Résumé de l’histoire de la démocratie aux Etats-Unis
L’objectif de ce résumé complet de l’histoire de la démocratie américaine est de donner aux élèves de prépa scientifique en 2019/2020 un peu de culture générale sur le thème de français philo au programme de prépa : La démocratie. Bien comprendre les dates clés de la démocratie aux Etats-Unis est essentiel pour aborder de manière sereine l’une des œuvres au programme de prépa scientifique sur la démocratie. La connaissance des principes démocratiques des Etats-Unis est un donc une condition sine qua non pour réussir l’épreuve de français aux concours Centrale ou Mines-Ponts en plus de la connaissance de quelques citations clé sur le thème de la démocratie et d’une bonne connaissance des principes de la démocratie française.
La Déclaration d’indépendance
1776 : les États-Unis d’Amérique sont fondés en 1776 à partir des colonies britanniques de la côte Atlantique de l’Amérique du Nord. Dès 1775, la frustration provoquée par diverses pratiques de la Couronne britannique en matière d’impôts, conduit à la révolte des colons du Massachusetts. Le 4 juillet 1776, les membres du Congrès parmi lesquels Jefferson, Benjamin Franklin et John Adams rédigent la Déclaration d’Indépendance des États-Unis qui s’inspire grandement des idées des philosophes des Lumières. Chacune des treize colonies devient un État des États-Unis, rédige une constitution et organise son propre gouvernement. Il devient alors nécessaire pour le Congrès d’asseoir sa légitimité et de confirmer ses droits à travers un texte légal définissant le fonctionnement de l’union. Les grands principes de la démocratie modernes sont posés : existence de droits inaliénables, pouvoir issu du peuple… : « Tous les hommes sont nés égaux ; ils sont dotés par leur Créateur de certains droits inaliénables […]. Les gouvernements sont établis par les hommes pour garantir ces droits et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés ». Les colons loyalistes, restés fidèles au roi de Grande-Bretagne, s’exilent au Canada.
La Constitution américaine
1787 : la Constitution des Etats-Unis d’Amérique, première Constitution du monde, est adoptée le 17 septembre 1787 et entre en vigueur le 4 mars 1789. Elle donne naissance à une fédération de treize Etats fédérés (les treize bandes sur le drapeau américain) et définit les contours d’une démocratie représentative garantissant une société ouverte et égalitaire. Elle concilie le pouvoir des États avec le pouvoir fédéral centralisateur, tout en garantissant les institutions. Chaque État se gouverne lui-même, possède ses assemblées, ses cours de justice et son gouvernement dirigé par un gouverneur. Le Gouvernement Central ou Fédéral exerce sa souveraineté sur l’armée et la défense, la monnaie commune, les relations extérieures et le commerce extérieur. Cette organisation fédérale est toujours en place aujourd’hui. Chaque citoyen est citoyen de l’Etat Fédéral et de son propre état.
* La Constitution fonde donc les bases de la démocratie même si le suffrage n’est pas encore universel.
* La Constitution assure le respect des libertés individuelles des citoyens américains.
* La Constitution applique le principe de séparation des pouvoirs afin d’éviter la tyrannie.
* La Constitution instaure l’égalité des États en politique : chaque État, quelle que soit sa superficie ou son poids démographique, désigne deux sénateurs à Washington.
1789. George Washington, qui commanda les troupes des insurgés pendant la guerre d’indépendance, est le premier président élu (1789-1797). Le Congrès adopte les premières lois définissant le mode de gouvernement.
1791. Les dix premiers amendements sont inscrits dans la Constitution. Bien que la constitution ne reconnaisse pas l’existence de partis politiques, les désaccords sur le texte font émerger deux « factions » : les fédéralistes et les anti-fédéralistes. Ces derniers défendent les droits des États et l’idée d’un gouvernement central faible. Ils forment un noyau politique qui est à l’origine du parti républicain-démocrate. Ils prennent le contrôle du Gouvernement Fédéral avec l’élection du président Thomas Jefferson (1801-1809).
1798 : la Constitution organise les trois pouvoirs selon les idées de Locke et de Montesquieu (voir schéma ci-dessous). Le pouvoir exécutif est confié à un président élu, le pouvoir législatif appartient aux deux Chambres (des représentants et du Sénat), le pouvoir judiciaire est représenté par la Cour suprême. Le droit de vote est étendu pour devenir, dès 1800, pratiquement universel dans 7 des 13 États que compte l’Union.
La révolution américaine et son influence considérable en Europe
1801-1825. La vie politique étasunienne est animée par deux grands partis, l’un dénommé Parti républicain-démocrate, l’autre Parti Fédéraliste. Les républicains-démocrates ont un leader immense en la personne de Thomas Jefferson, auteur de la Déclaration d’indépendance. Issus des milieux aisés, ce sont des adeptes des Lumières. Ils préconisent une fédération aux liens très lâches, pacifique et ouverte et se montrent d’ardents défenseurs de la liberté individuelle. Les républicains-démocrates vont rester au pouvoir sans discontinuer de 1801 à 1825 sous les présidences successives de Jefferson, Madison et Monroe, pendant l’ère dite « des bons sentiments ».
1861-1865 : l’abolition de l’esclavage fait l’objet d’une guerre civile (Guerre de Sécession). La guerre oppose les États-Unis d’Amérique (« l’Union »), dirigés par Abraham Lincoln (fervent abolitionniste), et les États confédérés d’Amérique (« la Confédération »), dirigés par Jefferson Davis et rassemblant onze États du Sud qui avaient fait sécession des États-Unis. Cette guerre affirme la prépondérance du modèle économique du Nord, l’industrie employant des ouvriers, sur celui du Sud, l’agriculture employant des esclaves. Elle met fin à l’esclavage aux États-Unis (4 millions de Noirs seront émancipés grâce au 13e amendement de la Constitution), restaure l’Union et renforce le rôle du gouvernement fédéral.
1866. Le 14e amendement de la Constitution affirme l’égalité des droits politiques pour les Noirs. Toutefois la ségrégation* est établie dans les lieux publics
1867. Le 15e amendement de la Constitution déclare que le droit de vote ne saurait être restreint pour des questions de race, de couleur ou de condition antérieure de servitude. Toutefois, les Etats sudistes résistent et une société secrète créée en 1866, le Ku Klux Klan, répand la terreur (lynchage) parmi les Noirs pour les pousser à ne pas voter. Les sudistes, contournant la loi, exigent également que les électeurs sachent lire, écrire et commenter la Constitution. Les Noirs illettrés sont donc exclus de ce suffrage capacitaire.
Romain Berry
A propos de Romain
Romain Berry est professeur et agrégé de Lettres Modernes. Il donne cours au lycée Claude Fauriel de Saint-Etienne (42), en prépa CPGE littéraire (Khâgne, option Lettres Modernes) et prépa scientifique (PCSI et MP*).
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