Méthodologie de la dissertation au bac de français
Réussir la dissertation sur œuvre en première
cours particuliers
cours particuliers de français
La dissertation sur œuvre au bac de français
La dissertation sur œuvre fait peur. Elle inquiète plus d’un élève. Mais cette inquiétude est surtout due au fait qu’on entretient collectivement, une sorte de mythe autour de cet exercice. On a tout essayé pour casser cette enveloppe de peur. Y compris changer le nom de cette épreuve si classique, en lui donnant un nom moins effrayant : composition. Certains élèves prennent des cours à domicile de français pour se faire aider sur la méthodologie de la dissertation.
Pourtant, il y a bien plus simple pour cesser d’avoir peur de la dissertation : tout simplement comprendre en quoi elle consiste, en maitriser la méthodologie, les attendus et les codes. Pour le bac de français, en particulier saisir les spécificités et la méthode de la dissertation sur œuvre, qui proposera un sujet qui s’appuie sur l’une des œuvres du programme.
SUIVRE DES COURS PARTICULIERS DE FRANCAIS
Avoir des bases solides et exceller
Le principe général de la dissertation sur œuvre
La dissertation proposée au bac de français porte donc sur une œuvre et sur le programme plus généralement. Elle nécessite donc une bonne connaissance du parcours étudié pendant l’année de première ainsi que la connaissance fine de nombreux exemples, issus du programme, mais aussi de la culture personnelle. Pour réussir sa dissertation de français, il convient de bien suivre les cours de français au lycée.
Trois sujets sont proposés pour l’exercice de la dissertation le jour du bac. Tous seront fondés sur l’une des œuvres au programme. L’idée, néanmoins, n’est pas de rester figé sur cette seule œuvre. Il s’agit en fait bien davantage d’un prétexte pour conduire une réflexion personnelle – nourrie de culture générale et littéraire en particulier – sur une question littéraire. On ne peut donc en aucun cas « aller au talent » (comme les lycéens aiment parfois le proclamer) à la dissertation de français du bac. Il convient d’être préparé, de bien maîtriser les œuvres, leur contexte et les exemples.
Par ailleurs, il convient de toujours garder en tête que, outre un exercice de culture littéraire, il s’agit aussi et surtout d’un exercice d’argumentation et de réflexion, comme toute dissertation dans toute discipline. Il s’agit donc, par la force d’arguments soigneusement ordonnés, de démontrer quelque chose, de répondre à un problème théorique (autrement dit à une question à laquelle il n’est pas si facile de répondre, qui demande de l’analyse, de la nuance…).
La réflexion menée par le candidat sur l’un des sujets peut porter sur la structure de l’œuvre, son style, ses thèmes, sa réception, les personnages qu’elle abrite et fait vivre, son genre, ainsi que sur une nécessaire considération du contexte historique.
Le sujet de la dissertation ou composition est ainsi souvent libellé de la sorte :
- Sous la forme d’une citation
- Sous la forme d’une question
… à la suite desquelles on indique souvent aux candidats : « Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur votre connaissance de …, des œuvres étudiées dans le cadre du parcours et sur votre culture personnelle ».
Connaître les œuvres et lire attentivement le sujet de dissertation
Si le candidat est bien préparé, il fera immédiatement le lien entre le sujet et l’œuvre sur laquelle on lui demande de se concentrer. Si le sujet est par exemple : « Quel est le poids de la société sur le destin du personnage de roman ? », et que l’œuvre associée est La Princesse de Clèves, il est facile de comprendre dans quelle direction le jury veut pousser les élèves. Les thèmes principaux des œuvres au programme doivent ainsi être maîtrisés.
Mais cela ne saurait suffire pour réussir une bonne dissertation au bac de français. Le candidat doit combiner cette préparation sérieuse à une bonne lecture du sujet. Cela commence par la clarification du type de sujet présenté. En général, quatre modèles émergent :
- Le sujet qui appelle à discuter une thèse (exemple : « En quoi Alcools est-il un recueil représentant de la modernité poétique ? »)
- Le sujet qui appelle à proposer une définition (exemple : « Qu’est-ce qui fait un personnage de roman ? »). Dans ces deux premiers cas, un questionnement plutôt ouvert est attendu. Questionnement ouvert qui, par la force des choses, aura plutôt tendance à conduire vers un plan thématique
- Le sujet qui appelle à choisir entre deux thèses (exemple : « Le rire et le savoir sont-ils littérairement compatibles ? »)
- Le sujet qui appelle à considérer le bien fondé d’une thèse (exemple : « « C’est la fleur sans parfum qu’un ouvrage sans style » clame Émile Deschamps. Adhérez-vous à cette affirmation ? »). Ces deux derniers cas, un questionnement plus fermé est attendu ; c’est le plan dialectique qui émergera plus naturellement, dans la mesure où il permettra de se concentrer sur une question nécessitant une certaine nuance.
Pour résumer, et généralement, une question fermée conduit à un plan dialectique de la dissertation (thèse, antithèse, synthèse) tandis qu’une question ouverte conduit plus directement à un plan thématique (thème 1/ thème 2/ thème 3). Le lien à l’œuvre et au programme du parcours ne doit jamais être perdu de vue.
Méthode de la dissertation sur œuvre au bac de français dite « classique »
Analyser le sujet de dissertation
Comme pour tout exercice de ce type, l’idée première est de bien définir les termes du sujet, au regard de toutes les lectures faites et des connaissances sur le sujet, mais aussi des simples définitions du dictionnaire. C’est la première étape et la plus importante : savoir de quoi on parle au sens commun. Pour cela, il convient de noter tout ce qui vient en tête, au brouillon, et imaginer que l’on parle de ce sujet avec un ami, dans un cadre non scolaire.
Souvent, c’est le dialogue des sens des mots – qui du reste peuvent se rejoindre à bien des égards – qui permet de traiter le sujet. En aucun cas il ne faut faire une partie entière sur un sens et une autre partie sur un autre, ce serait passer à côté du sujet. Il faut bien davantage les traiter ensemble et toujours les associer au cœur du thème global que cherche à couvrir le sujet.
Problématiser le sujet de dissertation au bac
Ensuite, il convient de se demander pourquoi ce sujet a été posé de cette façon. Si le jury pose une telle question, c’est qu’il veut pousser le candidat à retrouver le raisonnement qui est le sien : généralement, il part de la définition des termes et cherche des mots qui permettent d’aborder de très nombreuses facettes d’une question.
L’analyse du sujet, la formulation de la problématique et la constitution du plan sont facilitées par l’analyse des présupposés. Il s’agit de trouver les présupposés du sujet pour en tirer les premières pistes de réflexion et de problématisation. Par exemple, dans le sujet « Quel est le poids de la société sur le destin du personnage de roman ? » est présupposé qu’il y a un lien entre la société et le personnage du roman. Mais plusieurs autres présupposés peuvent être trouvés pour ce même sujet.
La problématique consiste à mettre en lumière un problème posé par le sujet. Un problème, c’est quelque chose qui ne se règle pas facilement, qui demande de la réflexion, parfois du débat.
Un petit « truc » pour l’élaboration de la problématique : l’objectif est de pouvoir répondre, dans la conclusion, à la question qu’on aura posée dans l’introduction. Pour rester le plus clair possible, il est préférable de s’assurer qu’il est possible de répondre à cette question par « oui » ou par « non ». Un adverbe qui souligne le caractère absolu ou relatif d’un problème permet généralement de parvenir à ce but (« nécessairement », « forcément », « toujours », « systématiquement »…).
Construire le plan de dissertation au bac de français
Comme cela a été dit plus haut, on doit toujours se lancer dans une dissertation avec un discours déjà prêt dans la tête. Cela ne veut pas dire qu’on apprend quelque chose par cœur. Cela veut dire qu’on a compris l’évolution qu’a subi le sujet dans l’histoire, la bibliographie, quels points de rupture sont apparus et notre plan reflète généralement cette évolution.
On « n’invente pas la poudre » : c’est pour ça qu’il est très important de se fonder sur des références précises, qui font autorité sur une question et qui représentent un moment de l’histoire de cette question, et sur les faits. C’est sur cette base, sur ce mouvement de balancier nourri de points de rupture, qu’on peut construire un plan.
Souvent, le plan dialectique « thèse, antithèse, synthèse » permet de reproduire les débats académiques. Précisément parce qu’à une thèse on a essayé d’en substituer une autre (ou on a voulu explorer d’autres facettes), avant qu’un autre mouvement tente de dépasser l’opposition pour ouvrir une réflexion nouvelle. Mais cela peut être vrai aussi du plan thématique qui aborde différentes facettes d’une question.
Formellement, il convient de veiller à bien distribuer les exemples et à en développer un ou deux plus en détail : dans chacune des trois parties, il faut avoir trois sous-parties, dans lesquelles sont développés un exemple et une idée. L’œuvre au programme doit idéalement faire l’objet d’une sous-partie par partie. L’équilibre des parties est par ailleurs très important.
Finalement, une bonne dissertation de français comprend (dans l’ordre) :
- Une phrase d’accroche
- Une présentation du sujet
- Une définition détaillée des termes clés du sujet
- Une analyse du sujet
- Une problématique
- Une annonce de plan
Voici un schéma qui peut aider à se rappeler ces fondamentaux :
La conclusion, elle, doit comporter une synthèse des éléments principaux, répondre à la problématique et proposer une ouverture, pour montrer que le sujet ne se limite pas aux bornes qui ont été artificiellement érigées par l’exercice rhétorique qu’est la dissertation sur œuvre.
Exemples de sujets de dissertations et analyses
Sujet de dissertation sur Le Rouge et le Noir de Stendhal
Selon une critique littéraire contemporaine, « le rapport au monde de Julien […] est celui d’un guerrier et son régime particulier est celui de la violence. » Vous discuterez cette affirmation dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur l’œuvre de Stendhal au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé et sur votre culture littéraire.
Analyse du sujet : Le sujet propose une métaphore pour cerner la personnalité de Julien et son « rapport au monde », c’est-à-dire le prisme par lequel passe sa sensibilité, s’établit son rapport aux autres, et sont évaluées ses actions. Cette métaphore est ambiguë : par la mention du « guerrier », elle connote l’héroïsme, mais, par celle de la « violence », elle porte un jugement sévère sur le personnage, qu’elle fige dans une formule statique et lapidaire, là où Le Rouge et le Noir se donne comme un roman d’apprentissage.
Dissertation et analyse sur Alcools d’Apollinaire
Sujet : « On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père […] Mais nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts. » Cette réflexion d’Apollinaire vous permet-elle de définir la modernité poétique ? Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur l’œuvre, les textes étudiés, ainsi que vos connaissances personnelles.
Analyse des termes de la dissertation : Apollinaire est très souvent présenté comme un poète moderne rompant avec les différentes traditions des siècles passés et introduisant la vie moderne dans ses poèmes. Pourtant s’il affirme qu’« on ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père », il écrit aussi que « nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts. » S’il faut, pour être un créateur, s’émanciper de l’influence de ses prédécesseurs et ne surtout pas se contenter de reproduire ce qu’ils ont fait, il faut aussi savoir puiser dans le passé les éléments d’une poésie nouvelle. On est donc tenu de se demander si cet équilibre entre tradition et modernité suffit à définir la modernité poétique. Nous verrons tout d’abord quelle dialectique s’opère entre modernité et tradition [I], puis nous chercherons à savoir comment cette alliance entre deux extrêmes peut fonder un lyrisme nouveau [II].
Sujet de dissertation sur Les Fleurs du mal de Baudelaire
Sujet : Le poète doit-il nécessairement tremper sa plume dans la boue ?
Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire ainsi que sur des lectures personnelles.
Analyse des termes du sujet : Étymologiquement, le poète est un créateur. Aussi sculpte-t-il toutes sortes de matériaux, des plus nobles aux plus bas, pour les transformer par sa technique et son art. Dans Les Fleurs du mal, Baudelaire plonge ainsi dans « la boue » du monde et de l’âme, comme l’indique la répétition de ce substantif tout au long du recueil. Mais le poète est-il condamné à tremper sa plume dans cette fange pour parvenir à créer ? Cette question interroge les fonctions et les pouvoirs de la poésie. Certes, comme nous commencerons par le noter, le poète peut célébrer les charmes de l’existence. Reste que nous constaterons ensuite qu’il est rarement insensible aux troubles qui l’entourent ou l’habitent. Paradoxalement, c’est ce détour par la noirceur qui peut éclairer le lecteur.
Exemple de dissertation sur La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges
Sujet : En 1796, on peut lire dans l’Avant-propos du Néologisme français le texte suivant : “rien de plus naturel que de voir une grande nation, qui tend à rompre des chaînes et à se régénérer, dans l’effervescence du bouleversement général, enfanter à tout instant des idées nouvelles, qui demandent à leur tour des mots neufs pour les exprimer”. En quoi cette affirmation vous semble-t-elle éclairer tout à la fois des revendications et le style d’Olympe de Gouges dans la DDFC ?
Analyse du sujet de dissertation : Le constat est fait par le Néologisme français dont on peut supposer qu’il s’agit d’un recueil qui fait le répertoire des termes nouveaux qui émergent pendant la période révolutionnaire. Ces néologismes peuvent être des mots inventés, détournés de leur sens initial, empruntés à des langues étrangères ou encore traduits. L’idée générale avancée est qu’une révolution politique et intellectuelle implique un bouleversement total dans tous les domaines, y compris linguistique. La Révolution française serait donc aussi une révolution de la langue, c’est-à-dire du vocabulaire mais aussi de la syntaxe et de façon plus vaste de la manière de s’exprimer. La Révolution accouche d’un monde et d’un homme nouveau. Elle doit produire une langue différente non seulement pour être digne du peuple, mais également pour exprimer le plus justement possible les idées et les réformes proposées. Libérer la parole, c’est d’abord la prendre, mais aussi renoncer aux codes, aux normes, au lexique du pouvoir aristocratique.
Exemple de dissertation sur Gargantua de Rabelais
Sujet : Gargantua est-elle une œuvre comique ou sérieuse ?
Analyse du sujet : Dans Gargantua, Rabelais relate l’enfance du géant, de sa naissance à son accomplissement intellectuel, moral et guerrier. Le roman évolue alors entre un éclat de rire burlesque issu du folklore populaire et la profondeur d’un idéal philosophique… l’œuvre de Rabelais et plus précisément Gargantua, est-elle œuvre comique ou sérieuse ? Dans un premier temps, Gargantua est un récit profondément comique qui ne laisse pas de place à la mélancolie et qui suscite le rire par divers procédés. Pourtant, le comique est au service d’une réflexion critique, profondément humaniste. Enfin, se profile l’expression d’un idéal philosophique humaniste qui devient emblématique du siècle de la Renaissance.
Sujet de dissertation sur Le Malade imaginaire de Molière
La comédie Le Malade imaginaire est-elle un spectacle de pure fantaisie ? Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur la pièce de Molière, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle.
Analyse du sujet : Le terme « fantaisie » vient du grec phantasia qui signifie « apparition », « vision », il suggère le fait de « montrer », de « rendre visible par l’image ». Le sujet renvoie donc au titre de la comédie comme au parcours : comment montrer et rendre visible sur scène une maladie qui n’existe que dans l’esprit d’Argan ? Jusqu’au XVe siècle, le sens évolue et le mot « fantaisie » devient peu à peu synonyme d’« imagination ». Il signifie la capacité d’imaginer le monde et de le réinventer sans cesse, d’improviser. Dans son acception actuelle la plus courante, la fantaisie correspond à une certaine liberté d’esprit. Le mot évoque une forme d’excentricité, l’univers du jeu, des masques. Dans la pièce de Molière, le seul nom de Polichinelle, parce qu’il est associé à celui d’Arlequin, est le signe d’un théâtre fantasque, qui ne se prend pas au sérieux. Plusieurs démarches sont donc possibles pour traiter le sujet. Le candidat peut s’interroger sur la fantaisie qu’instillent dans la pièce l’hypocondrie d’Argan et la présence de la danse et de la musique. L’élève peut aussi se demander s’il n’y a rien de sérieux dans cette pièce comique, si la fantaisie est pure. Il pourra encore questionner les pouvoirs de la fantaisie, de l’imaginaire et du théâtre : la fantaisie est-elle au service de la vérité ou vaut-elle pour elle-même et en elle-même ?
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