Le développement des BBA dans les grandes écoles de commerce
Aujourd’hui, presque toutes les grandes écoles de commerce proposent un cursus bachelor, ou BBA, que l’on intègre directement après le bac, notamment sur admission après les concours Accès et Sésame en terminale. C’est ce qu’on appelle les écoles Post bac, vous en avez surement entendu parler. En quoi consiste un bachelor d’école de commerce ? Est-ce une option intéressante pour un élève de terminale ? Pourquoi les grandes écoles de commerce voient le bachelor comme un atout ? Quelles réactions suscitent l’ouverture de tels programmes ? On vous dit tout !
Qu’est-ce qu’un bachelor d’école de commerce, ou BBA ?
Tout droit venus de la culture anglo-saxonne, les programmes BBA permettent d’étudier un spectre très large des fondamentaux de l’entreprise. Le bachelor d’école de commerce a une finalité professionnelle : vous aurez l’occasion de faire des stages en entreprise et d’acquérir des connaissances précises sur le monde de l’entreprise, à travers des matières telles que le marketing, la finance ou encore le droit.
Le bachelor, communément appelé école de commerce post-bac en France, est donc un cursus professionnalisant et ouvert à l’international, tout à fait adapté au monde actuel. On différencie deux types d’écoles de commerce qui préparent au bachelor. D’un côté, les écoles autonomes, dont le bachelor est au cœur de l’offre, de l’autre les grandes écoles de commerce qui en font un produit complémentaire à leur programme grande école et à leur MBA. Depuis l’avènement des écoles de commerce Post-Bac à travers le concours Acces et le concours Sesame, toute une série de labels pour école de commerce a fleuri un peu partout, afin de garantir une certaine éthique.
Le bachelor en grande école de commerce ou programme grandes écoles
Un programme bachelor attirant pour les élèves
Les bachelors degree sont très tournés vers l’international. C’est selon moi une dimension très importante dans le monde actuel. Les élèves sont incités à partir étudier à l’étranger. En suivant un programme bachelor, vous aurez l’occasion de voyager et de découvrir des cultures différentes de la vôtre. Je pense que les managers de demain doivent être sensibles aux différentes cultures du monde. En effet, dans un monde interconnecté, nous serons toujours amenés à travailler avec des personnes dont la culture diffère. Savoir s’adapter rapidement à une situation inconnue ou à une culture qui n’est pas la nôtre est donc selon moi un atout pour un futur manager. Cela doit être un point central de nos études.
Faire le choix d’un bachelor, c’est se tourner vers des études courtes, avec la possibilité ensuite d’entrer directement sur le marché du travail pour acquérir de l’expérience professionnelle, ou de continuer ses études par un Master of Science (MSc). Ce type de formation est très courant aux États-Unis. Les étudiants y choisissent souvent de faire un premier job ou un stage avant de continuer leurs études par un Master of Science dans une grande université, ce qui leur permet de se spécialiser par la suite.
Les bachelors, « petites sœurs » des programmes Grande Ecole, bachelor Essec
Les cours suivis en école de commerce post-bac ressemblent beaucoup à ceux que suivent les étudiants des programmes Grande Ecole. En 2017, HEC (Concours BCE) demeure la seule grande école de commerce à ne pas proposer de programme BBA. Cela implique que toutes les autres grandes écoles ont jugé bon d’ouvrir un bachelor sous leur nom (l’ESSEC, Toulouse Business School, Kedge Business School, Montpellier Business School…). Mais pourquoi le bachelor intéresse-t-il autant les grandes écoles de commerce ?
Les grandes écoles sont obnubilées par leur place dans le classement des écoles de commerce post bac et post prepa, et c’est tout à leur honneur. Or, tous les classements d’école de commerce prennent en compte des critères tels que le nombre d’étudiants étrangers dans l’école, la renommée de l’école à l’étranger ou l’attractivité de l’école pour les étrangers. Il s’avère que le BBA est un diplôme très reconnu à l’étranger, et surtout plus connu que le système des classes préparatoires. Les grandes écoles de commerce ont donc tout à gagner avec un cursus BBA, qui leur permet de promouvoir leur marque à l’étranger.
C’est par exemple le cas de l’ESCP qui a ouvert en 2015 un programme bachelor. Jusqu’à maintenant, ce programme était réservé aux étudiants étrangers uniquement. Mais le développement du BBA est au cœur de la stratégie actuelle de l’ESCP. C’est pourquoi, depuis la rentrée de septembre 2018, le BBA ESCP est ouvert aux lycéens français également. Cela fait suite au rapprochement entre l’école de commerce post-bac Novancia et l’ESCP Europe.
Un autre exemple assez flagrant est celui du bachelor BBA EDHEC. Ce programme plus ancien, né en 1988, a ouvert sous le nom d’ESPEME. L’administration de l’EDHEC a réformé son programme bachelor, et a notamment décidé de le renommer en BBA EDHEC en 2014. Ainsi, la marque de l’école apparaît dans l’intitulé du bachelor. Cela illustre bien la volonté des grandes écoles d’accroître leur visibilité en France et à l’étranger.
Mais les bachelors sont souvent controversés parmi les étudiants venant de prépa
Ainsi, les programmes BBA des Grandes Écoles de commerce bénéficient du nom de l’École en question à l’étranger, et d’un corps professoral qualifié. Cela s’avère être un bon compromis pour les lycéens qui ne souhaitent pas faire de classe préparatoire (prépa HEC) mais qui sont intéressés par une école de commerce.
Pour les effectifs d’étudiants de classes prépa, et pour ceux qui sortent de prépa HEC, la prolifération des programmes bachelors dans les grandes écoles de commerce n’est pas toujours accueillie comme une bonne nouvelle. Après avoir travaillé dur pendant 2, voire 3 ans, il est difficile d’accepter que des élèves sortant tout juste du lycée bénéficient de la renommée de la même école, alors que ces derniers ne sont pas passés par la CPGE.
En effet, aux yeux des employeurs, et particulièrement à l’étranger, les bachelors ont le statut d’alumni de l’école, au même titre que les étudiants en programme grande école. Le bachelor devient alors un moyen de contourner la prépa. Lorsque le BBA d’une grande école a le même nom que le programme grande école, la frontière entre les deux programmes peut sembler brouillée. Pour les grandes écoles, il s’agit alors de choisir entre la visibilité et la lisibilité de leurs programmes.
Y a-t-il un réel impact pour l’avenir des programmes grande école ?
Ces propos sont tout de même à nuancer : un bachelor degree n’équivaut pas à un diplôme du programme grande école. Si ce n’est pas forcément vrai à l’étranger, un employeur en France fera toujours la différence entre un étudiant qui est passé par la prépa HEC et un autre qui a intégré une école de commerce post-bac. Les étudiants de programme grande école devraient mettre de l’eau dans le vin quant aux bachelors. En effet, il n’est pas dit qu’à terme cela ait des effets négatifs sur leur futur. Au contraire, les bachelors participent à promouvoir un peu plus leurs écoles à l’étranger.
[Cet article n’a vocation à dénigrer ni les écoles de commerce post-bac, ni les classes prépa. Quelle que soit la voie choisie, des opportunités s’ouvriront à vous, et c’est votre façon d’y réagir qui fera votre réussite.]
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Mathilde Fallacher
À propos de Mathilde
Ancienne étudiante de prépa ECG, j’ai intégré l’ESCP. Je participe au blog de Groupe Réussite pour partager mon expérience et mon point de vue sur la prépa et les écoles de commerce.