Les différences majeures entre la prépa et la vie en école
Si l’on parle de fracture entre le lycée et la classe préparatoire, c’est bien qu’un véritable bouleversement s’opère entre la classe préparatoire (prépa HEC voie ECG ou ECT) et l’entrée en école de commerce. En effet, la grande différence entre le lycée et la classe préparatoire est la quantité de travail à fournir, le niveau attendu, et par conséquent la méthode de travail.
Mais les élèves restent tout autant encadrés que par le passé – si ce n’est plus. Les professeurs veillent à l’assiduité, au rendu des devoirs, encouragent et félicitent en cas de réussite à un DST, et sont en général attentifs en cas de baisse de résultats ou d’attention. En revanche, lorsque les élèves de classe préparatoire deviennent des étudiants en école de commerce, leur vie quotidienne change du tout au tout.
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Un nouveau format de cours en école de commerce
Dans la majorité des écoles, finies les classes ! Les cours ont lieu en amphi pour une soixantaine de personnes, ce qui complique le contrôle de l’assiduité. Les professeurs font généralement passer une feuille d’émargement dans les rangs, et c’est alors à chacun de se responsabiliser. Cependant, certaines écoles ont dû agir face à la montée de l’absentéisme dans les cours magistraux.
Ainsi, l’appel a été rendu obligatoire, et l’école prononce des sanctions. Par exemple, à l’ESCP, les élèves ayant plus de deux absences dans une matière sont déclarés démissionnaires et doivent passer le rattrapage. Il n’est pas rare que de très bons élèves de prépa se relâchent totalement en école pour ne pratiquement plus rien faire de scolaire, mettant en péril leur passage en 2ème année ou leur place dans l’école.
Certains élèves en école prennent même des cours particuliers pour palier ce manque de structure ou de maturité de leur part. Les élèves de prépa deviennent pour la première fois de véritables étudiants, ils ne sont plus pris par la main, dès lors une sorte de seconde crise d’adolescence peut frapper certains.
Autre grande différence : les matières enseignées. Oubliez les maths théoriques du programme de prépa HEC, les endomorphismes et autres matrices. En première année, les écoles souhaitent former les étudiants aux bases du management en entreprise, et l’on y apprend des fondements de marketing, de finance, de droit, de statistiques, de comptabilité… De manière générale, les élèves sortant de classe préparatoire sont surpris par la facilité des enseignements et par le niveau attendu.
Cependant, le travail à fournir est très différent de celui des années précédentes. Si le travail personnel d’apprentissage est relativement faible, ce sont les travaux de groupe qui priment. Dans de nombreuses matières, les étudiants sont regroupés en petits groupes pour réaliser un projet, que ce soit une étude marketing sur un produit et dans un pays donné, une monographie de droit de l’entreprise ou encore un cas de comptabilité à résoudre.
Ces projets de groupe comptent pour une partie importante de la note finale (un tiers en général) et constituent la majorité du travail réalisé en école de commerce. Cette collaboration entre étudiants pourra sembler difficile à certains au sortir d’années de prépas très individualistes.
Un nouveau mode de vie en école de commerce
Avec 20 heures de cours par semaine et un travail à la maison peu important, il reste évidemment beaucoup de temps dans la semaine. Ce n’est pas pour autant que l’idée reçue « on ne fait plus rien en école » est vraie, car la vie associative prend le relais. En effet, les associations deviennent le centre de la vie étudiante dans toutes les écoles de commerce, malgré des différences notables dans les processus de sélection. En début d’année, les élèves découvrent les associations et les moyens d’y rentrer.
Ainsi, les premières semaines sont entièrement consacrées au recrutement associatif, que ce soit par le biais d’entretiens personnels, d’auditions ou de « listes ». Dans plusieurs écoles, on « liste » pour élire les différents bureaux : Bureau des Élèves (BDE), Bureau des Sports (BDS), Bureau des Arts (BDA), mais d’autres écoles font preuve d’originalité.
À l’EM Lyon, il existe des listes pour le Petit Paumé – guide des sorties et des restaurants à Lyon – et le Ski Club, à HEC la Junior Entreprise liste également. Les listes animent l’école pendant la période concernée (deux semaines à Audencia BS, 1 mois à l’ESCP…) car les élèves organisent des soirées pour les étudiants, des événements originaux pendant la journée, des défis, des petits déjeuners…
Tout cela pour convaincre la promo que la liste est apte à être élue et, l’année suivante, à assurer la meilleure vie étudiante possible. Attention à ne pas inverser le ratio école/association, celui-ci doit rester sain. Un extrême ne doit pas en chasser un autre.
La grande différence entre la prépa et l’école, c’est que la vie en école laisse plus de temps pour l’épanouissement personnel.
Une première approche du monde de l’entreprise
Après cette courte description de la vie en école de commerce, on pourrait conclure que tout n’est fait que d’amusement, d’événements extrascolaires, de soirées, et donc que l’école ne remplit pas sa mission de former les managers de demain.
C’est tout le contraire. Les associations sont (doivent être) le moyen de toucher au monde professionnel de la façon la plus concrète qui soit, et elles complètent notre formation théorique acquise en classe préparatoire par du travail pratique, sur le terrain.
C’est dans le cadre du travail associatif qu’il faut démarcher des entreprises afin qu’elles offrent des sponsors, gérer des budgets de plusieurs dizaines de milliers d’euros, convaincre les cadres dirigeants de la pertinence d’un projet afin de trouver un financement, négocier des partenariats complexes et offrir de la visibilité aux entreprises en retour… En résumé, il s’agit bien d’un avant-goût de la vie professionnelle, appliqué à un sujet qui nous plait en premier lieu !
Les étudiants ont par ailleurs la possibilité d’aller plus loin dans ce genre de démarche en rejoignant une association délibérément professionnelle (comme la Junior Entreprise) : le trait d’union avant d’aborder réellement le monde professionnel en stage.
Un nouveau monde auquel il faut savoir s’adapter
Mais pour des étudiants qui sortent de deux ans de classe préparatoire, cette image peut se révéler légèrement angoissante. Comment « réussir » dans un environnement où les critères de succès ne sont plus les notes à un devoir ou un classement, mais une place dans une association ou un stage décroché dans l’entreprise qui nous fait rêver ?
Au-delà des heures de cours, c’est le véritable enseignement que donne l’école de commerce aujourd’hui : apprendre à saisir toutes les opportunités qui s’offrent à nous pour obtenir le travail que l’on souhaite. Cela se fait par le biais des personnes que l’on rencontre tout au long de notre parcours, par le biais des anciens de nos associations. En école, on cultive son réseau tôt et peut-être même que l’on côtoie déjà ses futurs collègues ?
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Marie Giraudeau
À propos de Marie
Ancienne élève de prépa ECG, j’ai intégré l’ESCP. Je contribue ponctuellement pour Groupe Réussite afin de donner mon analyse des défis des classes préparatoires économiques et de la vie en école de commerce.