Le thème de la liberté en cours de philosophie
Choisir, est-ce être libre ? (Exemple procès Eichmann) vous avez 4 heures ! La fiche de méthodologie ci-dessous sur la liberté pourra vous être utile pour réussir la dissertation de philo au bac. Si des lacunes persistent prenez rapidement des cours particuliers de philosophie afin de ne pas accumuler les difficultés.
Peut-on concevoir la liberté de l’homme, et ainsi sa responsabilité, dans l’expression « un choix » alors que ce dernier semble être encastré dans une série de déterminations ?
« Le choix » comme révélation du libre arbitre en terminale en philo
Choix comme expression du sentiment intérieur de liberté
Dans la quatrième de ses Méditations métaphysiques, Descartes définit la liberté ainsi : « Elle consiste seulement en ce que nous pouvons faire une chose ou ne pas la faire (c’est à dire affirmer ou nier, poursuivre ou fuir) ou plutôt seulement en ce que, pour affirmer ou nier, poursuivre ou fuir les choses que l’entendement nous propose, nous agissons en telle sorte que nous ne sentons point qu’aucune force force extérieure nous y contraigne »
La liberté pour Descartes est un fait d’expérience : c’est le sentiment que nous avons de pouvoir faire quelque chose ou ne pas le faire, sans éprouver aucune contrainte de quelque nature que ce soit dans cette action. Cette expérience s’accompagne d’une sorte d’évidence interne, notre sentiment de liberté.
Il faut différencier :
- le libre arbitre « horizontal » : entre deux choses indifférentes
- le libre arbitre « vertical » : entre un choix d’un bon et d’un mauvais parti
Pour Descartes, la liberté de notre volonté est infinie : elle est ce par quoi nous savons que nous sommes à l’image de Dieu « Il nous est toujours possible de nous retenir de poursuivre un bien clairement connu, ou d’admettre une vérité évidente, pourvu seulement que nous considérions comme un bien d‘attester par là la liberté d’entre volonté ».
Chez Gide, c’est dans l’acte gratuit que cette liberté horizontale se manifeste le mieux. L’acte gratuit est un acte sans motif décelable, purement arbitraire, dont l’existence dépend uniquement de la volonté de celui qui l’a produit. C’est de cette façon que peut s’interpréter le meurtre que comme Lafcadio dans les Caves du Vatican. Assis dans un train en face d’un vieillard qu’il ne connait pas, Lafcadio a l’idée afin de prouver qu’il est absolument libre de commettre une acte purement arbitraire : jeter le vieil homme hors du train.
Libre-arbitre et évidence en cours de Terminale en philo
Mais face à une évidence, ne suis-je pas contraint à choisir ? N’est-ce pas une opposition à la thèse du libre arbitre ? Descartes réponds qu’il faut néanmoins une condition préalable pour choisir l’évidence, qui est l’attention : si nous ne sommes pas attentifs, ce qui est en soit évident cessera alors de l’être pour nous, impliquant un degré de liberté
« Déterminations venant peser sur notre choix » en cours de philo terminale
Il semble exister des déterminations qui viennent influencer notre choix :
- Déterminations sociales : (E. Durkheim Les Règles de la Méthode Sociologique et la naissance de la sociologie)
- Déterminations psychologiques : (Freud Trois leçon sur la psychanalyse)
Peut-on quand même poser la liberté comme libre-arbitre si les choix que nous entreprenons ne sont pas l’expression de notre propre volonté mais de facteurs antérieurs ?
Le choix n’est-il finalement pas reflet de notre certitude en philo ?
L’illusion du libre arbitre en philo de Terminale
Schopenhauer dans son Essai sur le libre arbitre dénonce l’illusion du libre-arbitre. L’homme ne perçoit pas à quel point son intellect est assujetti à la volonté, car c’est elle qui fixe le but à atteindre. Il arrive parfois que nous hésitions, mais la délibération n’est en réalité qu’un effort d’éclaircissement. La réflexion intellectuelle facilite parfois l’élucidation, mais en aucun cas elle ne peut prendre une décision car celle-ci est déjà prise quand nous cherchons à savoir quelle option nous allons choisir . Schopenhauer montre ainsi que la raison ne peut déterminer le choix, mais elle ne peut, tout au plus, que nous permettre de prendre conscience de ce que nous faisons, ce que nous voulons et de ce que nous sommes déjà. Mais le but est déjà fixé instinctivement et la volonté est juste un instinct devenu conscient de lui-même.
Ainsi Schopenhauer montre que l’homme, loin d’être le maître souverain de ses décisions et de ses choix, ne peut faire ce qu’il se persuade être en son pouvoir que lorsque des motifs particulier l’y déterminent. Loin de situer le pouvoir de l’homme dans la volonté, la volonté est plutôt ce qui asservit l’homme « Je peux faire ce que je veux;je peux, si je veux, donner aux pauvres tout ce que je possède, et devenir pauvre moi-même- si je le veux ! » Ce « si je le veux », loin de marquer ici la liberté de l’homme et sa toute-puissance, souligne au contraire l’assujettissement complet de celui-ci à son vouloir puisqu’il est totalement illusoire de croire que l’homme aurait la possibilité d’orienter librement son vouloir dans telle ou telle direction.
Si ma volonté ne dépend que de moi au sens ou ce que je veux, c’est bien moi qui le veux, encore faudrait-il préciser que je dépends de ma volonté car l’homme révèle toujours la motivation la plus puissante, celle qui l’a emportée au sein de sa volonté : c’est la raison pour laquelle sa décision n’est pas libre. La seule chose qui distingue l’obéissance de la pierre au mouvement qui lui est impulsé de l’obéissance de l’homme au vouloir qui se manifeste en lui c’est que l’homme a le privilège unique de se représenter sa propre volonté (cf. Spinoza).
La généalogie du libre arbitre en philo de Terminale
Si avec Schopenhauer nous comprenons que le libre-arbitre n’est qu’une illusion, c’est avec Nietzsche que nous saisissions que cette illusion est un construit (cf. paragraphe 7 du Crépuscule des idoles). « Il ne nous reste aujourd’hui plus aucune indulgence pour l’idée du libre arbitre ; nous avons trop bien ce que c’est : le tour de passe-passe théologique le plus suspect qu’il y ait, pour rendre l’humanité « responsable » à la façon des théologiens. »
Le « libre-arbitre » est donc un instrument de soumission du fort. À la différence du fort, dont la puissance s’impose à lui, le faible pour Nietzsche est celui qui à besoin de dispositif rhétorique pour limiter la puissance du fort. Il a besoin d’asseoir sa domination sur un droit supérieur d’origine divine. Il a donc besoin de faire croire que son pouvoir est l’expression même du désir de celui qui est puni d’être délivré de la faute dont le prétendu libre arbitre de celui-ci est présenté comme la cause première. L’illusion de la liberté est l’expression ultime de toute servitude : elle produit des individus qui croient vouloir librement être dominés alors que ce désir n’est que l’expression de leur volonté de puissance affaiblie.
À cette fausse liberté qui flatte la vanité des faibles, en leur donnant l’illusion d’être la cause première de leurs actes, Nietzsche oppose la vraie liberté de l’esprit qui n’est pas autre chose que l’innocence de la nécessité enfin comprise.
La liberté comme nécessité comprise en philo en Terminale
Spinoza participe également à une remise en cause de la liberté comme libre-arbitre (livre I de l’Ethique, définition 7, Spinoza écrit « Est dite libre la chose qui existe par la seule nécessité de sa nature, est est déterminée par soi seule à agir. Est dite contrainte la chose qui est déterminée par une cause extérieure à sa nature à agir et à produire un effet »).
Pour Spinoza, la liberté provient de la compréhension de l’enchaînement nécessaire des causes qui nous déterminent. En effet, la conscience de ma liberté ne prouve nullement celle-ci. C’est l’idée même de choix qu’il faut rejeter. Nous sommes toujours déterminés. Mais cette liberté humaine reste relative, car l’homme n’est pas l’auteur de son essence, il n’est pas la source véritable de ses actes : Dieu seul peut être dit libre absolument au sens où Dieu est infini, sa puissance d’agir ne peut être restreinte ou limitée par une quelconque extériorité. Dieu est causa sui (« cause de soi »).
Spinoza prend l’exemple de l’ivrogne : l’ivrogne est celui qui croit agir en vertu d’un libre décret de sa volonté. Mais, en réalité, il n’est pas vraiment libre puisque sa loquacité est déterminée par les effets de la boisson qu’il a ingurgitée.
=> Mais la conception de la liberté de Spinoza risque d’aboutir à une suppression de toute responsabilité. Si je suis déterminé par ma nature à faire ce que je fais, je ne suis pas vraiment l’auteur ni la source de l’acte que j’accomplis. Je ne peux pas être responsable si je n’ai pas vraiment le choix de ce que je fais. L’homme ne peut ici que suivre les lois de sa nature propre.
La liberté comme autonomie en Terminale en philo
La troisième antinomie de la raison pure
Kant dans la Critique de la raison pure montre que la raison, voulant prouver la liberté, se perd dans des débats inextricables (cf. explication de la troisième antinomie de la raison pure).
La solution à la liberté en Terminale en philo
Ainsi Kant dans la troisième antinomie de le raison pure, montre qu’on ne peut démontrer le concept de liberté transcendantale, soit la libre capacité de commencer une série causale. Il y a cependant pour Kant une « solution » à cette antinomie (cf. distinction entre le phénoménal et le transcendantal)
Ainsi en distinguant un plan phénoménal et un plant nouménal, on évite la contradiction qui donnait naissance à l’antinomie de la raison pure. La thèse avec raison affirmait l’existence d’une causalité libre mais son tort est de vouloir placer l’existence d’une telle causalité au commencement de la série des phénomènes, alors qu’il faudrait plutôt la situer en dehors de la série sur un plan transcendantal.
Et c’est précisément parce qu’une telle causalité se situe en dehors de la série qu’il est possible à l’homme d’inaugurer une nouvelle série d’événements. Si la liberté ne se manifeste pas dans l’expérience, elle se manifeste par les effets dont elle est la cause. Supposons que je me lève de mon siège. On peut faire une lecture déterministe de cet événement en l’expliquant par toute une série de causes antérieures (fatigue,etc.). Mais s’il est possible de rattacher cette action à des actions antérieures, cela ne signifie pas que l’acte de me lever dérive nécessairement de causes antérieures. Cet acte constitue un commencement premier quant à la causalité. On ne peut donc prouver scientifiquement la liberté.
La preuve pratique en Terminale en philosophie
Néanmoins s’il n’y a de preuve spéculative, Kant trouve une preuve pratique qui est l’existence de la loi morale. Cette existence prouve en effet la liberté, car la loi morale en nous est un fait dont la liberté semble bien être la condition de possibilité. Le fait même de suivre cette loi m’indique bien que je suis libre. Ainsi, la liberté est défini comme autonomie : la capacité que nous avons de nous fixer nos propres lois. La loi morale nous permet de prendre connaissance de ce pouvoir, présent en chacun, de faire ce qu’elle nous ordonne.
Vous pouvez retrouver sur notre blog d’autre cours de philo en terminale dont un autre cours sur la morale en terminale, ainsi que divers cours traitant des divers sous thèmes étudiés en classe de terminale :
- l’initiation à la philosophie en terminale
- la monadologie en terminale en philosophie
- le philosophe Leibniz et l’optimisme
- l’éducation, transmission, émancipation
- différence entre légalité et légitimité
- cours sur le passé en philo en terminale
- histoire et violence
- l’humain et ses limites