Dissertation corrigée sur la violence thème de prépa HEC
Sujet corrigé sur le thème "La violence" en prépa HEC
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Sujet rédigé sur le thème la violence en prépa HEC
Sujet : « Le contraire de la violence n’est pas la douceur, c’est la pensée »
« La violence n’a pas de langage », écrivait le romancier québécois Gilbert La Rocque. Cette curieuse affirmation, certes contestable, cachait en réalité bien des sens. Le premier d’entre eux, sans doute, que la violence est difficilement explicable logiquement, par des mots, des mots qui pourraient au demeurant la remplacer. Si les mots sont le fruit de l’esprit humain, de la pensée, cette idée mène à une autre, plus générale, que la pensée s’oppose à la violence, est même son contraire. Si bien qu’alors, le contraire de la violence n’est plus la douceur, comme chacun pourrait le croire spontanément, mais bien la pensée.
Si l’on s’en tient à sa définition stricte, la violence est une force exercée par une personne ou un groupe de personnes pour soumettre, contraindre quelqu’un ou pour obtenir quelque chose. En d’autres termes, il n’y a violence que s’il y a mouvement – d’un point d’origine vers un point d’arrivée – et une atteinte. Ce mouvement, quand il est déclenché par un être humain, est en théorie nécessairement le fruit d’une pensée, autrement dit d’une activité intellectuelle qui est la source d’une faculté de connaître, de raisonner, de juger. Alors, en ce sens, la pensée est directement liée à la violence, de même cependant qu’elle est liée à la douceur. Que justifie donc l’idée que la pensée serait le contraire de la violence ? On présuppose en fait ici clairement que la violence est une forme d’action irréfléchie, naturelle et instinctive, que la pensée devrait théoriquement freiner. Pensée qui, elle, conduirait automatiquement vers la douceur. Pourtant, bien des cas montrent l’existence d’une violence parfaitement pensée, parfaitement réfléchie, au premier titre desquels la violence internationale – la guerre –, et volontaire. Mais ce n’est pas tant l’expérience de la violence qui nous intéresse ici que le sens véritable du mot violence, ce qu’il cache et qu’on ne peut percevoir à première vue. Ce sens profond, alors, pourrait effectivement s’opposer à la pensée, s’en détacher même. C’est en tout cas le cœur de la question : La violence est-elle vraiment sans pensée ?
S’il y a bien une forme de violence sans pensée, une force brute, innée, résultat de la nature des Hommes (I), il n’en demeure pas moins que la pensée envahit bien souvent des formes de violence civilisées, parfois nécessaires aux sociétés (II). En définitive, il s’agira non pas de voir comment l’une peut être la cause de l’autre, mais comment l’une est le moyen de l’autre : car il existe bien, aussi, une violence par la pensée, morale, sociale, si bien que la pensée elle-même peut être violence (III).
1. Une forme de violence sans pensée
À de nombreux égards, et à première vue, il y a bien une violence sans pensée, ou du moins quelques formes de violence sans pensée. Dans ce cas de figure, le contraire de la violence est bien la douceur.
A. Une brutalité innée, par instinct plus que par pensée
À de nombreux égards, on peut considérer que l’Homme est naturellement violent. Qu’il y a dans ses comportements une forme d’agressivité nécessaire au développement de son espèce. Par instinct de survie, par instinct de reproduction, par instinct parental, l’individu peut se montrer violent. C’est ce que souligne Konrad Lorenz dans L’agression – Une histoire naturelle du mal (1963) : la violence, pour Lorenz, est un élément vital. Elle est une forme d’action innée, qui se caractérise par une brutalité naturelle, source de créativité et d’émulation. En ce sens, on peut effectivement soutenir qu’elle est sans pensée, c’est-à-dire sans réflexion préalable.
B. La violence comme fruit de pulsions et de la volonté de domination
Cette absence de pensée se constate également dans d’autres dimensions de la violence « naturelle ». Selon certains penseurs, la violence est le fruit de pulsions – non réfléchies, non pensées, donc – et d’une volonté de domination, également naturelle. Le biologiste Henri Laborit considère que le système nerveux humain est structuré pour dominer son environnement, a priori sans encombre. Mais quand il y a des encombres, quand cette domination est contrariée, un déséquilibre se met en place dans le cerveau de l’individu, selon un principe naturel. C’est alors que la violence intervient. Cette idée rejoint celle de Freud (Malaise dans la civilisation) : pour lui, l’Homme se définit comme un être de pulsion et de conflit porté à l’affirmation de lui-même, si bien qu’il le compare à une bête sauvage, naturellement agressive. Là encore, la pensée est bien loin du mécanisme de violence.
C. Une violence pathologique loin de la pensée
La violence peut également être le résultat d’une pathologie mentale. Dans ce cas, évidemment, la pensée ne peut intervenir, ou du moins pas directement et pas de façon contrôlée. Un certain nombre de troubles mentaux ont en effet comme conséquence directe des actes de violence. Si la maladie ou le trouble sont l’absence de contrôle de l’individu sur son être et ses comportements, on ne peut raisonnablement considérer qu’il s’agit là d’une pensée conduisant à la violence. Alors, la violence pathologique est bien loin de la réflexion cohérente.
Il existe donc bien une violence sans pensée. Cela ne signifie pas pour autant que la pensée est le contraire de la violence – cela reste contestable et contesté. Ce qu’on peut affirmer, tout au plus, c’est qu’une certaine violence innée, naturelle, instinctive, ne répond pas véritablement aux codes de l’esprit humain, aussi complexe qu’on le connaît. Et cette affirmation s’accompagne forcément d’une dimension presque opposée car, de fait, la violence n’est pas toujours sans pensée. Bien au contraire, il peut arriver qu’elle soit particulièrement réfléchie.
2. Une violence pensée
Dès lors qu’elle est dans le « logiciel » de l’être humain, la violence est exploitée de façon parfaitement consciente dans bien des domaines. Dans l’organisation politique, mais également les relations géopolitiques et même les relations sociales.
A. Une violence réfléchie, nécessaire à la société
L’acception la plus évidente de la violence pensée est bien sûr la violence nécessaire à la société. Ainsi le concept de violence est-il au cœur de la théorie du contrat. Pour les contractualistes, le problème majeur de l’état de nature est précisément la violence. Elle est partout, à tel point qu’Hobbes appelle cet état un état de « guerre de tous contre tous ». Le risque de violence est permanent. Le contrat social est alors passé, la violence est confisquée par une force supérieure : le Léviathan pour les uns, l’Etat pour d’autres, que Weber définira plus tard comme le détenteur du monopole de la violence physique légitime. En ce sens, la violence revient à la police, qui peut en faire usage au nom de l’Etat dans son ensemble. Et elle est alors parfaitement nécessaire à la société. Mais, au-delà de cette nécessité, il faut surtout noter ici qu’elle est pensée, qu’elle suit un cheminement théorique très clair.
B. La violence internationale : la guerre
Il en va de même pour une autre dimension de la violence : la violence internationale, appelée moins pudiquement la guerre. La guerre est en fait une sorte d’état de nature entre États. La guerre est réfléchie, il ne s’agit pas de pulsions ni de réaction agressive naturelle. Il s’agit du choix conscient et délibéré de communautés politiques souveraines, organisées, capables de mobiliser une armée et des moyens. Il y a bien mouvement et atteinte, objectif précis. Cela étant, Kant considère dans Conjecture sur le commencement de l’histoire humaine que les guerres subsistent parce que l’humanité n’a pas atteint un degré de civilisation suffisant. Autrement dit, le niveau de pensée collective, trop bas, bloque les États dans une situation qui pourrait s’apparenter à un état d’instinct animal collectif.
C. La violence des faibles : une violence consciente, en réponse à la faiblesse, fruit de la pensée.
Dans un autre ordre d’idées, la violence pensée peut aussi être une violence de défense, celle des « faibles », selon certains auteurs ; une violence de réponse, en quelque sorte. Le mécanisme est simple : face à certaines situations, l’individu incapable de répondre par la pensée, par la parole, par la réflexion, s’emporte. Mais cette violence n’est pas exclusivement instinctive. Il s’agit en réalité d’une forme de réponse réfléchie, une volonté de « passer à un autre niveau ». Cela a pu être observé par exemple à de nombreuses reprises dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, où les débats, prétendument éclairés, se sont souvent achevés par des invectives et des coups.
Il y a donc bien également une violence pensée, réfléchie, consciente, et pas seulement instinctive. Mais plus encore, il peut y avoir une violence par la pensée, si bien que la violence et la pensée ne peuvent pas seulement s’opposer ou se réunir mais bien se confondre.
3. Une violence par la pensée : la violence morale, la violence sociale. La pensée peut être violence.
Si la violence peut parfois être sans pensée, ou au contraire parfaitement réfléchie, il faut en effet surtout prendre conscience du fait que la pensée elle-même peut être violente. De la violence symbolique à la violence sociale, de nombreuses formes de violence sont en fait d’abord et avant tout des mécanismes de l’esprit.
A. La violence symbolique
User de symboles, c’est user de pensée. Car les symboles sont un code réfléchi que l’on code et décode avec les autres. Ainsi, comme Bourdieu l’a montré dans La Reproduction, dès lors qu’une société est instituée, parce qu’elle est inégalitaire, elle fait subir une violence symbolique à certains de ses membres. Des dominants imposent des normes à des dominés : cette imposition est la violence que l’on peut ici souligner. Cette violence symbolique peut se manifester dans différents domaines, comme la nationalité, le genre (une remarque sexiste, par exemple), le niveau d’étude (une réflexion méprisante à l’égard d’un corps de métier, par exemple), le monde professionnel ou les pratiques culturelles. Pour Bourdieu, c’est cette violence qui conduit à la reproduction sociale.
B. Une violence sociale, une lutte, à laquelle on participe consciemment ou inconsciemment.
L’idée de la violence sociale est aussi celle de la lutte des classes. Le terme de lutte, dans lequel la violence s’entend, est d’ailleurs tout à fait révélateur à cet égard. On peut donc souligner, au sein des sociétés capitalistes, une forme de violence économique et également symbolique que les dominants exercent sur les dominés. Ceux qui détiennent le capital, de fait, sont en position de force par rapport à ceux qui travaillent. Ce rapport de force est parfaitement exprimé par le personnage de Bardamu dans Voyage au bout de la nuit, dans la description de la posture misérable des ouvriers face aux patrons dans l’usine Ford de Détroit.
C. La violence : une pensée violente
On peut enfin soutenir, comme le font volontiers certains auteurs, que la violence est d’abord est avant tout pensée violente. La violence émerge sur le fondement d’une pensée particulière, une pensée qui a en quelque sorte déjà intégré pleinement la violence dans son logiciel. La violence est donc en quelque sorte toujours pensée violente, autrement dit la violence préexiste à la violence, elle la précède.
Conclusion
La violence est un phénomène difficile à saisir. Plus exactement, son origine et son sens sont difficilement compréhensibles. Une des questions fondamentales, alors, est surtout de comprendre si elle est un phénomène inné, spontané, hors de l’intellect, ou au contraire si la réflexion, le sens de raison de l’être humain intervient dans le processus. À bien des égards, la violence peut être sans pensée, c’est un fait. Mais quand elle est réfléchie, notamment pour les besoins de la société, elle est au contraire parfaitement associée à la pensée, si bien que celle-ci n’est plus du tout son contraire, mais son origine. Dans certains cas, elle peut même être plus que son origine et se confondre avec elle : il existe en effet des formes de violence par la pensée, où la pensée est l’outil de violence. Si bien que ce que l’on ne peut pas davantage affirmer, en définitive, que « la violence est sans langage ».
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