Pour la rentrée 2021, la force de vivre est le nouveau thème de français en prépa scientifique. Ce thème de français est valable pour les 2 prochaines années de prépa. Vous pouvez d’ores et déjà commencer à le travailler pour réussir votre rentrée. Ce thème étant vaste et regroupant de nombreuses œuvres, il vous permettra d’améliorer votre culture générale.
Dissertation sur la force de vivre : le pouvoir de l’art et la culture
Sujet :
« Je ne puis concevoir qu’un homme vraiment heureux puisse jamais songer à l’art. Vivre vraiment, c’est avoir la plénitude. Est-ce que l’art est autre chose qu’un aveu de notre impuissance ? ». Vous justifierez l’application de cette considération de Richard Wagner (Lettre du 12 janvier 1852 à son ami Uhlig) aux œuvres du programme de la force de vivre en prépa scientifique.
N.B. : il ne s’agit pas ici de contester la citation de Wagner – tout au plus peut-on la relativiser. En effet, le sujet précise qu’il s’agit de « justifier l’application » de cette citation, et non de dire « dans quelle mesure elle est justifiée » [ce qui aurait nécessité par exemple un II / la remettant en question]. Il importe par conséquent de se concentrer sur un point de vue, en l’expliquant, en le développant.
Introduction : dissertation sur la force de vivre en prépa scientifique
[Introduction]
[Accroche]
« La culture, c’est ce qui répond à l’homme quand il se demande ce qu’il fait sur la terre » avait proclamé André Malraux, écrivain et ministre de la Culture, dans un discours prononcé pour l’inauguration de la Maison de la culture d’Amiens le 19 mars 1966. Pour Malraux en effet, la culture était consubstantielle à l’existence humaine : elle était non un supplément d’âme, mais une nécessité intrinsèque faisant appel aux fibres mêmes de notre humanité, dans toute situation.
[Définition du sujet]
Pourtant dans cette lettre du 12 janvier 1852, le grand compositeur Richard Wagner apporte une précision à cette pensée : certes, la culture est essentielle… Mais seulement pour les femmes et les hommes qui n’ont pas atteint une forme de bonheur durable et complète. Ainsi dans cette citation, Wagner pose un paradoxe : une incompatibilité entre l’existence d’un état de « plénitude » (c’est-à-dire un état de bonheur durable complet, « plein », un épanouissement intégral qui est davantage qu’une satisfaction temporaire) et la nécessité de l’art. Nous comprendrons « l’art » dans son acception générique : comme une forme de création culturelle, de rencontre entre la pensée humaine et un support créatif. Nous nous attacherons cependant à nous situer tant du point de vue du « consommateur » d’art que du créateur – la citation de Wagner rendant possible cette double lecture.
Pour Wagner, l’incompatibilité est telle entre bonheur et art que le compositeur choisit d’employer le terme « songer » – non pas simplement penser ou imaginer, mais « songer », c’est-à-dire une sorte de rêverie accidentelle, un hasard peu probable. Dès lors pour Wagner, l’art naîtrait de ce paradoxe : il serait indispensable mais catégoriel, nécessaire mais conjoncturel, car dépendant de l’état de bonheur complet (« vivre vraiment » est synonyme de plénitude) d’un individu donné (« l’homme » pouvant être rapproché ici non de sa conception genrée, mais de l’humanité en général). L’art, en somme, serait un remède, un pis-aller, un baume, pour compenser « l’impuissance » de l’homme à atteindre un état de bonheur complet et durable.
[Annonce du plan]
L’art peut bien apparaître comme un remède à l’impuissance, à la souffrance de vivre, dans la mesure où elle est un vecteur d’évasion et de divertissement, nous permettant de penser à autre chose que notre propre malheur. Mais l’art est plus qu’un divertissement : c’est aussi un moyen de surmonter avec efficacité la souffrance, notamment par la catharsis qu’il permet. Ce remède à l’impuissance nécessite cependant une certaine approche artistique de la vie, un éthos artistique qui conditionne l’efficacité de l’art comme remède, à une certaine philosophie de vie. En définitive, la force de vivre peut être atteinte grâce à l’art, mais à certaines conditions.
Première partie de la dissertation sur la force de vivre en prepa
[Annonce du I/] Si l’art est ce baume qui permet de soulager notre impuissance à vivre heureux, c’est parce qu’il est échappatoire, évasion et divertissement.
[I-1 Annonce de l’idée et développement]
Face à l’impuissance de vivre heureux dans son environnement, la culture et l’art offrent des possibilités d’évasion. Ainsi que l’évoquait Richard Wagner dans cette citation, la culture et l’art semblent, en effet, indispensables à qui n’est pas heureux, à qui n’a pas atteint la plénitude : l’art devient alors l’aveu de l’impuissance à vivre heureux, à atteindre le bonheur de vivre. La culture (que nous prenons ici comme synonyme de forme d’expression artistique) nous transporte en effet dans un ailleurs plus rassurant, plus apaisant, nous permettant d’oublier les difficultés présentes et la douleur de la réalité ambiante, remplaçant la faiblesse de vivre par le bonheur d’un autre univers.
[Exemple 1]
C’est cette qualité de la culture à nous permettre de nous évader, qui se perçoit particulièrement dans la zone de Tchernobyl, pour plusieurs témoins interrogés par Svetlana Alexievitch. Le sous-titre d’une des rencontres, celle de Katia P. est ainsi éclairant : « Monologue sur la difficulté de vivre sans Tchekhov ni Tolstoï » (deux grands romanciers russes). Katia P. relate plus précisément le témoignage de sa mère : « Et soudain, il n’y a plus de livres utilisables. Maman se sent perdue. Elle ne sait pas vivre sans le conseil des livres… Sans Tchekhov et Tolstoï. ». C’est en raison de ce pouvoir de l’art que, lorsque la mère est autorisée à rentrer chez elle, un mois après l’évacuation, elle emporte, parmi les éléments essentiels, non seulement une « couverture chaude », un « manteau d’hiver », mais aussi « la collection complète de Tchekhov » selon Katia P.
[Exemple 2 : deux exemples ne sont pas indispensables par chaque paragraphe, mais ne pas hésiter si vous avez de la matière !]
C’est ce même pouvoir consolateur et apaisant de l’œuvre d’art que Victor Hugo évoque dans le poème « A Paul M. » (Livre V des Contemplations) : il s’agit là d’une dédicace à Paul Meurice, un dramaturge aujourd’hui quelque peu oublié, qui avait dédicacé lui-même son drame Paris, une œuvre progressiste, à Victor Hugo. Dans ce poème, toujours marqué par la mort de Léopoldine, Hugo estime que Meurice « répan[d] l’idéal comme un baume » qui apaise la « plaie » du poète, « où dort la douleur ».
[Conclusion et transition vers le I/2]
Ainsi nous voyons bien que Wagner pouvait avoir raison dans son extrait : l’art est indispensable, pour remédier à une impuissance, celle d’atteindre le bonheur. Ce pouvoir consolateur est d’autant plus fort lorsque la « consommation » de l’art ou de la culture permet à ceux dans la douleur, de se retrouver en communauté.
Ulysse Grasset
Ancien élève de prépa Khâgne A/L à Louis Le grand, diplômé de l’ENS Ulm et d’HEC, je contribue au blog de Groupe Réussite et je donne des cours de francais aux élèves de prépa.
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[Problématisation] En quoi en effet, dans la lecture des trois œuvres au programme, l’art peut apparaître comme ce baume consolateur, comme une consolation face à l’impossibilité de « vivre vraiment » – que ce soit après la perte de Léopoldine, face au nihilisme ambiant, ou dans la zone contaminée de Tchernobyl ? Il s’agit ainsi d’étudier la relation, peut-être paradoxale, entre d’un côté, la difficulté de vivre et de l’autre, la nécessité de l’art pour compenser cette difficulté. Il s’agira enfin de voir comment, à quelles conditions, l’art peut être ce baume consolateur : est-ce le cas pour tous les hommes en particulier, ou bien le « notre » de Wagner (« notre impuissance ») ne comprend-t-il que les artistes comme lui ? Pour résumer, nous nous demanderons ainsi dans quelle mesure la force de l’art permet de compenser la faiblesse de vivre.