzaccio se fait passer pour plus corrompu que le duc corrompu. Il joue le rôle d‘un agent double ; et s’il sympathise avec les Strozzi, les nobles républicains, idéalistes, c’est seulement pour les infiltrer – assure Lorenzaccio au duc.
Des intrigues secondaires ponctuent la conspiration de Lorenzaccio (nous sommes donc dans un drame romantique). Les efforts séparés de la famille Strozzi, des Républicains, pour renverser aussi le duc : mais le patriarche de la famille, Philippe, est aussi marqué de fatalisme et d’indécision. Autre intrigue secondaire : la marquise de Cibo, essaie de devenir l’amante du duc de Médicis afin de le ramener aussi vers la justice (elle est d’ailleurs conseillée de devenir son amante par le Cardinal de Cibo, peu catholique en la matière !).
La pièce de Musset est ainsi profondément politique ; mais aussi profondément désabusée : la conclusion de l’œuvre témoigne de ce mal du siècle romantique, de l’impossibilité de changer peut-être la société, dans un univers politique marqué par le cynisme, la corruption, l’appât du gain. Les grandes valeurs semblent se perdre et le seul recours reste peut-être de profiter de son spectacle dans un fauteuil… en attendant la prochaine Révolution.
Sous ces airs sérieux, Musset était en fait un alcoolique et fêtard notoire – d’ailleurs il en mourra !
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« Faire croire » dans Lorenzaccio : les dangers de l’illusion.
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1. Le complot de Lorenzaccio
2. Les questions autour du rôle de Lorenzaccio
3. Conclusion de l’univers de Lorenzaccio et du « Faire croire »
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