Métier de commissaire priseur
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Peu connu en tant que métier du commerce, la fonction de commissaire-priseur est célèbre par la prononciation de cette phrase : “une fois, deux fois, trois fois, adjugé vendu”. C’est la personne chargée des ventes des enchères.
Les ventes se déroulent dans un hôtel ou une salle des ventes. On distingue deux types de ventes : les ventes volontaires et les ventes judiciaires. En principe, le commissaire-priseur peut exercer les deux fonctions. Que ce soit dans le cas d’une vente volontaire ou judiciaire, celui-ci procède sensiblement de la même manière afin de mener à bien sa vente aux enchères.
Les missions du commissaire priseur
Le commissaire priseur organise des ventes aux enchères mais se charge également d’expertiser les biens mis en vente, d’organiser la vente et de la promouvoir.
Expertiser les biens mis en vente
Lorsque le commissaire priseur est sollicité pour la vente d’un bien, pour cela, il doit procéder à l’expertise de celui-ci pour définir un prix de départ pour la mise en vente. Ainsi, il détermine l’origine du bien, son style, son histoire, et l’artiste s’il s’agit d’une œuvre d’art. Afin de vérifier l’authenticité des objets prévus à la vente, le commissaire priseur peut faire appel à des experts.
Lors de l’expertise, le commissaire priseur effectue également un inventaire s’il a plusieurs biens et répartit les objets d’une même vente en lots.
Organiser la vente aux enchères
L’organisation de la vente aux enchères passe par plusieurs étapes. Dans un premier temps, une fois l’expertise des biens prévus pour la vente, le commissaire priseur constitue un catalogue avec ces biens. Le catalogue permet de présenter les biens aux potentiels acquéreurs en mettant en avant toutes les caractéristiques du bien ainsi que des photos afin de faciliter sa vente et faire monter les enchères. Le commissaire priseur se constitue également un réseau en démarchant des acheteurs potentiels.
Certains biens, comme ceux en or par exemple, ne sont pas approchables par les acheteurs potentiels le jour de la vente. C’est pourquoi, une exposition est organisée en amont du jour de la vente afin que les intéressés puissent regarder les biens et se renseigner dessus.
Enfin, pour le jour de la vente, le commissaire priseur doit trouver un lieu alloué à cet effet. Les ventes se déroulent généralement soit à l’hôtel de ville ou à l’hôtel des ventes.
Promouvoir la vente aux enchères
Afin de s’assurer du succès de sa vente aux enchères, le commissaire priseur doit la promouvoir. Pour ce faire, la mise en place du catalogue et le développement de son réseau d’acquéreur est bien évidemment indispensable. Il peut également passer par la presse locale ou organiser des expositions avant la vente lorsqu’il s’agit de ventes plus prestigieuses.
Cadre d’exercice du commissaire priseur
Il existe donc deux types de commissaires priseur :
- Les commissaires priseur pour les ventes dites normales.
- Les commissaires priseurs pour les ventes dites judiciaires.
On retrouve des commissaires priseurs aux enchères publiques, ils travaillent au sein d’une société commerciale agréée par le conseil des ventes. Dans ce cas, ce sont les particuliers qui contactent directement les commissaires priseurs afin de faire expertiser leurs biens. Lors de la vente, ce sont les particuliers qui font leurs propositions, ils n’ont pas besoin d’être représentés. Lorsqu’il fait partie d’une agence commerciale, le commissaire priseur ne peut pas effectuer de ventes judiciaires.
Le commissaire priseur judiciaire est quant à lui habilité à organiser des ventes judiciaires. Les ventes judiciaires regroupent les biens saisis lors de redressements judiciaires ou de faillites. Les commissaires priseur judiciaires sont des officiers ministériels nommés par le ministre de la Justice. Il est important de noter qu’à partir de 2022 les commissaires priseurs judiciaires vont fusionner avec les huissiers de justice pour créer une nouvelle fonction : commissaire de justice. Cette réorganisation sera pleinement effective en 2026.
Dans les conditions prévues par le titre IV du livre VI et le livre VIII du code de commerce Le commissaire-priseur judiciaire peut être désigné à titre habituel en qualité de liquidateur dans certaines procédures de liquidation judiciaire ou d’assistant du juge commis dans le cadre des procédures de rétablissement professionnel.
Les commissaires-priseurs judiciaires sont représentés par une Chambre nationale auprès des pouvoirs publics et sont groupés en 9 compagnies régionales. Pour éviter toute défaillance au sein de leur compagnie régionale, les commissaires priseurs sont financièrement solidaires les uns des autres.
Le commissaire-priseur judiciaire est soumis à un statut strict inclus dans le Code de procédure civile ainsi qu’à une déontologie. Il est également soumis au contrôle de sa chambre de discipline et du parquet.
Concernant les ventes immobilières suite à une saisie, elles se déroulent devant le tribunal judiciaire du lieu de situation de l’immeuble. C’est le juge qui ouvre l’audience et ce sont les avocats qui représentent les potentiels acheteurs.
Enfin, le commissaire priseur doit être titulaire d’une charge, qui l’habilite à exercer sa fonction. Cette charge a un coût entre 15 000€ et 30 000€.
Les formations pour devenir commissaire priseur
Pour devenir commissaire priseur, les candidats à la profession doivent obtenir une double licence. La première licence obligatoire à obtenir est la licence de droit. Ensuite, les candidats doivent être en possession d’une autre licence qui leur délivre des connaissances artistiques :
- licence d’histoire et d’archéologie
- licence d’arts appliqués
- licence d’arts plastiques
Après l’obtention de cette double licence, deux ans d’études supplémentaires sont nécessaires afin de pouvoir exercer la fonction de commissaire priseur. Les candidats se présentent alors à l’examen d’accès au stage de commissaire priseur. Cet examen, organisé par la chambre nationale des commissaires priseurs, se déroule chaque année. En cas d’échec, les candidats n’ont que deux chances pour repasser l’examen.
Suite à la réussite de cet examen, les étudiants réalisent un stage qui s’étend sur deux ans. Durant ce stage rémunéré, une expérience d’au moins 6 mois au sein d’un office de commissaire priseur judiciaire est exigée. Ce stage s’apparente à une formation en apprentissage puisque les étudiants reçoivent un enseignement théorique délivré sous le contrôle du conseil des ventes volontaires et de la Chambre nationale des commissaires priseurs judiciaires.
À la fin de ces deux années de stage, un certificat de bon d’accomplissement est délivré par le Conseil des ventes. Ce certificat permet d’exercer le métier de commissaire priseur afin d’effectuer les ventes volontaires.
Afin de devenir commissaire priseur judiciaire, il est nécessaire de passer l’examen d’aptitude judiciaire à la profession de commissaire-priseur judiciaire. Cet examen est composé de 3 épreuves orales de 30 minutes :
- une interrogation sur des matières juridiques
- une interrogation sur la réglementation professionnelle
- une interrogation sur la pratique des ventes
De plus, les commissaires priseur judiciaires doivent également valider 20 heures de formations annuelles d’après le décret n°2011-1230 du 3 octobre 2011 “dans le cadre de formations, d’actions de formation, de colloques et de conférences à caractère juridique, technique et artistique ayant un lien avec l’activité professionnelle de commissaire-priseur judiciaire” d’après le décret n°2011-1230 du 3 octobre 2011.
Qualités requises pour devenir commissaire priseur
Le commissaire priseur judiciaire doit regrouper diverses qualités personnelles et professionnelles qui se rapprochent beaucoup de celle de l’expert immobilier.
Qualités professionnelles du commissaire priseur
La connaissance de l’art est une qualité intrinsèque de la fonction de commissaire priseur, voire obligatoire. En effet, en tant qu’expert, le commissaire priseur doit être capable d’évaluer correctement un bien. En ce sens, sa connaissance de l’art est plus qu’indispensable. Il est possible que le commissaire priseur soit spécialisé dans un domaine en particulier afin d’avoir de meilleures compétences. Des connaissances en histoire de l’art, archéologie et généalogie sont importantes.
Les connaissances juridiques sont également importantes. Le commissaire priseur doit être capable d’effectuer les actions suivantes :
- établir un contrat, un constat, un procès verbal
- archiver des documents et dossiers de référence
- établir une attestation d’authenticité
- contractualiser une prestation avec un client
La connaissance des techniques d’expertise sont bien évidemment plus que nécessaires.
En termes de capacité, le commissaire priseur doit avoir une bonne analyse. En effet, cette compétence est essentielle lors de l’expertise d’un bien. Ensuite, le commissaire priseur doit mettre en avant les biens expertisés à travers le catalogue et lors de la vente aux enchères. Enfin, ce dernier doit être capable d’avoir une bonne résistance au stress, notamment lors des ventes aux enchères et lors de la rencontre avec les particuliers. De plus, lors des saisies judiciaires, le commissaire judiciaire peut faire face à de la résistance de la part des personnes liquidées, il doit se montrer diplomate dans ces situations.
Qualités personnelles du commissaire priseur
Le commissaire priseur doit en tout premier être cultivé. En effet, pour être capable de reconnaître une œuvre, un artiste ou encore un style, la culture générale est indispensable. Le commissaire doit également se montrer curieux afin de développer ces connaissances.
Le commissaire priseur doit avoir la capacité de démarcher des potentiels acheteurs puisque ceci influe sur le succès d’une vente ainsi que sur la constitution de son réseau. L’aisance relationnelle est également importante dans cette partie de son métier ainsi que le sens commercial. Il est important de noter que le commissaire priseur vend des biens. La dimension commerciale est donc très présente dans sa fonction.
Le dynamisme, le sens de la mise en scène et l’éloquence sont aussi essentiels au commissaire priseur puisqu’il doit être capable de faire monter les enchères. Sa performance lors des ventes aux enchères influe sur sa réputation dans le domaine et donc par extension sur son réseau.
Salaire du commissaire priseur
Le salaire du commissaire priseur est assez variable. Le salaire du commissaire priseur est calculé en termes d’honoraire au pourcentage sur une vente qu’il réalise. La réglementation des honoraires dépend de son statut.
Le commissaire priseur judiciaire de ventes volontaires qui travaille dans une agence commerciale est payé entre 3 000 € et 4 000 € brut par mois (soit entre 36 000 € et 48 000 € bruts par an). Les honoraires sont fixés librement.
Les honoraires du commissaire priseur judiciaire sont réglementés par un décret : le commissaire priseur touche 17% au total sur une vente. Le pourcentage est calculé sur le montant de l’estimation.
De manière générale, dès lors plus un commissaire priseur effectue des ventes, plus son salaire augmente. Pour donner un ordre d’idée, le salaire annuel du commissaire priseur peut coulisser de 36 000 € à 150 000 € bruts par an.
Opportunités d’emploi du commissaire priseur
La fonction de commissaire priseur est difficilement accessible. En effet, il existe peu de postes par rapport au nombre de candidats. À peu près 28% des candidats sont reçus lors de l’examen. On compte à peu près 400 postes de commissaire priseur judiciaire.
L’évolution professionnelle du commissaire priseur est multiple : le commissaire priseur de ventes volontaires peut se diriger vers une carrière d’officier ministériel donc devenir commissaire priseur judiciaire. Dans ce cas, il doit prêter serment devant le Tribunal de Grande Instance en plus de passer l’examen d’aptitude judiciaire.
Enfin, il peut s’orienter vers une tout autre carrière en devenant expert en art par exemple.
FAQ commissaire priseur
Lors d’une vente aux enchères, les acheteurs potentiels ont la possibilité de voir les biens en amont lors d’une exposition et de poser des questions. Ensuite lors de la vente aux enchères, un prix minimum est fixé au bien et annoncé par le commissaire priseur. Le pas (montant qui s’ajoute à l’enchère précédente) de la vente est défini par le commissaire priseur et les participants manifestent leur intérêt en levant la main ou un panneau avec un numéro qui leur a été attribué au début. Si une personne est vraiment intéressée par un bien, elle fait une proposition à voix haute. À la fin des surenchères, il se passe 90 secondes avant la prononciation de la célèbre phrase “une fois, deux fois, trois fois, adjugé vendu”.
Le commissaire priseur peut être amené à se déplacer lors des rencontres avec les particuliers, mais également avec les acheteurs potentiels. Les déplacements peuvent se faire sur le territoire français comme à l’international.
Les commissaires priseurs français ont de la concurrence depuis la réforme de 2001 qui a ouvert le secteur en enlevant le monopole des commissaires priseur judiciaire sur les ventes volontaires. Le marché s’est donc ouvert aux commissaires priseurs étrangers, notamment anglo-saxons. De plus, depuis les événements récents tel que le Covid ont boosté les ventes en ligne.
Les enchères sont accessibles d’abord en tant que public. Même si vous ne souhaitez pas acheter, vous pouvez tout de même y assister en tant que spectateur. Toutes les personnes majeures, solvables et responsables peuvent acheter aux enchères et surenchérir. Comment se passe une vente aux enchères ?
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