Parcours associé le Rouge et le Noir au bac de français
Le Rouge et le Noir : le personnage de roman, esthétique et valeurs
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Les personnages de roman – Parcours associé du roman
Tout lecteur a forcément été marqué dans ses lectures de roman par des grands personnages qui ne s’oublient pas : le valeureux Monte Cristo dans le roman de Dumas, Madame de Merteuil, la grande manipulatrice des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, la sulfureuse Manon Lescaut dans le roman de l’abbé Prévost ou encore le jeune Rastignac à la conquête de Paris dans le Père Goriot de Balzac. Pourquoi ces personnages nous marquent-ils autant ? Comment le romancier parvient-il à leur donner une existence ? Sont-ils tous des personnages héroïques ? C’est ce que nous développerons dans ce cours, tout en nous concentrant particulièrement sur le Rouge et le Noir de Stendhal. Ce cours de français pourra cours servir et vous fournir des connaissances pour la dissertation sur œuvre au bac de français.
Cependant, si vous recherchez un apprentissage encore plus personnalisé, des cours particuliers de français peuvent vous offrir l’opportunité d’explorer en profondeur « Le Rouge et le Noir » et d’autres aspects de la littérature française. Ils vous aideront à développer votre compréhension des œuvres, à perfectionner votre analyse et à vous préparer de manière plus ciblée et confiante à l’examen du bac.
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Les personnages romanesque au bac de français
Lors des cours de français au lycée, les étudiants sont amenés à traiter différents genres littéraires, dont le roman au bac de français, la littérature d’idées, le théâtre ainsi que la poésie au bac de français. Il convient de savoir analyser un texte de roman au bac de français. Il en va de même pour les autres genres littéraires, les étudiants doivent également savoir analyser un texte théâtral, un texte argumentatif, ou encore savoir analyser un texte poétique.
Le mot personnage a pour origine le terme latin persona qui signifie “masque”. Ainsi, il ne faut pas oublier que le personnage d’un roman n’est pas une personne réelle, mais bien un être fictif, créé de toutes pièces par un auteur.
Les caractéristiques du personnages romanesque
Toutefois, le lecteur a tendance à se projeter dans cet être de papier et à s’y identifier, car les romanciers n’hésitent pas à étoffer leurs personnages de différentes caractéristiques jusqu’à leur donner une véritable psychologie. C’est ce qu’on appelle “l’effet-personnage”. Quelles sont ces caractéristiques ?
Le nom du personnage
Nommer un personnage permet de le singulariser, de lui donner une identité, de l’inscrire dans une réalité sociale (par exemple, si le nom a une particule, il renvoie à la noblesse). De plus, le nom peut aussi fonctionner comme un indice symbolique et sous-entendre des qualités ou des défauts au personnage qui le porte.
Exemple : le nom de “Bovary” dans le roman de Flaubert Madame Bovary renvoie à l’aspect bovin du personnage de Charles, présenté comme un homme de peu d’esprit.
Les caractéristiques physiques d’un personnage de roman
Le personnage de roman est souvent incarné par une description physique plus ou moins précise. De même que pour le nom, les éléments qui nous sont donnés sont généralement symboliques d’une réalité sociale ou bien d’un caractère.
Au XIXᵉ siècle se développe la physiognomonie, une science qui prétendait connaître le caractère d’une personne grâce à sa physionomie. Inspiré par cette tendance, Balzac l’utilise souvent dans ces descriptions, associant des caractéristiques physiques à des traits de personnalités, comme dans cet exemple tiré d’Eugénie Grandet : “Son nez, gros par le bout, supportait une loupe veinée que le vulgaire disait, non sans raison, pleine de malice. Cette figure annonçait une finesse dangereuse, une probité sans chaleur, l’égoïsme d’un homme habitué à concentrer ses sentiments dans la jouissance de l’avarice ».
Les caractéristiques morales
Ainsi, le portrait physique est souvent couplé à un portrait moral, dans lequel l’auteur présente le caractère du personnage, ses sentiments ou leur manifestation extérieure. Ce portrait moral peut faire du personnage un héros, un anti-héros, ou bien un personnage complexe et ambigu.
Les caractéristiques sociales
Le personnage est également situé socialement. Tout d’abord par le nom, comme nous l’avons vu, mais aussi par d’autres éléments comme ses vêtements, son métier ou sa façon de parler. Les romanciers réalistes ou naturalistes comme Balzac ou Zola vont d’ailleurs souvent utiliser leurs personnages pour en faire des représentants d’un milieu social.
Le portrait
Le narrateur peut choisir de faire une pause dans son récit pour présenter un personnage et ainsi faire son portrait (physique/moral/social). Ces passages sont des moments importants de l’œuvre qu’il faut analyser avec précision.
La caractérisation du portrait :
Un portrait peut se caractériser de différentes manières. Il peut engager un jugement de valeur (blâme ou éloge) ou bien au contraire rester neutre en adoptant un point de vue narratif qui vise à renseigner sur le héros ou un point de vue documentaire qui cherche à exposer des conditions de vie difficiles. Le portrait peut aussi être un moment de poésie qui s’éloigne de la réalité vers une forme d’imaginaire.
Les fonctions du portrait :
Reste au lecteur à s’interroger sur la raison pour laquelle l’auteur choisit de présenter un personnage. S’agit-il d’accentuer le vraisemblable pour permettre au lecteur d’avoir une idée précise du personnage (fonction référentielle) ? S’agit-il de mettre en valeur un personnage dans le cadre du récit (fonction narrative ?) S’agit-il de souligner un aspect moral ou social d’un personnage (fonction symbolique ?) Ou bien encore s’agit-il de mettre en avant sa beauté ou sa laideur (fonction esthétique) ?
Les personnages ne sont pas toujours caractérisés par un portrait clair. Ils peuvent être peints par petites touches au fur et à mesure du récit. Ainsi, certains personnages seront plutôt définis par leurs actions, d’autres par leurs discours. Le choix de la focalisation est important pour définir la façon dont le personnage sera présenté : la focalisation zéro permet de connaître les pensées les plus intimes de chaque personnage, tandis que la focalisation interne nous livre les pensées du personnage-narrateur tout en gardant un halo de mystère sur les autres protagonistes. Enfin, la focalisation externe s’attarde davantage aux aspects extérieurs et objectifs du personnage, ne nous donnant pas accès à son intériorité.
Évolution historique du personnage romanesque
Le personnage de roman n’a pas toujours eu la même importance au fil des siècles et son statut a évolué selon les différents mouvements littéraires.
Ainsi, dès l’antiquité, bien que le roman n’existât pas encore, Aristote estimait que les personnages n’étaient pas essentiels au récit, contrairement à l’action, qui devait occuper le premier plan.
Par conséquent, les héros antiques puis ceux du Moyen- âge ne sont pas des personnages particulièrement développés sur le plan psychologique. Ces derniers sont souvent limités à des qualités exceptionnelles et des valeurs idéales, qu’ils utilisent pour affronter des forces du mal, elles aussi, stéréotypées.
Il faut attendre la Renaissance, et notamment le XVIIᵉ siècle, pour donner une plus grande profondeur aux personnages. Ainsi, la Princesse de Clèves de Madame de Lafayette (1678) est considéré comme le premier roman psychologique. Pour autant, bien que les sentiments de Madame de Clèves soient plus ambigus, les portraits restent peu développés. On sait du personnage qu’elle est d’une grande beauté, toutefois presque aucun autre détail physique n’est donné.
Parallèlement, c’est dans ce même siècle que naissent des personnages moins idéaux et plus populaires, notamment au sein des courants du roman comique ou du roman picaresque. Les figures principales ne sont plus nobles et triomphent par des qualités plus douteuses sur le plan moral, comme Gil Blas, le héros de l’Histoire de Gil Blas de Santillane de Lesage, qui commet quelques friponneries au cours de son ascension sociale.
Dans le cadre des Lumières, les personnages de roman du XVIIIᵉ siècle sont marqués par la volonté de se constituer comme des individus et de s’émanciper des cadres traditionnels de la société.
Néanmoins, c’est bien au XIXᵉ siècle que se développe massivement le genre du roman et ses personnages. Ces derniers deviennent alors des types romanesques, c’est-à-dire des représentants de toute une classe sociale. Ils sont ensuite confrontés à une réalité complexe qu’ils doivent apprendre à dominer pour s’élever dans la société. Les personnages sont de plus en plus travaillés et surtout ils évoluent au fur et à mesure du récit. L’illusion du réel est alors particulièrement développée, jusqu’à faire croire que le personnage n’est plus vraiment un être de fiction.
C’est pourquoi, au XXᵉ siècle, les romanciers veulent rompre avec la tradition. Il ne s’agit plus pour eux de créer un personnage incarné avec une existence concrète, mais plutôt d’utiliser le personnage pour transmettre une subjectivité expérimentale sur le monde. Le personnage n’existe plus par son corps, mais par sa conscience. Par ailleurs, les personnages s’éloignent de plus en plus du modèle du héros traditionnel : ils deviennent banals, passifs, lâches, voire répugnants.
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Les personnages de roman : héros ou antihéros ?
L’évolution de la littérature romanesque suit en parallèle la transformation du héros en anti-héros.
À l’origine, le mot héros désigne un “demi-dieu”, puis “un homme d’une valeur supérieure”. Ainsi, dans la mythologie antique, les personnages sont des héros doués de qualités exceptionnelles, que ce soit la ruse d’Ulysse ou la force d’Hercule. Au moyen-âge, la dimension divine disparaît, mais les héros restent parfaits : ce sont des preux chevaliers, forts et courageux dans les combats, beaux et passionnés en amour, comme Lancelot, le chevalier à la charrette ou Yvain, le chevalier au lion. Enfin, les romans du XVIIᵉ siècle peignent encore quelques héros, modèles de perfection morale, comme le personnage de la Princesse de Clèves qui ne cèdera jamais à sa passion adultérine.
À partir du XVIIIᵉ siècle en revanche, la littérature voit apparaître des personnages principaux peu héroïques, dont les défauts nuancent les qualités. Ainsi de Des Grieux, l’amant de Manon Lescaut, qui se laisse aller à de nombreuses faiblesses comme le vol ou le crime afin de poursuivre sa folle passion avec une femme à demi prostituée. Ainsi aussi de la Marquise de Merteuil, une libertine qui s’amuse à défier son compère de pervertir une femme de bonne famille. Pour autant, malgré leurs défauts, ou justement grâce à la grandeur de ces derniers, le lecteur peut encore être admiratif de ces personnages qui vont au bout de leur déchéance.
À l’inverse, le XIXᵉ siècle commence à introduire des personnages médiocres : Emma Bovary, l’héroïne de Flaubert, est somme toute une femme banale, qui a de petits rêves qu’elle ne parvient pas vraiment à réaliser. Pierre et Jean, les héros de Maupassant, ne sont que deux bourgeois dans une petite ville de province, et Jean ne fait que réaliser un schéma traditionnel : avoir un bon métier, un appartement et se marier.
Toutefois, la mort du héros a définitivement lieu au XXᵉ siècle. Il devient difficile pour le lecteur de s’identifier à des figures véritablement anti-héroïques, qui cumulent la médiocrité et l’antipathie. Ainsi, on ne peut éprouver de la compassion pour le personnage de Bardamu dans le roman de Céline, car nous sommes vite frappés par son cynisme et son égoïsme. De même, Meursault, le personnage de Camus, nous reste étranger, car nous ne savons rien de cet homme qui ne livre aucune part de son intériorité.
Citations sur le roman et ses personnages
« Un nom propre est une chose extrêmement importante dans un roman, une chose capitale. On ne peut pas plus changer un personnage de nom que de peau. »
(Gustave Flaubert)
« Le roman, […] est la seule forme d’art qui cherche à nous faire croire qu’elle donne un rapport complet et véridique de la vie d’une personne réelle ».
(Virginia Woolf)
« Le premier homme qui passe est un héros suffisant »
(Emile Zola)
« Sans personnage, pas de roman »
(Anthony Burgess)
« Le roman est une méditation sur l’existence vue au travers
de personnages imaginaires.»
(Milan Kundera)
« Un personnage de roman, c’est n’importe qui dans la rue,
mais qui va jusqu’au bout de lui-même. »
(Georges Simenon)
« Un personnage n’est pas un individu en mieux.»
(André Malraux)
« Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n’est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu’au bout de leur destin.» (Albert Camus)
« Les personnages que les romanciers inventent ne sont nullement créés, si la création consiste à faire quelque chose de rien. Nos prétendues créatures sont formées d’éléments pris au réel; nous combinons, avec plus ou moins d’adresse, ce que nous fournissent l’observation des autres hommes et la connaissance que nous avons de nous-mêmes. Les héros de romans naissent du mariage que le romancier contracte
avec la réalité. »
(François Mauriac)
Les personnages dans le Rouge et le Noir de Stendhal
Le protagoniste : Julien Sorel
Personnage principal du Rouge et le Noir, Julien Sorel est le fils d’un charpentier qui méprise sa faiblesse physique et son caractère sensible. Jeune-homme ambitieux, il cherche à s’élever dans la société. Cette ascension se fera notamment par deux femmes : Madame de Rênal et Mathilde de la Mole. Toutefois, son rêve de gloire prend fin au moment où, sous le coup de la colère, il décide de tirer sur Madame de Rênal, ce qui le condamnera à mort.
Un personnage romantique ou réaliste ?
Auteur du XIXᵉ siècle, Stendhal est au carrefour du réalisme et du romantisme, de même que son personnage principal, Julien Sorel.
Ainsi, Julien est d’abord présenté comme un personnage romantique. Isolé au sein même de sa famille, car rejeté par son père et ses frères, isolé du peuple car se sentant supérieur à eux, isolé de ses maîtres, car n’ayant pas le même statut social, le jeune-homme devient rapidement une figure solitaire, souffrant d’un manque d’amour et de reconnaissance. En outre, c’est un personnage extrêmement sensible, qui a du mal à cacher ses émotions et qui pleure facilement. Par exemple, il est au bord des larmes lorsqu’il se présente pour la première fois en tant que précepteur, puis aux portes du séminaire ; il pleure aussi lorsqu’il se sent aimé par Mme de Rênal. Cette sensibilité est souvent proche de l’exaltation et les sentiments du jeune-homme peuvent vite devenir intenses, comme les coups de colère qui le mèneront jusqu’à tirer sur son ancienne amante. Enfin, Julien partage une forme d’idéalisme politique propre aux romantiques : fervent admirateur de Napoléon, il regrette de ne pas avoir participé aux campagnes militaires de l’époque.
Pourtant, le personnage de Stendhal possède également de nombreux traits réalistes. Tout d’abord, il convient de rappeler que le roman est inspiré d’un fait réel datant de 1827 : le procès d’Antoine Berthet, un jeune-homme condamné à la décapitation pour avoir tiré sur son ancienne amante. Ensuite, on retrouve chez Julien les caractéristiques récurrentes des héros réalistes : mû par une ambition dévorante, il n’hésite pas à devenir calculateur (il établit une stratégie pour attraper la main de Mme de Rênal ou pour reconquérir le cœur de Mathilde) et hypocrite (il avoue avoir pour maître Tartufe, l’incarnation théâtrale de l’hypocrisie, “dont il savait le rôle par cœur”).
Le personnage d’un roman d’apprentissage ?
Au début de l’œuvre, Julien n’est que le fils d’un charpentier, certes plein d’ambition, mais sans grande connaissance du monde et de l’amour. Ainsi, lorsqu’il se présente à la porte des Rênal pour devenir précepteur, il n’apparaît pas comme un conquérant, mais bien comme “un petit paysan” effrayé, “presque encore un enfant” qu’il faudra éduquer. De même, avant d’être un grand séducteur, Julien craint les femmes : “Il avait peur de madame de Rênal à cause de sa robe si jolie.” Ainsi, la simple conquête de sa main lui apparait comme un grand événement qu’il compare à une campagne napoléonienne.
Par conséquent, pour parvenir à ses fins, Julien doit s’éduquer aux usages du monde. Il le fera grâce à plusieurs adjuvants. Ainsi, l’abbé Pirard, son protecteur au séminaire, lui permet de passer du poste de précepteur dans une ville de province à celui de secrétaire dans une maison parisienne influente. C’est d’ailleurs à Paris qu’il se débarrasse de ses habitudes provinciales pour apprendre les codes de la haute société : le marquis lui prescrit des leçons de danse, et Norbert, le fils de la famille, l’accompagne faire de l’équitation. Outre ses progrès sociaux, ses progrès amoureux sont aussi marquants : alors qu’il n’avait pour ambition que de prendre la main de Mme de Rênal, il se lance à l’assaut de la fenêtre de Mathilde. Le prince Korasoff l’aide aussi à planifier une stratégie de séduction payante, puisque la jeune aristocrate finit par tomber follement amoureuse du secrétaire de son père et lui apporte alors l’élévation sociale rêvée : la possibilité d’un titre, d’une rente et d’une place dans l’armée.
Pourtant, alors même que Julien touche du doigt l’aboutissement de son ascension sociale, il est ramené à la case départ par la lettre de Mme de Rênal jetant sur lui le discrédit, puis par sa tentative d’homicide et sa condamnation à mort, qui anéantit tous ses rêves d’évolution. En outre, le parcours de Julien apparait comme cyclique : il revient à son amour pour Mme de Rênal à la fin du roman, il est plusieurs fois méprisé et désiré par Mathilde, il revient à Verrières pour son procès alors qu’il rêvait de quitter la petite ville de province… Néanmoins, sa condamnation semble tout de même apporter à Julien la touche finale de son éducation : alors qu’il était rongé par l’ambition, la perspective de la mort le détache de ses désirs superficiels pour lui montrer le vrai bonheur et le véritable amour avec Madame de Rênal.
Personnage complexe et ambigu, il est donc difficile pour le lecteur de s’identifier à Julien Sorel. On a parfois pour ce dernier une forme d’empathie, voire de sympathie, notamment dans les moments où il se révèle violenté par les autres (son père et ses frères, ses collègues du séminaire), mais il peut aussi réveiller en nous une certaine antipathie lorsqu’il fait ressortir sa fierté égocentrique, ou son hypocrisie calculatrice. Le personnage de Julien Sorel oscille donc entre une figure de héros et d’anti-héros.
Citations sur Julien Sorel à utiliser au bac de français
“Qui eût pu deviner que cette figure de jeune fille, si pâle et si douce, cachait la résolution inébranlable de s’exposer à mille morts plutôt que de ne pas faire fortune ?” (I, 5)
“Pour Julien, faire fortune, c’était d’abord sortir de Verrières” (I, 5)
“Dès sa première enfance, il avait eu des moments d’exaltation”. (I, 5)
“Il se fit un plan de campagne fort détaillé” (À propos de Madame de Rênal, I, XIV)
“Il fut gauche et s’exagéra sa gaucherie”. (I, XIV)
“Son amour était encore de l’ambition ; c’était de la joie de posséder, lui pauvre être si malheureux et si méprisé, une femme aussi noble et aussi belle” (I, XVI)
“Julien était un dandy maintenant, et comprenait l’art de vivre à Paris”. (II, XXXVIII)
Analyse des autres personnages dans Le Rouge et le Noir
Madame de Rênal
Madame de Rênal est la femme du maire de Verrière et la première amante de Julien. Dès sa première apparition dans le roman, elle est présentée comme une figure maternelle : “Tout en écoutant son mari qui parlait d’un air grave, l’œil de madame de Rênal suivait avec inquiétude les mouvements de trois petits garçons”. C’est d’ailleurs parce que Julien a l’air d’un enfant qu’il ne l’effraie pas et qu’elle se sent tout de suite en confiance.
Douce, tendre, parfois un peu naïve, elle est partagée entre le bonheur qu’elle ressent auprès de Julien et le remords de l’adultère. Ainsi, lorsque son fils aîné tombe malade, elle voit cet événement comme le prix à payer pour sa passion et incite Julien à partir pour le séminaire.
Éloignée de son amant une fois qu’il se rend à Paris, ce sera pourtant elle qui sera la cause de sa déchéance : suivant les conseils de son directeur de conscience, elle envoie une lettre au Marquis de la Mole dans laquelle elle peint Julien comme un être hypocrite prêt à séduire les femmes pour faire fortune. C’est cette lettre qui déclenchera la colère de Julien et le poussera à tirer sur Madame de Rênal.
Pourtant, elle se révèle être son véritable amour : “Sache que je t’ai toujours aimée, que je n’ai aimé que toi” lui déclare Julien dans sa prison. Madame de Rênal assume également pleinement son amour pour le jeune-homme et ne se cache plus pour venir le voir pendant sa dernière détention. Le roman se conclut d’ailleurs sur sa mort, laissant sous-entendre que la jeune-femme n’a pas survécu au décès de Julien.
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Mathilde de la Mole
Autre personnage féminin du récit et deuxième conquête de Julien, Mathilde de la Mole est la fille du Marquis de la Mole, dont Julien est le secrétaire. Aristocrate, Mathilde a un tempérament fougueux et orgueilleux, qui rend sa relation avec Julien particulièrement houleuse.
Blasée de son groupe d’admirateurs habituels, elle commence à s’intéresser à Julien en voyant en lui un personnage original qui pourrait la sortir de l’ennui. Au contraire, Julien semble peu l’apprécier : “Que cette grande fille me déplaît ! pensa-t-il, en regardant marcher mademoiselle de La Mole”. Il s’attache même à ignorer ses marques d’intérêt, ce qui avive davantage le désir de la jeune-fille. Néanmoins, le succès qu’elle rencontre auprès des autres et son rang flatte l’égo de Julien qui décide de conquérir la belle aristocrate. Toutefois, la visite nocturne qu’il entreprend brise les fantasmes de Mathilde qui redevient de glace et il faudra à Julien un deuxième plan de bataille pour regagner son amour. La jeune-fille se donne alors passionnément à son amant, jusqu’à se compromettre en tombant enceinte. Elle offre ainsi au petit secrétaire de son père la possibilité d’un mariage avantageux.
Romanesque, elle envisage sa relation avec Julien à l’aune de ses lectures : “Elle repassa dans sa tête toutes les descriptions de passion qu’elle avait lues dans Manon Lescaut, La Nouvelle Héloïse, les Lettres d’une Religieuse portugaise, etc., etc.” Romantique, elle fait le rapprochement entre la passion de Marguerite de Navarre pour son ancêtre La Mole et sa relation avec Julien. D’ailleurs, de même que la noble Marguerite, elle récupèrera la tête de son amant décapité à la fin du roman.
Exercice : analyse de portrait d’un personnage de roman
Consigne de l’exercice : Analysez ce portrait. Comment l’auteur cherche-t-il à présenter son personnage ? Quelle dimension lui donne-t-il ?
Gueule d’or est un forgeron.
C’était le tour de la Gueule-d’Or. Avant de commencer, il jeta à la blanchisseuse un regard plein d’une tendresse confiante. Puis, il ne se pressa pas, il prit sa distance, lança le marteau de haut, à grandes volées régulières. Il avait le jeu classique, correct, balancé et souple. […] Les talons de Fifine(1) tapaient la mesure, gravement, et ils s’enfonçaient dans le fer rouge, sur la tête du boulon, avec une science réfléchie, d’abord écrasant le métal au milieu, puis le modérant par une série de coups d’une précision rythmée. Bien sûr, ce n’était pas de l’eau-de-vie que la Gueule-d’Or avait dans les veines, c’était du sang, du sang pur, qui battait puissamment jusque dans son marteau, et qui réglait la besogne.//Un homme magnifique au travail, ce gaillard-là ! Il recevait en plein la grande flamme de la forge. Ses cheveux courts, frisant sur son front bas, sa belle barbe jaune, aux anneaux tombants, s’allumaient, lui éclairaient toute la figure de leurs fils d’or, une vraie figure d’or, sans mentir. Avec ça, un cou pareil à une colonne, blanc comme un cou d’enfant ; une poitrine vaste, large à y coucher une femme en travers ; des épaules et des bras sculptés qui paraissaient copiés sur ceux d’un géant, dans un musée. Quand il prenait son élan, on voyait ses muscles se gonfler, des montagnes de chair roulant et durcissant sous la peau ; ses épaules, sa poitrine, son cou enflaient ; il faisait de la clarté autour de lui, il devenait beau, tout-puissant, comme un Bon Dieu.
(1) Fifine est le nom qu’il donne à son marteau.
Émile Zola – L’Assommoir (1877)
Correction exercice : analyse de portrait d’un personnage de roman
Consigne de l’exercice : analysez ce portrait. Comment l’auteur cherche-t-il à présenter son personnage ? Quelle dimension lui donne-t-il ?
Zola étant un auteur naturaliste, on retrouve dans ce portrait une volonté de montrer de façon réaliste un ouvrier au travail. En effet, Zola peint ici un forgeron maitrisant son art : “il prit sa distance, lança le marteau de haut en bas à grande volées régulières”. Il utilise ainsi un vocabulaire précis (“ils s’enfonçaient dans le fer rouge, sur la tête du boulon”) et s’attarde sur la technique de forge (“d’abord écrasant le métal au milieu, puis le modérant par une série de coups d’une précision rythmée”). Enfin, les exclamations populaires au discours indirect libre participent à créer cette atmosphère réaliste (“Un homme magnifique au travail ce gaillard là !”). Pour autant, ce réalisme est vite dépassé par une dimension mythologique : Gueule d’or est progressivement transformé en Dieu de la mythologie et en œuvre d’art. Ainsi, sa physionomie rappelle celle des dieux antiques par ses cheveux bouclés et sa barbe : “ses cheveux courts, frisant sur son front bas, sa belle barbe jaune”. La blondeur de ses poils se transforme alors en or, métamorphosant le forgeron en objet précieux : “une vraie figure d’or”. De même, son “cou pareil à une colonne, blanc comme un cou d’enfant” rappelle par sa taille ceux des héros mythologique, mais aussi la couleur du marbre, autre matière précieuse. En outre, il est définitivement associé à une statue quelques phrases plus loin : “des épaules et des bras sculptés qui paraissaient copiés sur ceux d’un géant, dans un musée”. Enfin, plus que l’œuvre d’art, le texte se conclut sur la figure du “Bon Dieu”, montrant ainsi la métamorphose de Gueule d’or en Dieu de la forge. Ce portrait illustre ici la volonté de Zola de magnifier les métiers populaires, d’en faire des sujets précieux, des œuvres d’art.
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