Fiche de lecture sur Sido et Les Vrilles de la vigne - Colette (1930)
Analyse de l'œuvre de Colette pour préparer le bac de français
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“Sido” suivi de “Les vrilles de la vigne” : Résumé
Sido – Colette : contexte de l’œuvre du bac
En 1912, Sidonie Landoy, la mère de Colette, meurt. Profondément marquée par son décès et ne voulant garder de sa mère qu’une image vivante, l’écrivaine ne se rend pas à l’enterrement.
C’est seulement en 1926 que Colette relit les lettres de sa correspondance avec Sidonie et décide de lui rendre hommage.
Le roman Sido est alors composé en plusieurs étapes :
- Une première partie est rédigée en 1929 avec pour titre Sido ou les Points cardinaux.
- Il est ensuite étoffé avec le texte sur son père (“Le capitaine”) et celui sur ses frères (“Les sauvages”). La version définitive est publiée en 1930.
Les vrilles de la vigne – Colette : contexte de l’œuvre du bac
À partir de 1904, Colette cherche à prendre son indépendance vis-à-vis de son mari Willy et publie des œuvres en son nom propre.
C’est ainsi qu’entre 1905 et 1907, elle envoie plusieurs textes à des revues littéraires, comme La Vie parisienne, Le Mercure musical ou Le Mercure de France.
L’ensemble de ces textes sont alors regroupés et publiés en 1908 sous le titre Les Vrilles de la vigne. Ils rencontrent d’ailleurs des critiques plutôt favorables. En 1934, Colette décide d’étoffer ce recueil en lui ajoutant cinq textes. L’édition finale se compose donc de vingt-trois textes.
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œuvre de Colette : Sido et Vrilles de la Vigne
Sido
Le titre Sido renvoie bien sûr à la mère de Colette, prénommée Sidonie, mais surnommée par tous “Sido”. Cette abréviation affectueuse connote aussi l’attachement que porte l’auteure à sa mère.
Les vrilles de la vigne
Le titre Les Vrilles de la vigne renvoie au titre de la première nouvelle du recueil, dans laquelle un rossignol est emprisonné pendant son sommeil par les filaments de la vigne (les vrilles).
Métaphoriquement, ces vrilles renvoient aux liens d’emprise que Colette a dû briser pour devenir une écrivaine libre et indépendante, et ainsi pouvoir chanter en toute liberté, comme le rossignol.
Structure et résumé de Sido de Colette pour le bac de français
Sido est un roman dans lequel Colette évoque de façon autobiographique et poétique les souvenirs de son enfance à la campagne, en lien avec les figures principales de sa famille : sa mère, son père et ses frères.
L’œuvre au programme du bac de français est donc composée de trois chapitres :
Sido : dans cette partie, Colette peint le portrait de sa mère, Sidonie Landoy, avec l’admiration de ses yeux d’enfant. Elle la présente comme une femme particulièrement attachée à sa province et dotée d’un fort caractère, n’hésitant pas à formuler des observations critiques sur les autres (“d’où lui venait le don de définir, de pénétrer, et cette forme décrétale de l’observation ?”) et notamment sur sa fille (“Bientôt, j’avais mon tour pour avoir sollicité la permission de porter des chaussettes d’été”).
Sido est moins fée du logis que du jardin : “loin du génie maniaque” quand il s’agit de faire le ménage, elle cultive en revanche les plus belles fleurs du village et connaît le langage secret de la nature et des animaux : elle peut annoncer la pluie, la neige ou la tempête ou encore calmer sa jument au son de sa voix.
En parallèle, Colette revient sur la vie dans son village, les discussions des voisins à travers les haies des jardins, ses escapades à l’aube dans la forêt et ses passages chez Adrienne, “la singulière amie” de sa mère, sorte de double maternel qui vient clore le chapitre.
Le Capitaine : Colette consacre ce deuxième chapitre à son père, Joseph Colette, qu’elle présente comme un personnage lointain et insaisissable, qu’elle regrette d’avoir si peu connu (“Trop tard, trop tard, c’est le mot des négligents, des enfants et des ingrats”). En outre, le titre même marque une forme de distance en le désignant par son grade militaire et non par son prénom.
Pour Colette, son père se définit principalement par l’admiration et l’amour qu’il portait à sa femme (“Il contemplait Sido”), éclipsant alors l’affection pour ses enfants (“je savais aussi qu’il ne s’intéressait pas beaucoup, en apparence du moins, à ses enfants”).
Pourtant, il construit à sa petite dernière des bateaux et des “maisons de hannetons”, et partage avec elle ses poésies dans l’attente de son jugement.
Si Sido a donné à Colette le goût de la nature, c’est bien son père qui lui donne le goût de l’écriture (“C’est lui qui se voulait faire jour, et revivre quand je commençai, obscurément, d’écrire”), lui-même écrivain frustré qui laissa nombre de cahiers vierges aux seuls titres évocateurs.
Colette essaye d’ailleurs dans ce chapitre de relever les influences paternelles sur son caractère (“J’épelle en moi ce qui est l’apport de mon père, ce qui est la part maternelle”).
Le portrait du Capitaine est fait par petites touches que Colette essaye d’assembler pour en faire une figure entière : son physique sec et musculeux avec sa jambe unique, ses chants faussement gais, ses difficultés financières, ses exploits militaires glorieux, mais jamais racontés. Citadin et sociable, il reste un être à part dans sa famille de campagnards sauvages.
Les sauvages : La dernière partie de Sido est réservée plus particulièrement aux deux frères de Colette, qu’elle dépeint comme des enfants sauvages, princes de la forêt.
On comprend par la suite qu’Achille, l’aîné, est décédé, tandis que le second, Léopold, a vieilli en même temps que sa sœur (“le sexagénaire à moustache grise qui se glisse chez moi”), bien qu’il reste encore un “sylphe” épris de la campagne familiale.
À travers les récits de sa mère, Colette revient sur l’enfance et les jeux des deux frères inséparables (payer une amende lorsqu’ils lisaient le mot “mignonne” dans un roman, victimiser un jeune camarade…). Leopold apparaît comme un musicien solitaire et têtu tandis qu’Achille commence à devenir séducteur par sa beauté.
À la fin de ce chapitre, Colette évoque aussi sa demi-sœur Juliette, une jeune fille laide et triste qui a fait un mariage malheureux.
Structure et résumé de “Les vrilles de la vigne” de Colette
À la suite de Sido, les Vrilles de la vigne sont un ensemble de vingt-trois textes indépendants, mais qui conservent tout de même une organisation cohérente. Ils partagent avec Sido une dimension autobiographique et poétique.
Voici une proposition de regroupement thématique, qui suit presque l’ordre linéaire des textes :
Les Vrilles de la vigne, La dame qui chante, Le Miroir : ces trois textes sont des sortes de contes métaphoriques qui renvoient à l’art de la littérature. Le premier, qui ouvre le recueil et qui lui donne son titre, trace un lien entre le rossignol chanteur et l’auteure en montrant comment ils ont tous les deux su se dégager des liens qui les entravaient pour chanter librement.
Le second porte également sur une histoire de chant et montre comment l’art peut avoir des pouvoirs de métamorphose.
Enfin, le dernier texte est très métalittéraire, puisqu’il confronte l’auteur Colette à Claudine, son personnage de fiction inspirée de sa propre histoire.
- Nuit blanche, Jour gris, Le dernier feu : ces trois textes sont dédiés à Missy, l’amante de Colette. Ils évoquent l’intimité qui règne entre les deux femmes. Le premier raconte une nuit d’insomnie, le second une journée de mauvais temps et de maladie, et le dernier une après-midi de paresse au coin du dernier feu avant l’arrivée du printemps. Dans les trois textes, la nature est toujours évoquée en toile de fond.
- Nonoche, Toby-chien parle, Dialogue de bêtes, Toby-chien et la musique : dans ces quelques textes, Colette met en avant son intérêt et son affection pour les animaux. Elle décrit avec précision et tendresse sa chatte dans “Nonoche” et invente de joyeux dialogues entre son petit bull et son chat dans les autres textes.
- Belles-de-jour, De quoi est-ce qu’on a l’air, La guérison : ces trois textes mettent en scène des moments de sociabilité entre Colette et son amie Valentine. Ils abordent des sujets propres à la vie sociale féminine, comme l’amour ou le quotidien des femmes aux foyers aisées.
- En marge d’une plage blanche (I & II), Partie de pêche : ces trois textes se passent en baie de somme et évoquent des scènes du bord de mer. Dans le premier, un petit garçon fait croire à sa mère que sa sœur s’est noyée, le second fait alterner différents croquis de la baie de somme (un bain de soleil du chien, une nuée d’enfants à marée basse, la forêt de Crécy). Enfin, le dernier raconte une journée passée à pêcher.
- Music-Halls, Printemps de la Riviera : ces deux textes évoquent quant à eux l’univers de la fête et des spectacles. Dans le premier, Colette évoque ses répétitions dans les Pantomimes et les Revues. Dans le second, elle dépeint les fêtes de Nice et le Casino de Monte-Carlo.
- Rêverie du nouvel an, Chanson de la danseuse, Maquillages, Amours, Un rêve : ces cinq textes sont des annexes qui ont été ajoutés au recueil en 1934. Ils évoquent chacun des thèmes déjà présents dans le recueil. “Rêverie du nouvel an” évoque les souvenirs d’enfance de la campagne hivernale, “Chanson de la danseuse” est un texte poétique et métaphorique de la vie, “Maquillages” revient sur la convention sociale du maquillage, “Amours” célèbre la chatte de Colette et “Un rêve” ses chiennes.
Biographie de l’auteur Colette de “Sido” et “Les vrilles de la vigne”
Gabrielle Colette naît le 28 janvier 1873, dans l’Yonne. Sa mère, Sidonie Landoy, est une femme cultivée, féministe et athée, qui lui transmet le goût des livres, mais aussi de la nature. Son père, le capitaine Jules-Joseph Colette, deuxième époux de sa mère, est un ancien soldat. L’enfance de Colette au milieu de la campagne bourguignonne est heureuse, bien que la famille connaisse des difficultés financières.
En 1891, la jeune-fille rencontre Henri Gauthier-Villars, dit “Willy”, une figure littéraire et mondaine de la capitale. Elle l’épouse deux ans plus tard, à seulement vingt ans, et déménage avec lui à Paris. Colette découvre ainsi le milieu bohème et les salons parisiens, rencontrant de nombreux artistes comme Marcel Proust ou Claude Debussy.
Poussée à écrire par Willy, elle produit en 1900 un récit inspiré de ses souvenirs d’enfance sous le titre Claudine à l’école. C’est un succès immédiat qui appelle une série de Claudine : Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine s’en va… Toutefois, son mari publie les ouvrages en son nom propre, omettant le nom de sa femme.
Lassée par les tromperies de Willy et par son manque de reconnaissance, Colette prend peu à peu son indépendance : elle publie le premier ouvrage signé de son nom en 1904 (Dialogue de bêtes) et commence à avoir des amantes, en particulier Mathilde de Morny, dit “Missy”.
En plus de sa carrière littéraire, Colette devient comédienne et fait scandale dans plusieurs spectacles de Music Hall comme Rêve d’Égypte (1907). Elle se sépare définitivement de Willy en 1910.
Colette continue d’écrire des romans, comme La Vagabonde (1910), mais elle se rapproche aussi du journalisme, collaborant avec le quotidien Le Matin, où elle rencontre son deuxième mari, Henry de Jouvenel. Elle l’épouse en 1912 et accouche d’une petite fille, Colette, dit “Bel-Gazou”, un an après. Directrice littéraire, critique, dramatique, romancière, Colette continue d’écrire beaucoup. Elle publie notamment Chéri (1920) et Le Blé en herbe (1923). C’est aussi à cette époque qu’elle rencontre son troisième mari, Maurice Goudeket.
Colette est désormais une femme littéraire reconnue : elle reçoit la légion d’honneur en 1922, intègre l’Académie royale de Belgique en 1935, puis se fait élire à l’Académie Goncourt en 1945 avant d’en devenir la présidente en 1949 (ce qui était particulièrement rare pour une femme).
Par ailleurs, certaines de ses œuvres sont même adaptées au cinéma, comme Chéri ou Gigi (héroïne incarnée par la célèbre Audrey Hepburn aux États-Unis). Toutefois, à partir de 1943 Colette commence à être immobilisée et affaiblie par l’arthrite. Elle meurt en 1954, ce qui donne lieu à des funérailles nationales.
A Paris, vous pouvez vous rendre sur la place Colette au Palais Royal, lieu de la dernière demeure de l’écrivaine, ou sur sa tombe au cimetière du Père Lachaise !
Les grands thèmes de Sido suivi de les vrilles de la vigne
La nature dans Sido et les vrilles de la vigne
La nature est au cœur de Sido et des textes des Vrilles de la Vigne. Ce goût pour l’extérieur est porté principalement par le personnage de Sido, la mère de Colette et son initiatrice à toutes les joies de la campagne. Le jardin est son domaine, royaume dans lequel elle peut abandonner toute frustration (“Toute présence végétale agissait sur elle comme un antidote”) et appliquer le droit de vie ou de mort sur ses fleurs.
Colette estime d’ailleurs que la seule photographie digne d’elle aurait été “une Sido, debout dans le jardin, entre la pompe, les hortensias, le frêne pleureur et le très vieux noyer”.
Son regard est aussi une source d’émerveillement, comme lorsqu’elle contemple des “cristaux ramifiés d’une poignée de neige”, un merle “oxydé de vert et de violet” qui vole des cerises ou qu’elle raconte comment elle a vu des grenouilles portées par la pluie violente de l’été.
Ce plaisir de la nature, elle le transmet à sa fille qui déjà petite communie avec l’aube, “avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale”. De fait, le goût et l’observation de la nature ne quitte pas Colette, même lorsqu’elle part habiter à Paris (“C’est à cause d’elle [Sido], par tendresse invétérée, que dès le matin, et du fond du lit, je demande : d’où vient le vent ?”).
Ce thème se retrouve ainsi dans de nombreux textes des Vrilles de la Vigne. Par exemple, dans “Jour gris”, elle revient sur le pays de son enfance dont elle chante la beauté campagnarde de l’été. De même, Le dernier feu comporte une longue description de son jardin printanier qu’elle associe à celui de son passé. Les textes “En marge d’une plage blanche” et “partie de pêche” mettent quant à eux à l’honneur l’espace naturel de la baie de somme.
En outre, la comparaison de Colette au rossignol liminaire la définit comme une poète de la vigne et non de la ville.
Colette rend hommage à la nature en l’évoquant de manière lyrique dans ses textes (“Ô géraniums, ô digitales […] c’est de votre reflet que ma joue d’enfant reçut un don vermeil”), mais aussi en développant un vocabulaire botanique particulièrement précis et développé (hortensias, bâtons de St Jacques, coqueret-alkékenge, lauriers-cerises, junko-biloba…). Tous ces noms de plantes montrent à quel point Colette connaît la nature qui l’entoure.
Les animaux
Les animaux sont également très présents dans les textes de Colette. Chats et chiens l’accompagnent pendant son enfance, mais aussi pendant sa vie d’adulte.
Elle évoque entre autres “la havanaise et les angoras” de sa mère, puis sa chatte et son petit bull. Sido sait communiquer avec les animaux : la chatte lui indique par son attitude l’arrivée du dégel, tandis qu’elle peut calmer la jument rien qu’au son de sa voix.
Pour Colette, les animaux domestiques sont des compagnons intimes, presque des amis (“Toutes trois, nous rentrons poudrées, moi, la petite bull et la bergère flamande […] nous avons couru comme trois folles”). Quelques animaux sauvages sont aussi évoqués : Sido reste fasciné par un merle mangeant les cerises de l’arbre voisin, tandis qu’elle éprouve de la pitié pour un “pauvre grand loup gris, sec, affamé” qui suit la voiture pendant des heures, espérant se nourrir.
Les textes “Toby-chien parle”, “Dialogue de bêtes”, “Toby-chien et la musique” donnent la parole aux animaux eux-mêmes, ce qui confirme à la fois l’importance et la tendresse que Colette porte aux bêtes, elles aussi dignes de s’exprimer dans un texte littéraire.
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La société mondaine
Le monde du spectacle
Un autoportrait familial
PRENDRE DES COURS PARTICULIERS DE FRANÇAIS
C’est reprendre le contrôle
Exercice corrigé sur Sido et Les vrilles de la vigne de Colette
Intitulé de l’exercice type bac sur Sido de Colette
Cet exercice type bac sur les œuvres de Colette pourra vous servir dans le cadre d’une dissertation ou d’un commentaire de texte au bac de français :
Dans Journal à Rebours, Colette écrit : “Mon enfance, ma libre et solitaire adolescence, toutes deux préservées du souci de m’exprimer, furent occupées uniquement de diriger leurs subtiles antennes vers ce qui se contemple, s’écoute, se palpe et se respire”. Pour illustrer cette phrase, trouvez dans le chapitre “Sido” des exemples de souvenirs sensoriels.
Corrigé de l’exercice sur Sido de Colette en préparation du bac de français :
Dans Journal à Rebours, Colette écrit : “Mon enfance, ma libre et solitaire adolescence, toutes deux préservées du souci de m’exprimer, furent occupées uniquement de diriger leurs subtiles antennes vers ce qui se contemple, s’écoute, se palpe et se respire”. Pour illustrer cette phrase, trouvez dans le chapitre “Sido” des exemples de souvenirs sensoriels.
Dans le chapitre “Sido”, Colette nous livre des souvenirs d’enfance encore vivants des sensations ressenties par l’enfant qu’elle était. Ainsi, le chapitre se ponctue d’images, de couleurs, de sons ou même de saveurs.
Les souvenirs de Colette sont de fait très imagés. Les étés se caractérisent par des couleurs précises : “celle de la terre ocreuse, fendillée entre les tiges du blé et sous la géante ombelle du panais sauvage, celle de la mer grise ou bleue” ; “étés réverbérés par le gravier jaune et chaud”. A cette peinture vient s’ajouter les éclats impressionnistes du jardin, comme les tâches du “géranium écarlate” et les “hampes enflammées des digitales”, ou encore “le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier”. Les couleurs des plantes semblent d’ailleurs déborder sur le teint de l’enfant, la transformant en fleur parmi les fleurs, communion de l’homme et la nature : “c’est de votre reflet que ma joue d’enfant reçut un don vermeil”.
Colette nous livre également un souvenir très sonore du jardin familial, qui a son propre langage (“nos jardins se disaient tout”). Elle y entend “Miton éternuer et parler à son chien”, “la mère Adolphe chant[er]”, la “sonnette triste” du notaire. Un peu plus loin dans le chapitre, elle retranscrit même les conversations entre sa mère et des voix qui semblent directement sorties des jardins eux-mêmes : “d’une nue, à gauche, une voix de prophète enrhumé versait un “non, Madame Colê…ê…tte!”. L’aspect sonore est d’autant mieux rendu car l’auteure cherche à retranscrire dans le texte le son ancré dans sa mémoire.
Colette se souvient même de certaines saveurs, lorsqu’elle décrit les sources qu’elle “révérait” : “la première avait un goût de feuille de chêne, la seconde de fer et de tige de jacinthe”. D’ailleurs ce souvenir se prolonge encore chez l’auteure, resurgissant du passé pour créer une continuité avec le présent et l’avenir : “Rien qu’à parler d’elles, je souhaite que leur saveur m’emplisse la bouche au moment de tout finir”.
Plus largement, le récit de Colette vibre de sensations, comme les “brûlants étés” ou les “froids crépuscules”. On peut relever notamment le passage racontant ses escapades à l’aube dans lesquelles elle est enveloppée tout entière par la brume : “le brouillard, retenu par son poids, baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps”. Là encore, la communion se crée entre l’enfant et le monde qui l’entoure : “je prenais conscience […] de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion…”
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