Histoire du roman de l’antiquité à nos jours - Fiche bac
Panorama historique du roman - bac de français
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Qu’est-ce qu’un roman ?
Si on peut aujourd’hui le qualifier d’œuvre de fiction racontée en prose et centrée sur un personnage principal, il n’est toutefois pas si facile de répondre à cette question. En effet, le roman se constitue comme un genre sans règle, qui a donc tendance à changer régulièrement de forme et à évoluer constamment au fil des siècles.
Les cours de français au lycée sont un excellent moyen pour les élèves d’apprendre l’histoire du roman. Voici une fiche détaillée sur l’historique du roman au bac de français pour connaître davantage de détails.
Cependant, si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur l’histoire du roman et obtenir un accompagnement personnalisé pour votre préparation au bac de français, envisager des cours particuliers de français peut vous offrir une perspective plus approfondie et des conseils spécifiques pour réussir dans cette matière.
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Le roman dans l’antiquité
Dans l’Antiquité, il existe déjà de longs récits en vers racontant les guerres ou les exploits d’un héros. On peut penser par exemple aux deux grandes œuvres d’Homère écrites au VIIIᵉ siècle avant JC : l’Iliade qui a pour sujet la guerre de Troie, ou l’Odyssée, qui revient sur les aventures d’Ulysse. Toutefois, on ne parle pas encore de roman, mais d’épopée, car il ne s’agit pas de revenir sur la psychologie individuelle du héros, mais de louer des valeurs communes et des idéaux patriotiques.
Le Satyricon de Pétrone, écrit au Ier siècle après JC commence à ressembler davantage à nos romans modernes. En effet, il abandonne le récit des aventures merveilleuses et des exploits pour raconter de façon réaliste le voyage de trois jeunes hommes et ainsi peindre les mœurs romaines sous la gouvernance décadente de Néron. Pour cela, il n’hésite pas à créer des récits enchâssés, à mélanger vers et prose, ainsi qu’à utiliser différents niveaux de langue selon les personnages rencontrés sur la route
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Le roman au Moyen-âge
Au XIIème siècle, vers 1150, apparaît une nouvelle forme de littérature : c’est la naissance officielle du roman. Le terme désigne avant tout un écrit en langue romane, c’est-à-dire en ancien français, en opposition au reste de la littérature qui continuait de s’écrire en latin.
A cette époque, le champ littéraire peut se diviser en trois domaines :
- La matière de France raconte les hauts faits de personnages appartenant à l’histoire de France. Ce sont des chansons de geste, héritières de l’épopée antique.
Exemple : La Chanson de Roland. - La matière de Rome reprend des sujets antiques bien connus comme le mythe d’Oedipe, la guerre de Troie, les conquêtes d’Alexandre le Grand ou l’histoire d’Enée. Toutefois les écrivains moyenâgeux n’hésitent pas à donner à leur héros les traits du chevalier courtois.
Exemple : Le roman d’Eneas. - La matière de Bretagne traite surtout d’histoire d’amour ou de récits d’aventure se déroulant en (Grande) Bretagne. Les romans les plus connus appartiennent au cycle de Chréstien de Troye et portent sur la quête du Graal engagée par le roi Arthur et menée par les chevaliers de la table ronde.
Exemple : Le chevalier à la charrette
Chrétien de Troyes et la matière de Bretagne :
On sait peu de choses de Chrétien de Troyes, cet auteur médiéval pourtant prolixe. On suppose qu’il serait né au début du XIIème siècle en Champagne. Il commence sa carrière littéraire avec des traductions d’auteurs antiques avant d’écrire ses propres romans en ancien français. On pense qu’il était au service de la Cour et notamment de Marie de Champagne qui lui commande le Chevalier de la charrette.
- Le Chevalier de la charrette
Ce roman raconte comment Lancelot délivre la Reine Guenièvre, femme du roi Arthur, des mains de Méléagant. Toutefois le preux chevalier tombe fou amoureux de la reine et n’hésite pas à subir l’infamie pour plaire à la dame de son cœur. - Le Chevalier au lion
Ce roman raconte les exploits du chevalier Yvain qui s’engage dans une série de prouesses pour gagner le pardon de sa femme Laudine. Il doit notamment sauver un lion attaqué par un horrible serpent. - Erec et Enide
Un jour que le chevalier Erec ne participe pas à une chasse, il rencontre Enide dont il tombe amoureux. Il reste alors avec elle pendant plus d’un an sans œuvrer à ses missions de chevalerie. Critiqué par la Cour, il décide de partir à l’aventure avec sa femme. Le couple surmonte de nombreuses péripéties.
Alors que les héros des chansons de geste ne sont qu’un élément dans l’ensemble plus vaste de la destinée collective, le héros des romans antiques ou bretons se présente comme plus unique, moins intégré à la société. On commence à revenir plus précisément sur leur psychologie personnelle.
Le roman à la Renaissance
Au XVIème siècle, le roman n’a pas encore fini d’émerger qu’il est déjà détourné ! En effet, Rabelais, dans son œuvre Gargantua reprend la structure traditionnelle des romans de chevalerie mais au lieu de choisir pour héros un noble et valeureux gentilhomme, il choisit un géant grossier et grotesque !
De même, le roman picaresque qui nait en Espagne prend le parti de se construire autour d’un anti-héros : le picaro, un homme pauvre, marginal, mais rusé. Ce dernier cherche alors à s’élever dans la société par tous les moyens, mais ses choix peu vertueux le mènent plutôt vers la déchéance.
En outre, si les romans du XVIème siècle se veulent plus satiriques, en moquant notamment la société de leur temps, ils gardent tout de même un ton moralisateur : le picaro est puni pour sa marginalité, tandis que Gargantua est éduqué pour revenir à la mesure et aux valeurs de l’humanisme.
La nouvelle :
Au XVIème siècle, le genre de la nouvelle devient à la mode, notamment grâce à l’influence italienne. Boccace, un auteur florentin du XIVème siècle, était célèbre pour son recueil de plus de cent nouvelles sous le titre Le Décaméron. Deux siècles après, il est imité par Marguerite de Navarre qui écrit l’Heptaméron un ensemble de nouvelles. Ayant pour thème l’amour, elles creusent davantage la dimension psychologique des personnages et les présentent de façon réaliste. De nombreux auteurs s’essayeront à ce genre.
Le roman au XVIIème siècle
La première partie du XVIIème siècle, dominée par le mouvement baroque, fait la part belle aux romans précieux, comme l’Astrée d’Honoré d’Urfé ou Clélie de Mademoiselle de Scudéry. Ces derniers ont tendance à mettre en scène des personnages stéréotypés qui ont pour préoccupation principale l’amour et la galanterie. L’histoire est racontée dans une langue élevée, avec des tournures de phrases précieuses et l’intrigue peut durer sur plusieurs volumes ! Pour rappel, l’Astrée comporte plus de 5000 pages…
En parallèle de cette littérature de cour, la veine satirique continue de se poursuivre avec les romans comiques, titre que choisit justement Paul Scarron pour son œuvre qui raconte les aventures burlesques d’une troupe de comédiens. Cette fois-ci, le cadre est plus familier et les personnages sont issus de milieux populaires.
Avec la montée du classicisme dans la deuxième partie du XVIIème siècle, les romans deviennent plus sobres et plus sérieux : ils se réduisent et cherchent à devenir plus vraisemblables tout en gardant un cadre élevé. Par exemple, Madame de Lafayette inscrit son roman, la Princesse de Clèves, dans un cadre historique précis, le règne d’Henri II, qui lui servira de toile de fond pour son intrigue. Par ailleurs, si les personnages restent de grandes figures de la noblesse avec de nombreuses qualités, ils ne sont plus de simples stéréotypes : on cherche à leur donner une vraie individualité, une psychologie qui leur est propre.
Si les romans commencent à se multiplier et à trouver un plus large lectorat, ils sont encore très critiqués. On considère que ce sont des œuvres faciles et trop immorales, mettant en scène des passions pouvant avoir une mauvaise influence sur ses lecteurs et surtout ses lectrices.
Le roman au XVIIIème siècle
Au XVIIIème siècle, le mouvement des Lumières met en valeur la raison et le progrès, mais soulève également une forte critique de la société, de la cour et de la religion.
Le roman s’inscrit alors dans cette tendance et cherche à devenir un genre plus sérieux, plus réaliste. Pour cela, les auteurs n’hésitent pas à faire croire que leur écrit n’est pas une production fictionnelle, mais qu’il s’appuie sur des documents authentiques. Par exemple, dans son prologue aux Lettres persanes, Montesquieu prétend avoir simplement traduit des lettres qu’il a trouvé par hasard.
En parallèle, l’intrigue sert souvent de prétexte à la formulation de critiques ou d’idées nouvelles. Ainsi, dans les Lettres persanes, Montesquieu utilise les personnages d’Usbek et de Rica comme des observateurs dépréciateurs du monde occidental, formulant de façon naïves les défauts de la société qui leur est étrangère. Les libertins utilisent également les romans pour énoncer leur doctrine, à savoir le refus de la morale chrétienne et la recherche de la liberté dans les mœurs. Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos reste à ce jour un exemple célèbre de ce mouvement.
Par ailleurs, certains romanciers cherchent surtout à mettre en place un réalisme étudié et une analyse fine de la société à travers des personnages qui doivent se faire une place socialement et surmonter les nombreux obstacles du monde contemporain. C’est la voie que suit brillamment Marivaux dans ces deux romans inachevés, le Paysan parvenu et la Vie de Marianne. Dans ces deux récits, il met en scène des personnages pauvres mais vertueux qui tentent de s’élever dans la société grâce à leurs qualités morales.
Enfin, certains romans annoncent déjà le mouvement romantique qui s’imposera au XIXème siècle. C’est le cas de la Nouvelle Héloïse de Rousseau qui met au centre de son intrigue l’amour partagé par des personnages d’une grande sensibilité.
Au XVIIIème siècle, les livres deviennent enfin moins chers et deviennent très populaires auprès de la bourgeoisie. Cette dernière lit surtout des romans, car elle projette dans les personnages ses propres aspirations, comme celle de l’ascension sociale et la place centrale de l’individu.
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Le roman au XIXème siècle
Le XIXème siècle marque un tournant dans l’histoire du roman : d’un genre marginal et méprisé, il devient le genre dominant de la littérature, particulièrement repris par les deux principaux mouvements littéraires : le romantisme et le réalisme.
Fasciné par l’histoire ancienne et notamment par la période du Moyen-âge, les romantiques inscrivent l’intrigue romanesque dans un passé lointain : c’est l’âge d’or du roman historique, inauguré par l’écrivain anglais Walter Scott et son Ivanhoé publié en 1820. D’autres auteurs français rédigeront à sa suite des romans historiques : on peut penser à Notre-Dame de Paris de Victor Hugo qui se déroule au XVème siècle ou aux Trois mousquetaires d’Alexandre Dumas qui a pour toile de fond la Cour de Louis XIII et de Richelieu.
Par ailleurs, les romantiques utilisent le roman pour développer la peinture d’une figure individuelle, pour mettre en voix l’épanchement d’une personnalité, souvent traversée par des sentiments tristes. Ainsi, le roman Confession d’un enfant du siècle de Musset met en scène Octave, un jeune-homme en prise avec le désespoir. De même, les Mémoires d’Outre-tombe de Chateaubriand, outre les épisodes historiques, racontent les émotions mélancoliques du jeune François-René.
En parallèle, les réalistes se servent du roman pour poursuivre l’analyse politique et sociale engagée au XVIIIème siècle. Le genre doit alors devenir une peinture exacte de la réalité, grâce à une multitude de détails réalistes (lieux existants, nom de rue, nom de personnage, dates exactes…) étoffés par des passages presque journalistiques : les auteurs font des descriptions précises des lieux, des mœurs, des coutumes… Ainsi, rien n’est omis dans le roman réaliste et toutes les classes sociales y sont représentées, même les plus pauvres, souvent délaissées pendant les siècles précédents (ouvriers, paysans, artisans…) De fait, les personnages principaux perdent de leur charme héroïque pour devenir des figures ambiguës, imparfaites, à l’image des hommes. Balzac, l’auteur de la grande série La Comédie humaine, avance même qu’avec ses personnages, il veut “faire concurrence à l’état civil” : on voit donc à quel point les auteurs se veulent proches du réel.
Certains auteurs, comme Zola, vont encore plus loin avec le naturalisme : le roman devient pour eux un champ d’expérimentation scientifique de la nature humaine afin de montrer comment l’Homme peut être déterminé par son hérédité et son milieu. Ainsi, la série Les Rougon-Macquart est fondée sur l’idée qu’une faute originelle pourrait influencer des générations entières de descendants : les Rougon, descendants légitimes connaissent le succès, tandis que les Macquart, branche bâtarde, enchaînent les déconvenues.
Le roman au XXème siècle
Au XXème siècle, le roman est toujours au centre de la littérature. Toutefois, de nombreux auteurs cherchent à se démarquer des grands romans du XIXème siècle et à tester les limites de ce genre protéiforme.
Ainsi, les romanciers commencent par rejeter l’intrigue : l’action n’est plus nécessairement le cœur du roman, on s’intéresse plus précisément à la conscience et à ses soubresauts. Par conséquent, le style devient central : c’est lui qui permet de transmettre cette intériorité particulière. Par exemple, la narration omnisciente est souvent remplacée au profit d’une narration à la première personne du singulier, comme dans La Recherche du Temps perdu de Marcel Proust, qui met en scène la vie intérieure du jeune personnage-narrateur. En outre, certains auteurs, comme ceux de l’OULIPO, décident de faire des romans un simple exercice de style. Ainsi, Georges Perec écrit toute une œuvre avec pour contrainte la suppression de la lettre -e (La Disparition).
Dès lors, les expérimentations touchent également le personnage de roman, qui devient une figure décentralisée, vidée de sa consistance matérielle et psychologique. Dans la deuxième partie du XXème siècle, les membres du Nouveau Roman avancent même que le personnage est une “notion périmée” (Alain Robbe-Grillet). Ainsi, dans les romans de Marguerite Duras ou de Nathalie Sarraute, les personnages n’ont souvent pas de nom, ils sont réduits à une initiale ou à un pronom. De même, leur caractère n’est pas approfondi, il reste superficiel.
Enfin, les auteurs du XXème siècle s’attachent à s’opposer au principe de réalité. En effet, les surréalistes cherchent à se détacher du réalisme pour explorer plutôt les frontières du rêve ou de l’inconscient, comme André Breton avec son roman Nadja. De même, les membres du Nouveau Roman ne cherchent plus particulièrement à inscrire leurs personnages dans un cadre référentiel précis.
La violente remise en question du roman au XXème siècle vient principalement du chaos et de l’incompréhension provoquée par les deux guerres mondiales. Toutefois, ces dernières ont aussi pour effet de créer des romans politiques qui prônent une philosophie de l’engagement. C’est le cas du mouvement existentialiste avec des auteurs comme Jean-Paul Sartre, Albert Camus ou André Malraux.
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Le roman au XXIème siècle
Au XXIème siècle, le roman est devenu le genre le plus populaire : en 2021, c’est le roman L’inconnu de la seine de Guillaume Musso qui a été le livre le plus vendu en France !
Dans la lignée du XXème siècle, les auteurs et autrices continuent d’explorer les différentes formes que proposent ce genre sans règle. Sous la plume d’Annie Ernaux, de Christine Angot ou de Chloé Delaume on voit par exemple apparaitre le genre de l’autofiction, une sorte de mise en récit biographique, à la frontière du réel et de la fiction. D’autres, comme Jean Giono ou Sylvie Germain explorent le réalisme magique, c’est-à-dire la tendance à mêler dans des récits très réalistes des épisodes merveilleux, irréels. Enfin, certains auteurs cherchent dans leur écriture une certaine forme de minimalisme, à la manière de Jean Echenoze ou Philippe Toussaint.
Par ailleurs, dans une perspective de modernité, le roman a désormais tendance à faire feu de tous les sujets de société. Par exemple, Virginie Despente n’hésite pas à parler d’homosexualité tandis que Michel Houellbec évoque dans ses romans la dégradation physique, mentale et sexuelle induite par la vieillesse.
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