Les épreuves de culture générale aux concours de commerce
Présenter un concours pour entrer en école de commerce est exigeant. Au moindre faux pas, votre copie est déclassée, et vous perdez des places risquez de ne pas passer la barre d’admissibilité à l’écrit ou d’admission à l’oral. Qu’on le veuille ou non, cela a toujours été le cas tout au long de l’histoire des classes préparatoires et des concours. Progresser en culture générale en prépa HEC est donc essentiel pour réussir.
Dans les concours des écoles de commerce, le moindre point en moins peut vous coûter l’école de vos rêves et peut briser vos rêves d’intégrer les meilleures écoles de commerce,et notamment d’intégrer HEC. En culture générale pour les écoles de commerce, le défi est important et peut sembler inaccessible. Pourtant, avoir une bonne note en culture générale n’est pas insurmontable, que ce soit aux écrits BCE ou aux oraux d’HEC.
Vous avez, comme vous le savez, selon les écoles de commerce et les types de concours (post prépa, postbac, admission parallèle), différentes épreuves écrites en culture générale :
- Dissertation de culture générale
- Résumé / Contraction de texte
- Synthèse de document
- Argumentation sur un sujet d’actualité
- Commentaire d’un article de presse
Nous avons voulu répondre aux questions récurrentes sur les stratégies à mettre en œuvre afin d’obtenir le maximum de points aux épreuves écrites d’admissibilité de culture générale.*
Citations et références en culture générale
Est-il nécessaire de s’appuyer sur des références en culture gé ?
On conçoit aisément que pour la dissertation de culture générale, il est nécessaire de s’appuyer sur des références. Mais qu’en est-il pour les autres épreuves ?
La discipline s’intitule « culture générale », ce qui recouvre les champs littéraire, philosophique et historique, en particulier. C’est vrai que la dissertation de culture générale est l’exercice qui exige un savoir scientifique (= culture savante) pour pouvoir illustrer vos propos, tout comme les épreuves orales de culture générale – notamment l’oral d’HEC.
Mais l’arrière-plan culturel est aussi au cœur des textes proposés en contraction et en synthèse : il y est souvent fait allusion à des courants, à des périodes ou à des thèses philosophiques. En connaître les références vous aide à comprendre les documents des épreuves de culture générale.
Qu’entend-on par « références » en culture générale en prépa HEC ?
Les références en culture générale peuvent prendre différentes formes : évocation d’un courant culturel, d’un courant littéraire, d’un ouvrage, d’une théorie, d’un passage, d’une citation. Plus elles seront précises et contextualisées, plus elles seront valorisées.
De quelle nature sont ces références en culture gé ?
Les références en culture générale sont essentiellement philosophiques et littéraires, parfois artistiques. Des ouvrages de sociologie, d’économie ou de droit peuvent être convoqués, mais ce n’est pas ce qui est attendu dans une copie de culture générale.
Faut-il des références essentiellement classiques en culture générale ?
Essentiellement, oui. Pas exclusivement néanmoins. Qu’entend-on par « classique » ? Des références qui font autorité, tant philosophiques que littéraires ou historiques, dont les auteurs sont souvent connus comme Platon, Aristote, Rousseau, Schopenhauer… Mais des auteurs plus récents sont appréciés : Comte-Sponville, Derrida… Bref, un mariage entre des références classiques et modernes est l’idéal.
Et les références cinématographiques en prepa HEC ?
Si les films permettent de réfléchir et d’ouvrir des pistes de réflexion, il est conseillé de s’en tenir aux films vraiment « classiques » : Chaplin, Lang, Renoir … Cela dit, une analyse pertinente d’un film de Cassavetes, Chabrol, les frères Darden, Forman, Godard, Scorsese, Spielberg ou encore Truffaut, pour varier les genres et les mises en scène, peut tout autant intéresser un jury de concours. Tout dépendra de la qualité de l’analyse, et du lien que vous établissez avec l’argument.
Que faire avec ces références en culture générale en CPGE ?
Ces références à des auteurs, des courants culturels, une période ou encore un ouvrage sont autant d’exemples qui ont pour but d’illustrer une idée plus générale développée dans les paragraphes. Voici les caractéristiques souhaitées d’une référence en culture générale :
- précise : toute allusion est, au mieux, inintéressante, au pire, suspecte. Vous devez être capable de résumer l’idée directrice du passage, en cibler l’intérêt, voire en résumer les grandes lignes. Ce n’est pas au jury de déduire de votre référence le lien avec le sujet, c’est à vous de faire parler “votre” référence.
- référencée : il faut mentionner au moins le nom de l’auteur et l’ouvrage d’où est extrait le passage. Plus vos références seront précises, plus votre propos aura de crédit.
- contextualisée : il est nécessaire de pouvoir résumer un passage, cibler l’idée directrice d’un texte, cerner les enjeux d’un extrait, qui a pour but d’illustrer l’idée plus générale du paragraphe.
- analysée : c’est le moment le plus attendu. Vous allez prouver la pertinence de votre choix d’une part, et montrer votre intelligence à analyser un exemple, en lien avec ‘idée du paragraphe que vous développez, d’autre part.
Et les citations en culture générale ?
Remarque liminaire : une citation n’est pas un exemple. Elle permet d’appuyer une idée, de conforter un exemple, de surprendre par sa tournure un jury, mais elle n’est convoquée ni pour illustrer un propos, ni pour montrer sa culture.
Quelques règles dans la présentation et le traitement d’une citation en culture générale :
- juste et fidèle : interdiction de remplacer un mot par un autre.
- concise : elle en sera d’autant plus pertinente. Vous pouvez la couper ou ne choisir que les éléments intéressants. Veillez à ce qu’elle reste pertinente. Prenons l’exemple d’un vers de Racine, extrait de Phèdre (II,5) : « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue »
- Version 1(mal présentée) : « Je………vue » : aucun intérêt.
- Version 2 : « Je le vis…à sa vue » : pour souligner le sens visuel
- Version 3 : « Je le vis … je pâlis… » : pour montrer les effets du coup de foudre
- contextualisée : une citation est généralement extraite d’un contexte précis, historique, littéraire, philosophique, et si elle n’est pas anonyme, comme dans les proverbes par exemple, le nom de son auteur lui non plus n’est pas anodin : un journaliste, un scientifique ou un philosophe portent un regard différent sur le même fait. C’est la raison pour laquelle le contexte favorise la compréhension et donne un éclairage authentique au sens qu’a voulu lui donner son auteur.
- analysée et commentée : jamais une citation n’est « posée » là, sans explication, analyse ni commentaire. Ceci étant, qu’entend-on par « analysée et commentée » ? Si l’analyse consiste à élucider le sens, le clarifier et l’éclairer, le commentaire, lui, est là pour montrer le lien avec l’idée présentée dans le paragraphe (l’argument) et doit permettre de voir la pertinence de votre choix.
Que retenir de l’actualité pour la culture générale ?
Il est important de suivre l’actualité en prépa HEC, surtout durant vos années de prépa, et plus particulièrement l’économie, la politique, la géopolitique et les questions de société. Commenter un article de journal, de périodique ou son titre fait partie, qui plus est, de certaines épreuves orales aux concours de prépa HEC. À l’écrit, dans les dissertations de culture gé, l’actualité peut fournir une accroche et permettre de comparer différentes époques.
Conseils pour la culture générale en prépa HEC
- Pour choisir des références/citations concises et pertinentes, constituez et mémorisez par cœur une liste d’une quarantaine de références/citations, selon le thème de culture gé de l’année, sur lesquelles vous appuyer quel que soit le sujet de dissertation posé.
- Évitez la quantité et le catalogue de citations disparates et hétéroclites : attention aux rapprochements pour le moins étranges, en raison d’un contexte politique, culturel et historique différents.
- Avant votre rentrée en prépa HEC, lisez un ouvrage de culture générale adapté à une CPGE en école de commerce, qui aborde les thèmes généraux de première année (Héritage gréco-latin, Religion-Science-Progrès-Etat…).
Comment réussir l’épreuve de culture générale BCE et Ecricome ?
Avoir une culture générale, CQFD !
La culture générale est un puits sans fonds. Certes. Mais pour répondre aux attentes d’un jury en culture générale d’un concours en école de commerce, il vous suffit de bien cerner les attentes des épreuves, surtout quand un thème comme en cours de prépa HEC (ex : l’humain et ses limites – la nature – l’espace – le corps – la vérité – le désir – l’animal…) est donné dès le mois de mars de l’année précédant les épreuves.
Il est donc nécessaire d’élargir son champ de connaissances sur le thème donné en essayant, par exemple, de commencer à lire des œuvres littéraires dès l’année précédant le concours de prépa HEC.
Rédiger sa dissertation de philosophie
Savoir composer en culture générale
Quelles que soient les épreuves écrites des concours des écoles de commerce que vous passez, votre devoir doit être organisé.
Si pour la contraction et le résumé (2 exemples ici : copie synthese ESCP, copie contraction HEC), vous devez suivre le plan du texte d’origine, et surtout ne pas en détruire le fil conducteur, pour les autres épreuves d’admissibilité de culture gé, vous devez composer un plan et organiser vos idées. La dissertation, la synthèse, le commentaire d’articles et l’argumentation obéissent à des critères bien précis.
Comment est composée une argumentation, et une dissertation en culture générale ?
Un plan est indispensable : pour le plan type de la dissertation, la trilogie s’impose : introduction, développement et conclusion. Au sein du développement, distinguez clairement thèse et arguments.
Votre développement pourrait ainsi être schématisé :
I. II. III.
1er § 1er § 1er §
2ème § 2ème § 2ème §
3ème § 3ème § 3ème §
Chaque argument est illustré par un ou plusieurs exemples.
Les titres des parties et des paragraphes doivent-ils être apparents ?
Non ils ne doivent pas être apparents. Les mots de liaison (connecteurs logiques comme en anglais d’ailleurs) permettent de montrer le raisonnement du propos. Passer une ligne entre l’introduction et la partie I, puis entre les parties, et enfin pour isoler la conclusion du développement, permet là encore de favoriser la compréhension de votre raisonnement par le jury d’école de commerce. Pour la synthèse, c’est différent : les parties sont annoncées par une question, à laquelle chaque paragraphe, argumenté et illustré par les références aux documents du corpus, répond.
Remarque : dans l’épreuve du résumé, il est parfois demandé de donner un titre qui résume bien l’idée directrice du texte. Il doit être concis, précis et mettre en lumière le thème et la thèse du texte.
Les parties et les paragraphes sont-ils hiérarchisés ?
Toujours, dans toute argumentation. On établit un plan construit autour d’une thèse (I.), souvent apparente pour aboutir à une antithèse (II.) que vient nuancer la dernière partie (III.) qui se nourrit des deux premières (le terme de « synthèse » pour la désigner prête à confusion ») et qui est la partie la plus importante. Les paragraphes sont classés du moins important au plus important.
Faut-il rédiger des transitions ?
Ce lien est indispensable pour la cohérence de votre raisonnement, notamment dans une dissertation. En revanche, une synthèse, construite pourtant comme une argumentation, en est dépourvue. Il serait plus juste de parler de bilan-transition : le bilan résume ce que vous venez de dégager de la première partie, la transition amorce un questionnement pour introduire la seconde partie.
Comment est composée une introduction en culture générale ?
Hormis pour le résumé de texte, qui est un exercice sans introduction propre (vous suivez la démarche de l’auteur qui peut en avoir fait une), toute composition possède une introduction.
Celle de la synthèse est succincte : brève mention des textes et problématique posée.
En revanche, attardons-nous sur celle de la dissertation. L’introduction de la dissertation de culture gé présente quatre étapes, dont la plus importante (la seconde) est souvent ignorée ou indigente :
- Accroche : citation, références culturelles, actualité…à analyser brièvement pour en montrer le sens.
- Définition et questionnement : définir les termes du sujet, c’est bien, mais s’interroger et poser des questions sur le sujet, pour faire émerger une réflexion, c’est mieux et c’est souvent oublié. L’objectif est d’amener la problématique.
- Problématique : il s’agit de la question qui servira de fil conducteur. Sous forme d’interrogative, elle entraîne un plan dialectique (dialogue entre différents avis, thèse et antithèse) : ce n’est donc pas une simple question à laquelle on pourrait rapidement répondre. Elle est souvent formulée ainsi : « En quoi…. ? », « Dans quelle mesure…. ? »
- Annonce du plan : obligatoire. Seules les trois parties sont annoncées (sans les paragraphes)
Conseils : imprégnez-vous des corrigés pour être habitué aux plans attendus (synthèse et dissertation notamment) mais détachez-vous d’eux : inutile de « resservir » le même plan que vous pensez adapter à n’importe quel sujet. Les jurys s’en rendent compte et la note obtenue pourrait être éliminatoire.
Aller à l’essentiel en culture générale et français
Le bavardage et les redondances sont votre pire ennemi. Le jury se lasse des répétitions, des redites.
Pour la synthèse et le résumé, c’est évident puisque vous devez comptez le nombre de mots : vous devez donc viser la concision.
Dans une argumentation, c’est la même démarche : résumer un roman présente peu d’intérêt, il faut aller à l’essentiel.
Comment développer sans bavarder ? (dissertation et argumentation)
Le bavardage consiste à meubler, à se répéter, à paraphraser un texte. Au contraire, analyser permet de montrer que vous avez compris un document, un fait, une référence, et que vous êtes capables d’établir une comparaison avec un autre auteur, ou d’expliquer le rapport avec l’argument du paragraphe.
Comment repérer l’essentiel dans un document en culture générale ?
Qu’il s’agisse d’un texte choisi comme référence pour illustrer votre argumentation, d’un sujet de contraction ou d’un groupement de document faisant l’objet d’une synthèse, il faut repérer les mots-clefs, la thèse, le fil conducteur de l’extrait. Pour ce faire, répondez à des questions comme « De quoi parle le texte ? », « Quel titre lui donner ? ». Repérez les phrases explicites, les liens entre les paragraphes pour comprendre le raisonnement.
Comment distinguer les exemples illustratifs des exemples argumentatifs ?
Un exemple illustratif est là pour permettre d’éclairer un argument : il est précis et concis. C’est ce type d’exemple que vous utilisez dans une argumentation. Un exemple argumentatif est dans un texte beaucoup plus développé et permet ensuite de généraliser un propos.
Comprendre un document en culture générale en prépa HEC
Comment s’assurer de la compréhension d’un document en culture générale ?
Le plus difficile est de savoir si un document est bien compris, un texte, assimilé, une théorie, bien exploitée, comme en cours de maths avec les théorèmes. Méfiez-vous des interprétations personnelles, sans en avoir vérifié la fiabilité via un cours de philo ou de culture gé, une analyse ou en comparant avec d’autres interprétations. Vos enseignants qui vous donnent des cours de culture générale sont là pour vous aider !
Reformuler, signe que vous avez compris
Bien reformuler est un atout et un indicateur pour le correcteur de votre copie. Bien reformuler est la preuve que vous avez compris un texte, un document, un extrait, et l’usage d’un vocabulaire simple, clair et précis favorise la compréhension de celui qui vous corrige. C’est comme tenter de réexpliquer avec vos mots, si c’est clair pour votre audience c’est que c’est clair pour vous.
Comment résumer sans reprendre les termes du texte ?
L’exercice de la synthèse, du résumé ou de la contraction de texte nécessite que vous n’utilisiez pas les mots de ces documents : vous êtes en effet évalué sur votre capacité à trouver des synonymes, à changer la tournure de la phrase ou à pronominaliser (trouver des pronoms pour éviter les répétitions ou les reprises).
La difficulté est de rester concis puisque vous devez résumer ou synthétiser : inutile de donner votre avis ou de détaller la pensée de l’auteur.
Comment éviter d’être trop « scolaire » ?
Sans avoir un talent d’écrivain, vous devez rédiger avec clarté et précision, en utilisant un lexique courant, et une syntaxe simple.
Attention en revanche à ne pas être trop scolaire en annonçant trop lourdement votre plan par exemple, ou en utilisant systématiquement les mêmes mots de liaisons.
Conseils pour annoncer votre plan et varier les connecteurs logiques
1.Annonce de plan
- Annonce de plan scolaire : dans un premier temps (I) …, dans un second temps (II) …, dans un troisième temps (III)
- Annonce de plan moins scolaire : si… (I), en revanche…(II), pour envisager…(III)
2. Variété des connecteurs logiques : quelques exemples
Conclusion |
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En outre | Tout d’abord | |||
Aussi (pas en tête de phrase) | ||||
Certes…mais Si…, en revanche | ||||
Se démarquer aux épreuves de culture générale en prepa HEC
Une question souvent posée par les étudiants : comment être original ? Nous poserions plutôt la question ainsi : faut-il être original ? Prenez garde qu’une copie de culture générale, notamment d’argumentation, censée sortir du lot, ne sorte du paquet ! Soyez prudent quant à cette volonté de « faire original » à tout prix. Voici quelques erreurs à éviter :
- Provoquer
- S’adresser directement au jury
- Juxtaposer une quantité de références
- Ne s’appuyer que sur des exemples originaux pour éviter les références communes de tout le monde
- Multiplier les citations pour faire cultivé
Conseils pour les épreuves de culture générale BCE et Ecricome
- Varier les références (entre classiques et modernes, récentes et anciennes, de différents auteurs et mouvements) sans en abuser.
- Insérer des touches d’humour, sans être lourd !
- Composer un plan qui ne ressemble pas à un plan passe-partout.
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- Pensées du philosophe Saint Augustin sur la mémoire
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Par Sylvie GIRARD-SISAKOUN, professeur en CPGE et jury de concours