Si le baccalauréat, institué au début du XIXe siècle, n’a eu de cesse d’évoluer, il est intéressant de se pencher sur l’évolution du taux de réussite au bac ces dernières années, à la veille de la réforme du Bac.
Pourcentage de réussite au bac : évolution à la hausse depuis 1950
Le taux de réussite au bac n’a cessé d’augmenter depuis 1950 et les statistiques aujourd’hui sont sans commune mesure avec ce qui pouvait être constaté dans les années 1960 à 1980, où le % réussite au bac se situait aux alentours de 60-70%.
Ce taux de réussite au bac a en effet bondi de 26,2 points entre 1967 et 2017 passant d’un pourcentage de réussite au bac de 61,7 % en 1967 à 87,9 % en 2017. Une hausse lissée de manière relativement progressive au fil des années. Elle peut être accentuée par le doublement des sujets du bac. Une augmentation des taux de mentions au bac peut également être constatée et expliquée par les conditions strictes d’admissions en prepa ou grandes écoles. La sélection se fait donc après le bac alors que par le passé, l’obtention du bac était une fin en soi, aujourd’hui il invite à poursuivre des études supérieures.
Voici un graphique illustrant l’augmentation du taux de succès au bac depuis 1995 :
Les mentions au bac en hausse ces dernières années
A cette hausse globale des taux de réussite au bac est corrélée une augmentation significative du pourcentage de mentions au bac obtenues par les élèves de Terminale. Si, en 1967, seuls 32% des bacheliers pouvaient se targuer d’avoir obtenu une mention au bac, ils étaient, toutes séries confondues, déjà près d’un sur deux en 2017 (47,3%).
En 2019, 63% des bacheliers ont été admis avec une mention au bac et 30% ont obtenu la mention Bien ou Très Bien au bac. Dans la filière scientifique, le taux de mention Très Bien est ainsi passé de 1% il y a une vingtaine d’années, à plus de 12% aujourd’hui. Les élèves accompagnés par Groupe Réussite, dans la préparation des concours Accès et Sésame aux écoles de commerce post bac, et aux concours Advance, Puissance Alpha, Geipi Polytech ou Avenir pour intégrer les meilleures écoles d’ingénieurs post bac, ont tous obtenu une mention au bac. Se préparer à ces concours post bac exigeants et sélectifs des meilleures écoles de commerce post bac de France et des grandes écoles d’ingénieurs post bac, force les élèves à fournir un travail régulier et de qualité dès le mois de février, de travailler efficacement au lycée. Ainsi, la réussite du bac et l’obtention d’une belle mention sur son diplôme n’en sont que plus faciles.
L’obtention d’une mention au bac peut s’avérer importante pour les élèves n’ayant pas obtenu satisfaction dans leurs vœux sur Parcoursup. Ces élèves peuvent en effet être admis en classes préparatoires scientifiques ou prépa HEC grâce à leur mention Bien ou Très Bien. En 2019, le nombre d’inscrits en CPGE atteint les 85 070 élèves.
Graphique du taux de mention des bacheliers par filière, session juin 2019 :
Graphique représentant l’évolution du taux des mentions au bac, selon la voie, depuis 1997
Tableau représentant le taux de mention des bacheliers selon le type de bac, session juin 2019
Baisse du niveau du bac ou de celui des bacheliers ?
Si les mauvaises langues dénoncent une baisse du niveau du bac, cette assertion est difficilement vérifiable. En effet, il faudrait pour cela adopter une méthodologie similaire à celle du Program for International Student Assessment (PISA) qui mène une étude comparant les compétences acquises par les élèves en fin d’obligation de scolarité (16 ans), tous les trois ans, depuis l’année 2000. Or, une telle étude qualitative n’a jamais été mise en place pour les bacheliers. Une étude difficile à réaliser quant au nombre de données et de spécificités à prendre en compte pour élaborer une comparaison et aboutir à un résultat significatif.
Cependant, le processus de création des barèmes au bac présente toujours de nombreuses zones d’ombres et le fonctionnement des commissions d’harmonisation du bac reste elle aussi assez opaque. La difficulté, depuis déjà une dizaine d’années, pour obtenir une réponse claire et précise sur ce sujet continue d’alimenter le débat.
Mais cette évolution s’inscrit surtout dans la suite logique de la politique d’investissement publique menée à partir de la fin des années 1950, et qui a notamment permis d’augmenter significativement le taux d’accès au bac, de contribuer à l’élévation du niveau scolaire et donc d’augmenter le pourcentage de réussite au bac. En effet avec le temps l’examen du bac s’est démocratisé, il y a plus d’étudiants qui entrent dans le supérieur qu’auparavant, par conséquent plus de diplômés.
Rentre également en compte la prise de conscience de l’enjeu lié aux études de la part des élèves. L’obtention du bac est la porte d’entrée vers les études supérieures. Sans le bac l’accès aux écoles ou aux universités est très compliqué voire impossible. C’est pour cela qu’il est important pour le futur étudiant de préparer le bac sérieusement, en suivant des stages de révisions, ou en s’entraînant chez lui avec des cours en ligne en terminale. Le milieu professionnel fortement concurrentiel, pousse lui aussi les étudiants à travailler davantage.
Accéder aux meilleures écoles de commerce ou aux meilleures écoles d’ingénieurs demande énormément de travail. Les révisions pour la préparation des concours aux grandes écoles post-bac les préparent également à la réussite de leur bac qui n’est plus qu’une formalité. Des efforts doublement récompensés, lorsqu’à la réussite du bac, s’ajoute une admission dans l’école de son choix.
Quel taux de réussite en Licence pour les bacheliers ?
D’un côté, un taux de réussite au bac en constante croissance, d’un autre, un taux d’échec et d’abandon conséquent dès la première année de Licence à la fac. D’après le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le taux de réussite en licence en 3 ou 4 ans s’élève seulement à 41,9 % en 2018. De même, 44% des étudiants sortant directement du bac passe de la première année à la deuxième année de licence. Une première année qui recense également 29 % d’abandon et 27 % de redoublants.
Le taux de réussite en licence est assez décevant, les étudiants issus d’un bac général (¾ des inscrits) sont seulement 37 % à valider la licence en 3 ans. 8% des étudiants de bac technologique valident leur diplôme, et les étudiants de bac professionnel (9 % des inscrits), sont quant à eux seulement 2% à valider leur licence.
Tableau sur le taux de réussite à la licence en 3 ou 4 ans des bacheliers 2014, inscrits en L1 en 2014 selon leur filière au lycée
Tableau sur le taux de réussite à la licence en 3 ou 4 ans, des bacheliers 2014, inscrits en L1 en 2014 selon la mention obtenue au bac
Résultats du Bac 2019 et évolution
Penchons nous sur les résultats du bac fournis par le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse :
Sur les 755 900 candidats qui se sont présentés à la session de juin 2019, 88,1% l’ont obtenu, soit 665 900 candidats admis. Ce taux d’obtention, légèrement inférieur (-0,2 point) à celui de 2018, s’est stabilisé aux alentours de 88% depuis 2014.
Il augmente toutefois légèrement, de 0,1 point dans les séries générales qui représentent plus de la moitié des candidats (51%), atteignant ainsi les 91,2%. En tête, le Bac L avec un taux de 91,6%, en hausse de 0,9 point par rapport à 2018, suivi du Bac S avec 91,4% de réussite (-0,4 point) et du Bac ES où 90,7% des candidats deviennent bacheliers (+0,4 point).
La voie professionnelle, qui regroupait 28% des candidats, permet à 82,3% d’entre eux de décrocher le fameux sésame, soit 0,3 point de moins qu’en 2018. Là encore, il reste en cohérence avec les taux de réussite au bac observés depuis 2014, compris entre 80,5% et 82,6%.
Les séries technologiques, avec 21% des candidats, présentent quant à elles un taux de réussite au bac de 88,1 %, soit une baisse de 0,8 point par rapport à 2018 sur un taux qui avait toutefois enregistré une forte augmentation entre 2005 et 2014.
A cela s’ajoute, les élèves qui décident de passer le bac en candidat libre, un total de 20 474 présents soit 2,75 % de l’effectif total avec un taux de réussite au bac en tant que candidat libre égal à 49%.
La part de bacheliers dans une génération (part d’une classe d’âge) perd 1,0 point par rapport à 2018, atteignant les 79,7 %, dont 42,5 % avec un baccalauréat général, 16,4 % en technologique et 20,8 % avec un diplôme professionnel.
Source : Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse
Les résultats du bac 2020 et le pourcentage de réussite au bac 2020 apporteront-ils, peut-être, un nouveau regard sur le vrai niveau des bacheliers ? Ils marqueraient alors un point clé dans l’historique des taux de réussite au bac.
Quelle réussite aux résultats du bac avec le Bac 2021 ?
En 2019, la part des bacheliers d’une génération s’élevait à 79,7 %* ( -1 point par rapport à 2018) contre seulement 6 % de bacheliers d’une classe d’âge en 1950.
Graphique sur l’évolution du pourcentage de bacheliers d’une génération, de 1950 à 2017
Le nouveau bac 2021 fera la part belle au contrôle continu qui comptera désormais pour 40 % de la note, les 60 % restant étant attribués à l’issue des épreuves finales. Cela permettra donc de récompenser un travail régulier sur l’ensemble de l’année et devrait refléter plus fidèlement le niveau des élèves en évitant les mauvaises surprises. Dès lors, lorsque les élèves estimeront leurs notes à l’aide du simulateur de notes au bac, ils devront renseigner aussi bien des notes pour les épreuves finales qu’une note pour le contrôle continu. À la suite de la réforme, les dates du bac ont également légèrement changé, puisque des épreuves sont réalisées en cours d’année.
Toutefois, il faudra attendre cette échéance pour en connaître l’impact réel sur les résultats et les taux de réussite au bac. Les statistiques du bac seront-elles réellement différentes avec les résultats du bac 2020 et du bac 2021 ? Le nombre d’élèves au rattrapage du bac va t-il être impacté ?
En 50 ans, la France a assisté à une croissance fulgurante des bacheliers d’une classe d’âge. Passant d’un taux de 20 % de bacheliers en 1970 à 79,7 % en 2019*. Une croissance rapide qui interroge, mais dans laquelle il ne faut pas oublier, depuis 1968, la création de bacs technologiques et professionnels qui, par des programmes plus spécifiques attirent un nouveau public d’élèves.
*Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse
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Sarah.