L’histoire des CPGE débute avec des origines militaires
Longtemps exclusivement scientifique, l’origine des classes préparatoires réside dans la réponse à la nécessité pour l’armée française sous l’Ancien Régime de recruter les meilleurs éléments possibles. La noblesse n’étant pas une garantie de maîtrise de techniques militaires complexes, le marquis de Vauban instaure en 1692 un premier concours d’admission dans le génie, affirmant que “le mérite seul et la capacité des gens leur attirent des emplois”. C’est ainsi que débute l’histoire des classes préparatoires. Elles répondent à un besoin, sélectionner les meilleurs. Toutefois, pour nuancer cette apparente méritocratie, il convient de rappeler que les roturiers demeurent bien entendu exclus de ces métiers.
Avec une complexification croissante du matériel de l’armée, les concours se généralisent et on observe un développement concomitant d’institutions privées de préparation des concours militaires d’admission dans le génie, l’artillerie, la marine ou les rangs d’officier supérieur. L’ancêtre des classes préparatoires telles que nous les connaissons aujourd’hui trouve donc son origine dans l’Armée royale, voyant le jour avec ce besoin de sélection de la part des armées savantes.
Élargissement et évolution des prépas avec la Révolution Française
Mais c’est avec la Révolution Française que l’histoire des classes préparatoires connaît un véritable tournant. Abolition des privilèges oblige, la sélection préalable par la noblesse est supprimée et les concours sont désormais accessibles à tout citoyen. La République affirme sa volonté méritocratique de recruter les meilleurs candidats, militaires et désormais civils. En effet, la Convention Nationale crée l’Ecole Centrale des Travaux publics en 1794, rebaptisée École polytechnique l’année suivante.
La création de l’Ecole Polytechnique permet de centraliser les formations théoriques d’ingénierie, chaque ingénieur intègre Polytechnique avant de rejoindre d’autres écoles d’ingénieurs pour mettre le savoir théorique en application. On était alors bien loin du système actuel et de l’affectation via l’algorithme SCEI. Les institutions de préparation de l’Ancien Régime disparaissent. La logistique centralisée des concours n’existant pas à l’époque, l’examen est exclusivement oral et mené par des examinateurs se déplaçant dans tout le pays, type oral de maths de prépa HEC ou scientifique.
Histoire des CPGE au 19ème siècle et création des grandes écoles
Sous Napoléon Bonaparte, la préparation se fait dans les lycées, nouvellement institués pour former “l’élite de la Nation”, elle passe par les cours de mathématiques dispensés dans les fameuses classes de mathématiques spéciales. En effet, tout enseignement supérieur en dehors de l’université est alors prohibé. Ceci explique, pourquoi aujourd’hui encore, les CPGE sont rattachées à des établissements secondaires. C’est à partir de 1818 que le modèle de sélection sur concours de Polytechnique commence à s’étendre : la moitié des élèves de l’école Saint-Cyr sont sélectionnés par cette voie, puis la totalité en 1830.
Les quatre écoles du gouvernement (c’est seulement à postériori que l’on parlera de “grandes écoles”), Polytechnique, Saint-Cyr, l’École Navale et l’École Forestière, recrutent par concours grâce aux mêmes examinateurs. Mais il faut attendre 1852 pour voir la création des classes de mathématiques spéciales postérieures au programme de terminale ! Ces classes préparent aux concours des quatre écoles du gouvernement comme l’X ou l’Ecole Normale Supérieure de Paris.
A la fin du XIXème siècle, plusieurs décennies après la naissance des classes préparatoires, elles regroupent moins de 10 000 étudiants, effectifs qui seront stables jusqu’aux années 1960 ! Ceci s’explique par le caractère très restreint de l’enseignement supérieur sur cette période.
La création des CPGE littéraires khâgnes marque l’histoire des prépas
Les classes préparatoires littéraires trouvent leur origine dans les classes rhétoriques des lycées, qui visent à préparer au concours de l’Ecole Normale Supérieure de Paris (ENS), et ce de 1830 à 1890. Le directeur de l’ENS Numa Denis Fustel de Coulanges souhaite mettre en place des classes autonomes, qui se développeront aux lycées Louis-le-Grand et Henri IV dans les années 1890 : les khâgnes en tant prépa littéraire sont nées. Elles ne concernent toutefois qu’un nombre restreint d’étudiants.
Évolution des classes prépa : prépas commerciales visant HEC et l’ESCP
Les écoles de commerce sont en France des institutions anciennes : l’ESCP est fondée en 1819. Malgré la sélection par concours, pas systématique (elle est instaurée en 1892 à HEC, et supprimée en 1906), la première classe préparatoire commerciale ne voit le jour qu’en 1920, au lycée Carnot. C’est à partir des années 1970 que ces prépas « épices » comme on dit dans le jargon des prépas se répandront dans les lycées, et se feront désormais en deux ans à partir de 1995 au lieu d’un an auparavant (la prépa 2 en 1 ayant décidé de poursuivre la prépa HEC en 1 après cette date).
Démocratisation des classes prépa, évolution à la hausse des effectifs
L’histoire des classes préparatoires est bouleversée par la démocratisation de l’enseignement supérieur post Mai 68. Elle entraîne une très forte augmentation globale du nombre d’étudiants, ce qui touche bien entendu les classes préparatoires, qui se multiplient en même temps que les établissements scientifiques et commerciaux. On compte environ 85 000 étudiants en CPGE de nos jours, contre 8 600 en 1947. Pour connaître l’évolution des effectifs de prépa CPGE jusqu’à nos jours, rendez-vous sur le blog de Groupe Réussite.
Cette démocratisation de la prépa permet une diversification de ses étudiants : plus de 36 000 élèves sont des étudiantes, même si leur part reste largement minoritaire dans les CPGE scientifiques, notamment MP et PC. Elle est également géographique, la région parisienne ne rassemblant plus que 20% des étudiants de prépa contre 40% en 1970.
Toutefois, les CPGE restent assez peu diverses socialement, ne comptant que 6% d’enfants d’ouvriers contre 52% d’enfants de cadres supérieurs, ce qui lui vaut d’importantes critiques. Celles-ci portent également sur la très forte quantité de travail exigée, l’encadrement des étudiants plus fort et donc plus coûteux qu’à l’université. De plus, on pointe du doigt son décalage par rapport à l’évolution internationale de l’enseignement supérieur. En outre, elles sont de plus en plus concurrencées par les Admissions Parallèles et les écoles post-bac.
Néanmoins, même si les CUPGE essaient de se faire une place, il est indéniable que les CPGE restent aujourd’hui en France la voie royale menant aux grandes écoles. Le taux d’intégration dans les écoles d’ingénieur après une prépa est de près de 80% et de près de 70% pour les écoles de commerce. Alors va-t-on vers une fin du modèle certes très franco-français des CPGE, comme notre fiction sur la fin des prépa l’imagine ? Rien n’est moins sûr. Mais l’histoire des classes préparatoires reste à écrire, et leur évolution plus que probable, ne serait-ce que pour s’adapter à une réforme du baccalauréat mettant fin aux filières S, ES et L.
L'histoire des prépas débute à la fin du 17ème siècle grâce au marquis de Vauban.
Ce qui marque l'avènement des classes préparatoires, c'est la nécessité pour l'Armée de sélectionner les meilleurs éléments.
Les concours se déroulaient en fait sous forme d'examen oral, car les concours n'étaient pas centralisés comme aujourd'hui.
Il n'y a jamais eu autant d'élèves dans l'histoire des classes prépas, avec environ 87 000 élèves inscrits. Quand les classes préparatoires ont-elles été créées ?
Pourquoi les classes préparatoires ont-elles été créées ?
Comment se déroulaient les concours auparavant ?
Combien y-a-t-il aujourd'hui d'élèves en CPGE ?
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